Après une terrible flambée de la Covid cet été au Maghreb, l'heure est à la décrue

La célèbre avenue Habib Bourguiba de Tunis est photographiée vide au milieu d'un verrouillage en raison de la pandémie de Covid-19 le 14 janvier 2021 alors que la Tunisie fête les 10 ans de sa révolution. (AFP)
La célèbre avenue Habib Bourguiba de Tunis est photographiée vide au milieu d'un verrouillage en raison de la pandémie de Covid-19 le 14 janvier 2021 alors que la Tunisie fête les 10 ans de sa révolution. (AFP)
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Publié le Samedi 18 septembre 2021

Après une terrible flambée de la Covid cet été au Maghreb, l'heure est à la décrue

  • En Tunisie, le pic des contaminations s'est produit entre le 7 et 13 juillet avec plus de 55 000 cas, contre sept fois moins aujourd'hui
  • La campagne de vaccination bat son plein depuis l'ouverture à Tripoli d'un centre dédié le 11 août, suivi dix jours plus tard d'un deuxième dans l'Est

TUBIS: Finies les images terribles d'hôpitaux débordés de malades du Covid-19. Après une flambée de cas pendant l'été dans tout le Maghreb, l'heure est à la décrue. Tour d'horizon en Tunisie, Algérie, Libye et au Maroc avec des données compilées.

TUNISIE
Les services de réanimation ont été submergés par les cas de Covid en juillet en Tunisie, pays qui a payé le plus lourd tribut du Maghreb avec environ 24 500 morts. 


Le pic des contaminations s'est produit entre le 7 et 13 juillet avec plus de 55 000 cas, contre sept fois moins aujourd'hui. Les décès sont également en forte baisse avec 342 morts sur la semaine écoulée, cinq fois moins qu'au pic (1 451 morts, du 24 au 30 juillet). 


A l'époque, les autorités avaient imposé un couvre-feu dès 18H00 GMT, allégé depuis, et limité la circulation entre régions tout en donnant un coup de fouet à la vaccination, grâce à d'importants dons internationaux.


"Il y a l'effet de massification de la vaccination de la population", a déclaré le docteur Hechmi Louzir, directeur de l'institut Pasteur à Tunis, pour expliquer la forte décrue, soulignant aussi l'impact de "la circulation du virus" qui a favorisé "une immunisation naturelle". Pour ce membre du conseil scientifique, l'objectif de 50 à 60% de vaccinés avec deux doses "sera atteint dans les délais", en octobre.

Plus d'un quart (26,1%) des 12 millions de Tunisiens a actuellement un schéma vaccinal complet (deux doses de vaccins et un délai de quelques semaines après la seconde injection).

MAROC
Le Maroc, qui déplore près de 13 800 morts de la Covid, est le pays du Maghreb le plus avancé dans la vaccination, avec près de la moitié de parcours vaccinaux complets (46,7%). 


Le royaume a connu une flambée de Covid après l'assouplissement en juin des restrictions (ouverture des frontières, allègement du couvre-feu) et l'apparition du variant Delta.


Le pays a connu un record de contaminations début août avec près de 70 000 nouveaux cas, un nombre hebdomadaire divisé par quatre au 16 septembre. Même tendance pour les décès avec 405 morts ces sept derniers jours, près de la moitié des 775 enregistrés lors du pic (du 16 au 22 août).


Les autorités ont durci début août le couvre-feu nocturne (20H00 GMT), limité les rassemblements, et restreint les déplacements vers la métropole économique de Casablanca et les pôles touristiques de Marrakech et Agadir.


Abdelkrim Meziane Bellefquih, un responsable du ministère de la Santé, cité par l'agence MAP, s'est réjoui cette semaine de la baisse des contaminations "pour la cinquième semaine consécutive", même si "des taux élevés de cas critiques et de décès continuent d'être enregistrés".


Fin août, le pays a démarré la vaccination volontaire des 12/19 ans en vue de la rentrée scolaire, repoussée au 1er octobre. Objectif: immuniser 80% des 36 millions de Marocains.

