La reine Soraya d’Afghanistan : une femme à l’avant-garde

La reine Soraya a usé de son influence en tant que membre de la famille royale pour tenter d’instaurer l’égalité entre hommes et femmes ainsi qu’un accès paritaire à l’éducation. (Getty images/Arab News).
La reine Soraya a usé de son influence en tant que membre de la famille royale pour tenter d’instaurer l’égalité entre hommes et femmes ainsi qu’un accès paritaire à l’éducation. (Getty images/Arab News).
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Publié le Vendredi 11 septembre 2020

La reine Soraya d’Afghanistan : une femme à l’avant-garde

  • Soraya a été la première femme et reine afghane à encourager ses semblables, à les éduquer et à essayer de leur donner des droits
  • La vision de la reine Soraya est toujours présente chez de nombreuses jeunes femmes influentes et restera ancrée chez les générations à venir, si nous continuons à éduquer notre société

LONDRES/KABOUL : Née et morte en exil, Soraya Tarzi a offert aux femmes de son pays, pendant ses dix ans de règne en tant que reine de l’Afghanistan, une fascinante lueur d’espoir, celle d’un avenir émancipé qui, un siècle plus tard, laisse à désirer.

Si elle est peu connue en Occident, où elle a été accueillie par une foule nombreuse lors d’une tournée des capitales européennes en 1927-1928 acclamée, avec son mari, le roi Amanullah Khan, la reine Soraya a pourtant été honorée en début d’année par le magazine Time, dans une série rendant hommage aux pionnières oubliées de l’histoire du monde.

Pendant soixante-douze ans, le Time a désigné l’« homme de l’année », un titre qui a été rebaptisé « personne de l’année » en 1999. Toutefois, pour reconnaître les femmes qu’il avait omises dans le passé, le Time a publié en mars 89 de nouvelles couvertures en ligne mettant en avant des « femmes influentes souvent éclipsées ». Le choix pour l’année 1927 s’est porté sur la reine progressiste d’Afghanistan, qui a été contrainte à l’exil en 1929.

« Soraya a été la première femme et reine afghane à encourager ses semblables, à les éduquer et à essayer de leur donner des droits », a déclaré Shinkai Karokhail, militante pour les droits des femmes, députée et ancienne ambassadrice d’Afghanistan au Canada.

« La reine a entrepris une grande révolution et a réussi à la mettre en œuvre par l’intermédiaire du roi. Elle est apparue en public et a multiplié les voyages pour informer les femmes sur leurs droits et sur l’importance de l’éducation. »

« À cette époque, elle était unique. Une femme solide et exceptionnelle. »

CHRONOLOGIE La reine Soraya

- 24 novembre 1899 : Fille de l’intellectuel afghan exilé Mahmud Tarzi, Soraya Tarzi voit le jour en Syrie.

- Octobre 1901 : Le nouveau roi, Habibullah Khan, invite la famille Tarzi à rentrer en Afghanistan.

- 30 août 1913 : Le fils du roi, le prince Amanullah, et Soraya Tarzi se marient.

- 20 février 1919 : Le prince Amanullah devient roi.

- 3 mai 1919 : Amanullah envahit l’Inde britannique. Cela déclenche la troisième guerre anglo-afghane au terme de laquelle l’indépendance de l’Afghanistan sera prononcée.

- Décembre 1927-juillet 1928 : Le roi Amanullah et la reine Soraya voyagent en Europe.

- 14 novembre 1928-13 octobre 1929 : Guerre civile en Afghanistan.

- 17 janvier 1929 : Le roi Amanullah abdique et s’installe à Rome avec Soraya.

- 25 avril 1960 : Amanullah meurt en Suisse, à l’âge de 67 ans.

- 20 avril 1968 : Soraya meurt à Rome, à l’âge de 68 ans.

Le 7e anniversaire de l’indépendance de l’Afghanistan, en 1926, a été marqué par un discours typiquement provocateur et inspirant, prononcé par Soraya.

L’indépendance appartient « à nous tous », a-t-elle dit. « Êtes-vous vraiment convaincus que notre nation n’a besoin que d’hommes pour la servir ? Les femmes doivent, elles aussi, assumer leur rôle comme dans les toutes premières années de notre nation et de l’islam ... Nous devons tous essayer de nous instruire autant que possible. »

En 1928, après leur tournée européenne, le roi et la reine retournent en Afghanistan, déterminés à moderniser leur pays. Mais, selon Zubair Shafiqi, journaliste et analyste politique basé à Kaboul, ils ont agi trop vite.

 

« Dès leur retour, elle a commencé, avec le roi, à introduire des changements, des réformes et des libertés. Ils avaient, tous les deux, été influencés par ce qu’ils avaient observé en Europe », explique-t-il.

