"Tue-moi d'abord": comment la principale pop-star afghane a échappé aux talibans

Sur cette photo prise le 9 mars 2017, l’Afghane Aryana Sayeed (à droite), juge du concours de musique télévisé 'Afghan Star', pose avec la jeune concurrente Zulala Hashemi à Kaboul. (Anne Chaon / AFP)
Sur cette photo prise le 9 mars 2017, l’Afghane Aryana Sayeed (à droite), juge du concours de musique télévisé 'Afghan Star', pose avec la jeune concurrente Zulala Hashemi à Kaboul. (Anne Chaon / AFP)
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Publié le Samedi 11 septembre 2021

"Tue-moi d'abord": comment la principale pop-star afghane a échappé aux talibans

  • Aryana Saeed, la plus populaire des chanteuses afghanes avec 1,4 million d'abonnés à son compte Instagram, s'est attirée de longue date les foudres des religieux et des conservateurs de son pays
  • La pop star savait qu'elle prenait un risque en lançant en juillet sa marque de mode à Kaboul au moment où les Occidentaux quittaient son pays

ISTANBUL, Turquie : Réfugiée à Istanbul, la pop star afghane Aryana Saeed raconte comment elle a quitté Kaboul déguisée, dans la hantise d'être reconnue par les extrémistes qui la menacent depuis si longtemps.

«Ne les laisse pas m'attraper, tue-moi d'abord», a-t-elle supplié son fiancé en route pour l'aéroport, raconte-t-elle à l'AFP, encore émue par le souvenir de cette sombre nuit.

Aryana Saeed, la plus populaire des chanteuses afghanes avec 1,4 million d'abonnés à son compte Instagram, dont l'allure rappelle celle de la reine de la téléréalité Kim Kardashian, s'est attirée de longue date les foudres des religieux et des conservateurs de son pays pour ses chansons défendant les droits des femmes et dénonçant la violence à leur encontre.

Présidente du jury de The Afghan Star, un télécrochet de jeunes talents organisé par une chaîne de télévision, Tolo News, elle-même dans le viseur des fondamentalistes, la star de 36 ans ne pouvait plus marcher librement dans Kaboul et vivait dans sa ville sous haute protection, limitant ses déplacements.

Le 15 août, elle tente un premier départ quelques heures après l'entrée des Talibans dans Kaboul, alors que les forces américaines terminaient leurs préparatifs de retrait.

Mais l'avion dans lequel elle a pris place n'a jamais décollé.

Elle se réfugie chez des proches avant une deuxième tentative le lendemain. Les insurgés sont désormais présents à tous les barrages, leurs combattants armés de kalachnikov entourent l'aéroport et les dernières forces étrangères peinent à canaliser la foule désespérée qui se presse.

Un convoi se forme: son fiancé et manager, Hassib Sayed, dans une voiture, elle dans une seconde, les deux communiquant par talkie-walkie.

- Reconnue par un interprète -

«C'est là que je lui ai dit: s'ils sont sur le point de m'attraper s'il te plait, tue moi. D'une balle dans la tête. Ne les laisse pas m'attraper vivante. C'est ce que je redoutais le plus, bien pire que la mort».

La pop star savait qu'elle prenait un risque en lançant en juillet sa marque de mode à Kaboul au moment où les Occidentaux quittaient son pays.

«J'ai toujours voulu croire en l'avenir, alors j'avais décidé d'investir», explique-t-elle.

Ce soir-là, elle est drapée de noir, le visage dissimulé par un masque anti-covid et de fausses lunettes de vue, un neveu d'Hassib assis sur ses genoux afin de passer pour une famille ordinaire.

«On essayait de lui faire répéter sa leçon en cas de contrôle: si nous sommes arrêtés, je suis ta mère et je m'appelle Fereshta. Tu te souviendras ?»

Arrivés aux portes de l'aéroport, gardées par les soldats américains, Hassib se présente le premier en fendant la foule compacte.

«Les gens se bousculaient, il y avait des enfants, des bébés, des femmes s'évanouissaient», se souvient-elle.

Les soldats en factions refusent d'abord de leur ouvrir, privilégiant les ressortissants américains. Mais un de leurs interprètes identifie soudain Hassib et explique qu'il est le compagnon de la plus célèbre star afghane, dont la vie est réellement menacée.

