La République tchèque espère établir un «partenariat stratégique» avec le Royaume

La rencontre du ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, avec son homologue tchèque Jakub Kulhanek dans son bureau de Riyad. (APS)
La rencontre du ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, avec son homologue tchèque Jakub Kulhanek dans son bureau de Riyad. (APS)
Le ministre des Affaires étrangères Jakub Kulhanek souhaite que les sociétés d'investissement saoudiennes participent au Forum d'investissement tchèque-CCG dans son pays l'année prochaine. (Fourni)
Le ministre des Affaires étrangères Jakub Kulhanek souhaite que les sociétés d'investissement saoudiennes participent au Forum d'investissement tchèque-CCG dans son pays l'année prochaine. (Fourni)
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Publié le Samedi 18 septembre 2021

La République tchèque espère établir un «partenariat stratégique» avec le Royaume

  • Les entreprises tchèques voient «un grand potentiel dans la transmission de savoir-faire et de technologies aux» mégaprojets du Royaume
  • Jakub Kulhanek affirme que son pays et le Royaume ont beaucoup à échanger dans un certain nombre de domaines

La semaine dernière, Jakub Kulhanek, ministre des Affaires étrangères de la République tchèque, a effectué sa première visite officielle en Arabie saoudite pour s'entretenir avec le ministre des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, et le ministre d'État aux Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir.

Dans une interview exclusive avec Arab News, Kulhanek a évoqué les discussions que les deux parties ont eues sur les relations bilatérales et les moyens de les renforcer, ainsi que sur les questions régionales et internationales, l'Afghanistan notamment.

« Ma visite officielle en Arabie saoudite n'a duré qu'une trentaine d'heures, et la seule ville que j'ai visitée était Riyad », a-t-il déclaré à Arab News. « Pour moi, il y a une obligation de revenir dans le futur et de profiter de la visite de Djeddah, de la mégapole futuriste de NEOM et d'autres lieux d'intérêt célèbres. »

 

Q. Comment décririez-vous vos rencontres avec des responsables saoudiens au cours de votre visite qui vient de s'achever ?

R. Tout d'abord, je voudrais remercier le gouvernement saoudien et tous mes homologues que j'ai eu le privilège de rencontrer pour leur générosité et le temps qu'ils ont consacré à la préparation de notre visite. Ils ont mis en place un programme formidable. Nous avons eu des rencontres enrichissantes et je suis convaincu qu'ensemble nous avons réussi à élever les relations entre nos pays à un niveau supérieur.

Lors de ma rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, nous nous sommes confortés dans le fait que nos relations sont amicales et que la réputation générale de nos pays est complémentaire à bien des égards. Nous avons beaucoup à échanger dans les domaines du commerce, de la coopération scientifique, du secteur de l'énergie, des mines et de la sécurité.

Le Royaume, avec les Émirats arabes unis, fait partie de nos cinq principaux partenaires commerciaux au Moyen-Orient. C'est quelque chose sur lequel nous pouvons bâtir, quelque chose que nous avons l’obligation de développer. Et c'est aussi la raison pour laquelle j'étais en compagnie  d'une mission commerciale de plus de 20 éminentes personnes du monde des affaires venant de divers domaines industriels.

Dans le même temps, notre coopération ne se limite pas seulement aux affaires. Nous avons une longue tradition de coopération dans le secteur de la santé. De nombreux Saoudiens étudient dans les universités tchèques. Les citoyens saoudiens sont des voyageurs fréquents lorsqu'il s'agit de nos stations thermales.

Avec le prince Fayçal, nous nous sommes mis d'accord sur la nécessité de redynamiser la Commission mixte tchéco-saoudienne, qui ne s'est pas réunie depuis 2011. C'est une plate-forme utile réunissant des représentants de ministères engagés pour discuter de questions spécifiques d'intérêt mutuel. 

