Dernier salon de l'automobile pour Merkel, copilote d'une filière en pleine révolution

Dans cette photo d'archive prise le 12 septembre 2019, la chancelière allemande Angela Merkel fait une déclaration à côté d'un concept-car BMW Vision iNext après avoir visité le stand de l'entreprise lors de sa tournée d'ouverture au salon de l'automobile IAA de Francfort le 12 septembre 2019. (AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 12 septembre 2019, la chancelière allemande Angela Merkel fait une déclaration à côté d'un concept-car BMW Vision iNext après avoir visité le stand de l'entreprise lors de sa tournée d'ouverture au salon de l'automobile IAA de Francfort le 12 septembre 2019. (AFP)
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Publié le Mercredi 08 septembre 2021

Dernier salon de l'automobile pour Merkel, copilote d'une filière en pleine révolution

  • Le déclin du moteur à combustion entraîne un bouleversement pour l'emploi. Fin 2019, Audi annonçait la suppression de 9 500 emplois en Allemagne d'ici à 2025
  • Les images de la chancelière aux côtés des grands patrons de l'automobile allemande ont ponctué les seize années de mandat de «l'Autokanzlerin»

BERLIN: La visite est incontournable pour tout dirigeant allemand: le salon de l'automobile accueille mardi, pour la dernière fois, Angela Merkel, dont les gouvernements ont choyé cette industrie phare du pays sans toujours bien la préparer à la révolution électrique et numérique.


Les images de la chancelière aux côtés des grands patrons de l'automobile allemande ont ponctué les seize années de mandat de "l'Autokanzlerin", de nouveau invitée pour l'ouverture au public de la grand-messe de la filière, le salon IAA organisé à Munich.


La dirigeante quittera la politique à l'issue des législatives du 26 septembre et pour cette dernière à l'IAA, il y a peu de chance de la voir arriver en véhicule électrique: cette technologie ne compose que... 2,4% des 25 000 voitures de la flotte gouvernementale, selon des chiffres officiels de fin janvier. La proportion monte péniblement à 5,6% en ajoutant les hybrides et les carburants propres.

Salon de Munich: les voitures autonomes reviennent au premier plan

Électrique mais surtout autonome: les géants de l'automobile exposent au salon de Munich leur vision de la voiture qui vous conduit.

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La chancelière allemande Angela Merkel s'entretient avec une employée alors qu'elle visite l'usine automobile de VW à Zwickau, dans l'est de l'Allemagne, le 4 novembre 2019 à l'occasion du début de la production de la nouvelle voiture électrique Volkswagen, le modèle ID.3. (AFP)


Après avoir promis des voitures autonomes pour le début des années 2020, les marques promettent désormais des premiers modèles de niveau 4 (une conduite entièrement automatisée sur certaines routes) pour la deuxième moitié de la décennie.


Le Kombi du futurLa Volkswagen des hippies pourrait revenir dans les rues de Hambourg en 2025, mais sous la forme d'un taxi autonome appelé ID.BUZZ. 


Argo AI, une start-up américaine soutenue par Volkswagen et Ford, développe l'autonomie de ce minibus qui devrait faire ses premiers tests sur route dans les prochaines semaines près de Munich.

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La chancelière allemande Angela Merkel pose avec le président du comité d'entreprise de VW, le PDG du constructeur automobile allemand Volkswagen, le Permier d'État de Saxe et le président du conseil de surveillance VW de Hans Dieter Poetsch, alors qu'elle visite l'usine automobile de VW à Zwickau, dans l'est de l'Allemagne, le 4 novembre 2019 à l'occasion du démarrage de la production de la nouvelle voiture électrique Volkswagen, le modèle ID.3.


Le patron de Volkswagen Herbert Diess a souligné dimanche que ces navettes autonomes pourraient représenter 15% du chiffre d'affaires de l'automobile en 2030. Ce nouveau Kombi est aussi une opportunité pour Volkswagen de revenir aux États-Unis, où le minibus était très populaire.


Hyundai promeut de son côté un SUV équipé de capteurs par sa co-entreprise avec un équipementier, Aptiv. Ce "Ioniq 5 Robotaxi" doit être lancé dès 2023 dans plusieurs villes américaines par la société de VTC Lyft.


Parking automatique

Et si l'on envoyait sa voiture au parking en rentrant chez soi ? Ce rêve de tout conducteur urbain est proche de la réalité à Munich: plusieurs constructeurs et équipementiers (dont BMW, Volkswagen, Ford, Bosch ou Valeo) y présentent un parking équipé de capteurs qui permettent à la voiture de se diriger seule jusqu'à sa place.

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La chancelière allemande Angela Merkel pose avec le PDG du géant automobile allemand Volkswagen (VW) et le président de l'Association allemande de l'industrie automobile (VDA) devant une voiture électrique ID.3 alors qu'elle visite le stand de l'entreprise lors de sa tournée d'ouverture au salon de l'automobile IAA de Francfort le 12 septembre 2019.