- «Ce sont les mêmes» -

Grâce à lui le couple parviendra à Doha, puis à Koweit et enfin aux États-Unis d'où il a rejoint Istanbul, son nouveau lieu de résidence.

De sa terrasse surplombant un quartier d'Istanbul, Aryana Saeed remarque que les femmes afghanes sont plus éduquées aujourd'hui et plus informées de leurs droits que lors du précédent régime des talibans (1996-2001).

«Les Afghanes ne sont plus celles d'il y a vingt ans», martèle-t-elle avec fierté et tristesse, alors que ses compatriotes continuent de manifester dans Kaboul, bravant la brutalité des talibans.

«Elles ne vont certainement pas se laisser faire», parie-t-elle.

En revanche, elle appelle les gouvernements étrangers à bien comprendre que les talibans d'aujourd'hui, «ce sont les mêmes» que ceux chassés du pouvoir par les Occidentaux après les attentats du 11 Septembre 2001.

«J'espère que le monde réalise qu'il n'y a pas de +nouveaux talibans+».

Aryana Saeed a dédié la plupart de ses chansons aux femmes afghanes, au risque d'en périr.

«Avec les talibans, je n'ai aucun espace parce qu'ils en veulent à ma vie, à mon sang».

Tout en reconnaissant la part des artistes qui l'inspirent, comme Jennifer Lopez ou Beyonce, elle fait valoir le monde qui les sépare.

«Imaginez, juger un show musical en gilet pare-balles pour ne pas être tuée: je ne pense pas qu'elles aient eu à vivre ça».

«Nos vies sont différentes. J'aurais aimé avoir la même qu'elles. Mais que faire contre le hasard qui vous a fait naître dans un pays en guerre comme l'Afghanistan.»


Tunnel et mur de fortification mis au jour par des archéologues à Djeddah

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
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  • Découvertes liées à l’expansion des défenses de la ville aux XVIIIe et XIXe siècles
  • Découverte de nouvelles preuves de peuplement humain dans la grotte Umm Jirsan à Médine

RIYADH : Une série de découvertes archéologiques à Djeddah et à Médine ont été révélées jeudi par le Programme historique de Djeddah et la Commission saoudienne du patrimoine.

La Commission a annoncé la découverte de nouvelles preuves de l'existence d'un établissement humain dans la grotte d'Umm Jirsan, située dans le Harrat Khaybar de Médine, et les vestiges d'un ancien tunnel souterrain et d'un mur fortifié, qui entouraient autrefois la ville, ont été annoncés par le programme dans le cadre de la phase inaugurale du projet d'archéologie de Médine.

Situées dans le secteur nord de la ville historique de Djeddah, à côté de la place Al-Kidwa et à proximité de la place Al-Bayaa, ces structures historiques datent de plusieurs siècles.

Selon certaines estimations, Djeddah est devenue une ville fortifiée à la fin du Xe siècle ou au début du XIe siècle, mais les analyses en laboratoire suggèrent que les nouvelles découvertes appartiennent à une phase ultérieure de la fortification, probablement construite au cours des XVIIIe et XIXe siècles.

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)

Des fouilles archéologiques ont révélé qu'au milieu du 19e siècle, le tunnel était devenu inutilisable et a été rapidement rempli de sable. Cependant, le mur est resté debout jusqu'en 1947, et certaines parties du mur de soutènement du tunnel sont restées intactes jusqu'à une hauteur de trois mètres.

Des céramiques européennes importées datant du 19e siècle ont également été trouvées, soulignant les liens commerciaux historiques de Jeddah. En outre, un fragment de poterie datant du 9e siècle a été découvert sur la place Al-Kidwa.

Ces découvertes font partie d'un ensemble plus large de découvertes archéologiques annoncées par le programme Historic Jeddah comme résultats de la première phase de son projet d'archéologie - un effort de collaboration qui implique des équipes nationales spécialisées, des experts saoudiens de la Commission du patrimoine et des archéologues étrangers.

Leur expertise combinée a révélé un trésor de 25 000 artefacts répartis sur quatre sites, ce qui constitue une avancée significative dans la compréhension de l'évolution culturelle de la Jeddah historique.

