Mostra de Venise: le capitalisme broie aussi les cadres

Le réalisateur français Stéphane Brize lors d'une séance photo pour le film "Un Autre Monde" présenté en compétition le 10 septembre 2021 lors de la 78e Mostra de Venise. (Photo, AFP)
Le réalisateur français Stéphane Brize lors d'une séance photo pour le film "Un Autre Monde" présenté en compétition le 10 septembre 2021 lors de la 78e Mostra de Venise. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 11 septembre 2021

Mostra de Venise: le capitalisme broie aussi les cadres

  • «Des gens qui ont de belles voitures et de beaux costumes sont aussi en état de souffrance. Regarder ça frontalement, c'est signifier qu'il y a un problème systémique et non pas seulement un problème de pure lutte des classes»
  • «Il faut sortir d'une dialectique trop simpliste qui se résume aux méchants cadres qui tapent sur les gentils ouvriers»

VENISE : Le système capitaliste presse les ouvriers comme des citrons, mais aussi les cadres: c'est l'enseignement qu'on pourrait tirer d'"Un autre monde", film puissant du Français Stéphane Brizé, présenté en compétition vendredi au festival de Venise.


Philippe Lemesle, incarné par Vincent Lindon, dirige une usine d'électroménager appartenant à un groupe international. Il a tous les signes extérieurs d'une vie réussie: une famille, une belle voiture et une résidence secondaire.


Et pourtant son monde part à vau-l'eau: ses chefs exigent de lui un énième plan social impossible à mettre œuvre, et sa femme Anne (Sandrine Kiberlain), qui ne supporte plus qu'il ne vive que pour son travail, veut divorcer.


Tiraillé entre sa hiérarchie qui exige des résultats et son personnel qui demande sa protection, Philippe, lui aussi menacé de passer à la trappe s'il ne s'exécute pas, se retrouve face à un abysse de solitude.


Ce bourreau de travail est visiblement attaché à ses équipes, et l'inquiétude se lit sur son visage quand l'un de ses collaborateurs l'avertit: "Ces gens-là vont exploser en plein vol (...) Ils ont été fragilisés par ce qu'on leur a demandé depuis des années".


"Il est pris dans un système, il a une vie qui perd son sens, et dans son travail et dans son couple. C'est un homme qui a délaissé sa famille pour se consacrer à son travail", a résumé Stéphane Brizé lors de la conférence de presse du film.


"Il faut sortir d'une dialectique trop simpliste qui se résume aux méchants cadres qui tapent sur les gentils ouvriers", explique-t-il. "A partir du moment où on ne sort pas de cette dialectique, on n'interroge pas quelque chose de plus grand, c'est-à-dire le système à l'intérieur duquel ces ouvriers et ces managers cohabitent".

«Rien à foutre!»

"Des gens qui ont de belles voitures et de beaux costumes sont aussi en état de souffrance. Regarder ça frontalement, c'est signifier qu'il y a un problème systémique et non pas seulement un problème de pure lutte des classes", analyse-t-il.


Lentement mais sûrement, Philippe prend conscience de l'impasse où il se trouve. "C'est chacun pour sa gueule!" s'exclame-t-il à un moment, exaspéré par l'égoïsme de ses collègues prêts à tout pour sauver leur poste, quel qu'en soit le coût social.


La leçon la plus cynique est donnée par le PDG américain du groupe, qui justifie son intransigeance en expliquant que lui non plus n'a pas le choix et doit obéir à son patron: le marché incarné par Wall Street.


"Personne n'en a rien à foutre!" répond-il aux dirigeants de ses usines françaises lui exposant leurs états d'âme face aux plans sociaux qu'il leur demande.


"Un autre monde" est en quelque sorte le contrechamp d'un précédent film de Brizé, "En guerre" (2018), dans lequel Vincent Lindon interprétait un syndicaliste s'opposant à la fermeture de son usine.


Le monde du travail était encore au cœur d'un autre de ses films, "La loi du marché" (2015), toujours avec Vincent Lindon, qui avait remporté le prix d'interprétation masculine à Cannes en 2015 pour son rôle de quinquagénaire au chômage obligé d'accepter un emploi de vigile.


Avec "Un autre monde", "Stéphane finit sa balade dans le monde du travail. C'est comme dans un procès: c'est bien d'écouter la partie A, mais c'est bien aussi d'écouter la réponse de la partie B, d’avoir le pour et le contre", a estimé Vincent Lindon, interrogé par l'AFP.


Pour Stéphane Brizé, "le projet de trois films qui allait de fait être interprété comme une trilogie n'était pas pensé: en fait, chaque film s'est construit avec le précédent, grâce au précédent, grâce aux rencontres et grâce aux questions qui étaient soulevées".


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.