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Le ministre tchèque des Affaires étrangères Jakub Kulhanek et sa délégation visitant le site du patrimoine de Diriyah à Riyad. (Fourni)

 

Q. Avez-vous discuté de la coopération politique avec l'Arabie saoudite sur les questions régionales et les questions de développement ?

R. Il va sans dire que visiter le Royaume et rencontrer ses dirigeants m'a donné une chance unique de discuter de questions de politique internationale et de problématiques mondiales. Nous avons convenu, à la fois avec le ministre des Affaires étrangères, le prince Faiçal, et le ministre d'État aux Affaires étrangères Adel al-Jubeir, mon ancien collègue de Georgetown, que nous voulions officialiser des consultations régulières entre nos ministères des Affaires étrangères. Nous espérons établir un partenariat stratégique dans un avenir proche.

Nous avons également partagé avec nos hôtes saoudiens la nécessité d'intensifier les contacts au plus haut niveau politique. J'espère que le ministre des Affaires étrangères viendra dans un proche avenir pour une visite en République tchèque. J'étais également heureux de pouvoir inviter le prince héritier Mohammed ben Salmane à visiter la République tchèque. 

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Le ministre tchèque des Affaires étrangères Jakub Kulhanek avec le ministre d'État saoudien aux Affaires étrangères Adel al-Jubeir sur le site du patrimoine de Diriyah à Riyad. (Fourni)

 

Q. Quels types de flux d'investissements croisés envisagez-vous entre le Royaume d'Arabie saoudite et la République tchèque ?

R. Merci beaucoup pour cette question, car je crois vraiment qu'il existe un grand potentiel pour de plus gros investissements saoudiens. Au cours des 30 dernières années, la République tchèque a attiré de nombreux investisseurs étrangers, à la fois en portefeuilles et en investissements verts étrangers directs, provenant d'Europe, des États-Unis et d'Asie. 

Jusqu'à présent, les investisseurs du Golfe ont été légèrement à la traîne, même si nous constatons déjà que certains d'entre eux commencent à découvrir l’existence d’opportunités d'investissement en Europe centrale. C'est pourquoi nous projetons d'organiser un forum d'investissement pour les représentants des fonds souverains de la région du Golfe, au cours duquel ils auront la chance de rencontrer les dirigeants des plus grands groupes financiers tchèques.

Le Forum d'investissement tchèque-CCG se tiendra du 30 mai au 4 juin 2022, côte à côte avec la présidence de la République tchèque au Conseil de l'UE, au second semestre 2022.

J'invite les gestionnaires du Fonds d'investissement public et d'autres groupes financiers importants du Royaume à participer à l'événement. 

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Le Ministre des Affaires étrangères Jakub Kulhanek souhaite que les sociétés d'investissement saoudiennes participent au Forum d'investissement tchèque-CCG dans son pays l'année prochaine. (Fourni)

 

Q. Voyez-vous un plus grand rôle pour les entreprises technologiques tchèques dans les projets de développement en cours du Royaume dans le cadre de la Vision 2030 ? De quels secteurs s'agirait-il principalement et quel impact auraient-ils ?

R. À mon avis, l'ambitieuse Vision 2030, ses objectifs et les projets sur lesquels elle s'appuie, offrent aux entreprises tchèques de nombreuses opportunités, principalement concernant des accords de base de sous-traitance. Nous sommes réellement intéressés à faciliter l'accès des entreprises tchèques aux appels d'offres lancés par les entreprises publiques saoudiennes. Nous voyons un grand potentiel dans la transmission de savoir-faire, de technologies et de produits de haute technologie tchèques aux mégaprojets du gouvernement, qu'il s'agisse de NEOM, « Red Sea Resort » ou de l'initiative « Green Riyadh ». 

Nous sommes convaincus que les entreprises saoudiennes, telles que Saudi Aramco, SABIC et bien d'autres, en bénéficieraient également.

 

Q. Avant votre départ pour le Golfe, vous avez dit que la République tchèque ne reconnaîtrait pas les talibans. Pouvez-vous s’il vous plait développer votre déclaration ? 