« Ni l’un ni l’autre n’avait bien compris l’Afghanistan. C’était une société traditionnelle et conservatrice. Ils ont agi avec précipitation, ce qui a provoqué la colère du peuple et a finalement conduit à la révolte. »

En 1929, après une année de guerre civile, le roi Amanullah abdique et s’enfuit avec la reine en Inde britannique.

Le roi est considéré comme un grand réformateur, mais Soraya a été le vrai moteur de son programme.

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Exilée d’Afghanistan en 1881 à la suite de la montée au pouvoir d’Abdur Rahman Khan, sa famille s’était installée à Damas. C’est là que Soraya est née, le 24 novembre 1899. De son père, Mahmud Tarzi, elle a hérité la pensée progressiste.

Tarzi était un intellectuel afghan. Son idéologie libérale et nationaliste ne convenait pas à Khan, désigné roi par les Britanniques en 1880, après la défaite de son prédécesseur lors de la seconde guerre anglo-afghane.

Exilé, Tarzi a multiplié les voyages en Europe. Cette ouverture ainsi que la vie en Turquie avaient élargi ses horizons et il était déterminé à faire de même pour son pays. Sa chance s’est présentée en 1901 avec la mort de Khan et l’accession au trône de son fils aîné, Habibullah Khan. Ce dernier a invité Tarzi et d’autres intellectuels exilés à rentrer en Afghanistan.

Tarzi, devenu alors membre du gouvernement, se lance dans un ambitieux programme de modernisation. Sa fille Soraya, quant à elle, tombe amoureuse d’Amanullah Khan, le fils du roi. Le 30 août 1913, ils se marient.

Le 20 février 1919, Habibullah Khan est assassiné. Après une brève dispute familiale, le prince Amanullah revendique le trône. C’est ainsi que Soraya devient reine, et son père, le réformateur Mahmoud Tarzi, ministre des Affaires étrangères.

Les évènements se précipitent alors : le 3 mai 1919, le roi Amanullah, déterminé à poursuivre la politique nationaliste prônée par Tarzi, prend la décision audacieuse d’envahir l’Inde britannique.

La troisième guerre anglo-afghane, mieux connue en Afghanistan sous le nom de « guerre d’Indépendance », s’est achevée en août de la même année. La Grande-Bretagne, affaiblie par la Première Guerre mondiale, n’a pas les troupes et le matériel suffisants et accepte un armistice. C’est à Kaboul, le 22 novembre 1921, que Tarzi et Henry Dobbs, chef de la mission britannique, signent un traité engageant les deux nations à « respecter tous les droits d’indépendance interne et externe de l’autre ».

L’Afghanistan s’est enfin libéré des chaînes de l’impérialisme britannique. Tarzi ouvre alors des ambassades dans plusieurs capitales européennes et, avec le soutien enthousiaste du roi et de la reine, poursuit la modernisation de son pays.

Comme le rappelle l’hommage rendu par le Time en mars, « malgré l’opposition », le roi et la reine « ont fait campagne contre la polygamie et le voile, et ont mis en œuvre leurs convictions ». Les traditions de prendre plusieurs femmes et de maintenir un harem ont été bannies par le roi. Tandis que la reine, « une fervente partisane des droits des femmes et de l’éducation […] était célèbre pour enlever son voile en public ».

À Kaboul en 1921, la première école primaire pour filles, l’école Masturat, ouvre, sous le patronage de la reine Soraya, qui en 1926 est nommée ministre de l’Éducation. D’autres ouvertures d’écoles suivent, et, en 1928, 15 élèves de la Masturat Middle School, issues de familles importantes de Kaboul, vont poursuivre leurs études en Turquie.

C’était une décision pour le moins provocatrice.

En 2011, dans un essai de Jennifer Heath et Ashraf Zahedi, Land of the Unconquerable: The Lives of Contemporary Afghan Women, Shireen Khan Burki écrit : « Envoyer les jeunes filles non mariées à l’étranger a suscité l’inquiétude dans de nombreux milieux. C’était un signe de plus que l’État, dans ses efforts d’occidentalisation, était prêt à repousser les normes sociales et culturelles. »

Les politiques du roi en matière de parité hommes-femmes « étaient totalement détachées des réalités sociales de son pays extrêmement conservateur, essentiellement tribal et géographiquement éloigné ».

En décembre 1927, une goutte d’eau fait déborder le vase, lorsque le roi et la reine partent pour une luxueuse tournée de six mois dans les capitales européennes.

En Angleterre, ils sont accueillis par le prince de Galles puis conduits à Londres, à la gare Victoria, en train royal, où les attendent le roi George et la reine Mary. Les couples royaux se rendent ensuite en calèche ouverte au palais de Buckingham, acclamés par la foule dans les rues.

