Le procès d'Alexandre Benalla s'est ouvert à Paris, trois ans après le scandale

Alexandre Benalla, portant un masque, arrive pour être jugé à Paris le 13 septembre 2021. (Photo, AFP)
Alexandre Benalla, portant un masque, arrive pour être jugé à Paris le 13 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 14 septembre 2021

Le procès d'Alexandre Benalla s'est ouvert à Paris, trois ans après le scandale

  • En juillet 2018, Benalla avait été identifié par le journal Le Monde sur une vidéo où il apparaissait avec un casque des forces de l'ordre, brutalisant une femme et un homme
  • Il encourt jusqu'à sept ans de prison et 100 000 euros d'amende

PARIS: Trois ans après le retentissant scandale qui a secoué l'Élysée, le procès de l'ancien chargé de mission Alexandre Benalla, jugé pour les violences du 1er mai 2018 et pour l'utilisation frauduleuse de passeports diplomatiques, s'est ouvert en sa présence lundi après-midi à Paris.

Costume sombre et cravate à pois, masque chirurgical et lunettes rondes, l'ex-proche collaborateur d'Emmanuel Macron, aujourd'hui âgé de 30 ans et reconverti dans le privé, est arrivé au tribunal peu avant 13H00, passant devant un mur de caméras sans faire de déclaration. 

Dans la salle d'audience, il s'est assis sur l'une des chaises réservées aux prévenus, aux côtés de trois autres hommes: son ami et ex-employé d'En Marche Vincent Crase et deux policiers. 

À l'origine d'une tempête politique qui a secoué le pouvoir pendant plusieurs mois, Alexandre Benalla doit comparaître jusqu'au 1er octobre. "Le tribunal impose (sa) présence" et celle de ces coprévenus tous les jours, a déclaré la présidente Isabelle Prévost-Desprez.

En juillet 2018, M. Benalla avait été identifié par le journal Le Monde sur une vidéo où il apparaissait avec un casque des forces de l'ordre, brutalisant une femme et un homme place de la Contrescarpe à Paris, à l'issue d'une journée de manifestation émaillée de heurts.

Alors au cœur du dispositif de sécurité du Président Macron, il devait ce jour-là n'avoir qu'un rôle d'observateur. Sanctionné d'une suspension de 15 jours, il avait gardé un bureau à l'Élysée, avait révélé le quotidien.

Dès le lendemain, l'opposition dénonçait une "affaire d'État" et une enquête judiciaire était ouverte. L'affaire a empoisonné l'exécutif pendant des mois, au fil de révélations dans la presse et des auditions de commissions d'enquête parlementaires.

Visé par six enquêtes judiciaires, dont une classée sans suite, M. Benalla a été renvoyé devant la justice notamment pour des violences en réunion et pour avoir usurpé la fonction de policier.

Avec son coprévenu Vincent Crase, ancien gendarme de 48 ans, il devra s'expliquer sur ses agissements contre un couple place de la Contrescarpe, mais aussi au Jardin des plantes, où ils sont soupçonnés d'avoir violenté trois manifestants deux heures plus tôt.

Des "gestes nécessaires" et non un "tabassage", a toujours affirmé Alexandre Benalla, qui soutient avoir eu un "réflexe citoyen" en "interpellant" des "agresseurs de policiers".

«Folle journée»

"Des erreurs ont été commises évidemment, par moi, c'est certain, mais il semble malgré tout que j'aie le dos bien large. Et je suis loin d'être le seul responsable de ce naufrage. Je suis le fusible utile du pouvoir", écrivait-il dans un livre paru fin 2019.

M. Benalla devra par ailleurs répondre de l'utilisation de deux passeports diplomatiques après son limogeage de l'Élysée, lors de voyages en Afrique et en Israël, dans le cadre de sa reconversion dans la sécurité privée et les affaires. Il est aussi soupçonné d'avoir obtenu un passeport de service en produisant un faux, ce qu'il conteste.

