Présidentielle: Zemmour estime avoir déjà réussi à imposer la question de l'immigration

Eric Zemmour, qui sort cette semaine son dernier livre intitulé «La France n'a pas dit son dernier mot», a estimé que «depuis qu'il y a une rumeur de ma candidature, tout le monde se met à parler comme moi». (AFP)
Eric Zemmour, qui sort cette semaine son dernier livre intitulé «La France n'a pas dit son dernier mot», a estimé que «depuis qu'il y a une rumeur de ma candidature, tout le monde se met à parler comme moi». (AFP)
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Publié le Mardi 14 septembre 2021

Présidentielle: Zemmour estime avoir déjà réussi à imposer la question de l'immigration

  • Zemmour entend «faire durer» le suspense sur sa candidature «autant que c'est (s)on intérêt»
  • Locomotive des audiences de CNews depuis 2019, Eric Zemmour n'interviendra plus dans l'émission «Face à l'info»

PARIS: Eric Zemmour, qui continue à entretenir le suspense sur sa candidature à la présidentielle, a estimé mardi sur RTL avoir "déjà réussi" à imposer la question de l'immigration et de "l'existence du peuple français".


"La question fondamentale qui taraude les Français, c'est l'immigration (...), la question de l'existence du peuple français est posée, la question de la civilisation française est posée et je veux imposer cette question" dans l'élection présidentielle, a-t-il déclaré.  


"En candidat ou pas en candidat, j'ai déjà réussi", a-t-il assuré.


Eric Zemmour, qui sort cette semaine son dernier livre intitulé "La France n'a pas dit son dernier mot", a estimé que "depuis qu'il y a une rumeur de ma candidature, tout le monde se met à parler comme moi".


A l'appui de sa démonstration, il cite Valérie Pécresse, "monsieur Barnier qui était technocrate européen et qui maintenant critique la juridiction européenne" et "Madame Le Pen, qui prétendait qu'elle craignait d'être associée à moi parce que j'étais trop radical" et "maintenant reprend mes mots dans son dernier discours".

Zemmour, homme politique comme les autres ou chroniqueur censuré ?

Le décompte du temps de parole d'Eric Zemmour, désormais considéré comme personnalité politique par le Conseil supérieur de l'audiovisuel, suscite le débat. Le polémiste dénonce une censure, le CSA rappelle sa mission. Qu'en est-il exactement?

Pourquoi le CSA a décidé de décompter le temps de parole d'Eric Zemmour ?

Le landerneau politique a commencé à s'agiter dès février après la parution d'une longue enquête dans l'hebdomadaire L'Express sur les ambitions élyséennes pour 2022 d'Eric Zemmour. Les signaux se sont ensuite multipliés.


Des affiches "Zemmour président" sont apparues en France fin juin à l'initiative de l'association "Les amis d'Eric Zemmour".


Dans la foulée, les éditions Albin Michel ont refusé de publier son dernier ouvrage affirmant qu'il avait "l'intention de s'engager dans la présidentielle" et que son combat idéologique ne correspondait "pas à la ligne éditoriale d'une grande maison généraliste".


L'association de financement du parti "Les amis d'Eric Zemmour" a été agréée le 1er juillet par la Commission nationale des comptes de campagne. Fin août, ses soutiens affirmaient avoir recueilli "une centaine" de parrainages d'élus pour 2022.


Le chroniqueur a finalement déclaré samedi sur France 2 qu'il "n'avait pas peur" d'être éventuellement candidat à la présidentielle, qu'il en avait "envie", mais qu'il voulait "choisir son moment" pour annoncer sa décision.


Mercredi, le CSA a demandé aux médias audiovisuels de "décompter" à partir du 10 septembre ses interventions "portant sur le débat politique national", estimant qu'Eric Zemmour pouvait être regardé "tant par ses prises de position et ses actions, que par les commentaires auxquels elles donnent lieu, comme un acteur du débat politique national".

Eric Zemmour est-il censuré ? 

L’article 13 de la loi du 30 septembre 1986 demande CSA d'assurer "le respect de l'expression pluraliste des courants de pensée et d'opinion" dans les médias audiovisuels, que ce soit pendant ou en-dehors de la période électorale.