À Médine, la Commission du patrimoine a annoncé la découverte de nouvelles preuves d'un établissement humain dans la grotte d'Umm Jirsan à la suite de recherches menées par ses archéologues en coopération avec l'Université du roi Saud, l'Institut Max Planck d'Allemagne et le Service géologique d'Arabie saoudite, dans le cadre du Projet vert de la péninsule arabique, qui se concentre sur la recherche pluridisciplinaire sur le terrain.

Il s'agit de la première étude du Royaume portant sur la recherche archéologique à l'intérieur des grottes. Elle a donné lieu à des études archéologiques et à des fouilles dans plusieurs parties de la grotte, révélant des preuves remontant à la période néolithique.

L'élément de preuve le plus ancien remonte à 7 000 à 10 000 ans, ce qui englobe les périodes de l'âge du cuivre et de l'âge du bronze.

L'étude de la grotte a montré qu'elle a été utilisée par des groupes pastoraux.

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)

Les objets découverts comprennent du bois, du tissu et quelques outils en pierre, ainsi que des façades d'art rupestre représentant des scènes de pâturage de chèvres, de moutons, de vaches et de chiens, ainsi que des activités de chasse avec différents types d'animaux sauvages.

La commission a noté que les découvertes scientifiques constituent la preuve d'un établissement humain dans la grotte, et qu'un grand nombre d'ossements d'animaux, y compris ceux d'hyènes rayées, de chameaux, de chevaux, de cerfs, de caribous, de chèvres, de vaches et d'ânes sauvages et domestiques, ont également été identifiés.

L'analyse des squelettes humains à l'aide d'isotopes radioactifs a révélé que les anciens hommes avaient un régime alimentaire essentiellement carnivore, mais qu'au fil du temps, des plantes ont été introduites, ce qui suggère l'émergence de l'agriculture.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 

 

 

 


Cinéma: «Frères», Mathieu Kassovitz et Yvan Attal en enfants sauvages

L'acteur et réalisateur français Yvan Attal pose en marge de la 8e édition du Festival Cinéma et musique de film à La Baule, dans l'ouest de la France, le 30 juin 2022. (Photo de Loic VENANCE / AFP)
L'acteur et réalisateur français Yvan Attal pose en marge de la 8e édition du Festival Cinéma et musique de film à La Baule, dans l'ouest de la France, le 30 juin 2022. (Photo de Loic VENANCE / AFP)
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  • Le scénario est inspiré de la vie de Michel de Robert de Lafregeyre et de son frère Patrice, qui grandirent dans un bois
  • Le film, deuxième long métrage d'Olivier Casas, revient, par allers-retours entre passé et présent, sur ces sept années de «liberté extrême»

BORDEAUX: Une mère absente, une forêt, la survie et une fraternité salvatrice: dans "Frères", film inspiré d'une histoire vraie en salles mercredi, Yvan Attal et Mathieu Kassovitz jouent deux frangins unis par le secret d'une enfance passée dans un bois de Charente-Maritime.

Le scénario est inspiré de la vie de Michel de Robert de Lafregeyre et de son frère Patrice, qui grandirent dans un bois situé près du quartier de pêcheurs de Châtelaillon-Plage, au sud de La Rochelle, de 1949 à 1956.

Le film, deuxième long métrage d'Olivier Casas, revient, par allers-retours entre passé et présent, sur ces sept années de "liberté extrême" durant lesquelles les enfants, âgés de 5 et 6 ans au début, ont vécu dans une cabane construite au milieu des arbres, se nourrissant de baies, de poissons et de lièvres.

Il s'agit d'une "histoire d'amour entre deux frères" plutôt que d'une "histoire de survie", a nuancé le réalisateur lors d'une avant-première à Bordeaux.

Les deux frères, que leur mère n'est jamais venue récupérer à la colonie de vacances où ils avaient passé l'été 1949, se sont retrouvés livrés à eux-mêmes dans la nature, s'adaptant au froid et au manque de nourriture grâce à leur ingéniosité.

Finalement récupérés par leur mère en 1956, ils vécurent ensuite chez un couple de précepteurs parisiens, avant d'être séparés puis envoyé en pension dans le Nord-Pas-de-Calais pour l'un, scolarisé dans un lycée parisien auprès de sa mère pour l'autre.

