Sous pression, Chevron investit, modestement, dans les énergies moins polluantes

Chevron prévoit de dépenser 10 milliards de dollars d'ici 2028 pour diminuer l'intensité carbone de ses opérations, accroître la production d'énergies à base de ressources non fossiles et capturer le carbone. (Photo, AFP)
Chevron prévoit de dépenser 10 milliards de dollars d'ici 2028 pour diminuer l'intensité carbone de ses opérations, accroître la production d'énergies à base de ressources non fossiles et capturer le carbone. (Photo, AFP)
Chevron a fini par céder aux pressions des activistes de l'environnement qui demandaient des actions plus franches contre le changement climatique. (Photo, AFP)
Chevron a fini par céder aux pressions des activistes de l'environnement qui demandaient des actions plus franches contre le changement climatique. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 15 septembre 2021

Sous pression, Chevron investit, modestement, dans les énergies moins polluantes

  • Le géant pétrolier peine à convaincre les activistes qui demandaient des actions plus franches contre le changement climatique
  • Comme son concurrent ExxonMobil, Chevron a été bousculé par ses actionnaires, réclamant la réduction des émissions de gaz à effet de serre

NEW YORK : Le géant pétrolier Chevron a annoncé mardi vouloir tripler les dépenses destinées à réduire ses émissions et à développer des énergies moins polluantes que l'or noir, sans vraiment convaincre les activistes qui demandaient des actions plus franches contre le changement climatique.

Le groupe prévoit de dépenser 10 milliards de dollars d'ici 2028 pour diminuer l'intensité carbone de ses opérations, accroître la production d'énergies à base de ressources non fossiles et capturer le carbone.

"Nous pensons que le changement climatique est réel et que l'activité humaine, y compris l'utilisation des combustibles fossiles, y contribue", a déclaré le PDG du groupe, Mike Wirth, au début d'une présentation sur la "transition énergie" de Chevron.

"Nous pensons que l'avenir de l'énergie sera à faible émission carbone et avons l'intention d'être un leader" sur ce secteur, a-t-il ajouté. 

Comme son concurrent ExxonMobil, Chevron a été bousculé fin mai par ses actionnaires, qui ont notamment demandé à ce que l'entreprise réduise les émissions de gaz à effet de serre indirectes de ses produits.

L'auteur de cette résolution s'est dit "satisfait de voir que Chevron accepte enfin de parler de la transition énergétique" et "d'augmenter ses investissements dans les énergies dégageant moins d'émissions de carbone".

"Mais c'est très loin d'être suffisant", a souligné Mark van Baal de l'ONG Follow This auprès de l'AFP.

Les investissements proposés par Chevron --en moyenne 1,4 milliard de dollars par an théoriquement-- représentent moins de 10% des dépenses que le groupe prévoit d'effectuer chaque année pour se développer (15 à 17 milliards de dollars de 2022 à 2025).

Et la société continue pour l'instant de pomper toujours plus d'hydrocarbures.

Pour l'ONG Earthworks, qui a déposé en mars une plainte devant l'autorité américaine de la concurrence accusant Chevron d'exagérer ses initiatives environnementales, le groupe poursuit simplement son "greenwashing".

"Le problème est que leurs émissions continuent en fait d'augmenter", a souligné l'organisation sur Twitter.

Chevron souhaite consacrer 3 milliards de dollars aux projets de capture de carbone et de compensation carbone, ainsi que 3 milliards de dollars aux carburants d'origine non fossile et au gaz naturel renouvelable, issu de la décomposition de résidus organiques.

Le groupe prévoit aussi de dépenser 2 milliards de dollars pour l'hydrogène et 2 milliards pour réduire l'intensité carbone de ses opérations (rapport entre ses émissions de CO2 et la production de l'entreprise).

Pendant une présentation de 90 minutes, plusieurs responsables ont décrit en détail certains projets, comme un partenariat avec la maison de négoce Bunge sur l'approvisionnement en matières agricoles, et certains outils devant aider à réduire les émissions, comme l'utilisation des satellites pour repérer les fuites de méthane.

"En s'engageant à augmenter sa production de gaz naturel renouvelable à 0,001% de sa production de gaz naturel et sa production de carburants renouvelables à 7% de la production de ses raffineries d'ici 2030, Chevron ne va probablement pas réussir à convaincre les investisseurs qu'il prend le climat au sérieux", a réagi sur Twitter  Andrew Logan, de l'ONG environnementale Ceres.

