Le Royaume-Uni n'a pas de plan cohérent face à la crise des réfugiés afghans, selon l'ancien ambassadeur de Grande-Bretagne en Afghanistan

Le Royaume-Uni a promis 30 millions de livres sterling (environ 35 millions d’euros) pour soutenir les pays voisins de l'Afghanistan face à l’afflux de réfugiés fuyant le pays depuis que les talibans en ont pris le contrôle. (Photo, Reuters)
Le Royaume-Uni a promis 30 millions de livres sterling (environ 35 millions d’euros) pour soutenir les pays voisins de l'Afghanistan face à l’afflux de réfugiés fuyant le pays depuis que les talibans en ont pris le contrôle. (Photo, Reuters)
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Publié le Vendredi 03 septembre 2021

Le Royaume-Uni n'a pas de plan cohérent face à la crise des réfugiés afghans, selon l'ancien ambassadeur de Grande-Bretagne en Afghanistan

  • Le retrait d’Afghanistan a été un «acte d'automutilation stratégique», a affirmé Mark Sedwill, l’ancien ambassadeur de Grande-Bretagne dans le pays
  • La Grande-Bretagne s'est engagée à accueillir 20 000 réfugiés, et a affirmé qu'elle s'attendait à l’arrivée de 5 000 personnes dans le pays au cours de la première année

LONDRES: La Grande-Bretagne et ses alliés n'ont aucun plan cohérent pour faire face à la probable crise des réfugiés afghans provoquée par la prise de contrôle des talibans du pays, a averti l'ancien ambassadeur de Grande-Bretagne en Afghanistan.

Mark Sedwill, qui a également été conseiller principal de deux premiers ministres et envoyé spécial de l'Otan en Afghanistan, a déclaré que le pont aérien d'urgence mis en place par les forces de la coalition avait aidé «un nombre relativement restreint» de personnes, et que beaucoup d’autres étaient susceptibles de fuir le pays par voie terrestre.

S'exprimant lors d'un événement organisé par le groupe de réflexion londonien Policy Exchange, Sedwill a affirmé qu’il n’était pas possible de revenir sur la décision américaine de quitter l'Afghanistan, mais que ce retrait avait des conséquences pour la Grande-Bretagne et l'Occident.

«Tout d’abord, il faudra fournir un effort humanitaire majeur en Afghanistan et dans les pays voisins. Nous aurons vraiment beaucoup de chance si nous ne sommes pas confrontés à une grave crise de réfugiés», a-t-il précisé, ajoutant que les talibans devraient diriger un «gouvernement inclusif et totalement différent» de celui de la période durant laquelle ils étaient au pouvoir, avant l'invasion de l'Otan en 2001.

Le retrait américain, a-t-il poursuivi, «est à mon avis une mauvaise politique, mal mise en œuvre. C'est un acte d'automutilation stratégique. La victoire des talibans en Afghanistan alimentera sans aucun doute l'extrémisme et le terrorisme dans le monde, qu'il soit ou non dirigé de là-bas».

Il a également affirmé que le succès du pont aérien d'urgence, au cours duquel les États-Unis et leurs alliés ont évacué de Kaboul plus de 114 000 personnes qui avaient travaillé avec les forces de la coalition (ainsi que leurs familles), «ne pouvait, ni devait cacher que dans l'ensemble, aucune politique cohérente n’a été mise en place pour faire face aux flux de réfugiés hors d'Afghanistan».

Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 500 000 autres Afghans sont actuellement partis à pied, traversant les pays voisins, dont le Pakistan et l'Iran. Ce nombre vient s’ajouter aux 2,2 millions d'Afghans qui ont fui le pays pendant les vingt années de conflit.

La Grande-Bretagne va faire face aux milliers d’Afghans qui voudraient s’établir au Royaume-Uni, et qui n'ont pas pu être évacuées avant que les États-Unis n'achèvent le retrait de leurs forces.

Jeudi, le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a déclaré que les évacuations pourraient reprendre de l'aéroport de Kaboul «dans un avenir proche», alors que des pourparlers sur le fonctionnement de l'aéroport sont en cours entre les talibans, le Qatar et la Turquie.

Le ministère britannique des Affaires étrangères a déclaré que le Royaume-Uni enverrait immédiatement 10 millions de livres sterling (environ 11,5 millions d’euros) d'aide d'urgence au HCR pour la fourniture d'abris, d'installations sanitaires et de matériel d'urgence pour les camps de réfugiés frontaliers, et 20 millions de livres supplémentaires (environ 23,5 millions d’euros) aux pays d'Asie centrale pour faire face à l'augmentation attendue des arrivées de réfugiés. 

Le Premier ministre, Boris Johnson, a affirmé que la Grande-Bretagne avait évacué 15 000 personnes d'Afghanistan lors du pont aérien, mais a reconnu qu'il ne savait pas combien de personnes éligibles à l'évacuation n'avaient pas réussi à se rendre à l'aéroport et à sortir du pays.

«La réponse est qu'il y en a effectivement, nous nous soucions beaucoup de leur situation, nous pensons à elles, et nous faisons tout notre possible pour les aider», a-t-il souligné.

Les pays voisins ayant déjà accueilli des millions d'Afghans, Sedwill a averti qu'on ne pouvait pas compter sur leur bonne volonté à long terme. «Ils ne peuvent vraiment pas accueillir davantage de personnes», a-t-il assuré.

Les souvenirs en Europe de la crise des réfugiés syriens de 2015 et de ses ramifications politiques – dont les conséquences se font encore ressentir aujourd'hui – ont incité les dirigeants européens à adopter une ligne dure sur de potentiels réfugiés afghans.

«L'Europe ne peut pas assumer seule les conséquences» de la prise du pouvoir par les talibans, a ainsi déclaré le président français, Emmanuel Macron, tandis que le ministre autrichien de l'Intérieur a laissé entendre que son pays n'accepterait aucun réfugié afghan.

Le HCR a estimé que dans le pire des cas, 500 000 personnes supplémentaires pourraient fuir l'Afghanistan.

La Grande-Bretagne s'est engagée à accueillir 20 000 réfugiés, et a affirmé qu'elle s'attendait à ce que 5 000 personnes arrivent dans le pays au cours de la première année.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.