ALGERIE
Avec un bilan officiel de 5 650 décès, Alger a annoncé début septembre "une grande campagne" visant 70% de vaccinés d'ici la fin de l'année. Au 16 septembre, 13,3% des près de 44 millions d'Algériens avaient reçu au moins une première dose mais seulement 9,5% disposent d'un schéma complet.


Les principaux foyers d'infection ont été identifiés dans les districts d'Alger, Blida, Tizi Ouzou et Oran. 


Le record hebdomadaire de contaminations a été atteint du 24 au 30 juillet (10.626 nouveaux cas) et pour les décès, entre le 31 juillet et le 6 août avec 268 morts. Au 16 septembre, la décrue était nette avec six fois moins de cas sur 7 jours, et deux fois moins de décès (132).

Les rassemblements demeurent interdits et le couvre-feu (21H00 GMT) a été maintenu, mais les plages et lieux de loisirs ont rouvert. 

Les vols internationaux, stoppés depuis mars 2020, ont repris partiellement en juin.

LIBYE
Avec près de 7 millions d'habitants, la Libye, qui a annoncé environ 4 500 morts, a connu aussi un net ralentissement de l'épidémie après un pic dans la semaine du 25 au 31 juillet marqué par 24 000 nouveaux cas et 204 décès. 


Sur les sept derniers jours, le pays a enregistré trois fois moins de nouvelles contagions, et plus de deux fois moins de décès (83).


La campagne de vaccination bat son plein depuis l'ouverture à Tripoli d'un centre dédié le 11 août, suivi dix jours plus tard d'un deuxième dans l'Est, secondés par des centres de quartier.


A ce jour, 18,4% des Libyens ont reçu au moins une dose mais seulement 2,1% ont complété leur schéma vaccinal, en raison de retards dus à un rythme irrégulier des importations des vaccins chinois Sinovac et russe Sputnik.


Le Centre de contrôle des maladies a noté "une baisse des contaminations dans l'Ouest", sous l'effet de la fermeture de la frontière avec la Tunisie, rouverte ce vendredi. Le centre redoute une forte reprise dans le sud et l'est de la Libye en raison d'une montée des cas en Egypte voisine.


L’Arabie saoudite condamne l’attaque contre un convoi humanitaire au Soudan

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  • Le ministère saoudien des Affaires étrangères « rejette catégoriquement » tout acte menaçant la sécurité des civils et des travailleurs humanitaires
  • La Ligue musulmane mondiale condamne également fermement l’attaque contre le convoi d’aide

​​​​​​RIYAD: L’Arabie saoudite a condamné jeudi une attaque survenue la veille contre un convoi d’aide du Programme alimentaire mondial dans la région du Darfour-Nord, au Soudan.

Trois camions ont pris feu lorsque le convoi, composé de 16 véhicules, a été ciblé mercredi alors qu’il tentait de livrer de l’aide dans une zone frappée par la famine au nord d’El-Fasher.

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a déclaré que le Royaume rejetait catégoriquement « tout ce qui menace la sécurité et la sûreté des civils, ainsi que des travailleurs humanitaires et de secours ».

Il a ajouté : « Le Royaume appelle toutes les parties soudanaises à respecter les engagements pris dans la Déclaration de Djeddah du 11 mai 2023, notamment la protection des civils et la sécurisation des corridors humanitaires. »

La Ligue musulmane mondiale (LMM) a également fermement condamné l’attaque, la qualifiant de « violation grave des valeurs religieuses et du droit international, alors que le peuple soudanais subit les ravages de la guerre », selon l’agence de presse saoudienne SPA.

Dans un communiqué, la LMM a exhorté les parties en conflit à se conformer aux dispositions de la Déclaration de Djeddah, signée en mai 2023, et à accorder la priorité à « un dialogue sérieux et constructif » en vue d’une solution politique au conflit.