Il comparaîtra en outre pour port d'arme non autorisé, en avril 2017 à Poitiers, pendant la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron. Probablement un "pistolet à eau", selon l'intéressé.

Il encourt jusqu'à sept ans de prison et 100 000 euros d'amende.

Deux fonctionnaires de la préfecture de police de Paris seront quant à eux jugés pour avoir transmis, juste après l'explosion de l'affaire, des images de vidéosurveillance à Alexandre Benalla.

Le jeune couple de la Contrescarpe, qui avait expliqué avoir été pris par hasard dans les heurts, a été condamné en février 2019 à une amende de 500 euros pour avoir lancé des projectiles sur les forces de l'ordre. Un "acte irréfléchi" après une charge de CRS, ont-ils alors regretté. 

Parties civiles, ils étaient présents lundi à l'ouverture du procès, comme les trois manifestants du Jardin des plantes.

"Mon client a été interpellé, mis au sol violemment, maintenu le visage dans le sable, le genou de l'un de ses agresseurs sur sa nuque, menacé avec une matraque et placé en garde à vue pendant près de 48 heures, sans aucun motif", a affirmé avant l'audience Me Nadja Diaz, avocate de l'un d’eux.

Deux syndicats policiers, l'ancien chef de cabinet de l'Élysée François-Xavier Lauch et l'auteur de la vidéo du 1er mai, le journaliste Taha Bouhafs, se sont aussi constitués parties civiles.


Consulat d'Iran à Paris: un homme interpellé après une alerte

La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
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  • En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé «ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule» du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention)
  • «Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran», a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti de lui-même du consulat

PARIS: Un homme a été interpellé vendredi après une alerte lancée par le consulat d'Iran à Paris. Un individu aurait été vu dans ses locaux "porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", selon l'intitution.
En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé "ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule" du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention), une unité d'élite de la police
Le parquet de Paris a également affirmé à l'AFP qu'"aucune matière explosive" n'avait été retrouvée "à ce stade, ni sur lui, ni sur place".
"Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran", a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti "de lui-même" du consulat et qu'il "aurait proféré des menaces de passage à l'acte violent".
"Les vérifications et comptes-rendus se poursuivent afin de préciser la situation judiciaire", selon la même source.
L'affaire avait débuté vers "11H00" avec le signalement d'un homme qui "aurait été aperçu par un seul témoin entrant dans le consulat, rue de Fresnel, porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", avait rapporté un peu auparavant la PP à l'AFP.
En début d'après-midi un périmètre de sécurité avait été mis en place tout autour du consulat, situé dans le 16e arrondissement de Paris près du Trocadéro.
Le trafic sur les lignes de métro 9 et 6 desservant la station Trocadéro, la plus proche du consulat d'Iran, a été interrompu, pour des raisons de sécurité, comme l'a annoncé la RATP sur X.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a mobilisé, outre la BRI, d'importantes forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Le préfet répondait à une "demande d'intervention" du consulat.
Le consulat et l'ambassade d'Iran partagent le même bâtiment, mais ont des entrées différentes: le 4 avenue d'Iena pour l'ambassade et le 16 rue Fresnel pour le consulat.
Après l'interpellation du suspect, le dispositif sécuritaire était toujours bien en place et une vingtaine de journalistes étaient présents, notamment des journalistes étrangers, selon le journaliste de l'AFP.
Deux camions de police bloquaient le croisement de la rue de la Manutention et de la rue Fresnel où se trouve le consulat d’Iran.
La France a relevé son dispositif Vigipirate en urgence attentat, son plus haut niveau, après l'attentat survenu en mars à Moscou dans une salle de spectacle.

