Le parti du Kremlin victorieux de législatives sans opposition anti-Poutine

Le décompte des votes débutent dans la ville de Vladivostok, en l'Extrême-Orient russe (Photo, AFP)
Le décompte des votes débutent dans la ville de Vladivostok, en l'Extrême-Orient russe (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 20 septembre 2021

Le parti du Kremlin victorieux de législatives sans opposition anti-Poutine

Le décompte des votes débutent dans la ville de Vladivostok, en l'Extrême-Orient russe (Photo, AFP)
  • Le parti Russie Unie de Vladimir Poutine s'orientait dimanche soir vers une victoire aux législatives, un scrutin qui s'est déroulé après la répression et l'exclusion de presque toute opposition anti-Kremlin
  • Un sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote détaillé par la chaîne d'information d'Etat Rossiya-24 place lui Russie Unie à 45,2% devant les communistes à 21%

MOSCOU : Le parti Russie Unie de Vladimir Poutine s'orientait dimanche soir vers une majorité claire au Parlement, à l'issue de législatives marquée par la répression et l'exclusion de presque toute opposition anti-Kremlin.

La formation au pouvoir récoltait 45,32% des voix, selon des résultats portant sur un tiers des bureaux de vote.

"Je vous félicite tous pour cette victoire propre et honnête", a lancé face à des partisans l'un des dirigeants du parti, Andreï Tourtchak. 

Le parti du Kremlin devance les communistes du KPRF (21,82%) et semble pouvoir conserver sa majorité des deux tiers à la Douma, la chambre basse du Parlement. Ces scores témoignent néanmoins d'une baisse par rapport à 2016, lorsque Russie Unie avait obtenu 54,2% des voix et les communistes 13,3%.

La moitié des 450 sièges de députés sont attribués à la proportionnelle. Les autres le sont au scrutin majoritaire et Russie Unie était en tête dans 190 de ces circonscriptions, selon la Commission électorale.

Compte-tenu du résultat préliminaire des communistes, les partisans de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny, revendiquaient eux le succès de leur stratégie du "vote intelligent", consistant à appeler à voter pour les candidats les mieux placés pour gêner ceux de Russie Unie, faute d'avoir pu participer aux élections.

Ils accusaient également les autorités de falsification massives lors du décompte nocturne des voix, dénonçant la "faillite morale" du pouvoir.

«Vote intelligent»

La participation était aux alentours de 45% des 108 millions d'électeurs vers 18H00 heure de Moscou, soit trois heures avant la fin de ce vote qui s'est déroulé sur trois jours, de vendredi à dimanche.

Outre Russie Unie et les communistes, trois autres partis sont en position de passer la barre des 5% pour être représentés: les nationalistes de LDPR (8,29%), les centristes de Russie Juste (7,45%), et un nouveau venu, le parti des "Nouvelles personnes" (6,26%). 

Toutes ces formations sont considérées comme étant largement dans la ligne du Kremlin. Tout comme les communistes d'ailleurs.

Les partisans de M. Navalny, emprisonné depuis son retour en janvier en Russie après un empoisonnement qu'il attribue au Kremlin, étaient bannis du scrutin après que leur organisation a été classée "extrémiste" par la justice.

Ce mouvement s'est félicité du résultat de son appel au "vote intelligent", au regard des gains communistes, mais que du coup les autorités s'efforçaient de trafiquer, selon les partisans de M. Navalny.

"Il est clair que Russie Unie a essuyé une défaite cinglante", a dénoncé sur la chaîne YouTube Navalny-Live, Léonid Volkov, un proche exilé de l'opposant.

Selon lui, les autorités sont en train de "falsifier sans vergogne (le décompte) devant le monde entier", en particulier les résultats du vote en ligne à Moscou, dont la publication a été reportée sine die, la capitale russe étant une place forte de l'opposition.

Ces élections avaient été précédées par des mois de répression qui ont conduit à la mise à l'écart de la quasi-totalité des opposants anti-Poutine.

Les autorités ont également mis la pression sur Apple et Google qui ont fini par supprimer vendredi de leurs boutiques l'application du mouvement de M. Navalny donnant des consignes de vote.

«Transparent»

Observateurs indépendants et opposants ont aussi fait état de fraudes importantes lors du scrutin, notamment des bourrages d'urnes.

D'après l'ONG spécialisée Golos, qui a relevé plus de 4 800 irrégularités potentielles, "la baisse du niveau de transparence, de clarté du système électoral est une évidence".

La présidente de la Commission électorale, Ella Pamfilova a balayé ces affirmations, louant "la transparence" du scrutin.

Russie Unie est néanmoins loin de pouvoir affirmer avoir gagné le coeur des Russes, comme en témoigne sa cote de confiance à moins de 30%, selon le centre de sondage étatique VTsIOM.

Le parti est miné par les affaires de corruption, souvent révélées d'ailleurs par le mouvement de M. Navalny.

En outre, les Russes ont vu leur niveau de vie s'effriter ces dernières années, une réalité qui s'est accélérée avec la pandémie de coronavirus.

Cette image très écornée ne menace cependant pas Vladimir Poutine qui reste populaire.

"Nous croyons tout simplement en lui", résume Anna Kartachova, une moscovite de 50 ans.


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.


Le Premier ministre espagnol appelle à «élever la voix» pour ne pas «oublier» les Palestiniens

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
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  • Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien"
  • "Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Se prononçant une nouvelle fois à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, "la seule solution possible" pour mettre fin au conflit opposant Israéliens et Palestiniens, le chef du gouvernement espagnol s'est engagé à la promouvoir en "élevant la voix pour que la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple palestinien ne tombe pas dans l'oubli".

"Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n'auront pas cessé et qu'il n'y aura, par conséquent, plus aucune victime", a-t-il poursuivi,

Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien".

"Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

"Pour reconstruire l'espoir, nous avons besoin d'une véritable paix et cette véritable paix doit reposer sur la justice. C’est pourquoi je veux être très clair : (...) les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement", a-t-il ajouté.

A ses côtés, Mahmoud Abbas a quant à lui notamment remercié l'Espagne, qui avait reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, "pour son rôle moteur dans la création d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de notre pays", appelant également à "mettre fin à la violence sous toutes ses formes", dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.

L'Espagne, où la cause palestinienne est très populaire, est en Europe l'un des critiques les plus véhéments de l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas.


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.