Le Panchir sous les talibans, vallée de villages fantômes

Une vue générale de la vallée de Bazarak dans la province du Panchir le 15 septembre 2021 (Photo, AFP)
Une vue générale de la vallée de Bazarak dans la province du Panchir le 15 septembre 2021 (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 16 septembre 2021

Le Panchir sous les talibans, vallée de villages fantômes

Une vue générale de la vallée de Bazarak dans la province du Panchir le 15 septembre 2021 (Photo, AFP)
  • Assis sous l'auvent d'une échoppe au rideau baissé, Abdul Ghafoor, un fermier de 50 ans, contemple son village de Peshjrur désert, comme figé par le soleil écrasant
  • Le long de la rivière Panchir, seules quelques rares échoppes, des boulangeries souvent, sont ouvertes

BAZARAK: Des marchés fermés où quelques anciens et des animaux perdus errent dans la poussière: le long de sa route principale, la province afghane du Panchir déroule des villages fantômes, désertés depuis sa brutale conquête par les ennemis talibans. 

Assis sous l'auvent d'une échoppe au rideau baissé, Abdul Ghafoor, un fermier de 50 ans, contemple son village de Peshjrur désert, comme figé par le soleil écrasant. 

Avant l'arrivée des talibans fin août, « près de 100 familles vivaient » sur ce flanc de colline rocailleux qui domine la vallée, explique-t-il. « Il n'en reste plus que trois maintenant. Tout le monde a fui, la plupart à Kaboul. »   

En contrebas, à Malaspa, sur un pré verdoyant bordant la rivière Panchir où les villageois se croisaient à toute heure de la journée, il n'y a plus âme qui vive, à part un âne et Khol Mohammad, 67 ans, qui s'approche en claudiquant. Lui aussi confirme: « Quelques familles sont restées, mais environ quatre-vingt autres sont parties. » 

Le tableau est le même dans trois districts visités par l'AFP mercredi. La province en compte sept, dont d'autres moins stratégiques et plus reculés où l'intrusion des talibans a été moins massive et contestée, et l'exode moins important, selon des sources locales. 

Le long de la rivière Panchir, seules quelques rares échoppes, des boulangeries souvent, sont ouvertes. Le reste n'est qu'une enfilade de boutiques et maisons aux portes closes, le long desquelles paissent quelques chèvres, ânes ou chevaux plus ou moins abandonnés. 

« Il ne reste personne, à part les anciens, et les pauvres qui n'ont pas les moyens de partir », explique Abdul Wajid, 30 ans, resté lui pour veiller sur la maison familiale. 

Personne, à part les combattants talibans postés sur des barrages ou fonçant sur la route à tombeau ouvert, entassés dans des jeeps ou pick-ups saisis à l'ancien gouvernement. 

Une vision d'horreur pour les Panchiris, qui se targuaient jusqu'ici de ne jamais avoir laissé quiconque asservir leur vallée. Et surtout pas les talibans, leurs ennemis jurés depuis plus de 20 ans et l'époque de leur célèbre commandant Ahmad Shah Massoud. 

Certains, menés par le fils de Massoud, Ahmad, ont tenté de résister. Le long de la route, les carcasses tordues et renversées de véhicules détruits par les tirs de roquettes et autres armes lourdes en témoignent. 

Mais les talibans, plus nombreux et mieux équipés, les ont en quelques jours repoussés dans les montagnes alentour, avant de décréter la victoire début septembre. La résistance persiste, mais on ignore ce qu'il en reste, et même si ses leaders sont toujours dans le pays. 

1
Une route déserte dans le village de Malaspa, district de Bazarak, province du Panchir, le 15 septembre 2021 (Photo, AFP)

Villageois tués  

L'exode des Panchiris avait commencé avant l'été, face à l'inexorable avancée des talibans. Mais fin août, la vision de milliers de leurs combattants surarmés surgissant soudain de partout à bord de centaines de véhicules a semé la panique. 

« Les gens ont eu vraiment peur que les talibans les arrêtent, les tabassent ou les tuent », souligne Khair Mohammad, 60 ans, un ancien de Peshjrur.  

Leurs premiers pas brutaux ont achevé de convaincre ceux qui hésitaient encore. 

« Les talibans ont demandé à certaines familles de quitter leurs maison pour s'y s'installer à côté de leurs barrages. Dans notre village, ils sont entrés dans toutes les maisons, ont cassé les fenêtres et placards », raconte Kabir Khan, qui habite près de la capitale provinciale Bazarak. 

Les islamistes ont surtout, selon tous les habitants rencontré par l'AFP, marqué leur arrivée en tuant des civils. 

Près de Khenj, « ils ont abattu un chauffeur au volant de sa voiture, et un père de famille qui était allé chercher de la nourriture pour ses enfants », raconte un ancien, disant avoir vu les dépouilles. Dans trois autres points, situés entre Khenj et Bazarak, les habitants recensent au moins 19 meurtres de villageois. 

Des bilans impossible à vérifier, et que les talibans démentent, affirmant qu'aucun civil n'a été tué, hors affrontements avec les résistants. 

D'autres habitants n'ont pas supporté la présence des islamistes chez eux. 

« Comment voulez-vous qu'on laisse notre famille ici, quand les talibans sont au bout du jardin ? Les gens ne se sentent plus libres et préfèrent partir à Kaboul », explique Haji Mohammad Younus, 75 ans, le seul homme croisé dans son village d'Omerz. 

Une rumeur persistante a de plus couru dans la vallée, affirmant que les talibans demandaient aux habitants de partir, ce que ces derniers nient en bloc. « Nous disons aux gens qu'il peuvent revenir chez eux et qu'ils ne seront pas importunés », affirme un commandant taliban rencontré à Khenj. 

Selon Kabir Khan, les nouveaux maîtres du Panchir ont même demandé aux familles qui restaient « d'aller à Kaboul pour persuader leurs proches de revenir ». 

Ils empêchent désormais les habitants de quitter la province, selon plusieurs habitants. Mercredi, l'AFP a ainsi vu un camion chargé de matelas et de meubles rebrousser chemin après avoir tenté de sortir de la vallée. 

Près de Khenj, un ancien soupçonne une raison stratégique: « Les talibans préfèrent qu'il reste des villageois pour avoir des boucliers humains et ne pas se faire bombarder par la résistance. » 


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
Short Url
  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Short Url
  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Short Url
  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.