Afghanistan: un nouveau vol d'évacuation est parti de Kaboul, avec des Français à bord

Les passagers montent à bord d'un avion de Qatar Airways à destination de Doha à l'aéroport de Kaboul le 10 septembre 2021. (Photo, AFP)
Les passagers montent à bord d'un avion de Qatar Airways à destination de Doha à l'aéroport de Kaboul le 10 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 10 septembre 2021

Afghanistan: un nouveau vol d'évacuation est parti de Kaboul, avec des Français à bord

  • Quarante-neuf ressortissants français ou membres de leurs familles sont sur ce vol en direction de Doha
  • Un vol passager international avait déjà quitté Kaboul jeudi, pour la première fois depuis le retrait définitif des forces américaines et de l'Otan le 30 août

KABOUL: Un nouveau vol d'évacuation, transportant notamment des Français désireux de fuir l'Afghanistan, a quitté vendredi Kaboul, où les talibans consolident leur emprise à la veille du 20e anniversaire des attentats du 11-Septembre qui avaient précipité la fin de leur première expérience au pouvoir.

Quarante-neuf ressortissants français ou membres de leurs familles sont sur ce vol en direction de Doha, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.

Un vol passager international avait déjà quitté Kaboul jeudi, pour la première fois depuis le retrait définitif des forces américaines et de l'Otan le 30 août, à l'issue de deux semaines très chaotiques à l'aéroport de la capitale afghane.

Le départ de ces deux vols rapprochés montre que l'aérodrome, qui avait été saccagé fin août, est proche de pouvoir rouvrir aux vols commerciaux, grâce en particulier aux efforts du Qatar.

Le vol Qatar Airways à destination de Doha jeudi comprenait une centaine de personnes, dont 10 Américains et 11 résidents permanents aux États-Unis, 43 Canadiens et 13 Néerlandais.

L'annonce de la reprise des vols a attiré vendredi quelques Afghans aux abords de l'aéroport. Une femme, avec des enfants portant chacun un sac à dos, a plaidé avec des talibans pour qu'ils la laissent entrer dans l'enceinte. "Si je ne peux pas partir, tuez-moi", leur a-t-elle lancé, selon un journaliste de l'AFP sur place.

"Elle dit: Tuez-moi, mais je suis un taliban, je ne tue pas les gens, je ne suis pas là pour ça", a réagi un capitaine taliban. "Je ne comprends pas ces gens (...) Pourquoi ne restent-ils pas ici et ne travaillent-ils pas? (...) C'est une situation de fous."

Des milliers d'Afghans, effrayés par le retour des talibans ou en quête d'une vie meilleure en Occident, s'étaient massés après la mi-août autour de l'aéroport dans l'espoir de monter à bord d'un des vols du gigantesque pont aérien organisé par les États-Unis et d'autres pays, qui a permis d'évacuer plus de 123 000 personnes, principalement afghanes.

Les évacuations s'étaient déroulées dans une confusion extrême et avaient été marquées par un attentat sanglant, revendiqué par le groupe État islamique, qui avait fait plus d'une centaine de morts, dont 13 soldats américains.

«Flexibilité» talibane

Parmi les passagers du vol de jeudi, un Afghan-Américain a expliqué, sous couvert d'anonymat, avoir essayé de partir avec sa famille fin août. En vain.

"Ce sont des émotions mitigées parce que je laisse ma mère et mes frères ici, et ils ne se sentent pas non plus en sécurité", a-t-il raconté, tout en admettant "c'est très émouvant de partir".

Ned Price, porte-parole du Département d’État, a expliqué que les États-Unis aimeraient "voir plus de vols de cette nature", après avoir dû laisser derrière eux nombre d'Afghans ayant travaillé pour Washington ces deux dernières décennies.

La Maison Blanche a reconnu jeudi que les talibans avaient "fait preuve de flexibilité" et s'étaient montrés "professionnels" jusqu'ici sur la question.

Les talibans cherchent à consolider leur pouvoir, après la nomination mardi de leur gouvernement. Malgré leurs promesses d'ouverture, celui-ci est surtout composé de cadres ultra-conservateurs, issus de la génération qui avait imposé un régime rigoriste et brutal entre 1996 et 2001, et ne comporte aucune femme.

Alors que la contestation à leur encontre semblait s'étendre, ils ont interdit provisoirement les rassemblements publics. Des manifestations ont en conséquence été annulées jeudi et le calme régnait à Kaboul vendredi, jour de la grande prière hebdomadaire.

Maintenir le «dialogue»

L'ONU les a appelés vendredi à "cesser immédiatement" de recourir à la force et à la détention arbitraire contre "ceux qui exercent leur droit de protester pacifiquement et les journalistes qui couvrent ces manifestations".

On ne sait pas si les fondamentalistes talibans célèbreront ont samedi le 20e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, qui précipitèrent la fin de leur premier règne entamé en 1996.

Mais ils l'abordent avec la satisfaction revancharde d'être redevenus les maîtres du pays, après deux décennies d'une rébellion qui aura eu raison de la présence américaine.

