Au Japon, le déclin démographique stimule le développement des véhicules autonomes

Le constructeur nippon prévoyait initialement un lancement commercial au début des années 2020, mais se montre aujourd'hui beaucoup plus évasif. (AFP)
Le constructeur nippon prévoyait initialement un lancement commercial au début des années 2020, mais se montre aujourd'hui beaucoup plus évasif. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 16 septembre 2021

Au Japon, le déclin démographique stimule le développement des véhicules autonomes

  • Nissan teste depuis 2018 ce service de robot-taxi baptisé «Easy Ride», avec un opérateur humain à bord pour intervenir en cas d'urgence
  • Un usage à grande échelle de véhicules autonomes ne va probablement pas arriver avant «une décennie», estime M. Richter

 

YOKOHAMA: Conscient des difficultés croissantes de mobilité de ses masses de seniors, le Japon accélère dans le développement de robots-taxis et navettes autonomes, mais un incident fâcheux lors des Jeux paralympiques fin août a rappelé que la route était encore longue.


"Fermeture des portes!" avertit une voix féminine après que le passager a appuyé sur le bouton "Go". Et la voiture s'élance toute seule, roulant avec fluidité et prudence sous la pluie dans le quartier d'affaires de Minato Mirai à Yokohama (sud-ouest de Tokyo).


Nissan teste depuis 2018 ce service de robot-taxi baptisé "Easy Ride", avec un opérateur humain à bord pour intervenir en cas d'urgence mais se faisant aussi discret que possible.


Le constructeur nippon prévoyait initialement un lancement commercial au début des années 2020, mais se montre aujourd'hui beaucoup plus évasif.


"L'acceptation sociale (pour les véhicules automatisés, NDLR) n'est pas encore assez élevée. Parce que très peu de gens en ont déjà expérimenté, et sans cela je pense que c'est très dur de les accepter (...). Cela va prendre du temps", explique à l'AFP Kazuhiro Doi, vice-président de Nissan chargé de la recherche.


Le Japon est cependant engagé dans une course contre la montre avec son déclin démographique: 29% de sa population est déjà âgée de 65 ans et plus - un record mondial - et son taux de fécondité est très bas.


Dans un récent rapport, le ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti) s'est alarmé des conséquences de cette situation pour la mobilité: une pénurie "sévère" de main-d'oeuvre dans les transports, des accidents de la route causés par des conducteurs âgés et un isolement croissant de nombreux seniors.

Efforts du gouvernement 
"Surtout dans les zones rurales, la tendance à la dépopulation est très élevée", souligne aussi M. Doi. Avec les véhicules autonomes, "il s'agit d'offrir des alternatives" aux seniors en mal de mobilité.


Les autorités s'efforcent de faire du Japon un terrain toujours plus favorable à ces expérimentations. Un nouveau plan du Meti prévoit ainsi des tests de services avancés de robots-taxis dans une quarantaine de sites à travers l'archipel d'ici 2025.


Le Japon est aussi devenu en 2020 le premier pays au monde à autoriser un système autonome de niveau 3 sur la voie publique, intégré sur un modèle de Honda.


Ce niveau consiste à déléguer totalement la conduite dans des situations pré-définies, comme les embouteillages. Mais il s'agit d'un stade d'automatisation très intermédiaire, et donc potentiellement dangereux: l'humain doit rester concentré car la machine peut lui demander de reprendre le volant à tout moment.


Signe de sa prudence, Honda n'a fabriqué que 100 exemplaires de voitures équipées de ce système. Le constructeur va aussi prochainement démarrer au Japon des tests d'un service de mobilité sans chauffeur avec des véhicules de Cruise, filiale de son partenaire américain General Motors.

Ville-laboratoire de Toyota 
Quant à Toyota, c'est au Japon qu'il bâtit son projet le plus ambitieux dans le domaine.


Au pied du Mont Fuji, le numéro un mondial de l'automobile a posé début 2021 la première pierre de "Woven City" (la ville tissée), une ville-laboratoire hyper-connectée où d'ici quelques années, des centaines de chercheurs et ingénieurs du monde entier devront habiter pour expérimenter et développer des solutions de mobilité.