L'objectif du CSA "n'a jamais été d'interdire qu'il prenne l'antenne" mais de mettre "fin à une situation d'inégalité flagrante entre les candidats déclarés et potentiels" à l'élection présidentielle, estime Arnaud Mercier, professeur en communication à l'Institut français de presse, Université Paris 2-Assas.


Il commençait à s'instaurer "une situation unique" avec "un candidat potentiel disposant d'une tribune d'une heure tous les jours pendant que d'autres peinent à avoir accès" aux médias, relève-t-il. Cela posait aussi "un énorme problème puisque les chaînes commencent à décompter le temps de parole de personnalités" politiques qui se sont déclarées candidates.

Le CSA «contraint-il» CNews à cesser la collaboration avec Eric Zemmour ?

Le CSA "n'intervient jamais dans la programmation des chaînes, il ne peut pas imposer, ni récuser un intervenant. Il y a une liberté éditoriale des chaînes", rappelle le président de l'institution Roch-Olivier Maistre.


"Les chaînes ont une liberté éditoriale totale pour inviter les personnalités de leur choix au moment de leur choix. Elles doivent simplement veiller aux équilibres entre les uns et les autres en fonction du poids politique" de chacun, ajoute-t-il.


"C'est vraiment une règle connue de tous les acteurs de l'audiovisuel, cela fait maintenant 40 ans qu'on (l')applique. Le CSA n'a donc fait que remplir ses missions, la semaine dernière", conclut-il.


La décision du CSA pouvait conduire CNews à réduire "un peu le temps d'antenne de Zemmour" et augmenter celui d'autres candidats, développe Arnaud Mercier. Mais "vu sa ligne éditoriale, CNews ne souhaitait visiblement pas donner du temps d'antenne à des gens de gauche. Quand on est une sorte de Fox News à la française, on n'a pas du tout envie de donner la parole à un social-démocrate".


A la place d'Eric Zemmour, CNews a aligné dès lundi des chroniqueurs maison conservateurs dans l'émission "Face à l'info", présentée par Christine Kelly (ex-membre du CSA de 2009 à 2915): Charlotte d'Ornellas, journaliste de "Valeurs Actuelles", le souverainiste québecois Mathieu Bock-Côté et la polémiste Eugénie Bastié, journaliste au Figaro et sur Radio classique. 


Ils sont appelés à se relayer avec d'autres intervenants, a précisé à l'AFP la chaîne, qui cherche encore sa nouvelle formule sans Zemmour.

Il entend "faire durer" le suspense sur sa candidature "autant que c'est (s)on intérêt".


Locomotive des audiences de CNews depuis 2019, Eric Zemmour n'interviendra plus dans l'émission "Face à l'info", a annoncé lundi la chaîne, contrainte comme tous les médias audiovisuels de décompter le temps de parole du polémiste.


Une décision approuvée mardi par Marine Le Pen. "On ne peut pas en même temps être candidat et en même temps être chroniqueur car ça rompt une forme d'équilibre qui est aussi un gage de démocratie et qui permet à chacun de pouvoir s'exprimer aussi en fonction du poids qu'il représente", a-t-elle souligné sur Europe 1.


"J'aimerais bien qu'on en parle moins et qu'on attende de savoir s'il est candidat, s'il le souhaite, et qu’il nous fasse des propositions", a pour sa part critiqué sur France 2 le patron des députés LREM Christophe Castaner. 


Selon lui, "c’est un objet médiatique qui se cache derrière une campagne médiatique pour l'instant". 