Ils sont chaleureusement accueillis dans d’autres capitales européennes dont Moscou, une étape particulièrement politique pour le roi et la reine car la Russie est alors considérée par les Britanniques comme un tampon contre les ambitions soviétiques dans la région.

Selon Mariam Wardak, analyste et militante pour l’intégration des femmes en Afghanistan, qui a cofondé Her Afghanistan, une organisation dédiée à la promotion des jeunes femmes afghanes, « à leur retour en Afghanistan en juillet 1928, il apparait très rapidement que la grande tournée européenne a été une terrible erreur. En quelques mois, les progrès que Soraya avait réalisés ont été balayés ».

Alors que le roi tente d’apaiser ses opposants, « les écoles laïques, y compris les écoles de filles, sont fermées. Les lois sur la famille qui interdisent la polygamie et accordent aux femmes le droit au divorce sont abrogées, et les tribunaux laïcs sont dissous et transformés en tribunaux de la charia ».

En vain. En novembre 1928, l’Afghanistan plonge dans la guerre civile, et des forces d’opposition, menées par Habibullah Kalakani, le soi-disant roi des bandits, s’organisent. En janvier 1929, Amanullah abdique et quitte le pays.

Kalakani occupe alors le pouvoir pendant à peine dix mois. Le 13 octobre 1929, il est renversé et exécuté par Nadir Shah qui s’installe comme nouveau roi, avec le soutien des Britanniques.

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Le couple royal inspecte une garde d’honneur militaire à Paris. (Images Getty)

Aujourd’hui encore, de nombreux Afghans pensent que le gouvernement britannique a joué un rôle dans le renversement d’Amanullah et que, pour saboter son règne, il a monté une campagne secrète de rumeurs contre sa femme.

« En accompagnant le roi Amanullah lors de ses voyages à l’étranger, la reine incarnait la jeunesse et la modernité de l’Afghanistan et la nouvelle ère que le couple voulait développer et consolider, explique l’historien Habibullah Rafi. Cependant, notre ennemi malveillant, l’empire britannique à l’époque, qui avait échoué en Afghanistan, a voulu venger sa défaite. C’est ainsi qu’il a commencé à répandre des rumeurs sur les objectifs de reine, afin de bloquer le progrès dans le pays ».

Rafi raconte que les Britanniques ont distribué des photographies montrant la reine à l’étranger avec les jambes nues. C’était un tableau choquant pour beaucoup de gens au pays. « La Grande-Bretagne, poursuit Rafi, ne pouvait pas se permettre de voir un Afghanistan libre et prospère, car l’Inde, qu’elle occupait, aurait été inspirée par notre liberté et notre progrès et se serait également révoltée. C’est pourquoi la Grande-Bretagne a fait tout son possible pour saper le gouvernement de l’époque, et surtout la reine. »

Les documents de l’ancien cabinet secret consultés par Arab News révèlent que la Grande-Bretagne, qu’elle soit ou non à l’origine d’une campagne de coup bas contre Amanullah et sa femme, a toutefois soutenu avec enthousiasme Mohammed Nadir Shah, le successeur d’Amanullah au poste de roi.

Les Britanniques se préoccupaient principalement de protéger l’Inde, le joyau de la couronne de l’Empire. Pour eux, elle était menacée par les relations de plus en plus étroites d’Amanullah avec l’Union soviétique. À la grande inquiétude des Britanniques, Amanullah avait signé, en mai 1921, un traité d’amitié avec les Soviétiques.

En 1932, le successeur d’Amanullah demande aux Britanniques l’assurance qu’ils l’aideront à faire face à une éventuelle invasion soviétique. Le paragraphe d’un télégramme que le gouvernement britannique de l’Inde a envoyé à Londres le 10 septembre 1932 confirme l’ingérence de l’Empire dans les affaires intérieures de l’Afghanistan.

Dans ce télégramme il est écrit : « Le gouvernement afghan est conscient que sa position interne est instable en raison de la propagande pro-Amanullah et de l’aide que nous accordons à Nadir pour l’aider à accéder au trône. »

Le roi Amanullah et la reine Soraya s’exilent à Rome, en Italie, où ils finiront leurs jours. Amanullah décède en avril 1960. Son épouse meurt huit ans plus tard, en avril 1960, à l’âge de 68 ans. Une escorte militaire accompagne son cercueil jusqu’à l’aéroport de Rome. En Afghanistan, on lui fera des funérailles nationales.

Aujourd’hui, le roi et la reine reposent à côté de l’émir Habibullah dans le mausolée de la famille, situé dans les jardins de Shaheed, à Jalalabad.

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Aujourd’hui près de 60% des quelques 3 millions d’enfants afghans non scolarisés âgés de 7 à 15, sont des filles. (Photo d’archives AFP).

