Volkswagen assume le rythme de sa transition électrique «compliquée»

Le patron de Volkswagen, Herbert Diess à Martorell, à environ 30 km de Barcelone, le 5 mars 2021 (Photo, AFP)
Le patron de Volkswagen, Herbert Diess à Martorell, à environ 30 km de Barcelone, le 5 mars 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 06 septembre 2021

Volkswagen assume le rythme de sa transition électrique «compliquée»

Le patron de Volkswagen, Herbert Diess à Martorell, à environ 30 km de Barcelone, le 5 mars 2021 (Photo, AFP)
  • Le patron de Volkswagen, Herbert Diess, a jugé lundi «impossible» d'accélérer davantage la transition électrique engagée par le géant de l'automobile
  • De nombreux constructeurs se sont engagés à progressivement à tourner le dos aux moteurs thermiques alors que la Commission européenne pousse à la fin de ces technologies d'ici 2035

MUNICH: Le patron de Volkswagen, Herbert Diess, a jugé lundi « impossible » d'accélérer davantage la transition électrique engagée par le géant de l'automobile, regrettant, dans un entretien, que le gouvernement allemand ait freiné cette évolution en maintenant les subventions pour le diesel. 

« Nous changeons rapidement. Est-ce que nous pourrions être plus rapides? Non, c'est impossible », a expliqué M. Diess lundi, en marge du salon de l'automobile allemand (IAA) à Munich. 

Cette tranformation « compliquée » demande « tellement d'investissements » et la création d'importantes capacités de production qu'elle nécessitera plusieurs années, a-t-il détaillé dans une interview accordée à l'AFP et au Financial Times. 

De nombreux constructeurs se sont engagés à progressivement à tourner le dos aux moteurs thermiques alors que la Commission européenne pousse à la fin de ces technologies d'ici 2035. 

Volkswagen, qui investit des dizaines de milliards d'euros dans le projet, compte vendre 50% de véhicules électriques d'ici 2030. Dix ans plus tard, la proportion doit quasiment atteindre 100% sur ses principaux marchés. Sa marque de luxe Audi sera entièrement électrique dès 2033. 

« Quelqu'un peut-il être plus rapide que nous? J'ai mes doutes », a expliqué M. Diess.  

Mais le tournant électrique a aussi « définitivement » été ralenti par les pouvoirs publics, a-t-il jugé. 

« Pour cette transition, vous avez besoin du bon environnement » dépourvu de diesel au prix artificiellement bas, a détaillé le patron du deuxième constructeur mondial. 

Merkel, gage de « stabilité »  

S'il garde d'Angela Merkel, qui se retirera de la scène politique à l'issue des élections législatives du 26 septembre, un souvenir positif, « elle aurait pu être plus décicive dans certains domaines », notamment sur l'électrification. 

« Dans l'ensemble, nous sommes très heureux de la stabilité qu'elle a apportée et du soutien au secteur en matière de relations internationales », notamment pour « maintenir la compétitivité » face à la Chine et aux Etats-Unis, a souligné Herbert Diess, à la tête du groupe depuis 2018. 

Désormais, le marché électrique allemand « va bien », mais « je suis plus inquiêt pour l'Europe de l'Est ou du Sud, où le chemin sera encore long. » 

Alors que les défenseurs allemands du climat ont annoncé une offensive judiciaire contre Volkswagen, Daimler et BMW pour forcer les constructeurs à cesser de vendre des modèles thermiques en 2030, M. Diess juge »légèrement injuste » que cela vise la branche automobile. 

« Je comprends la volonté de poursuivre ceux qui réalisent des bénéfices en brûlant des énergies fossiles », affirme l'Autrichien de 62 ans, selon lequel cependant les Etats producteurs de pétrole, comme l'Arabie Saoudite, ou les entreprises, sont plus directement concernés par les critiques. 

« Pas d'alternative » à l'électrique  

En pleine campagne électrorale allemande, M. Diess, un des grands patrons de l'industrie allemande, s'est dit « très content » que « la plupart des partis prennent le changement climatique au sérieux ». 

« Quelque soit l'issue des élections, je pense que nous pouvons faire avec », a-t-il indiqué. « Je dirais que les différences ne sont plus aussi grandes qu'auparavant. » 

Ayant résolument engagé Volkswagen sur l'électrique face à laquelle « il n'y a pas d'alternative », M. Diess estime que ceux qui souhaitent développer le moteur à hydrogène comme énergie alternative, comme le candidat conservateur à la succession d'Angela Merkel, Armin Laschet, négligent les enjeux scientifiques. 

Le grand patron estime que « l'électrification est la voie d'avenir », la seule à moyen terme, et que la technologie hydrogène ne révolutionnera pas le marché des véhicules partculiers. 

Dans ce virage colossal, l'industrie affronte toutefois actuellement des problèmes d'approvisionnement en puces électoniques avec un « soulagement » espéré « vers fin septembre ». 

« Nous pensions que la situation allait s'améliorer après les congés d'été » mais une nouvelle hausse des infections à la Covid-19 en Malaisie, important fournisseur de composants, a déjoué les prévisions. 

La pénurie de semi-conducteurs a particulièrement affecté la Chine, où les ventes de Volkswagen étaient récemment à la peine. Le groupe y « investit beaucoup », selon le PDG, qui se dit « confiant » dans la capacité du groupe à défendre ses positions sur ce marché stratégique. 