 


France: décès d'une adolescente en marge d'une attaque au couteau devant une école

Des élèves et des parents se rassemblent devant une école parmi les forces de police de la ville de Souffelweyersheim, dans l'est de la France, après que deux filles ont été blessées lors d'une attaque au couteau devant l'école le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
Des élèves et des parents se rassemblent devant une école parmi les forces de police de la ville de Souffelweyersheim, dans l'est de la France, après que deux filles ont été blessées lors d'une attaque au couteau devant l'école le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • Jeudi après-midi, une alerte avait été lancée par le directeur de l'école primaire de la commune après que deux écolières eurent été attaquées au couteau à l'extérieur de l'établissement
  • Vendredi matin, plusieurs policiers étaient en faction devant l'établissement, où les surveillants faisaient entrer les collégiens

SOUFFELWEYERSHEIM: Une adolescente de 14 ans a été victime d'un arrêt cardiaque lors du confinement de son collège consécutif à une attaque au couteau jeudi dans une école attenante dans un village au nord de Strasbourg (est de la France).

La jeune fille "avait été secourue par des enseignants qui très vite ont appelé les services de pompiers" dans la commune de Souffelweyersheim, en Alsace, mais "elle est décédée en fin d'après-midi", a expliqué vendredi à l'AFP le recteur d'académie, Olivier Faron.

"C'est avec une infinie tristesse que j'ai appris le décès d'une jeune collégienne, victime d'un arrêt cardiaque lors de la mise en sûreté en marge de l'attaque au couteau à proximité de son établissement", a réagi auprès de l'AFP la ministre française de l'Education nationale, Nicole Belloubet.

"La perte d'une jeune vie, pleine de promesses et d'avenir, est une tragédie qui me bouleverse, qui nous bouleverse. Dans la douleur, toute l'Education nationale est auprès des siens".

Jeudi après-midi, une alerte avait été lancée par le directeur de l'école primaire de la commune après que deux écolières eurent été attaquées au couteau à l'extérieur de l'établissement par un individu présentant des antécédents psychiatriques.

Outre l'école, le collège, distant de quelques dizaines de mètres, a également été confiné.

"Nous avons mis en place la procédure de confinement. Les enseignants l'ont fait de manière extrêmement précise et rigoureuse et malheureusement cette collégienne a connu un épisode de stress très fort qui a abouti à cet arrêt cardiaque", a indiqué le recteur.

Vendredi matin, plusieurs policiers étaient en faction devant l'établissement, où les surveillants faisaient entrer les collégiens.

"Aucune solution parfaite" 

"(Mon fils) est autonome, il fait le trajet tout seul à vélo normalement, mais là, faire le trajet ce matin lui faisait peur. On est juste venu récupérer ses affaires et je vais le garder avec moi aujourd'hui. Il a eu du mal à s'endormir hier soir", a expliqué à l'AFP Deborah Wendling, mère d'un élève du collège.

"Le confinement a été mené presque plus sous forme de jeu à l'école primaire, mais ici ça a été peut être un peu trop direct", a-t-elle ajouté. "Lui pensait qu'il y avait une personne armée dans le collège. Ils entendaient des portes claquer, mais en fait c'était juste les autres classes qui se confinaient aussi".

Lorsque l'alerte a été donnée, les classes ont fermé leurs portes et les élèves se sont dissimulés sous les tables. L'auteur de l'attaque au couteau n'est entré dans aucun établissement.

"Des investigations devront être menées afin de déterminer dans quelles conditions cet arrêt (cardiaque) est intervenu", a déclaré jeudi la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi.

"Il n'y a aucune solution parfaite et nous analyserons en profondeur ce qui s'est passé. S'il y a des enseignements à tirer, nous les tirerons. Mais les enseignants ont vraiment fait le nécessaire", a commenté le recteur.

Motivation de l'assaillant inconnue 

"Nous sommes atterrés, sans voix", a déclaré Georges Schuler, maire de Reichstett, commune de résidence de la collégienne. "Je ne peux pas vous dire si cette jeune fille présentait une pathologie cardiaque ou pas".