Toyota prévoit d'y faire circuler ses navettes autonomes "e-Palette", qui ont servi cet été à Tokyo dans le Village olympique et paralympique. 


Mais cette expérience a connu fin août un sérieux couac: une navette est entrée en collision avec un judoka malvoyant, le blessant légèrement. L'engin s'était automatiquement arrêté à son approche, mais l'opérateur à bord avait redémarré manuellement, en pensant que le para-athlète avait vu le véhicule.


"Ce qui est frappant, c'est que cet échec s'est produit dans un environnement contrôlé, le genre d'endroits pour lesquels les véhicules autonomes étaient censés être prêts selon leurs partisans", relève Christopher Richter, analyste automobile chez CLSA interrogé par l'AFP.


Un usage à grande échelle de véhicules autonomes ne va probablement pas arriver avant "une décennie", estime M. Richter.


"Les technologies ne sont pas encore mûres", convient également M. Doi chez Nissan, évoquant les défis que représentent des zones étroites ou bondées. "Et malheureusement, les clients se trouvent dans des endroits compliqués".


La Bourse de Paris prudente, entre budget et Nvidia

"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. (AFP)
"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. (AFP)
Short Url
  • La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, dans l'attente des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia
  • Il reprend des couleurs, après avoir cédé 1,70% la veille, deuxième chute consécutive, plombée par les perspectives d'instabilité politique et budgétaire en France, après l'intervention de François Bayrou en début de semaine

PARIS: La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, dans l'attente des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia, fer de lance de l'intelligence artificielle sur les marchés, tout en surveillant la situation politique en France.

Vers 09H40 (heure de Paris), le CAC 40 gagnait 0,30% à 7.732,59 points.

Il reprend des couleurs, après avoir cédé 1,70% la veille, deuxième chute consécutive, plombée par les perspectives d'instabilité politique et budgétaire en France, après l'intervention de François Bayrou en début de semaine.

"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

Le géant américain publiera ses résultats après la fermeture de Wall Street (22H00).

Les places boursières sont portées ces dernières années par un engouement  autour de l'intelligence artificielle. Nvidia, qui fournit les semi-conducteurs à cette industrie investissant des milliards tous azimuts pour se développer, en est la figure de proue.

Il "représente désormais environ 8% du S&P 500. Ses résultats, ou la réaction du marché à ceux-ci, pourraient donc fortement influencer le marché", résume Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.

D'ici là, "les investisseurs continueront à faire preuve de prudence", estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.

La dette française sur le grill

La situation politique et budgétaire en France inquiète les investisseurs, depuis que François Bayrou a annoncé lundi qu'il solliciterait la confiance de l'Assemblée nationale le 8 septembre prochain, avec peu de chances de l'obtenir.

Le chef du gouvernement a promis mardi de se battre et demandé aux oppositions de "réfléchir" et de renoncer à leurs "réflexes spontanés", les appelant à choisir entre le "chaos" et "la responsabilité".

Après avoir été sous pression ces deux derniers jours, le taux d'intérêt à dix ans de la dette française se stabilisait mercredi, à 3,50% vers 09H40, au même niveau que la veille.

Mais il reste proche de celui imposé à l'Italie (3,56%), longtemps vue comme la lanterne rouge, mais qui bénéficie depuis plusieurs mois d'une meilleure perception des investisseurs en termes de croissance  et de limitation des dépenses.

Et l'écart entre le taux d'intérêt français et son équivalent allemand référence en Europe, baptisé le "spread", atteignait lui 0,78 point, contre 0,70 point en début de semaine avant l'intervention de M. Bayrou.

Nouvelle commande pour Alstom

Le géant français Alstom (-0,38% à 20,75 euros) ne profitait pas de la commande annoncée mardi de "quelques centaines de millions d'euros" pour fournir une ligne de métro à Mumbai en Inde.

 


Lancement de l'application d'IA saoudienne Humain Chat dans le Royaume

Short Url
  • L’Arabie saoudite a lancé ce mardi Humain Chat, une application d’intelligence artificielle en arabe
  • Cette application constitue la première solution de la suite IA développée par Humain, et repose sur un modèle de langue arabe appelé ALLAM 34B, conçu et développé en Arabie saoudite par des Saoudiens

RIYAD: L’Arabie saoudite a lancé ce mardi Humain Chat, une application d’intelligence artificielle en arabe, désormais accessible aux utilisateurs du Royaume.