« La Chine n'a probablement pas besoin de Volkswagen, mais Volkswagen a beaucoup besoin de la Chine », a-t-il résumé. 

 


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.

 

 


Russie: la Banque centrale maintient son taux directeur à 16% sur fond d'inflation élevée

Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
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  • Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%
  • Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux

MOSCOU: La Banque centrale russe (BCR) a annoncé vendredi maintenir une nouvelle fois son taux directeur à 16% pour tenter de limiter l'inflation, tirée notamment par l'explosion du budget fédéral, le président Vladimir Poutine ayant appelé la veille à rester "prudent".

Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%, dans le but d'enrayer l'inflation qui plombe le pouvoir d'achat des Russes.

La Banque centrale russe a donc estimé qu'il était encore prématuré de l'abaisser, la hausse des prix ayant officiellement atteint 7,8% au 22 avril, bien au-delà de la cible des 4% des autorités.

"Les pressions inflationnistes actuelles s'atténuent progressivement, mais restent élevées", a dit noter la BCR dans un communiqué.

"En raison de la demande intérieure toujours élevée, qui dépasse (...) l'offre, l'inflation reviendra vers l'objectif un peu plus lentement que ce qu'avait prévu la BCR en février", a-t-elle souligné.

La baisse de l'inflation étant "trop lente" aux yeux de la cheffe de l'institution monétaire Elvira Nabioullina, "nous n'excluons pas de maintenir le taux directeur actuel jusqu'à la fin de l'année", a-t-elle prévenu en conférence de presse.

Or, de nombreux entrepreneurs se sont plaints ces dernières semaines du coût important des investissements en conséquence des taux élevés.

Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux.

"La menace de l'inflation (...) pèse toujours sur nous", avait-il mis en garde, au moment où l'explosion des dépenses fédérales, tirées par les commandes militaires pour le front, a accéléré la spirale inflationniste.

Face aux représentants des entreprises, le président russe a notamment cité l'exemple de la Turquie qui, malgré un taux directeur actuellement à 50%, n'arrive pas à endiguer l'envolée des prix.

"Si nous allons dans l'autre sens (en baissant le taux directeur, NDLR), nous risquons de nous retrouver dans une situation semblable à celle de certains pays voisins, où l'inflation est à deux chiffres (...) Ceux-ci ont franchi une sorte de seuil et ne peuvent plus y faire face", a mis en garde M. Poutine.

Les perspectives pour l'économie russe sont toutefois meilleures depuis désormais plusieurs mois, ce que le FMI a confirmé mi-avril, l'institution tablant désormais sur une croissance dans le pays de 3,2% en 2024.

La flambée des prix reste l'une des principales préoccupations de la population russe, dont le pouvoir d'achat est plombé par l'effet des nombreuses sanctions occidentales et en raison de l'affaiblissement du rouble par rapport au dollar et à l'euro.

 

 


Partenariat mondial entre Aramco et la Fifa

Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie. (Photo fournie)
Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie. (Photo fournie)
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  • L’accord s’appuie sur un engagement commun en faveur de l’innovation et du développement
  • Il combinera la portée mondiale du football avec l’Histoire d’Aramco en matière de défense de l’innovation et d’engagement communautaire

RIYAD: Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie.

Aramco, l’une des principales sociétés intégrées d’énergie et de produits chimiques au monde, recevra des droits de parrainage pour plusieurs événements, notamment la Coupe du monde de la Fifa 2026 et la Coupe du monde féminine de la Fifa 2027, selon l’accord, qui restera en vigueur jusqu’à fin 2027.

L’accord s’appuie également sur un engagement commun en faveur de l’innovation et du développement et il combinera la portée mondiale du football avec l’Histoire d’Aramco en matière de défense de l’innovation et d’engagement communautaire.

Le président de la Fifa, Gianni Infantino, a déclaré que l’entité était «ravie» d’accueillir Aramco dans sa famille de partenaires mondiaux.

«Ce partenariat aidera la Fifa à organiser ses tournois phares au cours des quatre prochaines années et, comme c’est le cas pour tous nos accords commerciaux, il nous permettra d’apporter un soutien accru à nos deux cent onze associations membres de la Fifa à travers le monde», poursuit-il.

Aramco a une longue expérience en matière de soutien à des événements d’envergure mondiale, mais également de développement d’initiatives sportives communautaires, selon M. Infantino, qui ajoute que la Fifa se réjouit de collaborer avec Aramco sur divers projets au cours des années à venir.

«Grâce à ce partenariat avec la Fifa, nous souhaitons contribuer au développement du football et exploiter le pouvoir du sport pour avoir un impact dans le monde entier», déclare Amin Nasser, PDG d’Aramco.

Ce partenariat reflète l’ambition d’Aramco de favoriser l'épanouissement de communautés dynamiques et il élargit le soutien de l’entreprise au sport en tant que plate-forme de croissance, poursuit-il.

Grâce à ce partenariat, Aramco et la Fifa exploiteront le pouvoir du football pour créer des initiatives sociales décisives à travers le monde.

Aramco travaillera également avec la Fifa pour stimuler l’innovation, en identifiant les possibilités de déployer son expertise et ses technologies dans l’organisation de tournois de football à l’échelle mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com