Aux États-Unis, le président Joe Biden est attendu samedi matin à New York, au mémorial construit là où s'élevaient les tours jumelles du World Trade Center.

Une commémoration au goût amer pour les Américains, qui ont perdu 2 500 soldats et dépensé environ 2 000 milliards de dollars en Afghanistan. Pour in fine laisser le pays à ceux qu'ils avaient chassés il y a 20 ans en raison de leur refus de livrer le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a prôné jeudi dans un entretien avec l'AFP le maintien du "dialogue" avec les islamistes, pour éviter une "dégringolade économique" avec "des millions de morts" de faim.

Quelque 93% des ménages afghans n'ont pas assez de nourriture, selon une enquête téléphonique menée par le Programme alimentaire mondial (PAM) en date du 21 août. Selon l'ancien gouverneur de la banque centrale afghane, l'activité économique va subir une sévère contraction et les talibans, déjà confrontés au gel des réserves du pays, devront composer avec un problème aussi prosaïque que l'impression des billets.

L'Unesco a pour sa part mis en garde contre un risque de "catastrophe générationnelle" en matière d'éducation en Afghanistan, jugeant que les "gains immenses" effectués dans ce domaine depuis 2001 sont "en danger" après le retour au pouvoir des talibans. 


La pluie aide à maîtriser les incendies dans l'Est canadien

85% du feu de forêt qui menaçait la capitale de la Nouvelle-Ecosse, Halifax, a ainsi pu être maîtrisé (Photo, AFP).
85% du feu de forêt qui menaçait la capitale de la Nouvelle-Ecosse, Halifax, a ainsi pu être maîtrisé (Photo, AFP).
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  • Vendredi soir, la moitié des 16 000 personnes évacuées de la banlieue au nord-est d'Halifax ont ainsi été autorisée à rentrer chez elle
  • Plus de 130 feux de forêts, dont 80 jugés hors de contrôle, restent actifs au Québec

MONTREAL: L'arrivée de la pluie dans l'Est canadien, touché depuis près d'une semaine par des incendies historiques, est venue soulager les pompiers de la Nouvelle-Ecosse samedi, au moment où la situation au Québec reste critique.

85% du feu de forêt qui menaçait la capitale de la Nouvelle-Ecosse, Halifax, a ainsi pu être maîtrisé, le faisant passer de "hors de contrôle" à "stable", ont annoncé les autorités lors d'un point de presse samedi matin.

"C'est formidable", a déclaré Dave Meldrum, chef adjoint des services régionaux d'incendie et d'urgence d'Halifax. "Il ne s'agit pas d'une grosse averse qui s'écoule et disparaît. L'eau va pouvoir s'infiltrer plus efficacement dans le sol", a-t-il souligné, alors que la province attend plus de précipitations pour les jours à venir.

"Cela dit, le feu n'est pas éteint et ne sera pas déclaré éteint avant un certain temps", a pour sa part rappelé Dave Steeves du ministère provincial des Ressources naturelles.

Vendredi soir, la moitié des 16 000 personnes évacuées de la banlieue au nord-est d'Halifax ont ainsi été autorisée à rentrer chez elle.

"Cette semaine a été surréelle, l'une des plus bizarres de ma vie", a confié au média public CBC Shawn Lavigne, qui avait dû rapidement évacuer sa maison dimanche. "Honnêtement, je n'ai jamais été aussi heureux de voir de la vaisselle sale qu'hier soir. C'est génial d'être à la maison", a-t-il ajouté, sourire aux lèvres.

Sur les cinq feux qui ravagent actuellement la Nouvelle-Ecosse, le plus important continue toutefois de progresser dans le sud-ouest de la province.

Des forces armées canadiennes ainsi que des pompiers américains y sont attendus dans la journée de samedi et dimanche, ainsi que des pompiers initialement prévus à Halifax.

Au Québec, le feu qui avait obligé plus de 10 000 personnes à évacuer la région autour de Sept-Iles, au nord de la province près du fleuve Saint-Laurent, n'a pas évolué dans la nuit de vendredi à samedi mais reste toujours "hors de contrôle", ont indiqué les autorités.

"Les vents seront variables aujourd’hui, donc ça pourrait changer à tout moment", a mis en garde Isabelle Gariépy de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).

Plus de 130 feux de forêts, dont 80 jugés hors de contrôle, restent actifs au Québec et ont obligé plus de 2 000 personnes supplémentaires à évacuer une ville mais aussi une communauté autochtone de la province dans la soirée de vendredi.

200 militaires viendront prêter main-forte en contribuant "à la planification et à la coordination des interventions", a déclaré sur Twitter le ministre fédéral de la Protection civile, Bill Blair, en réponse à la demande de la province vendredi soir.

Le Canada, qui, de par sa situation géographique, se réchauffe plus vite que le reste de la planète, est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes, dont l'intensité et la fréquence sont accrues par le changement climatique.


