Fait sensationnel : un changement générationnel dans la relation saoudienne avec le café

La barista saoudienne Sara al-Ali, lauréate du concours de fabrication de café MENA Cezve/Ibrik 2016 et finaliste du championnat du monde Cezve/Ibrik la même année, possède et gère maintenant « That café » dans sa ville natale de Riyad. (Fourni)
La barista saoudienne Sara al-Ali, lauréate du concours de fabrication de café MENA Cezve/Ibrik 2016 et finaliste du championnat du monde Cezve/Ibrik la même année, possède et gère maintenant « That café » dans sa ville natale de Riyad. (Fourni)
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Publié le Dimanche 19 septembre 2021

Fait sensationnel : un changement générationnel dans la relation saoudienne avec le café

  • Les saveurs de spécialité alimentent d’un milliard de dollars la croissance des cafés pendant que l'ancien breuvage fait peau neuve
  • Dans chaque région de l'Arabie saoudite aujourd'hui, le café remplace les boissons traditionnelles comme élément central du mode de vie moderne

DJEDDAH : Thé ou café arabe ? Pour un nombre croissant de Saoudiens, le choix est plus susceptible d'être un latte, un cappuccino, un frappé ou un macchiato servis dans l'un des nombreux cafés qui ont fait leur apparition dans le Royaume ces dernières années.

Dans chaque région de l'Arabie saoudite aujourd'hui, le café remplace les boissons traditionnelles comme élément central du mode de vie moderne.

Prendre un café tôt le matin et à l'heure du déjeuner fait désormais partie de la routine quotidienne des employés de bureau, pendant que d'autres se rendent dans un café pour savourer leur tasse de café préférée tout en s’installant et discutant.

en bref

• Dans un contexte de demande croissante de nouveaux cafés et restaurants, les statistiques officielles montrent que les investissements dans le secteur ont atteint 221 milliards de riyals saoudiens (58,9 milliards de dollars), avec des taux de croissance d'environ 8 % attendus d'ici la fin de l'année.

 

• Pendant ce temps, alors que la popularité du café monte en flèche dans le Royaume, la valeur des importations a atteint 1,16 milliard de riyals saoudiens par an, soit 3,18 millions de riyals saoudiens par jour, selon les autorités. L'Arabie saoudite a importé environ 80 000 tonnes de café en 2019-2020.

Le marché mondial ressent également les effets de ce changement de goût. Selon Wail Olia, formateur et membre de la Specialty Coffee Association (Association du café de spécialité), l'Arabie saoudite fait partie des pays où les consommateurs développent un goût non seulement pour le robusta, grain principalement utilisé dans le café instantané, mais aussi pour le grain de qualité supérieure arabica. 

Olia a déclaré à Arab News que l'amour de l'Arabie saoudite pour le café remonte à l'époque de l'empire ottoman, lorsque les cafés de La Mecque étaient utilisés comme des lieux religieux de rencontre.

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« Plus tard, les chefs religieux ont pensé que le café était une boisson enivrante, alors le gouverneur de La Mecque a ordonné la fermeture de tous les cafés », a-t-il déclaré.

« Les cafés sont le segment de l'industrie hôtelière qui est en croissance rapide dans le monde entier. Il y a cinq ans, dans mon quartier de la ville de Djeddah, je pouvais compter le nombre de cafés sur les doigts d’une main. Maintenant, il y en a tellement. »

Olia a étudié et a été formé à Milan et à Florence. Il est maintenant instructeur certifié pour la SCA, ce qui lui permet d'enseigner aux jeunes Saoudiens et de partager ses connaissances sur le café - chose qu'il apprécie énormément.

Alors que de plus en plus de femmes saoudiennes entrent dans le secteur privé, certaines décident de travailler comme baristas et serveuses dans les cafés. 

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Olia a étudié et a été formé à Milan et à Florence. Il est maintenant instructeur certifié pour la SCA, ce qui lui permet d'enseigner aux jeunes Saoudiens et de partager ses connaissances sur le café - chose qu'il apprécie énormément.

La barista saoudienne Sara al-Ali, lauréate du concours de fabrication de café MENA Cezve/Ibrik 2016 et finaliste du championnat du monde Cezve/Ibrik la même année, possède et gère maintenant « That café » dans sa ville natale de Riyad. Elle est aussi formatrice autorisée de la SCA.

