Le Maroc met en garde contre une bombe à retardement au Sahel après le démantèlement d’une cellule terroriste

Une photo prise le 11 septembre 2020, lors d'une conférence de presse du directeur du Bureau central des enquêtes judiciaires du Maroc (BCIJ), montrant divers équipements saisis à la suite du démantèlement d'une cellule affiliée à Daech qui prévoyait des attentats-suicides. (AFP)
Une photo prise le 11 septembre 2020, lors d'une conférence de presse du directeur du Bureau central des enquêtes judiciaires du Maroc (BCIJ), montrant divers équipements saisis à la suite du démantèlement d'une cellule affiliée à Daech qui prévoyait des attentats-suicides. (AFP)
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Publié le Vendredi 11 septembre 2020

Le Maroc met en garde contre une bombe à retardement au Sahel après le démantèlement d’une cellule terroriste

  • « C'était une cellule dangereuse prête à passer à l'acte à n’importe quel moment », a précisé le directeur du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ), Abdelhak Khiame
  • Les perquisitions menées ont permis de découvrir des ceintures explosives, trois kilos de nitrate d'ammonium, des équipements électroniques, des cagoules et un lot d'armes blanches

SALE: La cellule affiliée au groupe jihadiste Etat islamique (EI) démantelée au Maroc préparait des attentats suicide contre des « personnalités » et des « sièges des services de sécurité » du royaume, a déclaré le patron de la police anti-terroriste vendredi, dans un entretien avec l'AFP.

« C'était une cellule dangereuse prête à passer à l'acte à n’importe quel moment », a précisé le directeur du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ), Abdelhak Khiame, en s'inquiétant de l'influence de l'EI dans un contexte régional compliqué.

Cinq Marocains ont été arrêtés jeudi et divers équipements explosifs saisis sur plusieurs sites, à Tanger et dans la région de Rabat, lors d'un coup de filet du BCIJ, lui-même affilié à la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). Deux des suspects ont opposé une « résistance farouche » et un policier a été grièvement blessé.

Les perquisitions menées dans les commerces et logements utilisés par les suspects ont permis de découvrir des ceintures explosives, plusieurs composants chimiques destinés à la fabrication d'explosifs, dont trois kilos de nitrate d'ammonium, des équipements électroniques, des cagoules et un lot d'armes blanches.

« C’est la particularité de cette cellule: nous n’avions pas eu de matériel servant aux kamikazes depuis les attentats de 2003 » -- qui avaient fait 33 morts à Casablanca -- suivi par un coup de filet, en 2007, ciblant « le résidu » du réseau impliqué, a expliqué le patron du BCIJ.

Les enquêteurs ont aussi saisi jeudi « un écrit faisant allégeance à Daech », et les premières investigations montrent que « les membres de cette cellule envisageaient de prêter allégeance au pseudo état islamique », a-t-il affirmé.

« Bombe à retardement »

Le chef présumé du groupe, un marchand ambulant de poissons âgé de 37 ans, a été condamné pour un crime de droit commun en 2004 et s'est radicalisé depuis. Comme les assassins de deux touristes scandinaves décapitées en décembre 2018 au Maroc, ses présumés complices, âgés de 29 à 43 ans, exerçaient des petits métiers, travailleurs agricoles ou menuisier.

La cellule n'avait apparemment aucun contact direct avec l'EI, selon M. Khiame et ses cibles étaient | »des personnalités publiques, des personnalités militaires, des sièges des services de sécurité » du royaume.

Pour lui, « le défi de tous les services antiterroristes du monde c'est la technologie, le cyberterrorisme »: « le discours violent, le discours radical ont été véhiculés par les promoteurs de Daech et maintenant, toute personne peut malheureusement adhérer directement à cette idéologie sans avoir de relation avec les doctrinaires », a-t-il souligné.

« Même si Daech a été vaincu au Levant, dans la région de la Syrie et de l’Irak, son idéologie est véhiculée et n’a pas besoin de territoire, elle peut se développer là où elle trouve des sympathisants », a-t-il ajouté. De ce fait, « les cellules agissent dans la clandestinité comme des cellules dormantes qui dans la plupart des cas n’ont aucune relation entre elles », selon lui.

L'autre grand défi de la lutte antiterroriste, selon M. Khiame, est que le groupe EI, après son déclin en Syrie et en Irak, s’est développé dans la région sahélo-saharienne, avec le conflit en Libye et « dans des pays comme le Mali qui ne maîtrisent pas leur sécurité ».

« Les cellules terroristes et le terrorisme se développent dans la région mais aussi les réseaux de grand banditisme, le trafic de stupéfiants, d’armes et d’êtres humains », a-t-il souligné. « Tout cela favorise une situation qui fait que, selon moi, la région du Sahel est une bombe à retardement ».


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.