Face au coronavirus, la Fashion Week de New York se renouvelle

De nombreux poids lourds de l’industrie ne seront pas présents pour l’évènement, à commencer par Marc Jacobs (Photo, File/AFP).
De nombreux poids lourds de l’industrie ne seront pas présents pour l’évènement, à commencer par Marc Jacobs (Photo, File/AFP).
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Publié le Dimanche 13 septembre 2020

Face au coronavirus, la Fashion Week de New York se renouvelle

  • Le seul géant au rendez-vous sera Tom Ford, qui présentera sa collection en virtuel pour la clôture, mercredi soir
  • Plusieurs jeunes designers voient dans cette période inédite « l'occasion d'avoir de la visibilité », explique Geoffrey Owens, couturier afro-américain

NEW YORK : Quasiment aucun défilé avec public, pandémie oblige, très peu de grands noms, une ville désertée, la Fashion Week de New York, qui s'ouvre dimanche, n'a pourtant pas renoncé et veut aider les designers américains à survivre à une crise inédite.

Ne cherchez pas Michael Kors, Tommy Hilfiger ou Ralph Lauren, habituels poids lourds du calendrier. Ils ne seront pas de cette semaine de la mode qui ne durera qu'un peu plus de trois jours, de dimanche soir à mercredi.

Désireux d'écouler une partie des stocks considérables accumulés depuis le début de la pandémie, parfois handicapés par une chaîne de production tournant au ralenti, ils ne présenteront leurs nouvelles collections que plus tard, hors calendrier.

Quant à Marc Jacobs, il a carrément renoncé à son millésime printemps-été 2021.

Le seul géant au rendez-vous sera Tom Ford, qui présentera sa collection en virtuel pour la clôture, mercredi soir.

Sa présence est un symbole de la volonté du syndicat américain de la mode (CFDA), dont il est le président, de soutenir les designers américains de toutes les tailles, parfois au bord de l'asphyxie.

Historiquement, le prêt-à-porter américain haut de gamme s'appuie beaucoup sur les grands magasins, déjà mal en point et tombés les uns après les autres avec la pandémie, de Barneys à Lord & Taylor, en passant par Neiman Marcus.

Le défilé en public a quasiment disparu du calendrier cette saison, à quelques très rares exceptions, dont Jason Wu, en ouverture dimanche soir, ou Rebecca Minkoff, qui présentera ses créations mardi.

Même si New York fait désormais partie des meilleurs élèves américains, les Etats-Unis ont toujours le plus grand mal à contrôler l'épidémie, ce qui explique le décalage avec les Fashion Week de Paris, Milan ou Londres, où les défilés publics seront beaucoup plus nombreux.

« Aller de l'avant »

Outre le risque sanitaire, « quand vous essayez simplement de payer le plus d'employés possible et de ne pas licencier davantage ou mettre au chômage technique, dépenser plusieurs millions de dollars dans un défilé n'a aucun sens », a fait valoir Tom Ford dans un entretien au site spécialisé Women's Wear Daily.

Grand pragmatique, le quinquagénaire à l'éternel costume noir ne prévoit pas de saison « normale » avant l'automne 2021.

Pour aider les designers américains à tenir, le CFDA a investi dans une nouvelle plateforme, baptisée Runway360, accessible gratuitement aux designers et qui permet aux maisons de présenter leurs collections et de créer un événement virtuel autour de leurs créations.

Plus de cinquante des quelque 70 designers inscrits au calendrier de cette Fashion Week new-yorkaise utiliseront Runway360. Cette semaine, plusieurs d'entre eux ont filmé des séquences dans New York avant de mettre en ligne leur contenu vidéo le jour dit.

Même privée de défilés physiques, « la mode reste un business et la Fashion Week est une plateforme qui permet aux designers de fonctionner économiquement », explique Steven Kolb, directeur général du CFDA. Avec, à la clé, « des emplois : c'est un gagne-pain, donc il faut aller de l'avant, mais prudemment, avec la sécurité (sanitaire) à l'esprit », dit-il.

Plusieurs jeunes designers voient dans cette période inédite « l'occasion d'avoir de la visibilité », explique Geoffrey Owens, couturier afro-américain qui présente dimanche sa toute première collection, sous la marque Zoonek, lors du défilé Flying Solo.

Il y a un an seulement, ce pasteur coupait les cheveux dans son salon de coiffure de Virginia Beach (Virginie), tout en rêvant de mode. Déjà habile en dessin, il a appris à coudre en 30 jours, et a pu « activer (son) don ». « Depuis, les portes n'ont pas arrêté de s'ouvrir ».

« Les grandes marques ne présentent pas (cette saison), donc je pense que j'ai plus de chances » de percer, abonde Mohamed ElMadawy, d'origine égyptienne et installé à New York depuis 2012.

Lui aussi présentera la collection de sa marque Elmadawy dimanche avec Flying Solo, une boutique pointue de Soho qui repère et valorise des créateurs émergents.

Pour Geoffrey Owens, les créateurs ont un rôle à jouer « pour donner le la » à la société tout entière et « nous sortir (...) des ténèbres » dans lesquels nous vivons depuis six mois.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.