L’élimination d’Al-Sahraoui, un «coup décisif» porté à l’État islamique au Grand Sahara

Le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, la ministre française de la Défense Florence Parly et le directeur général de la sécurité extérieure, Bernard Émié lors d'une conférence de presse conjointe, le 16 septembre 2021 à Paris (Photo, AFP)
Le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, la ministre française de la Défense Florence Parly et le directeur général de la sécurité extérieure, Bernard Émié lors d'une conférence de presse conjointe, le 16 septembre 2021 à Paris (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 21 septembre 2021

L’élimination d’Al-Sahraoui, un «coup décisif» porté à l’État islamique au Grand Sahara

Le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, la ministre française de la Défense Florence Parly et le directeur général de la sécurité extérieure, Bernard Émié lors d'une conférence de presse conjointe, le 16 septembre 2021 à Paris (Photo, AFP)
  • Al-Sahraoui, «se caractérisait par sa cruauté et la violence de ses méthodes pour s’imposer par la force», rappelle le directeur général de la sécurité extérieure, Bernard Émié
  • L’EIGS, affirme Bernard Émié, est responsable de la mort d’environ deux à trois mille personnes depuis 2015; il est également responsable de plusieurs attentats visant des militaires et des civils français dont les six travailleurs humanitaires de l’org

PARIS: C’est une élimination qui arrive à point nommé.  

Le chef du groupe djihadiste islamique au Grand Sahara (EIGS), Adnan Abou Walid al-Sahraoui, a été «neutralisé par les forces françaises», a annoncé le président Emmanuel Macron sur Twitter dans la nuit de mercredi à jeudi. Cette élimination est de nature à dissiper quelque peu la grande anxiété qui a succédé à la débâcle américaine en Afghanistan.  

«C’est un coup décisif» porté au commandement de l’EIGS et à sa cohésion, a soutenu la ministre des Armées françaises, Florence Parly. «L’organisation aura des difficultés à le remplacer», ajoute-t-elle. Ainsi, la France prouve qu’au lieu de baisser les bras au Sahel – après son retrait du Mali notamment –, elle se réadapte rapidement et efficacement.  

S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe avec le directeur général de la sécurité extérieure, Bernard Émié, et le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, Florence Parly a précisé que le terroriste a «succombé à ses blessures provoquées par une frappe de la force Barkhane en août 2021», grâce à «une manœuvre de renseignement de longue haleine» et d’une série de captures visant des proches du numéro un djihadiste. 

Adnan Abou Walid al-Sahraoui est considéré comme le commanditaire de la plupart des attaques menées dans la zone frontalière située entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. 

Cette zone dite des «trois frontières» est la cible constante d’attaques de l’EIGS et du groupe de soutien à l’islam et aux musulmans affilié d’Al-Qaïda. 

L’hydre est donc décapitée, mais la menace demeure, assure la ministre, puisque l’organisation terroriste «reste structurée», ce qui garantit sa capacité opérationnelle. 

D’où la nécessité de poursuivre «notre stratégie au Sahel qui repose sur deux piliers», qui consistent à poursuivre les opérations de neutralisations, et continuer à accompagner la montée en puissance des armées sahéliennes. 

«Nous ne quittons pas le Sahel, nous adaptons nos capacités», a assuré Florence Parly en allusion à la décision annoncée par Emmanuel Macron en juin dernier de réduire la présence militaire française au Sahel au profit d’un dispositif plus resserré, à la suite de huit ans d’engagement militaire dans la région. 

Prenant la parole durant la conférence de presse, Bernard Émié a détaillé les caractéristiques personnelles d’Al-Sahraoui, «émir autoritaire et brutal» et créateur de l’EIGS en 2015. «Il était le chef absolu de l’État islamique dans le Grand Sahara.» 

«Il contraignait et rançonnait la population locale dans une folie sanglante et destructrice», ajoute-t-il. 

Al-Sahraoui, «se caractérisait par sa cruauté et la violence de ses méthodes pour s’imposer par la force», poursuit-il, et son groupe «est responsable de l’assassinat d’une dizaine de militaires» maliens, nigériens et burkinabais ainsi que des «attaques sanglantes et des massacres de la population civile» dans la région des trois frontières. 

L’EIGS, affirme Bernard Émié, est responsable de la mort d’environ deux à trois mille personnes depuis 2015; il est également responsable de plusieurs attentats visant des militaires et des civils français dont les six travailleurs humanitaires de l’organisation Acted, et d’une série de prises d’otages, dont les otages français détenus à Arlit et à Tindouf. 

Il s’agit maintenant de poursuivre le travail de désorganisation des troupes djihadistes en éliminant leurs cadres, qui ont du mal à être remplacés. 

La mort d’Al-Sahraoui identifié comme l’un des deux passagers visés par une frappe de drone s’inscrit donc «dans une suite de succès dans la lutte contre le terrorisme», notamment après l’élimination du numéro trois de l’organisation, Abdelrahmane al-Sahraoui en juillet dernier. 

Mais en dépit de ces neutralisations qui visent les chefs, les idéologues et les logisticiens, le groupe reste menaçant d’où la nécessité «de ne pas baisser la garde», assure M. Émié, d’autant plus que la branche sahélienne d’Al-Qaïda reste animée et agressive. 

De son côté, le chef de l’état-major des armées françaises a détaillé les phases de l’opération, en précisant qu’elle s’est déroulée en deux temps. 

Une phase de préparation et de collecte de renseignements et une phase «d’engagement à terre dans une zone boisée et difficile d’accès» entamée par un commando d’une vingtaine de soldats. 

Les deux phases se sont déroulées, selon le général Burkhard, entre le 17 et le 22 août, l’annonce de l’élimination d’Al-Sahraoui survenant à la suite des identifications nécessaires dans ce genre d’opération. 

Après le démantèlement de Daech en Syrie et en Irak, c’est celui de l’EIGS qui est à l’œuvre, assurent les trois responsables français. 

Sans vouloir mettre en doute l’importance de cette neutralisation, il est évident qu’elle intervient à un moment de grandes interrogations sur le devenir du Grand Sahel à la suite du retrait français annoncé. Le retour en force des talibans et d’Al-Qaïda après le retrait des troupes américaines d’Afghanistan n’aidant pas à calmer les esprits. 

L’affaiblissement de l’EIGS vise à rassurer, mais ne fournit aucun gage concernant les dangers de déstabilisations qui guettent la région. 

Ce constat est aggravé par l’absence de progrès notables au niveau du développement économique et social des pays concernés. 


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi Salmane d’Arabie saoudite admis à l’hôpital pour un contrôle de routine

Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
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  • Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA
  • Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres

DJEDDAH: Le roi Salmane d’Arabie saoudite a été admis au King Faisal Specialist Hospital and Research Centre à Djeddah pour un contrôle de routine, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA.

Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com