Des navires américain et canadien traversent le détroit de Taïwan

Des navires américains traversent régulièrement le détroit de Taïwan (Photo, AFP).
Des navires américains traversent régulièrement le détroit de Taïwan (Photo, AFP).
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  • Des navires américains traversent régulièrement le détroit de Taïwan mais ils le font rarement accompagné d'un navire allié
  • Les militaires chinois ont indiqué avoir surveillé le passage des navires des Etats-Unis et du Canada

TAIPEI: Des navires américain, USS Chung-Hoon, et canadien, HMCS Montreal, ont traversé samedi le détroit de Taïwan, qui s'est mué en poudrière géopolitique ces dernières années, ont annoncé la marine américaine et l'armée canadienne.

"Le passage du Chung-Moon et du Montreal à travers le détroit de Taïwan démontre l'engagement des Etats-Unis et de ses alliés et partenaires en faveur d'une région indo-pacifique libre et ouverte", a déclaré la 7ème flotte américaine.

Les Etats-Unis et le Canada sont "des partenaires qui opèrent en faveur de la paix et de la sécurité dans la région", a tweeté de son côté l'armée canadienne.

Les militaires chinois ont indiqué avoir surveillé le passage des navires des Etats-Unis et du Canada.

"Les pays en question créent intentionnellement des problèmes dans le détroit de Taïwan, en augmentant délibérément les risques et en sapant sans scrupules la paix et la stabilité régionales", a déclaré le colonel Shi Yi, porte-parole du commandement chinois pour la zone est.

Des navires américains traversent régulièrement le détroit de Taïwan mais ils le font rarement accompagné d'un navire allié. Le dernier passage conjoint américano-canadien remonte ainsi à septembre.

Ce passage intervient alors que le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, et son homologue chinois Li Shangfu se sont brièvement salués pour la première fois lors du dîner d'ouverture de la conférence Shangri-La de dialogue sur la défense à Singapour.

Trois navires chinois, dont le porte-avions Shandong, avaient traversé fin mai le détroit de Taïwan. Si la présence de navires de guerre chinois dans le détroit de Taïwan est constamment surveillée et fait l'objet d'annonces presque quotidiennes par Taipei, celle du porte-avions Shandong est inhabituelle.

Depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949, la Chine considère Taïwan comme une province qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire.

Les relations entre Pékin et Taipei, au plus bas depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping il y a plus de 10 ans, se sont encore dégradées ces dernières années et la Chine a multiplié les incursions militaires autour de l'île.


Un haut diplomate américain se rend en Chine pour une rare visite

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Asie du sud-est, Daniel Kritenbrink à Hanoï le 15 avril 2023 (Photo, AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Asie du sud-est, Daniel Kritenbrink à Hanoï le 15 avril 2023 (Photo, AFP).
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  • A Pékin, le haut diplomate «discutera de questions clés dans la relation» entre Washington et Pékin
  • Plusieurs rencontres entre des responsables américains et chinois ont eu lieu récemment, suggérant une tentative de reprise du dialogue entre Pékin et Washington

WASHINGTON: Le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Asie du sud-est, Daniel Kritenbrink, sera en Chine dans les jours qui viennent pour une rare visite, ont annoncé samedi les Etats-Unis, qui cherchent à réchauffer les relations entre les deux pays.

A Pékin, le haut diplomate "discutera de questions clés dans la relation" entre Washington et Pékin, selon un communiqué du département d'Etat. Il sera accompagné d'une haute responsable de la Maison Blanche en charge de la Chine et de Taïwan.

M. Kritenbrink se rendra également en Nouvelle-Zélande, a précisé le département d'Etat. Le voyage complet aura lieu du 4 au 10 juin.

Plusieurs rencontres entre des responsables américains et chinois ont eu lieu récemment, suggérant une tentative de reprise du dialogue entre Pékin et Washington.

Les tensions diplomatiques sont vives entre les deux pays, et elles étaient encore montées d'un cran en février à cause du survol du territoire américain par un ballon chinois, qui avait été abattu.

Cet incident avait conduit à l'annulation d'une visite en Chine du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, annoncée comme une occasion d'améliorer les relations.

M. Kritenbrink s'était à l'époque rendu en Chine dans le cadre des préparatifs pour ce voyage avorté.

Lors de son voyage au Japon le mois dernier, le président américain Joe Biden a estimé que les relations entre Washington et Pékin devraient connaître un "dégel très prochainement".

Autre signe semblant aller dans ce sens, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, et son homologue chinois, Li Shangfu, ont eu un bref échange vendredi lors d'une conférence sur la sécurité à Singapour.

Fin mai, une visite du ministre chinois du Commerce Wang Wentao aux Etats-Unis s'était conclue par la promesse de maintenir ouverte les lignes de communication entre les deux pays.

Le directeur de la CIA, William Burns, s'est en outre rendu en mai à Pékin pour y rencontrer ses homologues, a-t-on appris cette semaine. Il s'agissait de la première visite d'un officiel américain à ce niveau en Chine depuis l'épisode du ballon.

Les deux superpuissances se livrent une compétition acharnée, qu'elle soit diplomatique, militaire, technologique ou économique, et sont à couteaux tirés sur plusieurs terrains diplomatiques comme Taïwan et la Russie.