La reconnaissance d'Israël par le Bahreïn : une vision dévoilée pour l'avenir de la région

Portraits combinés du président israélien Benjamin Netanyahou et du roiHamad bin Isa Al-Khalifa de Bahreïn (Photo fournie)
Portraits combinés du président israélien Benjamin Netanyahou et du roiHamad bin Isa Al-Khalifa de Bahreïn (Photo fournie)
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Publié le Lundi 14 septembre 2020

La reconnaissance d'Israël par le Bahreïn : une vision dévoilée pour l'avenir de la région

La reconnaissance d'Israël par le Bahreïn : une vision dévoilée pour l'avenir de la région
  • « Le roi Hamad bin Isa Al-Khalifa de Bahreïn a toujours reconnu qu'Israël et Bahreïn ont plus de points communs que de divergences »
  • « Aucun dirigeant du Golfe n'a exprimé publiquement le désir d'établir des relations avec Israël autant que le roi Hamad et son gouvernement »

L’établissement des relations officielles entre Bahreïn et Israël est une annonce à la fois passionnante et gratifiante, tant sur le plan des relations internationales que pour moi personnellement.

Depuis plus de dix ans, j'entretiens une relation étroite avec le roi Hamad bin Isa Al-Khalifa de Bahreïn. Nous avons eu de nombreuses conversations sur Israël au fil des ans. Il a souvent partagé son intérêt primordial et son désir authentique d'établir des relations entre son Royaume et Israël.

Par ailleurs, il a toujours reconnu qu'Israël et Bahreïn ont plus de points communs que de divergences. Il accorde à Israël une grande considération en termes d’exploits technologiques, d'innovation dans les domaines des soins de santé et de la force militaire. Il a toujours perçu l'établissement de relations comme une situation avantageuse pour les deux parties.

Voilà que cette vision est aujourd'hui concrétisée. Je suis certain que le roi Hamad est très fier et enthousiaste de ce que ce partenariat va apporter.

Par ailleurs, cette reconnaissance témoigne du rôle prépondérant du roi dans la région et de sa vision résolue de l'avenir du Golfe, mais aussi de l'ensemble du Moyen-Orient.

J'ai eu l'honneur d'être le premier rabbin à visiter le palais royal, lorsque le roi Hamad m'a invité en 2011. Au cours de nos conversations, ainsi qu'à travers les actions de son gouvernement, il a constamment montré son soutien à Israël. Son message a été partagé par d'autres membres de son gouvernement.

A titre d’exemple, l'ancien ministre des Affaires étrangères Sheikh Khalid bin Ahmed Al-Khalifa a soutenu, en 2018, l'opération militaire israélienne visant à exposer et à détruire les tunnels transfrontaliers du Hezbollah vers Israël. Il avait posté ce message sur Twitter: "Le fait que l'organisation (le Hezbollah) creuse des tunnels, ne constitue-t-il pas une menace ouverte à la stabilité du Liban ? Qui est responsable lorsque les pays voisins se chargent de se débarrasser du danger qui les menace ? »

Il a ensuite tweeté son soutien à la reconnaissance officielle par l'Australie de Jérusalem-Ouest comme capitale d'Israël, quelques semaines plus tard, et a déclaré : "La position de l'Australie n'entrave pas les demandes légitimes des Palestiniens, et avant tout de Jérusalem-Est en tant que capitale palestinienne. Elle ne contredit pas non plus l'Initiative Arabe de paix".

Aucun dirigeant du Golfe n'a exprimé publiquement le désir d'établir des relations avec Israël autant que le roi Hamad et son gouvernement.

C’est entre 2013 et 2015 que le roi Hamad a piloté les efforts déployés par le Conseil de coopération du Golfe pour désigner le Hezbollah comme organisation terroriste. Il y est parvenu. Il m'a ensuite confié, lors d'une réunion dans son palais à Manama en 2016, que "notre seul espoir d'avoir une voix arabe forte et modérée serait un Israël fort".

L’année 2017 a témoigné la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par le président américain Donald Trump. Le roi Hamad a donc envoyé une mission multiconfessionnelle du Bahreïn en Israël. Il a été le premier chef d’État du Golfe à prendre cette initiative.

En février 2018, j’ai été invité par le roi Hamad à amener à Bahreïn une délégation de la synagogue de Hampton à New York. Nous avons pris l'avion pour le Royaume où nous avons rencontré des représentants du gouvernement et les dirigeants de la communauté juive : l'ancien ambassadeur du Bahreïn aux États-Unis, Huda Nonoo, la députée Nancy Khedouri et le chef de la communauté, Michael Yadgar, qui a partagé avec nous la riche histoire du pays en matière de soutien à la communauté juive. Nous avons également visité la synagogue de Manama - la première dans le Golfe - et le cimetière juif.

En 2019, le Bahreïn a accueilli l'atelier "De la paix à la prospérité" de la Maison Blanche. Cette initiative était certainement très intéressante en elle-même. Cependant, le fait que le gouvernement de Bahreïn ait accueilli pour la première fois sept journalistes israéliens dans le Royaume était encore plus intéressant.

En outre, j’ai eu l’honneur d'être invité à participer à la délégation en visite à Bahreïn. Je me rappelle d'avoir assisté à la conférence avec le ministre des Affaires étrangères à l'époque, Sheikh Khalid, qui a depuis changé de poste. Lors de cet entretien, je lui ai demandé s'il envisagerait de donner une interview à l'un des journalistes israéliens avec lesquels je venais de parler. Il m'a répondu sans hésitation qu'il le ferait et m’a demandé de le lui présenter.

 

Au cours de cet entretien historique, il a déclaré "Israël fait partie du patrimoine de notre région, historiquement. Le peuple juif a ainsi une place parmi nous".

Nous devrions tous nous réjouir et être reconnaissants de ce nouveau partenariat entre Bahreïn et Israël. Un changement est perceptible dans le Golfe, alors que de plus en plus d'États cherchent à normaliser leurs relations avec Israël. Je prédis qu'un troisième suivra.

Certes, il existe un grand potentiel de partenariat économique et je suis très enthousiaste de voir où nous conduira ce prochain chapitre.

Le rabbin Marc Schneier est le fondateur et président de la Fondation pour la compréhension ethnique et conseiller de nombreux dirigeants du Golfe.

NDLR: Les opinions exprimées par les auteurs dans cette section sont les leurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d'Arab News.

Nous devrions tous être enthousiastes et reconnaissants de ce nouveau partenariat entre Bahreïn et Israël. Nous assistons, certes, à un changement dans le Golfe, où de plus en plus d'États cherchent à normaliser leurs relations avec Israël.

Le Rabbin Marc Schneier