Le 11 octobre marque la Journée internationale de la fille, organisée pour sensibiliser aux obstacles auxquels elles sont confrontées partout dans le monde. Cette année, l’organisation Education Cannot Wait (ECW), créée lors du Sommet humanitaire mondial de 2016, souligne ces obstacles en se concentrant sur le sort des filles en Afghanistan.

L’association explique : « Le conflit de plus de trois décennies a dévasté le système éducatif afghan et l’école primaire reste un rêve lointain pour de nombreux enfants, en particulier dans les zones rurales. »

Selon ECW, entre 3,2 et 3,7 millions d’enfants âgés de 7 à 15 ans, dont 60 % de filles, ne sont pas scolarisés aujourd’hui en Afghanistan, alors que le taux d’abandon d’études reste élevé.

Quatre-vingt-dix ans se sont écoulés depuis que Soraya a essayé de libérer les jeunes filles et les femmes afghanes. Une tentative qui a pris fin dans la révolte et le retour à un système de répression traditionnaliste. Elle serait certainement triste aujourd’hui de voir le peu de progrès réalisés dans son pays par la suite.

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90 ans après, la reine Soraya serait triste de savoir combien très peu de choses ont change en matière d’émancipation féminine. (Photo d'archives AFP).

Wardak, qui lutte pour l’intégration des femmes en Afghanistan, déclare : « J’admire les efforts de la reine Soraya, mais je crois qu’elle aurait pu être plus efficace si elle avait adopté une approche plus subtile sur la manière de faire progresser les droits des femmes. »

« Aujourd’hui, nous luttons pour imposer de nombreux droits pour les femmes, le mariage des mineures existe toujours et le système de dot n’a pas été supprimé. »

Néanmoins, Wardak l’affirme : « Je crois que la vision de la reine Soraya est toujours présente chez de nombreuses jeunes femmes influentes et restera ancrée dans les générations à venir, si nous continuons à éduquer notre société. L’éducation est la clé. »

Twitter: @JonathanGornall // Twitter: @sayedsalahuddin


Kajsa Ollongren : Cessez d’armer le Soudan, la CPI doit agir à Gaza

Kajsa Ollongren, représentante spéciale de l'UE pour les droits de l'homme. (Fourni)
Kajsa Ollongren, représentante spéciale de l'UE pour les droits de l'homme. (Fourni)
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  • La représentante spéciale de l’UE pour les droits de l'homme avertit que des gouvernements bafouent les règles multilatérales conçues pour protéger les civils en temps de conflit
  • Kajsa Ollongren déclare que l’UE doit travailler avec des États engagés dans le multilatéralisme et le droit humanitaire pour préserver un ordre mondial fondé sur des règles

​​​​​​NEW YORK CITY : Kajsa Ollongren, la représentante spéciale de l’UE pour les droits de l'homme, a averti que le Soudan endure des « atrocités inimaginables », appelant tous les pays fournissant des armes aux factions belligérantes à cesser immédiatement leurs transferts.

S’exprimant à Arab News après des missions au Liban et en Égypte et un dialogue sur les droits humains avec l’Arabie saoudite, Ollongren a déclaré que les armes étrangères alimentent l’un des conflits les plus dévastateurs et les moins médiatisés au monde, sans issue politique en vue.

Ses propos interviennent peu après que Volker Turk, haut-commissaire des Nations unies aux droits humains, ait lancé l’un de ses avertissements les plus sévères, estimant que le Soudan pourrait connaître « une nouvelle vague d’atrocités », avec des civils confrontés à l’épuration ethnique et aux déplacements massifs.

Turk a à plusieurs reprises prévenu que la violence pourrait atteindre des « niveaux catastrophiques » si le flux d’armes se poursuivait. Ollongren a déclaré que ces avertissements correspondaient à ce qu’elle avait entendu de la part du personnel régional des droits humains.

« Les atrocités dépassent vraiment l’imagination », a-t-elle confié à Arab News. « Pendant longtemps, le monde n’a pas prêté suffisamment attention à ce qui se passait au Soudan. Nous y prêtons attention maintenant, au moins, mais l’attention seule ne suffira pas à les arrêter. »

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Des familles soudanaises déplacées depuis El-Fasher tendent la main alors que des travailleurs humanitaires distribuent des vivres dans le camp nouvellement créé d’El-Afadh à Al Dabbah, dans l’État du Nord du Soudan, le 16 novembre 2025. (Photo AP/Archives)

Elle a affirmé que les gouvernements facilitant le conflit devaient être confrontés. « Il doit également y avoir une véritable interaction avec ces pays qui fournissent des armes. Sans ces armes, nous verrions la fin des atrocités plus rapidement … C’est inacceptable. »

Elle a ajouté que la pression coordonnée de l’Europe, du Golfe et de la communauté internationale au sens large est essentielle. « Il est très important, au niveau du Golfe, en Europe et globalement, d’appeler à l’arrêt des exportations d’armes », a-t-elle souligné.