La culture du café dans le Royaume évolue rapidement, a-t-elle déclaré à Arab News. « Le café de spécialité n'a commencé que récemment, mais il se rattrape étonnamment vite. D'autres cafés ouvrent. Il est à son plus haut cette année et devrait encore augmenter l'année prochaine », a-t-elle déclaré.

« Pour moi, le café de spécialité est un produit qui respecte des normes de qualité à chaque étape de la production. »

Al-Ali a déclaré que dans les sociétés arabes, le café fait partie d'un héritage culturel ancien.



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« La forte demande de café parmi tous les secteurs de notre société est un phénomène sain et le reflet de ce dont le Royaume est témoin en termes de développement, de prospérité et d'ouverture aux différentes cultures », a-t-elle déclaré. 

De nombreux Saoudiens recherchent des saveurs de café innovantes et de nouveaux goûts pour compléter les styles traditionnels. Al-Ali a étudié la fabrication du café au Canada après être tombée amoureuse de ce breuvage, puis elle est allée en France pour poursuivre ses études.

« Cela a commencé comme une habitude, mais après mon retour en Arabie saoudite, j'ai décidé de me concentrer sur le café. Lorsque j'ai fait mon premier expresso, j'ai réalisé que c'était ce que je voulais faire de ma vie. »

Al-Ali a déclaré qu'elle était heureuse de voir de nombreux cafés devenir des lieux pour les rencontres de famille, les réunions d'affaires, ou des lieux pour étudier et même naviguer sur Internet. 

Pendant ce temps, le goût croissant pour le café dans le Royaume met également en évidence un fossé entre les générations concernant leur breuvage préféré.

Selon le fabricant de thé Saleh Al-Husaiki, 53 ans, les personnes âgées considèrent toujours l'Arabie saoudite comme un pays buveur de thé. 

Je vois que des cafés d’un genre nouveau ont ouvert côte à côte à travers la ville, et un plus grand nombre de jeunes vont dans les cafés de spécialité. Mais beaucoup de gens viennent encore chez nous et apprécient le vieux thé préparé sur le feu.

Saleh Al-Husaiki, faiseur de thé

Al-Husaiki sert dans la rue le célèbre thé Taifi (à la menthe) et du thé noir normal, tous infusés sur un feu de charbon à ciel ouvert.

« Je vois que les cafés de genre nouveau ont ouvert côte à côte à travers la ville, et un plus grand nombre de jeunes vont dans les cafés de spécialité. Mais beaucoup de gens viennent encore chez nous et apprécient le vieux thé préparé sur le feu », a-t-il déclaré à Arab News. TROP LONG COMME REPETITION

L'ancienne génération est toujours fidèle aux boissons chaudes traditionnelles telles que le thé, le café turc ou l'espresso, selon Al-Husaiki, qui est également un employé du gouvernement.

« Je reconnais que l'attitude des Saoudiens envers le café a changé récemment avec l’arrivée d’une nouvelle génération, mais pour moi et pour d'autres qui appartenons à la vieille école, les choses restent inchangées ; nous préférons le café traditionnel saoudien, le thé noir ordinaire et le café turc » a-t-il dit.

Mohammed bin Abdul Hakim Al-Saadi, un homme d'affaires saoudien et investisseur dans le secteur des restaurants et des cafés, a déclaré que ce secteur s'est complètement remis de la pandémie de coronavirus (Covid-19) grâce à divers programmes de soutien fournis par le gouvernement qui a mis sur pied 150 initiatives pour le secteur privé et ses travailleurs.

Dans un contexte de demande croissante de nouveaux cafés et restaurants, les statistiques officielles montrent que les investissements dans le secteur ont atteint 221 milliards de riyals saoudiens (58,9 milliards de dollars), avec des taux de croissance d'environ 8 % attendus d'ici la fin de l'année.

Selon des statistiques récentes, le ministère du Commerce a reçu des demandes pour 30 000 licences autorisant à fonder des cafés dans le Royaume.

Pendant ce temps, alors que la popularité du café monte en flèche dans le Royaume, la valeur des importations a atteint 1,16 milliard de riyals saoudiens par an, soit 3,18 millions de riyals saoudiens par jour, selon les autorités. L'Arabie saoudite a importé environ 80 000 tonnes de café en 2019-2020.


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com