R. Je pense qu'il faut bien faire la séparation entre deux choses distinctes. La première est la communication avec les talibans, qui sont sans aucun doute les nouveaux dirigeants du pays. Il est clair que l'UE et l'OTAN n'éviteront pas d'interagir avec eux uniquement pour que nous puissions fournir au peuple afghan l'aide humanitaire dont il a cruellement besoin actuellement.

Je ne parle pas de contacts officiels et de haut niveau, mais une communication au niveau opérationnel devra avoir lieu. La reconnaissance officielle du gouvernement taliban est une autre affaire ; une grande prudence s'impose ici. Je pense que les talibans sont loin d'avoir tenu leurs promesses. Les médias nous informent de leur comportement dans les rues des villes afghanes et des atrocités qui sont commises.

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Le ministre des Affaires étrangères Jakub Kulhanek a déclaré que les entreprises tchèques étaient également prêtes à participer aux programmes Vision 2030 de l'Arabie saoudite. (Photo d'archives AFP)

 

Q. Vous avez également déclaré que votre pays accepterait la triste réalité « telle qu'elle est », que les talibans sont « les nouveaux maîtres de l'Afghanistan ». Pouvez-vous traiter avec les talibans sans leur accorder implicitement une reconnaissance ?

R. L'UE et l'OTAN doivent être pragmatiques et accepter la nouvelle réalité afghane. Néanmoins, cela ne signifie pas que nous renoncerons à nos efforts pour faire pression sur les talibans pour qu'ils maintiennent au moins une partie de ce qui a été réalisé en Afghanistan au cours des 20 dernières années.

Je parle maintenant, en particulier, des droits des femmes et des filles. Alors oui, la communauté internationale peut négocier avec les talibans là-dessus et, selon le résultat, peut-être que la question de la reconnaissance officielle du gouvernement taliban deviendrait d'actualité à l'avenir.

 

Q. Quelle est selon vous l'influence de l'UE sur les talibans ? Les positions de la République tchèque et de l'UE sont-elles totalement convergentes ?

A. La position de la République tchèque est pleinement conforme à la politique de l'UE. Comme vous le savez, tout récemment, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont convenu lors de leur réunion informelle en Slovénie que tout engagement substantiel avec les talibans n'est possible que si certaines conditions sont remplies : le respect des droits de l’homme, en particulier les droits des femmes, et la mise en place d'un gouvernement représentatif inclusif, figurent parmi ces conditions. 

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Des défenseurs des droits des femmes afghanes et des militants civils manifestent à Kaboul le 3 septembre 2021 pour appeler les talibans à préserver leurs acquis et leur éducation. (REUTERS/Fichier Photo)

Je ne suis pas convaincu que les talibans iront à leur rencontre de si tôt. Nous comprenons la nécessité de maintenir la présence de l'UE à Kaboul mais la République tchèque a dû évacuer nos diplomates et nos facilitateurs afghans.

La communication avec les talibans est nécessaire, car nous devons essayer d'influencer la façon dont ils gouverneront le pays, au moins pour éviter les crises humanitaires et migratoires. Les talibans chercheront à obtenir une reconnaissance et des ressources internationales – c'est notre principal levier maintenant.

 

Q. Les organisations internationales ayant des bureaux en Afghanistan ont à plusieurs reprises mis en garde contre une catastrophe humanitaire imminente. Il y a une augmentation de la faim, peu d'argent et très peu de soins de santé. Comment la communauté internationale peut-elle aider les Afghans ?

R. Nous sommes conscients de la détérioration de la situation humanitaire en Afghanistan. Une conférence internationale des donateurs s'est tenue à Genève lundi dernier sous les auspices de l'ONU. La communauté internationale, y compris la République tchèque, s'est engagée à poursuivre l'aide humanitaire. La République tchèque s'est déclarée prête à accroître sa contribution aux projets humanitaires et de développement en Afghanistan et dans les pays voisins.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.