Le conflit au Soudan a débuté en avril 2023 lorsqu’une lutte de pouvoir entre le chef des forces armées Abdel Fattah Al-Burhan et son ancien adjoint Mohammed Hamdan Dagalo, chef des Forces de soutien rapide (RSF), a dégénéré en conflit ouvert.

Selon les chiffres de l’ONU, environ 12 millions de personnes ont été déplacées, créant ce que beaucoup considèrent comme la pire catastrophe humanitaire au monde. Les estimations du nombre de morts varient largement, l’ancien envoyé américain pour le Soudan évoquant jusqu’à 400 000 victimes.

Bien que les forces armées soudanaises aient repris la capitale, Khartoum, aux RSF, le pays est effectivement divisé en deux, le gouvernement dirigé par les SAF contrôlant l’est et les RSF et milices alliées dominant l’ouest, y compris la région troublée du Darfour.

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En octobre, l’un des épisodes les plus brutaux du conflit a eu lieu lorsque les combattants des RSF ont capturé El-Fasher, capitale du Nord-Darfour, et ont commencé à massacrer des civils, déclenchant des déplacements massifs.

Le Soudan est revenu sur le devant de la scène diplomatique après la récente visite du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Washington, où il a discuté des développements avec le président américain Donald Trump et a appelé à un rôle plus actif pour mettre fin au conflit et prévenir les répercussions régionales.

Peu après, Trump a annoncé que les États-Unis « allaient immédiatement lancer un nouvel effort » pour mettre fin au conflit au Soudan, qu’il a qualifié de « lieu le plus violent sur Terre et de plus grande crise humanitaire », une décision largement interprétée comme une réponse à l’appel du prince héritier.

« Le fait que le président américain s’exprime ainsi sur les atrocités est important et sera entendu au Soudan », a déclaré Ollongren.

Mais elle a averti que les déclarations seules sont vaines sans suivi sérieux. « Il ne suffit pas de déclarer la fin d’une guerre ou d’un conflit », a-t-elle précisé. « Il doit y avoir un plan — qui inclut la reconstruction, la responsabilité et la reconstruction des sociétés tout en donnant du pouvoir aux victimes. »

Concernant le Liban, Ollongren a indiqué avoir ressenti un « élan » lors de ses récentes rencontres à Beyrouth, où l’engagement diplomatique s’est intensifié depuis le cessez-le-feu dans la guerre Israël-Hezbollah il y a un an.

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Kajsa Ollongren rencontre le président libanais Joseph Aoun. (Fournie)

Cela intervient malgré le refus d’Israël de se retirer du sud du Liban et ses frappes continues contre des positions supposées du Hezbollah, y compris l’attaque du mois dernier dans un quartier de Beyrouth qui a tué un commandant de milice.

Les dirigeants du Hezbollah insistent pour ne pas se désarmer tant qu’Israël n’aura pas retiré ses troupes.

« Il y a un élan pour davantage de paix et de stabilité et pour un avenir stable pour de nombreux pays de la région », a déclaré Ollongren. « Je vois le rôle que l’Arabie saoudite joue dans tout cela, ainsi que les efforts de l’Égypte pour négocier entre les parties. »

Elle a toutefois souligné la fragilité de la situation. « Il reste une incertitude quant au respect du cessez-le-feu et il n’existe pas encore de plan clair pour le désarmement du Hezbollah », a-t-elle dit.

« La responsabilité est cruciale. Au Liban, nous avons beaucoup parlé des assassinats politiques et de l’explosion au port de Beyrouth. Tout cela doit être traité avec justice, car sans cela l’impunité persiste, ce qui peut entraîner d’autres problèmes à l’avenir. »

Concernant la Syrie, qu’elle prévoit de visiter début 2026, Ollongren a déclaré que la situation reste instable.

« Nous avons constaté des violences et des victimes dans plusieurs régions du pays. La situation n’est pas sous contrôle », a-t-elle indiqué, en faisant référence aux attaques contre les minorités ethniques et religieuses au cours de l’année écoulée depuis que le régime d’Assad a été évincé.

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Des habitants agitent des drapeaux syriens dans le centre de Hama le 5 décembre 2025, lors des célébrations marquant un an depuis une offensive éclair menée par des islamistes ayant renversé le dirigeant de longue date du pays. (AFP)

Bien qu’elle se soit félicitée du retour récent de réfugiés syriens depuis le Liban comme d’un « bon signe », elle a averti que la stabilisation plus large reste lointaine alors que le gouvernement de transition du président Ahmad Al-Sharaa poursuit la réintégration nationale et l’allégement des sanctions.

