Pierre René, amoureux des glaciers pyrénéens et son monde perdu

La montagne, c'est un peu sa maison. Pierre René a passé son enfance à Fenouillet, un village des Pyrénées orientales au pied du massif. (AFP).
La montagne, c'est un peu sa maison. Pierre René a passé son enfance à Fenouillet, un village des Pyrénées orientales au pied du massif. (AFP).
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Publié le Vendredi 17 septembre 2021

Pierre René, amoureux des glaciers pyrénéens et son monde perdu

  • Ses études achevées, il revient s'établir dans les environs de Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne), non loin du glacier d'Ossoue, une langue de glace qui enlace le Vignemale, point culminant des Pyrénées françaises à près de 3.300 m
  • En 2001, convaincu que son travail est déterminant mais suscite peu d'intérêt auprès des institutions, il crée l'association Moraine "pour étudier les glaciers des Pyrénées françaises et coopérer avec les glaciologues espagnols"

CATHERVIELLE: Regard perçant et démarche féline, le glaciologue Pierre René parcourt inlassablement le massif pyrénéen au chevet des glaciers qu'il scrute et mesure, témoin de leur déclin accéléré sous les coups de butoir du changement climatique.


"Ils me sont apparus comme des êtres vivants grandioses". Le quadragénaire, accompagnateur en montagne au quotidien, se souvient comment il est littéralement tombé amoureux de ces mastodontes. C'était "lors d'une sortie sur le terrain dans le massif de la Vanoise" alors qu'il était étudiant en géologie à Chambéry dans les années 2000.


La montagne, c'est un peu sa maison. Pierre René a passé son enfance à Fenouillet, un village des Pyrénées orientales au pied du massif. Pyrénéiste dans l'âme, il fait "naturellement" son mémoire de fin d'étude sur ces glaciers parmi "les plus méridionaux d'Europe".

 

pyrennees
"Depuis 20 ans que je fais des relevés (sur ce glacier, ndlr) on a perdu 30 mètres d'épaisseur" dit Pierre René. (AFP). 


"Je me suis rendu compte que les données étaient anciennes. Elles avaient été recueillies par des glaciologues des Alpes dans les années 1975/85 et depuis ce travail était à l'abandon", explique-t-il.


"Je lisais qu'il restait 40 km2 de glacier dans le massif, alors qu'il ne subsistait plus que 5 km2 (2,3 km2 actuellement, Ndlr)", complète le montagnard depuis son salon dont les larges fenêtres offrent une vue plongeante sur la majestueuse vallée d'Oô.


Ses études achevées, il revient s'établir dans les environs de Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne), non loin du glacier d'Ossoue, une langue de glace qui enlace le Vignemale, point culminant des Pyrénées françaises à près de 3.300 m.


"Depuis 20 ans que je fais des relevés (sur ce glacier, ndlr) on a perdu 30 mètres d'épaisseur", dit-il. 


C'est aujourd'hui le seul "grand glacier" des Pyrénées côté français, les trois autres se trouvent en Espagne. 


En 2001, convaincu que son travail est déterminant mais suscite peu d'intérêt auprès des institutions, il crée l'association Moraine "pour étudier les glaciers des Pyrénées françaises et coopérer avec les glaciologues espagnols", qui eux se montraient alors plus soucieux de ce patrimoine naturel.

Témoin climatique 

"Le glacier c'est un peu l'ours blanc ou la banquise, on en a besoin pour voir ce qui se passe, pour prendre conscience du changement climatique", souligne le climatologue Jean-Michel Soubeyroux, de Météo-France, compagnon de Pierre René lors de ces campagnes sur la vingtaine de glaciers, majoritairement de petites tailles, disséminés entre l'Espagne et la France.


La disparition des glaciers pyrénéens va entrainer "le bouleversements des écosystèmes biologiques mais aussi humains", ajoute le scientifique. Leur étude est fondamentale et permettra d'anticiper ce qui va se passer "pour les glaciers des Alpes dans la seconde moitié du XXIe siècle", dit-il.

Pierre Rene
"Le glacier d'Ossoue, mes petits-enfants ne le verront jamais et avec mes enfants il faut que je fasse vite", regrette ce montagnard. (AFP).