Cette application constitue la première solution de la suite IA développée par Humain, et repose sur un modèle de langue arabe appelé ALLAM 34B, conçu et développé en Arabie saoudite par des Saoudiens.

Humain, une entreprise d’intelligence artificielle entièrement détenue par le Fonds d’investissement public (PIF), a été lancée en mai dernier par le prince héritier Mohammed ben Salmane. L’objectif est de développer des modèles linguistiques arabes de grande envergure et de positionner le Royaume comme un pôle mondial de l’innovation en IA.

L’application est disponible sur iOS, Android, ainsi que via navigateur web, et devrait prochainement être déployée dans d’autres pays arabophones.

« Le lancement de HUMAIN Chat est une source de fierté pour l’Arabie saoudite, marquant une étape historique dans notre mission de construire une IA souveraine, à la fois techniquement avancée et culturellement authentique, » explique Tareq Amin, PDG de HUMAIN.

ALLAM, développé entièrement par une équipe de plus de 120 spécialistes de l’IA, dont 35 chercheurs titulaires d’un doctorat en Arabie saoudite, a été conçu pour servir les 350 millions de locuteurs arabes à travers le monde.

Le modèle est sensible aux aspects culturels, comprend les différents dialectes arabes, et maîtrise l’ensemble des formes de la langue, de l’arabe classique aux variantes locales.

Disponible également en anglais, ce modèle a été entraîné sur l’un des plus grands ensembles de données arabes jamais réunis, puis affiné grâce aux retours de plus de 600 experts sectoriels et 250 évaluateurs. Le résultat : une maîtrise inégalée de l’arabe, alignée sur les nuances culturelles, religieuses et sociales du monde islamique et du Moyen-Orient, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

« Nous prouvons que des technologies compétitives à l’échelle mondiale peuvent naître de notre propre langue, notre infrastructure et nos valeurs — construites en Arabie saoudite par des talents saoudiens, » ajoute Tareq Amin.

« Ce n’est pas une fin en soi, mais le début d’un voyage pour servir le Royaume, le monde arabophone, et au-delà. Le potentiel est illimité, accélérant l’innovation et le progrès dans tous les domaines de la vie économique et sociale. »

Les utilisateurs en Arabie saoudite peuvent accéder à Humain Chat ici : https://chat.humain.ai/

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


France: la confiance des ménages se replie légèrement en août

La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi.  L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli. (AFP)
La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi. L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli. (AFP)
Short Url
  • Le solde d'opinion correspondant perd sept points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. L'opinion des ménages concernant leur capacité à épargner reste quasi-stable en août
  • La perception du niveau de vie futur par les ménages est marquée par une nouvelle dégradation et les craintes relatives à l'évolution du chômage ont été en léger rebond en août

PARIS: La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi.

L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli.

Le solde d'opinion correspondant perd sept points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. L'opinion des ménages concernant leur capacité à épargner reste quasi-stable en août.

En revanche, les craintes concernant la situation financière personnelle future des ménages se dégrade légèrement. Après trois mois de stabilité, le solde d'opinion associé perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis septembre 2023. La proportion de ménages qui estiment pertinent d'effectuer des achats importants demeure quant à elle quasi-stable.

La perception du niveau de vie futur par les ménages est marquée par une nouvelle dégradation et les craintes relatives à l'évolution du chômage ont été en léger rebond en août.

Le solde d'opinion relatif au niveau de vie futur perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis mars 2023, le solde correspondant aux craintes liées au chômage gagne de son côté deux points.

L'indicateur traduit également une crainte de l'inflation.

La part de ménages qui estiment que les prix vont augmenter dans les douze prochains mois augmente de nouveau et le solde d'opinion atteint son plus haut niveau depuis mars 2023, au-dessus de sa moyenne de longue période.

L'indice synthétique de confiance des ménages de juillet 2025 a été révisé par l'Institut national de la statistique à la baisse d'un point (après arrondi), à 88 au lieu de 89, finalement stable par rapport à juin.