Ollongren a également souligné l’influence diplomatique croissante de l’Arabie saoudite comme l’un des changements les plus significatifs dans la région. « L’Arabie saoudite suit une voie différente », a-t-elle dit, évoquant les réformes Vision 2030 et l’engagement mondial accru du Royaume.

« L’Arabie saoudite s’engage également avec l’Europe et l’UE, établissant des liens qui pourraient être très importants pour un Moyen-Orient plus stable. »

« Bien sûr, cela reconfigure aussi l’influence d’autres puissances. L’Égypte joue un rôle de longue date mais lutte avec son économie et la pression démographique. L’engagement saoudien pourrait être très impactant. »

À Gaza, Ollongren a décrit une « destruction complète » et un accès extrêmement limité comme des obstacles pour les médias et les efforts humanitaires. « Nous n’avons pas eu de journalistes indépendants pouvant rendre compte des victimes ou des destructions », a-t-elle dit.

« Petit à petit, les informations émergent, et nous voyons une destruction complète dans de nombreuses parties de Gaza. Les habitants n’ont plus de maisons où retourner et ont perdu un très grand nombre de civils, y compris des enfants. Il doit y avoir des comptes à rendre. »

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Des Palestiniens recherchent des décombres dans des bâtiments lourdement détruits par les bombardements israéliens à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, alors qu’un cessez-le-feu tient le 12 octobre 2025. (AFP/Archives)

Israël a lancé ses opérations militaires à Gaza après l’attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas dans le sud d’Israël, qui a fait 1 200 morts et 250 otages. Depuis lors, environ 70 000 Palestiniens ont été tués, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Un cessez-le-feu fragile est entré en vigueur le 10 octobre, avec un recul des opérations israéliennes en échange de la libération des otages restants par le Hamas. Un petit flux d’aide humanitaire a été autorisé dans le territoire, mais les besoins médicaux, alimentaires et en abris restent immenses.

Ollongren a insisté sur le fait que la responsabilité pour les crimes de guerre allégués par les deux parties doit être assurée par la Cour pénale internationale.

« La CPI doit jouer un rôle dans ce dossier », a-t-elle déclaré. « Ils ont examiné à la fois le Hamas et Israël. C’est le bon lieu pour chercher justice et responsabilité. »

Interrogée sur le soutien des États européens aux mandats d’arrêt de la CPI visant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, Ollongren a répondu : « Nous sommes signataires du Statut de Rome, donc nous sommes liés par le traité.

« La cour décide des arrestations, des affaires et des poursuites de manière indépendante. Notre rôle est de garantir son indépendance et son bon fonctionnement. Donc oui. »

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Des manifestants défilent devant le siège des Nations unies à New York alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'exprime le 26 septembre 2025. (AFP/Archives)

Un nombre croissant de juristes, y compris une commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU, ont conclu qu’un génocide a eu lieu à Gaza au cours des deux dernières années.

Francesca Albanese, rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens, a récemment déclaré à Arab News que les réponses de l’UE et de l’Occident au génocide à Gaza ont été « pathétiques, hypocrites et marquées par des doubles standards ».

Elle a ajouté que les mêmes gouvernements invoquant le droit international pour condamner les actions de la Russie en Ukraine sont restés largement silencieux sur Gaza, permettant à des « violations flagrantes » de se dérouler.

Ollongren a répondu à cette critique. « Nous devrions, et nous devons, appliquer le droit international de manière cohérente dans tous les cas », a-t-elle affirmé.

« Nous ressentons l’accusation de doubles standards. Après les attaques du 7 octobre par le Hamas, l’Europe a soutenu Israël, reconnaissant son droit à se défendre. Mais au fur et à mesure que la guerre à Gaza se déroulait et que les victimes civiles augmentaient, nous sommes devenus plus critiques.

« L’UE a de plus en plus appelé Israël à respecter le droit humanitaire international et a travaillé pour garantir que l’aide humanitaire parvienne aux personnes dans le besoin.

« En même temps, nous soutenons l’Autorité palestinienne dans son rôle de gouvernance. Je pense que nous sommes désormais un partenaire beaucoup plus critique et équitable pour les deux parties. »

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Des Palestiniens font la queue pour un repas chaud dans une cuisine caritative gérée par le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) au camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza, le 26 avril 2025. (AFP/Archives)

Interrogée sur l’échec du système international, elle a indiqué que le problème ne vient pas des institutions mais des gouvernements.

« L’architecture que nous avons doit être protégée », a-t-elle déclaré. « Nous n’avons pas besoin d’un nouveau système. Le problème est qu’il n’est pas respecté. C’est pourquoi il est important que l’UE s’engage avec les pays qui soutiennent le système multilatéral, l’état de droit et le droit humanitaire international.