En ce début du mois de septembre, Pierre René prépare avec une petite équipe de passionnés l'une de ses expéditions saisonnières sur le glacier d'Ossoue.


"Avec une foreuse, on installe des pieux de bois de 10/12 mètres. Ces balises nous permettront de mesurer la diminution de l'épaisseur durant l'été", indique le glaciologue.


Pas moins d'une quinzaine d'adhérents de l’association Moraine participe à cette sortie pour transporter le matériel de forage et les balises.


"Pierre, c'est un véritable passionné de montagne et un scientifique rigoureux, qui a un don pour mobiliser des partenaires, le Parc naturel national, les départements, les régions", dit l'un d'eux, Laurent Lespine, ingénieur forestier à l'ONF dans le civil. 


"Le glacier d'Ossoue, mes petits-enfants ne le verront jamais et avec mes enfants il faut que je fasse vite", regrette ce montagnard.


Si à l'horizon 2050 la vingtaine de glaciers pyrénéens aura disparu, Pierre René ose une prédiction entre ironie et optimisme : "Ils reviendront... mais dans quelques milliers d'années". 

                


France: la surveillante tuée reçoit la Légion d'honneur à titre posthume

La surveillante de collège poignardée à mort en France par un élève le 10 juin a reçu, à titre posthume, la Légion d'honneur, la plus haute distinction honorifique du pays, selon un décret publié mardi par le le Journal officiel. (AFP)
La surveillante de collège poignardée à mort en France par un élève le 10 juin a reçu, à titre posthume, la Légion d'honneur, la plus haute distinction honorifique du pays, selon un décret publié mardi par le le Journal officiel. (AFP)
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  • La semaine dernière, le ministère de l'Education avait indiqué qu'elle recevrait aussi le titre de commandeur des Palmes académiques, la plus ancienne distinction décernée à titre civil
  • Les obsèques de la jeune femme de 31 ans ont eu lieu le 17 juin dans une stricte intimité familiale à Sarcey, un petit village du nord-ouest où elle vivait

PARIS: La surveillante de collège poignardée à mort en France par un élève le 10 juin a reçu, à titre posthume, la Légion d'honneur, la plus haute distinction honorifique du pays, selon un décret publié mardi par le le Journal officiel.

La semaine dernière, le ministère de l'Education avait indiqué qu'elle recevrait aussi le titre de commandeur des Palmes académiques, la plus ancienne distinction décernée à titre civil. La qualité de pupille de la Nation, qui offre une protection matérielle et morale particulière aux enfants de victimes d'actes de terrorisme, sera attribuée à son fils.

Les obsèques de la jeune femme de 31 ans ont eu lieu le 17 juin dans une stricte intimité familiale à Sarcey, un petit village du nord-ouest où elle vivait.

Le collégien de 14 ans interpellé immédiatement après les faits a été inculpé pour meurtre aggravé par la circonstance que sa victime était chargée d'une mission de service public, et placé en détention provisoire.

Du fait de sa minorité, il encourt une peine de 20 ans de prison.

Le meurtre a eu lieu à l'entrée du collège, alors que des gendarmes procédaient à un contrôle inopiné des sacs des élèves, pour saisir d'éventuelles armes blanches. Un gendarme a été blessé à la main lors des faits.

Durant sa garde à vue, le suspect a confié aux enquêteurs avoir voulu tuer une surveillante, "n'importe laquelle".

Ce nouveau drame en milieu scolaire a eu un grand retentissement en France, dans les sphères politique et éducative en particulier.