Le groupe ne prévoit pas de se lancer dans les énergies solaires ou éoliennes et ne s'est pas engagé, comme TotalEnergies et BP, à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

Le patron, Mike Wirth, assume certains de ces choix.

Face aux "mauvaises performances boursières" et à "l'attente d'une transition énergétique", les entreprises du secteur présentent diverses stratégies, a-t-il souligné.

Chevron souhaite pour sa part rester "cohérent" avec ses activités.

Le groupe ne cherche pas, par exemple, à vendre de l'énergie solaire car ce n'est pas son métier d'origine et que le secteur est déjà largement pourvu, a-t-il indiqué.

Et sur les émissions, "nous avons privilégié l'action aux promesses", a-t-il souligné lors d'un briefing avec des journalistes.

Chevron préfère pour l'instant se concentrer sur la décennie en cours pour réduire ses émissions, en attendant l'arrivée de nouvelles technologies et de nouvelles politiques qui permettront d'aller plus loin.

"Nous devons nous soucier de répondre aux besoins actuels du système énergétique et de l'économie tout en essayant de construire un système différent pour l'avenir", a souligné M. Wirth. "On essaie de faire les deux."


Le Medef appelle les Européens à faire front commun face aux droits de douane américains

Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, répond aux questions des journalistes après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 24 juin 2025, à la suite de l'échec de la conférence sur les retraites. (Photo : Alain JOCARD / AFP)
Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, répond aux questions des journalistes après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 24 juin 2025, à la suite de l'échec de la conférence sur les retraites. (Photo : Alain JOCARD / AFP)
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  • Le patronat français appelle à l'unité de l'Europe face à l'annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane de 30 % sur les produits issus de l'Union européenne,
  • Le locataire de la Maison Blanche a annoncé l'imposition de droits de douane de 30 % pour les produits de l'UE et du Mexique importés aux États-Unis, une nouvelle surenchère en pleine négociation qui sème l'inquiétude en Europe.

PARIS : Le patronat français appelle à l'unité de l'Europe face à l'annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane de 30 % sur les produits issus de l'Union européenne, qui entreront en vigueur dès le 1er août.

« Dans cette période, l'unité de l'Europe est plus que jamais essentielle », a réagi samedi soir le président du premier syndicat patronal dans une déclaration à l'AFP, soulignant que « le Medef s'y emploie avec ses homologues européens ».

Samedi, le locataire de la Maison Blanche a annoncé l'imposition de droits de douane de 30 % pour les produits de l'UE et du Mexique importés aux États-Unis, une nouvelle surenchère en pleine négociation qui sème l'inquiétude en Europe.

Cette annonce a aussitôt suscité de vives réactions en Europe, où des secteurs essentiels de l'économie du continent pourraient être touchés, comme l'automobile, l'industrie pharmaceutique, l'aéronautique ou encore le secteur viticole.

« Nous avons encore trois semaines pour négocier et éviter que nos économies, de part et d'autre de l'Atlantique, subissent les contrecoups d'une décision irrationnelle », a estimé Patrick Martin.

« Une absence d'accord conduirait inévitablement à des mesures de rétorsion légitimes de la part de l'Europe », a-t-il ajouté, précisant que le Medef serait « extrêmement » vigilant « pour la sauvegarde de nos intérêts économiques et la pérennité de nos filières les plus exposées au marché américain ».


Trump surenchérit en annonçant 30 % de droits de douane pour l'UE et le Mexique

Cette photo montre les drapeaux avant le sommet UE-États-Unis au siège de l'Union européenne à Bruxelles, le 15 juin 2021. Le président de la Commission européenne a critiqué le 12 juillet 2025  (Photo de Kenzo Tribouillard / AFP)
Cette photo montre les drapeaux avant le sommet UE-États-Unis au siège de l'Union européenne à Bruxelles, le 15 juin 2021. Le président de la Commission européenne a critiqué le 12 juillet 2025 (Photo de Kenzo Tribouillard / AFP)
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  • Dans une nouvelle lettre publiée sur sa plateforme Truth Social, le président américain a justifié cette décision en se plaignant du déficit commercial américain avec les 27 pays de l'UE.
  • La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a averti sur X que de telles mesures « perturberaient les chaînes d'approvisionnement transatlantiques essentielles ».

WASHINGTON : Donald Trump a annoncé samedi l'imposition de droits de douane de 30 % sur les produits de l'Union européenne et du Mexique importés aux États-Unis, une nouvelle surenchère qui sème l'inquiétude en Europe, alors que les négociations sont en cours avant l'échéance du 1^(er) août.