Michel de Robert de Lafregeyre, aujourd'hui âgé de 78 ans et incarné par Yvan Attal, a étudié l'architecture et en a fait son métier. Son frère Patrice, joué par Mathieu Kassovitz, devenu directeur d'une clinique en Alsace, s'est suicidé en 1993, à l'âge de 48 ans.

C'est après sa mort que Michel de Robert de Lafregeyre a raconté leur histoire, jusque-là gardée secrète, à ses proches.

Il y a neuf ans, il a répondu aux questions de son ami Olivier Casas, qui a voulu en faire un film. L'ancien architecte, qui ne pensait pas que sa vie se retrouverait ainsi "sur la place publique", a accepté. En hommage à son frère.


L'ambassade d'Italie célèbre les liens florissants avec l'Arabie saoudite à l'occasion de la première journée du "Made in Italy".

L'ambassade d'Italie a inauguré un nouveau centre de demande de visa et un espace d'exposition à l'occasion de la Journée du Made in Italy. (Photo AN Abdulrahman AlNajim)
L'ambassade d'Italie a inauguré un nouveau centre de demande de visa et un espace d'exposition à l'occasion de la Journée du Made in Italy. (Photo AN Abdulrahman AlNajim)
L'ambassade d'Italie a inauguré un nouveau centre de demande de visa et un espace d'exposition à l'occasion de la Journée du Made in Italy. (Photo AN Abdulrahman AlNajim)
L'ambassade d'Italie a inauguré un nouveau centre de demande de visa et un espace d'exposition à l'occasion de la Journée du Made in Italy. (Photo AN Abdulrahman AlNajim)
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  • L'événement est marqué par l'ouverture d'un nouveau centre de traitement des demandes de visa et d'un nouvel espace d'exposition.
  • L'installation sera utilisée pour promouvoir "la qualité, la variété et la créativité" des produits italiens, a déclaré un fonctionnaire.

RIYADH: The Italian Embassy in Riyadh on Tuesday celebrated the inaugural “Made in Italy Day” with the opening of a new visa application center and exhibition space.

Giuliano Fragnito, the deputy head of the mission, told Arab News the event provided an opportunity to showcase Italian expertise in a variety of fields, including the fashion, design, automotive and space industries.

“Today we are celebrating ‘Made in Italy Day,’ which is a day that celebrates the creativity, innovation and the territories of Italy and Italy’s products,” he said.

The date was chosen to mark the anniversary of the birth of Leonardo da Vinci on April 15, 1452.

Fragnito said the new exhibition space, called Casa Italia, would be used to promote Italy from a “commercial, cultural and scientific point of view,” with the opening event being a celebration of its contribution to the space industry, titled “Italian Space Way.”

L'événement était d'autant plus approprié que l'Italie et l'Arabie saoudite sont des partenaires étroits dans ce secteur, l'Agence spatiale italienne et la Commission spatiale saoudienne ayant signé un accord en 2022 en vue d'une collaboration plus étroite, a-t-il déclaré.

L'objectif plus large des célébrations de mardi était de mettre en lumière les relations croissantes entre l'Italie et le Royaume dans une série de domaines, a déclaré M. Fragnito.

"L'Arabie saoudite est un partenaire clé de l'Italie et les relations bilatérales se développent à un rythme très rapide... d'abord d'un point de vue politique, mais aussi dans les domaines du commerce, de la coopération scientifique, de la coopération universitaire et de la coopération culturelle.

Les exportations italiennes vers l'Arabie saoudite ont augmenté de 20 % l'année dernière et Rome souhaite faire passer les relations entre les deux pays "au niveau supérieur".

"Le marché saoudien est de plus en plus conscient et apprécie la qualité, la variété et la créativité des produits italiens.

"L'Arabie saoudite est un partenaire clé de l'Italie et il est très important de célébrer la Journée du Made in Italy en Arabie saoudite, qui est un marché très important pour les exportations italiennes.

Le nouveau centre de demande de visa, géré conjointement par les sociétés de services technologiques AlmaViva et VFS Global, est situé à la porte 2 du Loclizer Mall à Riyad. Des services similaires sont également disponibles à Jeddah et à Dammam.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com