« Ces cadres ont été conçus pour protéger les plus vulnérables dans les conflits, pas pour empêcher les guerres. »

Elle a conclu par un message aux civils de Gaza et du Soudan.

« Je comprends que vous ayez perdu confiance dans le système international car il n’était pas là pour vous protéger lorsque vous avez été attaqués et que vous avez perdu vos proches », a-t-elle déclaré.

« C’est encore le meilleur système dont nous disposons. De mon côté, je me concentrerai sur la responsabilité et la justice, car du point de vue des droits de l'homme, c’est ce que je dois faire pour vous. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Plus de 200 personnalités demandent la libération du dirigeant palestinien Marwan Barghouti

Plus de 200 célébrités, dont l'écrivaine prix Nobel Annie Ernaux, la réalisatrice Justine Triet ou le chanteur Sting, ont demandé mercredi dans une lettre ouverte la libération de Marwan Barghouti, dirigeant palestinien emprisonné en Israël depuis 2002. (AFP)
Plus de 200 célébrités, dont l'écrivaine prix Nobel Annie Ernaux, la réalisatrice Justine Triet ou le chanteur Sting, ont demandé mercredi dans une lettre ouverte la libération de Marwan Barghouti, dirigeant palestinien emprisonné en Israël depuis 2002. (AFP)
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  • Cette initiative fait partie de la campagne internationale "Free Marwan", lancée par sa famille
  • La plupart des signataires se sont déjà exprimés publiquement pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza

PARIS: Plus de 200 célébrités, dont l'écrivaine prix Nobel Annie Ernaux, la réalisatrice Justine Triet ou le chanteur Sting, ont demandé mercredi dans une lettre ouverte la libération de Marwan Barghouti, dirigeant palestinien emprisonné en Israël depuis 2002.

Marwan Barghouti, 66 ans et ancien cadre du Fatah, défend une résolution politique au conflit israélo-palestinien. Parfois surnommé par ses partisans le "Mandela palestinien", il est connu pour sa lutte contre la corruption et est cité comme un possible successeur du président palestinien Mahmoud Abbas.

La lettre ouverte, consultée par l'AFP, réunit des stars du cinéma comme Josh O'Connor, Benedict Cumberbatch et Javier Bardem, ainsi que des musiciens tels que Fontaines D.C. et Sting. Les autrices à succès Sally Rooney, Annie Ernaux ou Margaret Atwood ont également apporté leur soutien, tout comme les anciens footballeurs Éric Cantona et Gary Lineker.

"Nous exprimons notre vive inquiétude face à la détention continue de Marwan Barghouti, à ses mauvais traitements et au déni de ses droits légaux en prison", écrivent-ils, appelant "les Nations Unies et les gouvernements du monde à œuvrer activement" pour sa libération.

Cette initiative fait partie de la campagne internationale "Free Marwan", lancée par sa famille. La plupart des signataires se sont déjà exprimés publiquement pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza.

Marwan Barghouti a été condamné à cinq peines de prison à vie par un tribunal israélien, qui l'a reconnu coupable d'implication dans des attaques meurtrières durant la seconde intifada (2000-2005).

Israël a refusé de le libérer dans le cadre des échanges de prisonniers, effectués depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée après l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Son fils a déclaré en octobre qu'il avait été violemment battu par des gardiens israéliens lors d'un transfert de prison. En août, le ministre israélien d'extrême droite Itamar Ben Gvir a diffusé une vidéo où il prend à partie et sermonne Marwan Barghouti, apparaissant affaibli dans sa cellule.


Ukraine: «aucun compromis» sur les territoires occupés après une rencontre Poutine-Witkoff à Moscou

"Aucun compromis" n'a été trouvé mardi sur l'épineuse question des territoires occupés par la Russie en Ukraine après une rencontre à Moscou entre le président Vladimir Poutine et l'émissaire américain Steve Witkoff, qui lui présentait le plan de Washington pour mettre fin à près de quatre ans de guerre en Ukraine. (AFP)
"Aucun compromis" n'a été trouvé mardi sur l'épineuse question des territoires occupés par la Russie en Ukraine après une rencontre à Moscou entre le président Vladimir Poutine et l'émissaire américain Steve Witkoff, qui lui présentait le plan de Washington pour mettre fin à près de quatre ans de guerre en Ukraine. (AFP)
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  • M. Witkoff, accompagné du gendre du président américain, Jared Kushner, s'est entretenu pendant près de cinq heures au Kremlin avec le dirigeant russe à propos de ce plan présenté par Washington
  • "Nous avons pu nous mettre d'accord sur certains points (...), d'autres ont suscité des critiques, mais l'essentiel est qu'une discussion constructive ait eu lieu et que les parties aient déclaré leur volonté de poursuivre leurs efforts"

MOSCOU: "Aucun compromis" n'a été trouvé mardi sur l'épineuse question des territoires occupés par la Russie en Ukraine après une rencontre à Moscou entre le président Vladimir Poutine et l'émissaire américain Steve Witkoff, qui lui présentait le plan de Washington pour mettre fin à près de quatre ans de guerre en Ukraine.