La présence de la gendarmerie aux abords des établissements scolaires a été renforcée, selon la préfecture du Bas-Rhin.

Les deux fillettes visées lors de l'attaque présentent des "blessures physiques légères" et ont rapidement quitté l'hôpital, selon le parquet de Strasbourg.

L'assaillant, âgé de 30 ans, a été interpellé.

Une enquête pour "tentatives d'homicides volontaires sur mineures de 15 ans (et rébellion)" a été ouverte.

"Les motivations du principal suspect demeurent inconnues à ce stade", a précisé le parquet, évoquant des "fragilités psychiatriques".

 

 


Darmanin empoigné vivement en Guadeloupe par un homme placé en garde à vue

Le ministre français de l'intérieur et de l'outre-mer, Gérald Darmanin, arrive pour parler à la presse lors d'une visite consacrée aux mesures de sécurité avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques avec la Brigade fluviale de la police française à Paris le 9 avril 2024. (Photo de Miguel MEDINA / AFP)
Le ministre français de l'intérieur et de l'outre-mer, Gérald Darmanin, arrive pour parler à la presse lors d'une visite consacrée aux mesures de sécurité avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques avec la Brigade fluviale de la police française à Paris le 9 avril 2024. (Photo de Miguel MEDINA / AFP)
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  • Les faits se sont déroulés alors que le ministre de l'Intérieur venait enregistrer une interview dans les locaux la chaîne Guadeloupe 1ère
  • Un homme «d'une vingtaine d'années» selon la source proche de l'enquête, s'est approché du ministre demandant à lui parler

POINTE-A-PITRE: Gérald Darmanin a été empoigné vivement mais pas blessé jeudi près de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) dans les locaux de la chaîne Guadeloupe 1ère par un jeune homme, aussitôt interpellé et placé en garde à vue, a-t-on appris d'une source proche de l'enquête et de deux témoins de la scène.

Les faits se sont déroulés alors que le ministre de l'Intérieur venait enregistrer une interview dans les locaux de cette télévision, à Baie-Mahault, au terme de son déplacement en Guadeloupe au cours duquel il a annoncé l'instauration d'un couvre-feu à partir de 20H00 pour les mineurs à Pointe-à-Pitre, ville qualifiée de "coupe-gorge" par son maire.

Un homme "d'une vingtaine d'années" selon la source proche de l'enquête, s'est approché du ministre demandant à lui parler, ont relaté à l'AFP deux témoins qui ont souhaité garder l'anonymat.

Le ministre lui a alors tendu la main et c'est alors que l'homme l'a empoigné vivement par le bras et les épaules avant d'être maitrisé par les hommes de la sécurité du ministre, a décrit un des deux témoins.

L'homme a été placé en garde à vue à la gendarmerie de Baie-Mahault, a déclaré à l'AFP la source proche du dossier, ajoutant qu'une enquête avait été ouverte pour "violence sur personne dépositaire de l'autorité publique et rébellion".

"Il a voulu s’échapper et ne s'est pas laissé faire" et s'est montré "non coopératif" lors de sa garde à vue. Les tests habituels n'ont pas pu être effectués et le jeune homme a été "hospitalisé aux urgences psychiatriques" du CHU de Pointe-à-Pitre, vendredi soir, selon la même source.

Le ministre n'a pas été blessé. Il a ensuite enregistré comme prévu son interview.

"J'en ai discuté avec le ministre qui m'a dit que ce n'était pas trop grave et j'espère que ça finira bien pour le jeune", a dit à l'AFP Ary Chalus, le président de la région Guadeloupe.

Interrogé sur cet épisode, le député socialiste Christian Baptiste a pour sa part répondu: "Je ne sais pas les conditions dans lesquelles cela s'est passé, mais on ne peut pas accepter l'inacceptable, qu'un ministre puisse se faire agresser, et on peut s'interroger sur le service de sécurité".

M. Darmanin, lui, n'a pas souhaité s'exprimer sur cet incident.