Le partenariat stratégique franco-saoudien: une dynamique renforcée par la vision 2030

De gauche à droite, l’ancien ambassadeur de France en Arabie Bertrand Besancenot, l’ancien conseiller présidentiel Maurice- Gourdault montagne, et les deux anciens ambassadeurs an Arabie François Gouyette et Frédéric Pouille. (Photo Arlette Khouri)
De gauche à droite, l’ancien ambassadeur de France en Arabie Bertrand Besancenot, l’ancien conseiller présidentiel Maurice- Gourdault montagne, et les deux anciens ambassadeurs an Arabie François Gouyette et Frédéric Pouille. (Photo Arlette Khouri)
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  • L’Ambassadeur d’Arabie Saoudite en France et Monaco Fahad Al-Ruwaily a partagé les chiffres saisissants d’un programme de réformes nationales qui dépasse déjà largement ses objectifs
  • Dans ce contexte de mutation rapide, la relation entre la France et l’Arabie Saoudite s’est hissée à un niveau inédit d’intensité

PARIS: Organisé par l’Ambassadeur d’Arabie Saoudite en France et Monaco Fahad Al-Ruwaily, en collaboration avec le Forum Francophone des Affaires, le deuxième colloque sur « le partenariat stratégique saoudo-français à la lumière de la Vision 2030 » a illustré de manière éclatante la profondeur des transformations en cours au Royaume ainsi que la qualité grandissante des relations bilatérales entre Riyad et Paris. 

S’exprimant à l’ouverture du colloque Al-Ruwaily, a dressé un état des lieux des avancées impressionnantes du Royaume, tout en mettant en lumière les partenariats économiques, culturels, technologiques et diplomatiques qui unissent la France et l’Arabie Saoudite.

À l’occasion du neuvième anniversaire de la Vision 2030 lancée par le prince héritier d’Arabie, Al-Ruwaily a partagé les chiffres saisissants d’un programme de réformes nationales qui dépasse déjà largement ses objectifs initiaux. 

Selon le dernier rapport officiel, 93 % des cibles fixées ont été atteintes ou dépassées, a-t-il indiqué, citant parmi les exemples les plus marquants l’accueil par le royaume de 100 millions de touristes, bien avant l’échéance de 2030.

La diversification économique du pays s’est fortement accélérée, selon Al-Ruwaily le secteur non pétrolier occupe désormais une part croissante du PIB, porté par des investissements massifs dans les infrastructures, les nouvelles technologies, le divertissement ou encore le tourisme. 

Sur le plan social, les réformes en faveur des femmes ont permis d’atteindre un taux d’emploi féminin de plus de 33,5 %, tandis que des opportunités éducatives et professionnelles sont créées pour une jeunesse qui représente 70 % de la population saoudienne.

Ces transformations trouvent aussi leur expression sur la scène internationale, indique l’ambassadeur, Riyad se préparant à accueillir l’Exposition universelle de 2030, puis la Coupe du monde de football en 2034.

Tout cela souligne Al-Ruwaily vient s’ajouter à d’autres événements comme le Rallye Dakar ou les concerts d’artistes internationaux, positionnant le Royaume comme un acteur central de la culture globale.

Au cœur de cette dynamique se trouve le Fonds Public d’Investissement (PIF), véritable bras armé financier de la Vision 2030. 

Les liens d’amitié, de coopération et de partenariat sont plus étroits que jamais, comme l’a rappelé l’Ambassadeur Al-Ruwaily, et la visite d’État du Président Français Emmanuel Macron en décembre dernier a marqué un tournant symbolique, scellé par la signature d’un mémorandum sur le partenariat stratégique entre les deux pays.

Grâce à lui, des projets structurants voient le jour dans des secteurs aussi variés que les fintech, les énergies renouvelables, les biotechnologies ou encore la cybersécurité. 

Le PIF contribue à faire du pays un hub économique et technologique régional, voire mondial.

Des projets comme Neom, ville futuriste en construction dans le nord-ouest du pays, ou AlUla, combinant tourisme de luxe et durabilité environnementale, illustrent cette ambition, et sont le reflet d’un changement de paradigme où l’économie pétrolière laisse place à une société de la connaissance et de l’innovation.

France-Arabie saoudite, une relation en plein essor

Dans ce contexte de mutation rapide, la relation entre la France et l’Arabie Saoudite s’est hissée à un niveau inédit d’intensité. 

Les liens d’amitié, de coopération et de partenariat sont plus étroits que jamais, comme l’a rappelé l’Ambassadeur Al-Ruwaily, et la visite d’État du Président Français Emmanuel Macron en décembre dernier a marqué un tournant symbolique, scellé par la signature d’un mémorandum sur le partenariat stratégique entre les deux pays.