Dans une nouvelle lettre publiée sur sa plateforme Truth Social, le président américain a justifié cette décision en se plaignant du déficit commercial américain avec les 27 pays de l'UE.

Cette annonce a aussitôt suscité de vives réactions en Europe, où des secteurs essentiels de l'économie du continent, de l'automobile aux médicaments, en passant par l'aéronautique et le vin, pourraient être touchés.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a averti sur X que de telles mesures « perturberaient les chaînes d'approvisionnement transatlantiques essentielles ».

Si elle se dit « prête à poursuivre le travail » pour trouver un accord avec Washington d'ici à l'échéance du 1^(er) août, Ursula von der Leyen menace d'adopter des « contre-mesures proportionnées si cela s'avère nécessaire ». Bruxelles avait déjà préparé, sans l'appliquer, un train de surtaxes sur des produits américains. 

« Dès lundi, à Bruxelles, avec mes 26 homologues, je serai au travail pour soutenir la Commission dans ses négociations avec les États-Unis jusqu'au 1er août », a annoncé sur X le ministre français délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin.

Donald Trump a prévenu qu'en cas de mesures de rétorsion, il augmenterait d'autant les droits de douane sur les produits européens entrant aux États-Unis, en plus des 30 %.

Déficit commercial 

Début avril déjà, le président américain avait menacé l'UE d'infliger 20 % de droits de douane aux produits européens exportés vers les États-Unis. Fin mai, frustré par le manque d'avancée dans les négociations, il avait relevé ce taux à 50 %, avec effet annoncé au 1^(er) juin, puis repoussé au 1^(er) août, jusqu'à sa lettre de samedi.

Selon des sources diplomatiques, les discussions menées jusqu'ici se faisaient sur la base d'un taux de droits de douane américains de 10 %, avec des exceptions.

Donald Trump laisse la porte ouverte à une renégociation.

« Si vous êtes prêts à ouvrir votre marché fermé aux États-Unis, à éliminer vos droits de douane, vos mesures protectionnistes et les obstacles aux échanges, nous envisagerons éventuellement des ajustements », a écrit samedi le président américain à Ursula von der Leyen. 

En 2024, les États-Unis ont enregistré un déficit commercial de 236 milliards de dollars avec l'UE (+ 13 % sur un an), qui a exporté 606 milliards de dollars de biens sur le territoire de la première économie mondiale, selon des chiffres du Bureau du représentant américain au commerce.

La mesure uniforme annoncée par Donald Trump toucherait chacun des pays de l'UE différemment.

L'Irlande, avec son industrie pharmaceutique, et l'Allemagne, avec ses automobiles et son industrie lourde, seraient plus exposées que la France, même si la filière viticole hexagonale redoute déjà une « catastrophe ».

Emmanuel Macron, président de la République française, a exprimé sa « très vive désapprobation » et a appelé Bruxelles à « défendre résolument les intérêts européens », en l'invitant à « accélérer la préparation de contre-mesures crédibles ».

De son côté, la ministre allemande de l'Économie, Katherina Reiche, a appelé l'UE à négocier de manière pragmatique une solution avec les États-Unis qui se concentre sur les principaux points de conflit. 

Arrêter les cartels 

Au Mexique, l'imposition d'une surtaxe de 30 % (contre 25 % initialement annoncés) a été qualifiée d'« injuste » par le gouvernement. Cependant, samedi, la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, s'est dite confiante dans le fait de « parvenir » in fine à un accord.

Cette surtaxe ne devrait pas s'appliquer aux produits entrant dans le cadre de l'accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), a précisé un responsable américain à l'AFP, ajoutant cependant que la question n'avait pas encore été définitivement tranchée par le président.

Le Mexique est particulièrement vulnérable : 80 % de ses exportations sont destinées aux États-Unis. Mais Donald Trump a une nouvelle fois accusé samedi le Mexique de ne pas lutter suffisamment contre l'immigration illégale et le narcotrafic. 

Depuis lundi, l'administration Trump a informé une vingtaine de partenaires commerciaux, principalement asiatiques, des taux qui seront désormais appliqués, soit entre 20 % et 50 %.

Une soixantaine de nations devraient, sauf accord commercial avant le 1^(er) août, se voir infliger des surtaxes supérieures à 10 %, seuil plancher qui sera appliqué aux autres.

L'ancien animateur de téléréalité a fait des droits de douane un pilier de sa politique économique. Selon lui, ils permettraient de réduire le déficit commercial américain et de réindustrialiser les États-Unis.

