Se loger en Europe: toujours plus cher avec la crise sanitaire

Se loger en Europe coûte de plus en plus cher (Photo, AFP).
Se loger en Europe coûte de plus en plus cher (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 19 septembre 2021

Se loger en Europe: toujours plus cher avec la crise sanitaire

  • Dans la zone euro, le prix des maisons et appartements a augmenté de 6,2% au premier trimestre comparé à un an plus tôt, la hausse la plus élevée depuis mi-2007
  • Les confinements ont stoppé les constructions, et des difficultés d'approvisionnement en matériaux continuent de retarder les chantiers

PARIS: Se loger coûte de plus en plus cher en Europe, au point dans certaines villes comme Berlin de faire descendre des manifestants dans les rues.

Les prix de l'immobilier résidentiel ont continué de grimper durant la crise sanitaire, tirés par une nouvelle demande d'espace de la part de certains ménages.

Dans la zone euro, le prix des maisons et appartements a augmenté de 6,2% au premier trimestre comparé à un an plus tôt, la hausse la plus élevée depuis mi-2007, selon la Banque centrale européenne (BCE).

Pourquoi les prix augmentent-ils?

L'organisme statistique européen Eurostat observe une hausse de près de 30% des prix d'achat des logements en Europe depuis 2015.

"On ne construit pas suffisamment au regard des besoins", assure à l'AFP l'économiste Sandrine Levasseur, spécialiste des questions européennes et du logement à l'Observatoire français des conjonctures économiques.

La hausse est ainsi particulièrement importante dans un petit pays comme le Luxembourg (+17% sur un an au premier trimestre 2021).

La pandémie a accentué le problème: les confinements ont stoppé les constructions, et des difficultés d'approvisionnement en matériaux continuent de retarder les chantiers.

En parallèle, de nombreux foyers enfermés dans des appartements pendant les confinements ont ressenti le besoin de vivre dans des espaces plus grands, hors des métropoles.

Ceux qui disposaient de "revenus élevés ou travaillaient dans des secteurs où le télétravail était plus facile" ont pu sauter le pas, indique à l'AFP Marissa Plouin, analyste des politiques publiques de logement à l'OCDE. 

Poussée par des taux de crédits immobiliers historiquement bas, la demande a changé "soudainement" poursuit-elle, et fait augmenter les prix. 

La BCE a d'ailleurs observé en 2020 une hausse des prix dans les capitales inférieure de 0,7 point à celle de l'ensemble de zone euro, alors qu'elle était auparavant toujours supérieure. Elle l'explique par "une décélération naturelle" des prix déjà très hauts, ou "des déplacements de la demande vers des zones situées en dehors des capitales".

A Paris par exemple, le prix des logements affichait peu d'évolution sur un an au deuxième trimestre, alors qu'il a augmenté de 7% en régions, selon les données des notaires.

Les loyers suivent-ils la même tendance?

Si les prix à l'achat se sont envolés ces dernières années, les loyers observent une augmentation régulière et moins importante. 

"Il y a toujours un effet retard de plusieurs années difficile à expliquer", indique Mme Levasseur. 

Avec la crise sanitaire, ce retard s'est encore accentué. "Cela est probablement lié en partie aux mesures temporaires mises en place par certains gouvernements, comme des gels de loyers ou des interdictions d'expulsions", explique Mme Plouin.

Le Luxembourg a notamment gelé le prix des loyers jusqu'au 30 juin dernier. La Grèce a permis aux travailleurs dont le contrat avait été suspendu de payer seulement 60% de leur loyer. L'Autriche, la Belgique, l'Italie ou encore la République tchèque ont interdit temporairement les expulsions.

"Ce sont des mesures d'urgence. On risque de tomber de haut lorsqu'elles vont commencer à être supprimées, alors que de nombreux foyers ne se sont pas encore remis du choc économique de la pandémie", prévient Mme Plouin.

Barbara Steenbergen, membre du comité exécutif de l'Union internationale des locataires (IUT), craint carrément "une crise sociale". 

Dès mars, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans plusieurs villes d'Espagne pour réclamer une loi qui encadrerait les loyers. 

Et des milliers de Berlinois ont défilé le 11 septembre pour protester contre la hausse des loyers, deux semaines avant un referendum visant à exproprier les grandes sociétés immobilières de la capitale allemande, accusées d'encourager la spéculation et de faire monter les prix.

Les prix sont-ils poussés par une spéculation des grands investisseurs?

Pour Barbara Steenbergen, la situation à Berlin témoigne d'un problème plus général en Europe: "Il y a une concentration massive de ces grands propriétaires sur le marché européen, ce qui leur donne du pouvoir, et notamment celui de faire les prix."

Face à l'incertitude de la crise sanitaire, de nombreux investisseurs se sont tournés vers la pierre, considérée comme une valeur sûre, note la BCE.

Et avec le télétravail qui réduit la demande de bureaux, beaucoup de grands investisseurs se sont retournés vers l'immobilier de logement.

L'économiste Sandrine Levasseur ne croit pas cependant à l'hypothèse d'une bulle immobilière. "C'est très spécifique à Berlin", soutient-elle, évoquant les prix historiquement bas et le fort taux de locataires (80%) dans la capitale allemande.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
Short Url
  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
Short Url
  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Short Url
  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com