M. Witkoff, accompagné du gendre du président américain, Jared Kushner, s'est entretenu pendant près de cinq heures au Kremlin avec le dirigeant russe à propos de ce plan présenté par Washington il y a deux semaines et depuis retravaillé lors de consultations avec les Ukrainiens.

"Nous avons pu nous mettre d'accord sur certains points (...), d'autres ont suscité des critiques, mais l'essentiel est qu'une discussion constructive ait eu lieu et que les parties aient déclaré leur volonté de poursuivre leurs efforts", a indiqué le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.

Sur la question des territoires occupés par la Russie en Ukraine, qui représentent environ 19% du pays, "aucune solution de compromis n'a encore été choisie", même si "certaines propositions américaines peuvent être discutées", a précisé M. Ouchakov.

Il a qualifié la discussion d'"utile", mais prévenu qu'il "reste encore beaucoup de travail" pour parvenir à un accord, alors que les troupes russes ont accéléré leur avancée sur le front.

"Ce que nous avons essayé de faire, et je pense que nous avons fait quelques progrès, est de déterminer ce qui pourrait convenir aux Ukrainiens et leur donner des garanties de sécurité pour l'avenir", a déclaré pour sa part le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio sur la chaîne Fox News, sans qu'il soit précisé s'il s'exprimait après la fin des pourparlers.

Après cet entretien avec les Russes à Moscou, Steve Witkoff et Jared Kushner pourraient rencontrer mercredi en Europe une délégation de Kiev, selon une source ukrainienne à l'AFP.

"Nous sommes prêts" 

Quelques heures avant sa rencontre avec les Américains, Vladimir Poutine avait menacé les Européens, les accusant de chercher à "empêcher" les efforts de Washington pour mettre fin au conflit.

"Nous n'avons pas l'intention de faire la guerre à l'Europe, mais si l'Europe le souhaite et commence, nous sommes prêts dès maintenant", a-t-il lancé aux journalistes, en marge d'un forum économique.

Des propos qui tranchent avec ceux du chef de l'Otan, Mark Rutte, qui s'est dit peu avant convaincu que les efforts américains en Ukraine "finiront par rétablir la paix en Europe".

Le président américain Donald Trump a répété mardi que le règlement du conflit en Ukraine était une question complexe. "Ce n'est pas une situation facile, croyez-moi. Quel gâchis", a-t-il dit.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sous forte pression politique et diplomatique, a accusé la Russie d'utiliser les pourparlers actuels pour tenter "d'affaiblir les sanctions" visant Moscou.

Il a appelé à la fin de la guerre et pas "seulement à une pause" dans les combats.

Les Etats-Unis ont annoncé fin octobre des sanctions contre deux géants du secteur des hydrocarbures russes, Rosneft et Lukoil, les premières sanctions d'importance prises par Donald Trump contre la Russie depuis son retour au pouvoir.

Les Européens espèrent que l'administration Trump, soupçonnée de complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine, ne sacrifiera pas l'Ukraine, considérée comme un rempart face à la Russie.

Accélération russe 

Ces discussions se sont déroulées alors que les forces russes ont réalisé en novembre leur plus grosse progression sur le front en Ukraine depuis un an, selon l'analyse par l'AFP des données fournies par l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW), qui travaille avec le Critical Threats Project (CTP, émanation de l'American Enterprise Institute), deux centres de réflexion américains spécialisés dans l'étude des conflits.

En un mois, la Russie a pris 701 km2 aux Ukrainiens, la deuxième avancée la plus importante après celle de novembre 2024 (725 km2), en dehors des premiers mois de guerre au printemps 2022.

La Russie a revendiqué lundi la prise de la ville de Pokrovsk dans l'est de l'Ukraine, un nœud logistique clé pour Kiev, ainsi que celle de Vovtchansk, dans le nord-est. Mais l'Ukraine a affirmé mardi que les combats à Pokrovsk se poursuivaient.

En novembre, la Russie a tiré plus de missiles et de drones lors de ses attaques nocturnes sur l'Ukraine que durant le mois précédent, soit un total de 5.660 missiles et drones longue portée (+2%).

En interne, le président ukrainien est affaibli par un vaste scandale de corruption impliquant ses proches et qui a contraint son puissant chef de cabinet, Andriï Iermak, à la démission vendredi.