L'univers crypto joue sur le terrain des banques, au grand dam des régulateurs             

Début septembre, la plateforme d'échanges de devises numériques Coinbase a porté sur la place publique ses échanges avec le gendarme américain des marchés, la SEC, qui la menace d'une action en justice si elle ne renonce pas à lancer son offre de compte rémunéré.(AFP).
Début septembre, la plateforme d'échanges de devises numériques Coinbase a porté sur la place publique ses échanges avec le gendarme américain des marchés, la SEC, qui la menace d'une action en justice si elle ne renonce pas à lancer son offre de compte rémunéré.(AFP).
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Publié le Vendredi 17 septembre 2021

L'univers crypto joue sur le terrain des banques, au grand dam des régulateurs             

  • En juillet, les procureurs de plusieurs Etats américains avaient déjà demandé à une autre plateforme, BlockFi, de renoncer à son propre compte rémunéré, qui annonce un taux d'intérêt allant jusqu'à 8% par an
  • Début septembre, la plateforme d'échanges de devises numériques Coinbase a porté sur la place publique ses échanges avec le gendarme américain des marchés, la SEC, qui la menace d'une action en justice si elle ne renonce pas à lancer son offre

NEW YORK: Comptes rémunérés ou prêts, de plus en plus de jeunes sociétés de l'univers des cryptomonnaies proposent des services proches de ceux des banques traditionnelles, une évolution pas du goût des régulateurs, qui veulent reprendre la main sur ce milieu peu régulé.


Début septembre, la plateforme d'échanges de devises numériques Coinbase a porté sur la place publique ses échanges avec le gendarme américain des marchés, la SEC, qui la menace d'une action en justice si elle ne renonce pas à lancer son offre de compte rémunéré.


Coinbase Lend permettrait à un utilisateur de mettre à disposition ses devises numériques moyennant intérêts, un service déjà proposé par d'autres acteurs "crypto" depuis plusieurs années.


En juillet, les procureurs de plusieurs Etats américains avaient déjà demandé à une autre plateforme, BlockFi, de renoncer à son propre compte rémunéré, qui annonce un taux d'intérêt allant jusqu'à 8% par an, quand la plupart des banques traditionnelles se contentent aujourd'hui de 0,01%.


"La crypto est un nouveau système bancaire parallèle", a déclaré au New York Times la sénatrice Elizabeth Warren. "Elle assure beaucoup des mêmes services, mais sans la protection des consommateurs ou la stabilité financière qui soutiennent le système traditionnel."


"Ils offrent des produits bancaires, mais la loi bancaire américaine ne s'applique pas à Coinbase", explique Dan Awrey, professeur de droit et de régulation financière à l'université Cornell.


Ces plateformes n'ont, en effet, pas le statut de banque ou d'établissement de crédit et ne sont pas rattachées à la Banque centrale américaine (Fed) ou sous la supervision de l'OCC (Office of the Comptroller of the Currency), principal régulateur bancaire.


En revanche, selon lui, les textes qui régissent la SEC s'appliquent bien aux plateformes de cryptomonnaies, ce que soutient le président de l'autorité de régulation, Gary Gensler.


Alors que les élus du Congrès n'en sont encore qu'à rédiger des propositions de lois et que les banquiers centraux s'interrogent, cet ancien banquier d'affaires de Goldman Sachs est à la manoeuvre.


Lors d'une audition devant la commission bancaire du Sénat, mardi, le responsable a dit s'intéresser "particulièrement aux prêts" de cryptomonnaies. "Franchement, pour moi, cela ressemble plus au Far West qu'à autre chose."

« Loi mal taillée »
"Ce n'est qu'une question de temps avant que les questionnaires de la SEC ne parviennent à toutes les sociétés" qui opèrent dans la cryptosphère, reconnaît Antoni Trenchev, co-fondateur de la plateforme Nexo, bien que sa société soit basée en Angleterre.


Nexo propose à ses utilisateurs de les rémunérer jusqu'à 12%, pour prêter leurs devises numériques, mais aussi d'emprunter de l'argent avec comme garantie leurs avoirs en cryptomonnaies.


"Je ne vois pas ça comme une tentative de contrôler notre industrie", dit-il des mises en garde de régulateurs et autorités judiciaires. "C'est simplement un moyen de protéger les consommateurs, ce qui est leur raison d'être."


Pour l'entrepreneur, cela "montre que notre industrie est en train de devenir grand public", et si elle est "davantage régulée, elle pourra croître encore davantage."


Néanmoins, beaucoup regrettent que la SEC se soit, pour l'instant, bornée à refuser la mise sur le marché de certains produits.


"Dans un monde idéal, la SEC produirait des recommandations spécifiques" sur les services financiers offerts par les plateformes crypto, commente Hailey Lennon, avocate du cabinet Anderson Kill et ancienne juriste en charge des questions de régulation chez Coinbase. "Mais elle considère que les règles sont déjà claires."


Si le gendarme des marchés semble bien compétent, les mesures qu'il peut imposer sont limitées, selon Dan Awrey, et ne concernent principalement que la transparence, sur les risques principalement.


Pour Hailey Lennon, les acteurs des cryptomonnaies devraient davantage mettre en avant les risques que prennent leurs utilisateurs.


Mais ces règles ne sont pas adaptées à des épargnants qui voudraient utiliser ces plateformes comme un bon vieux compte épargne, lequel fait l'objet d'une protection des dépôts dans le système bancaire traditionnel, ce qui n'est pas du tout le cas ici, fait valoir l'universitaire.


"Il y a une loi mal taillée qui s'applique sans doute à Coinbase" et aux autres opérateurs de cryptomonnaies, plaide Dan Awrey, "et une loi qui serait tout à fait adaptée (la loi bancaire) mais qui n'est pas applicable".


Beaucoup de plateformes comme Nexo ne sont pas basées aux Etats-Unis et le modèle même des cryptomonnaies, décentralisé, nécessiterait donc une régulation mondiale.


Malgré tout, "le régulateur à suivre, en ce moment, c'est la SEC", souligne Antoni Trenchev. "Parce que si les Etats-Unis adoptent une législation sur les cryptomonnaies, beaucoup d'autres pays suivront."

                


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.