La France et la Norvège signent un accord sur le stockage géologique de CO2

Le président français Emmanuel Macron (2e à gauche) et le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Stoere s'apprêtent à signer des accords lors d'une cérémonie organisée dans le cadre d'un événement sur la décarbonisation industrielle au Musée national d'Oslo, en Norvège, le 23 juin 2025. (Photo : Odd ANDERSEN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (2e à gauche) et le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Stoere s'apprêtent à signer des accords lors d'une cérémonie organisée dans le cadre d'un événement sur la décarbonisation industrielle au Musée national d'Oslo, en Norvège, le 23 juin 2025. (Photo : Odd ANDERSEN / AFP)
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  • M. Lombard accompagnait le président Emmanuel Macron pour une visite officielle en Norvège, destinée à renforcer les liens de défense entre les deux pays et la sécurité dans l'Arctique, à la veille d'un sommet de l'OTAN.
  • « Cet accord ouvre la voie à des projets tels que Northern Lights (stockage de CO2) ou CO2 Highway Europe (construction d’un carboduc reliant la France et le Benelux à la Norvège) », indique Bercy.

PARIS : Le ministre français de l'Économie, Éric Lombard, a annoncé dans un communiqué la signature d'un accord entre la France et la Norvège sur le transport transfrontalier de CO₂ à des fins de stockage géologique permanent.

M. Lombard accompagnait le président Emmanuel Macron pour une visite officielle en Norvège, destinée à renforcer les liens de défense entre les deux pays et la sécurité dans l'Arctique, à la veille d'un sommet de l'OTAN.

« Cet accord ouvre la voie à des projets tels que Northern Lights (stockage de CO2) ou CO2 Highway Europe (construction d’un carboduc reliant la France et le Benelux à la Norvège) », indique Bercy.

Il est rendu possible par l'adoption en juin au Parlement français d'un projet de loi ouvrant la porte à l'envoi à l'étranger de millions de tonnes de CO₂, destinées à être stockées dans des fonds marins, le gouvernement y voyant un outil pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

Contrairement à ses voisins, comme la Norvège ou le Danemark, la France ne dispose pas de site de stockage.

Emmanuel Macron était en Norvège accompagné, outre M. Lombard, des ministres des Armées Sébastien Lecornu et des Affaires européennes Benjamin Haddad pour signer un accord de partenariat stratégique et un autre sur la capture et la séquestration de carbone.


Dominique de Villepin lance son parti, à deux ans de la présidentielle

L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin arrive pour assister à la messe célébrée en l'honneur de l'ancien président français Jacques Chirac à l'église Saint-Sulpice à Paris, le 30 septembre 2019. (Photo par ERIC FEFERBERG / AFP)
L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin arrive pour assister à la messe célébrée en l'honneur de l'ancien président français Jacques Chirac à l'église Saint-Sulpice à Paris, le 30 septembre 2019. (Photo par ERIC FEFERBERG / AFP)
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  • « J'ai décidé de créer un mouvement d'idées, de citoyens, à travers la création d'un parti politique », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Le Parisien.
  • L'ex-Premier ministre du président de droite Jacques Chirac (2005-2007) s'est dit convaincu qu'obtenir les 500 signatures nécessaires pour être candidat à la présidentielle

PARIS : À moins de deux ans de l'élection présidentielle française, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a annoncé lundi la création de son propre parti, intitulé La France humaniste, dont il sera le président d'honneur.

« J'ai décidé de créer un mouvement d'idées, de citoyens, à travers la création d'un parti politique », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Le Parisien, assurant avoir déjà « plusieurs dizaines d'implantations locales ».

Dénonçant une « logique de surenchère permanente » de la part des politiques, Dominique de Villepin, âgé de 71 ans, a affirmé revenir sur le devant de la scène pour que les Français ne soient pas « prisonniers d'un clivage entre la radicalité de LFI (La France insoumise, gauche radicale) et celle du RN (Rassemblement national, extrême droite) ».

L'ex-Premier ministre du président de droite Jacques Chirac (2005-2007) s'est dit convaincu qu'obtenir les 500 signatures nécessaires pour être candidat à la présidentielle « ne serait pas un obstacle » au vu de « tous les soutiens et encouragements » déjà reçus.

« Depuis mon départ de Matignon en 2007, j'ai eu 18 ans pour réfléchir, tirer les leçons, oublier tout orgueil et ambition personnelle », a-t-il assuré.

Dominique de Villepin est en tête du classement des personnalités politiques préférées des Français. Il s'était fait remarquer en 2003 quand il était chef de la diplomatie de Jacques Chirac par son discours à l'ONU contre la guerre en Irak.