Un des exemples les plus éclatants de cette coopération est le projet d’AlUla, piloté conjointement par une commission royale saoudienne, et l’Agence Française pour le développement d’AlUla (AFALULA).

Prenant la parole lors du colloque, le président d'AFALLA Jean-Yves Le Drian estime que ce projet singulier incarne un modèle de développement culturel, touristique et environnemental durable. 

Le Drian, ancien ministre français de la Défense puis des Affaires étrangères, a souligné l’ambition du Royaume de faire d’AlUla un hub mondial de l’archéologie, tout en y intégrant des dimensions artistiques, économiques et sociales. 

Dans le domaine aérien, la compagnie Saudia a signé en 2024 un accord historique avec Airbus pour l’achat de 105 avions, dont une vingtaine d’A330 annoncés récemment à Toulouse.

Aujourd’hui, indique-t-il, 150 archéologues travaillent sur les sites historiques, et des projets comme la Villa Hegra viendront renforcer l’attractivité du lieu à l’automne prochain.

Le partenariat ne se limite pas au secteur culturel, mais s’étend à la santé, l’aéronautique, les infrastructures et l’environnement. 

La Vision 2030 redéfinit l’identité de l’Arabie saoudite

Mi-avril, le ministre saoudien de la Santé Fahad Aljalajel a effectué une visite officielle en France pour renforcer la coopération dans le domaine médical et pharmaceutique. 

Dans le domaine aérien, la compagnie Saudia a signé en 2024 un accord historique avec Airbus pour l’achat de 105 avions, dont une vingtaine d’A330 annoncés récemment à Toulouse.

Le groupe Suez, représenté au colloque par son directeur des affaires publiques Vincent Menuet, illustre aussi l’engagement du secteur privé français. 

Présent depuis les années 1950 au Moyen-Orient, Suez gère aujourd’hui l’eau et l’assainissement pour des villes stratégiques comme La Mecque, Djeddah et Taïf, couvrant près de 9 millions d’habitants, indique Menuet. 

Suez, ajoute-t-il, est également impliquée dans les projets Neom, et AlUla, avec des solutions intégrées combinant énergie renouvelable, traitement de l’eau et durabilité.

La transformation engagée par la Vision 2030 dépasse largement les objectifs économiques. Elle redéfinit l’identité du Royaume et renforce son ouverture sur le monde. 

Laurent Vigier, président du premier fonds français dédié à l’Arabie Saoudite et actuel directeur exécutif de Five Capital, a souligné que cette vision n’est plus un projet mais une réalité, bâtissant une centralité géopolitique et économique majeure dans le Moyen-Orient.

D’autres intervenants représentant de grands groupes français ont mis l’accent sur l’enthousiasme de la jeunesse saoudienne, le soutien constant de partenaires comme la France, et une capacité d’innovation et de projection rare, qui laissent croire que l’Arabie Saoudite semble désormais prête à jouer un rôle moteur dans la définition du monde de demain.


La France condamne les cyberattaques attribuées au service de renseignement russe

Les vols de données et attaques au rançongiciel se sont multipliés ces derniers mois dans le monde. (Photo, AFP)
Les vols de données et attaques au rançongiciel se sont multipliés ces derniers mois dans le monde. (Photo, AFP)
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  • Depuis 2021, ce mode opératoire d'attaque (MOA) a été utilisé pour cibler ou compromettre une dizaine d'entités françaises, ce qui représente un nombre significatif d'occurrences.
  • De nombreux partenaires européens ont également été visés par APT28 au cours des dernières années.

PARIS :  La France condamne avec la plus grande fermeté le recours par le service de renseignement militaire russe (GRU) au mode opératoire d'attaque APT28, à l'origine de plusieurs cyberattaques contre des intérêts français.

Depuis 2021, ce mode opératoire d'attaque (MOA) a été utilisé pour cibler ou compromettre une dizaine d'entités françaises, ce qui représente un nombre significatif d'occurrences.