La Déclaration de Djeddah, parrainée par l’Arabie saoudite et les États-Unis, a été signée en mai 2023 par les deux principaux belligérants de la guerre civile : les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide.

Elle engageait les deux camps à garantir la libre circulation de l’aide humanitaire à travers le pays.

Le conflit, déclenché en avril 2023, est à l’origine de l’une des pires crises humanitaires mondiales. Le Darfour-Nord est le théâtre des combats les plus violents, mettant plus d’un million de personnes au bord de la famine. À l’échelle nationale, 25 millions de Soudanais souffrent de la faim aiguë.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: Netanyahu ordonne des négociations pour libérer les otages, l'armée pilonne Gaza-ville

De la fumée s'élève après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, jeudi, dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire sur le territoire dévasté. (Reuters)
De la fumée s'élève après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, jeudi, dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire sur le territoire dévasté. (Reuters)
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  • Benjamin Netanyahu a ordonné l’ouverture de négociations pour la libération de tous les otages détenus à Gaza, dans le cadre d’une proposition de trêve de 60 jours soutenue par l'Égypte, le Qatar et les États-Unis
  • Malgré cette ouverture diplomatique, l’armée israélienne poursuit ses préparatifs pour une offensive massive sur Gaza-ville, dernier bastion stratégique du Hamas, aggravant la crise humanitaire sur place

Jérusalem: Benjamin Netanyahu a ordonné jeudi l'ouverture de négociations pour libérer "tous" les otages à Gaza, en réponse à une nouvelle proposition de trêve dans le territoire palestinien, où l'armée israélienne resserre son étau sur la ville de Gaza en vue d'une offensive annoncée.

"J'ai donné des instructions pour lancer immédiatement des négociations pour la libération de tous nos otages et mettre fin à la guerre dans des conditions acceptables pour Israël", a déclaré le Premier ministre.

Sans la citer explicitement, il répondait ainsi à la dernière proposition des médiateurs - Egypte, Qatar et Etats Unis - en vue d'un cessez-le-feu dans le territoire palestinien, ravagé par plus de 22 mois d'une guerre qui y a fait des dizaines de milliers de morts.

Le plan a été accepté lundi par le Hamas, dont l'attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a déclenché le conflit. Il prévoit selon des sources palestiniennes une trêve de 60 jours durant laquelle doivent être liberés en deux temps les otages du 7-Octobre toujours captifs à Gaza, au nombre de 49 dont 27 morts selon l'armée.

M. Netanyahu a en parallèle affirmé être sur le point d' "approuver les plans" militaires "visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza", la plus grande du territoire palestinien, considérée comme un des derniers bastions du Hamas, et à "vaincre" ce dernier.

- "Evacuation complète" -

Signalant que cette offensive pourrait être imminente, l'armée a annoncé avoir commencé à appeler hôpitaux et responsables médicaux de Gaza-ville pour les prévenir d'une prochaine "évacuation complète" et leur enjoindre de "préparer un plan pour transférer le matériel médical du nord au sud".

L'armée a dit avoir assuré ces interlocuteurs qu'elle leur fournirait "un lieu pour opérer, que ce soit un hôpital de campagne ou tout autre hôpital".

Le ministère de la Santé de Gaza, sous l'autorité du Hamas, a rejeté ces exigences, affirmant que cela "affaiblirait ce qui reste du système de santé", et "priverait plus d'un million de personnes de leur droit aux soins médicaux".

Cinq divisions doivent, selon l'armée, participer à l'assaut contre Gaza-ville et ses environs. L'armée va aussi rappeler pour début septembre 60.000 réservistes supplémentaires.

Le ministre de la Défense Israël Katz a approuvé mercredi l'opération, l'armée disant être désormais positionnée "en périphérie" de Gaza-ville.

- 48 morts selon la Défense civile -

Sur le terrain, les bombardements ont continué à Gaza-ville, en particulier dans les secteurs périphériques de Jabalia et Nazla (nord-ouest) et de Sabra, un quartier oriental déja pilonné depuis une semaine comme celui voisin de Zeitoun, selon des témoins.