De nombreux économistes y voient toutefois un frein à la croissance mondiale et un facteur inflationniste aux États-Unis. 


Le ministre saoudien des communications appelle à combler le fossé mondial de l’IA

Le monde doit agir de manière décisive pour combler les fossés afin qu'aucune nation ne soit laissée pour compte, a déclaré le ministre Abdullah Al-Swaha. (SPA)
Le monde doit agir de manière décisive pour combler les fossés afin qu'aucune nation ne soit laissée pour compte, a déclaré le ministre Abdullah Al-Swaha. (SPA)
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  • À l'ère de l'IA, a-t-il dit, il existe actuellement des lacunes dans l'infrastructure informatique, la disponibilité des données et les algorithmes qui pourraient ralentir les avancées nécessaires pour soutenir le progrès humain
  • M. Al-Swaha a réitéré "l'engagement inébranlable" de l'Arabie saoudite à soutenir et à diriger les efforts internationaux visant à combler les fractures technologiques émergentes

GENÈVE : Le ministre saoudien des communications et des technologies de l'information a appelé à une "collaboration internationale décisive" pour remédier à l'inégalité des infrastructures informatiques qui pourrait laisser d'autres nations à la traîne à l'ère de l'intelligence artificielle.

Dans un discours prononcé à l'occasion du 160e anniversaire de l'Union internationale des télécommunications (UIT) à Genève, le ministre Abdullah Al-Swaha a évoqué "la concentration de la puissance informatique dans quelques régions, le manque d'infrastructures d'intelligence artificielle dans de nombreux pays et la participation limitée des pays du Sud à l'élaboration des cadres de gouvernance et des politiques de réglementation".

Aujourd'hui, le monde est confronté à un "fossé existentiel" en raison des disparités alarmantes dans l'accès aux technologies de l'IA, a déclaré le ministre, selon l'agence de presse saoudienne.

M. Alswaha a déclaré que le monde pouvait tirer des leçons des phases précédentes de la transformation technologique : l'ère analogique, qui a pris plus d'un siècle pour connecter 800 millions de personnes, et l'ère numérique, qui a connecté 5,5 milliards d'individus en seulement 50 ans, mais qui a laissé 2,6 milliards d'individus sans connexion.

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Le ministre Al-Swaha a déclaré que l'Arabie saoudite sous le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane avait positionné le Royaume en tant que leader mondial à l'ère de l'IA grâce à une série d'initiatives audacieuses. (SPA)

À l'ère de l'IA, a-t-il dit, il existe actuellement des lacunes dans l'infrastructure informatique, la disponibilité des données et les algorithmes qui pourraient ralentir les avancées nécessaires pour soutenir le progrès humain.

M. Al-Swaha a réitéré "l'engagement inébranlable" de l'Arabie saoudite à soutenir et à diriger les efforts internationaux visant à combler les fractures technologiques émergentes.

Il a souligné les efforts déployés par l'Arabie saoudite pour combler ces fossés, en citant l'autonomisation numérique des femmes dans le Royaume - qui ont maintenant un taux de participation d'environ 35 % - et le fait que le Royaume se soit classé en tête du classement mondial en matière de compétitivité numérique pendant deux années consécutives.

Il a également souligné que les chercheurs de l'université saoudienne King Abdullah University of Science and Technology (KAUST) se classent parmi les premiers pour cent au niveau mondial en matière de citations scientifiques, ce qui laisse espérer l'avenir de l'IA.

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Le ministre Abdullah Al-Swaha et sa délégation. (SPA)

Il a également souligné les progrès réalisés par le Royaume en matière de réglementation sur la protection des données et le développement de "modèles linguistiques qui favorisent un accès inclusif à la technologie pour diverses communautés".

M. Al-Swaha a en outre cité le projet HUMAIN lancé par le prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed ben Salmane "pour fournir tout le spectre des capacités d'IA, des processeurs avancés aux meilleurs talents, et pour positionner le Royaume en tant que pionnier mondial de l'IA."

"Les efforts du Royaume sont une réponse directe aux défis mondiaux urgents", a-t-il déclaré.

M. Al-Swaha a souligné que les dix prochaines années seront déterminantes pour combler les fossés. Il a appelé à des "partenariats multinationaux sous l'égide de l'UIT pour construire un écosystème de l'IA équitable, sûr et inclusif qui soutienne le développement durable et améliore le bien-être humain".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com