Ces entités sont des acteurs de la vie publique française : des services publics, des entreprises privées, ainsi qu’une organisation sportive liée à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024.

Ce mode opératoire a également été utilisé par le GRU dans le sabotage de la chaîne de télévision TV5Monde en 2015, ainsi que dans la tentative de déstabilisation du processus électoral français en 2017.

APT28 est aussi employé pour exercer une pression constante sur les infrastructures ukrainiennes dans le contexte de la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine, notamment lorsqu'il est opéré par l'unité 20728 du GRU.

De nombreux partenaires européens ont également été visés par APT28 au cours des dernières années, ce qui démontre une continuité dans les opérations de cette organisation. À ce titre, l'UE a imposé des sanctions aux personnes et entités responsables des attaques menées à l’aide de ce mode opératoire.

Ces activités déstabilisatrices sont inacceptables de la part d'un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Elles sont par ailleurs contraires aux normes des Nations unies en matière de comportement responsable des États dans le cyberespace, auxquelles la Russie a souscrit.

Aux côtés de ses partenaires, la France est résolue à employer l'ensemble des moyens à sa disposition pour anticiper les comportements malveillants de la Russie dans le cyberespace, les décourager et y réagir le cas échéant, afin de protéger ses intérêts et garantir la sécurité de ses citoyens.

L’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information publie aujourd'hui un rapport qui alerte sur la menace liée à APT28, dans le but de prévenir de futures attaques.

 


La cour d'assises de Paris se dit bien compétente pour juger un ex-rebelle salafiste syrien

La cour d'assises de Paris a rejeté mercredi la demande des avocats d'un ancien rebelle syrien qui voulaient qu'elle se déclare incompétente pour le juger pour complicité de crimes de guerre. (AFP)
La cour d'assises de Paris a rejeté mercredi la demande des avocats d'un ancien rebelle syrien qui voulaient qu'elle se déclare incompétente pour le juger pour complicité de crimes de guerre. (AFP)
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  • Mes Romain Ruiz et Raphaël Kempf arguaient notamment que la chute du régime de Bachar al-Assad, survenue en décembre 2024, changeait la donne, et appelaient à ce que leur client soit jugé par la justice de transition en Syrie
  • La cour d'assises a rejeté cette demande, se disant "régulièrement saisie" et "compétente pour connaître des faits reprochés à Majdi Nema", permettant ainsi au procès de se poursuivre

PARIS: La cour d'assises de Paris a rejeté mercredi la demande des avocats d'un ancien rebelle syrien qui voulaient qu'elle se déclare incompétente pour le juger pour complicité de crimes de guerre.

La défense de Majdi Nema, un ancien membre du groupe salafiste syrien Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l'islam) arrêté en France en 2020, a contesté mardi, au premier jour du procès, le principe de compétence universelle permettant à la justice française de juger un étranger pour des crimes commis à l'étranger sur des étrangers.

Mes Romain Ruiz et Raphaël Kempf arguaient notamment que la chute du régime de Bachar al-Assad, survenue en décembre 2024, changeait la donne, et appelaient à ce que leur client soit jugé par la justice de transition en Syrie.

La cour d'assises a rejeté cette demande, se disant "régulièrement saisie" et "compétente pour connaître des faits reprochés à Majdi Nema", permettant ainsi au procès de se poursuivre.

Cet homme de 36 ans comparaît pour complicité de crimes de guerre, soupçonné notamment d'avoir aidé à enrôler et à former à l'action armée des mineurs, et pour entente en vue de la préparation de crimes de guerre, des faits pour lesquels il encourt 20 ans de réclusion criminelle.

Il conteste les accusations, affirmant n'avoir eu qu'un "rôle limité" dans JAI, un groupe prônant la charia et qui combattait le régime syrien, qu'il dit avoir quitté en 2016.

Alors qu'une plainte avait été déposée en France contre JAI en 2019, il avait été arrêté en janvier 2020 à Marseille, où il se trouvait pour un séjour d'études de quelques mois. Il avait été mis en examen et écroué par un juge du pôle crimes contre l'humanité du tribunal de Paris.