Une journaliste de l'AFP, du côté israélien de la frontière a entendu jeudi de très fortes explosions provenant de la ville de Gaza, dont au moins une après un bombardement par un avion militaire.

Des panaches de fumée étaient visibles s'élevant vers le ciel, et le rythme des explosions s'est accéléré en début de soirée.

Débarqués par camions, près d'une centaine de soldats ont pris place à bord d'un convoi d'une trentaine d'engins blindés stationnés sur la frontière, où l'activité militaire semblait néanmoins relativement normale.

La Défense civile de Gaza a fait état d'au moins 48 personnes tuées jeudi par des tirs et bombardements israéliens. Comme elle le fait quotidiennement, l'armée a rejeté ce bilan.

Le cabinet de sécurité présidé par M. Netanyahu a approuvé début août un plan de conquête de Gaza-ville et des camps de réfugiés du centre du territoire, pour prendre le contrôle sécuritaire de toute la bande de Gaza et libérer les otages.

Israël contrôle aujourd'hui environ 75% du territoire palestinien, dont les plus de deux millions d'habitants assiégés et affamés, confrontés à une catastrophe humanitaire.

- "Sauver les otages" -

La proposition des médiateurs prévoit une trêve de 60 jours, la remise de 10 otages vivants et des dépouilles de 18 otages décédés en échange de la libération de prisonniers palestiniens, ainsi que l'entrée de plus d'aide humanitaire à Gaza, selon des sources du Hamas et du Jihad islamique, son allié.

Les captifs restants seraient libérés lors d'une deuxième échange, dans le délai de la trêve, durant laquelle doivent se tenir des négociations en vue d'un cessez-le-feu permanent.

Les proches d'otages plaident pour qu'Israël accepte cette proposition, "qui peut sauver des otages" souligne Lishay Miran Lavi, épouse du captif Omri Miran. son rejet par Israël "condamnerait les otages vivants à mort et les morts à l'oubli", a-t-elle mis en garde.

Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d'otages ou de corps de captifs en échange de la libération de prisonniers palestiniens. Mais les efforts des médiateurs ont échoué jusque-là à aboutir à un cessez-le-feu durable à Gaza.


Le ministère saoudien des affaires étrangères accuse Israël de "génocide" à Gaza

Une femme palestinienne est assise à côté de ses affaires sur le site d'une frappe israélienne sur un camp de tentes abritant des personnes déplacées, à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 21 août 2025. (Reuters)
Une femme palestinienne est assise à côté de ses affaires sur le site d'une frappe israélienne sur un camp de tentes abritant des personnes déplacées, à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 21 août 2025. (Reuters)
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  • Le ministère condamne les "crimes" de Tel-Aviv concernant l'expansion des colonies et le déplacement des Palestiniens

RIYAD : Le ministère saoudien des Affaires étrangères a accusé Israël d'actes équivalant à un "génocide" à Gaza, dans un communiqué publié sur X jeudi.

Le Royaume "condamne avec la plus grande fermeté la persistance des autorités d'occupation israéliennes dans leurs crimes contre le peuple palestinien et sa terre occupée".

Tel-Aviv continue de "déplacer" les Palestiniens sur leurs terres et de les empêcher de créer un État indépendant.

"Cela inclut l'expansion continue de la construction de colonies autour de Jérusalem occupée, ainsi que l'expansion de leurs opérations et de leurs agressions, qui s'apparentent à des crimes de génocide contre des civils sans défense dans la bande de Gaza", a déclaré le ministère.

Le ministère a condamné ce qu'il a qualifié de "graves violations du droit international" et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

La "mise en œuvre de ces plans israéliens dangereux ... sans dissuasion" menace la "sécurité et la stabilité" régionales et la "légitimité de l'ordre international", a déclaré le ministère.

Israël est actuellement accusé de crimes de guerre et de génocide par la Cour internationale de justice. En outre, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l'ancien ministre de la défense Yoav Gallant.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com