Le but est de trouver un standard commun pour que les voitures et les capteurs du parking puissent communiquer. "C'est réel, et ça fera bientôt partie de notre quotidien", assure Joachim Damasky de la fédération allemande de l'industrie automobile (VDA), dans un communiqué.

Sans volant

Sur le stand Hyundai, le concept Prophecy se passe de volant au profit d'un joystick.

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La chancelière allemande Angela Merkel se tient à côté d'une voiture Mercedes Vision EQS sur le stand de Daimler. (AFP)


Mercedes présente de son côté l'"AVTR", un concept-car futuriste développé d'après le film Avatar de James Cameron.

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La chancelière allemande Angela Merkel sort d'un concept-car autonome Audi Aicon alors que le PDG d'Audi Rupert Stadler la regarde visiter le stand d'Audi lors de sa tournée d'inauguration du salon de l'auto Internationale Automobil Ausstellung (IAA) le 14 septembre 2017 à Francfort-sur-le-Main. (AFP)


La firme de Stuttgart doit également proposer en fin d'année une autonomie de niveau 3 (conduite dans les embouteillages, sous supervision du conducteur) dans son vaisseau amiral, la Classe S.

Une faiblesse qui illustre l'ambivalence du soutien des pouvoirs publics au secteur automobile sur lequel des milliards d'euros ont été déversés ces dernières années mais sans impulsion déterminante pour les pousser dans l'ère des mobilités moins polluantes.


À tel point que Herbert Diess, patron du géant Volkswagen, a estimé lundi que la politique de Mme Merkel "aurait pu être plus décisive", notamment sur l'électrification.

Court terme 
Cette mue est désormais largement engagée par tous les constructeurs mais elle aurait pu être mieux anticipée, selon le directeur du Center Automotive Research, Ferdinand Dudenhöffer.


"Primes à la casse, primes à l'achat de voitures électriques, subventions pour la production de batteries, aide au recyclage, allocations de chômage partiel - c'est l'environnement dans lequel l'industrie a évolué pendant 16 ans", explique-t-il.


"Cela permet d'atténuer les problèmes économiques à court terme, mais pas de construire une nouvelle structure", observe-t-il.


Outre une stratégie de recherche insuffisante, l'expert déplore le maintien de cadres dépassés: "l'avantage fiscal sur le carburant diesel, par exemple, est extrêmement décourageant et incompréhensible. Le boom du diesel a été alimenté par la baisse des taxes".


Pour se transformer, "vous avez besoin du bon environnement", abonde Herbert Diess, dans une interview. "Si vous gardez le diesel bon marché (...) personne n'achètera une voiture électrique, c'est impossible".


Egalement sévère, le journal Süddeutsche Zeitung estimait fin août que "des années précieuses ont été perdues dans la bataille pour le retrait du moteur à combustion".


Le quotidien de Munich rappelle notamment qu'après le scandale du dieselgate, parti en 2015 du système de fraude découvert chez Volkswagen, Angela Merkel a certes exprimé sa "colère" contre cette triche massive aux émissions d'oxyde d'azote.


"Mais votre gouvernement a ensuite continué à intervenir à Bruxelles contre un passage trop rapide à l'e-mobilité et les réglementations en matière d'émissions soi-disant trop sévères, auxquelles les grosses voitures d'Audi, BMW et Mercedes pouvaient difficilement se conformer".

Sauver l'emploi 
Les plus de 800 000 salariés de l'industrie automobile en Allemagne voient peut-être différemment ces efforts de Berlin de prolonger le modèle de production traditionnel.


Le déclin du moteur à combustion entraîne un bouleversement pour l'emploi. Fin 2019, Audi annonçait la suppression de 9 500 emplois en Allemagne d'ici à 2025 tandis que Daimler met en oeuvre un plan de 10 000 suppressions d'ici fin 2022.


En Allemagne, "au moins" 178 000 emplois pourraient être affectés d'ici à 2025 par l'avènement des voitures à batterie, selon une étude de l'Institut économique l'Ifo. Une partie seulement des postes serait supprimée via des départs en retraite ou des reconversions.


Si les gros constructeurs ont les ressources pour mener cette transition, le réseau des équipementiers, des petites et moyennes entreprises qui irriguent le territoire allemand, est beaucoup plus exposé.


Angela Merkel a présidé fin août son sixième et dernier "sommet de l'automobile", avec syndicats et patronats, débloquant un milliard d'euros  afin d'accompagner la reconversion des fournisseurs dont le modèle repose sur les technologies essence ou diesel.


La chancelière "a pris l'auto au sérieux car c'est la plus importante industrie allemande", selon M. Diess. "Mais je pense qu'elle n'a jamais été attirée par les grosses voitures", ajoute-t-il saluant son "brillant" travail pour "maintenir la compétitivité" allemande face à la Chine et aux Etats-Unis.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.