Seine-Saint-Denis: Ibrahima, 16 ans, tué d'un coup de couteau aux Lilas

L'enquête a été confiée à la police judiciaire du département (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 21 septembre 2021

Seine-Saint-Denis: Ibrahima, 16 ans, tué d'un coup de couteau aux Lilas

L'enquête a été confiée à la police judiciaire du département (Photo, AFP)
  •  Ibrahima, un lycéen de 16 ans originaire de Bagnolet en Seine-Saint-Denis a été tué d'un coup de couteau à la poitrine
  • Un adolescent de 17 ans, suspecté d'être l'auteur, a été interpellé alors qu'il se trouvait sur un Vélib, peu de temps après les faits

MONTREUIL: "Drame sidérant": réputé sans histoire, Ibrahima, un lycéen de 16 ans originaire de Bagnolet en Seine-Saint-Denis a été tué d'un coup de couteau à la poitrine lundi soir dans la commune voisine des Lilas, pour des raisons encore floues.  

Selon les premiers éléments de l'enquête, une rivalité territoriale entre les deux villes pourrait être à l'origine de la violence du suspect, un adolescent de 17 ans, résidant aux Lilas.  

Vers 20H lundi, il a asséné un coup de couteau à la poitrine à Ibrahima, 16 ans. L'adolescent est décédé des suites de ses blessures au cœur et aux poumons.   

Peu de temps après les faits, le suspect a été interpellé alors qu'il se trouvait sur un Vélib et placé en garde à vue. 

Sa garde à vue a été prolongée, a indiqué le parquet de Bobigny en fin d'après-midi, précisant que l'enquête a été confiée à la police judiciaire du département.   

Les faits ont eu lieu dans un quartier pavillonnaire des Lilas. Selon les premiers éléments de l'enquête, la présence de l'adolescent et de deux amis originaires de Bagnolet sur la commune des Lilas aurait poussé l'auteur du coup mortel à les cibler. Les raisons exactes demeurent toutefois floues à ce stade des investigations.  

Selon une source policière, ni la victime ni le suspect n'étaient connus des services de police.  

"Le fait qu'il soit de Bagnolet ça lui a porté préjudice", a confié à l'AFP un de ses amis, à la sortie de leur lycée situé à Montreuil. "Il y a toujours eu une rivalité entre Les Lilas et Bagnolet. Il y a des personnes assez bêtes pour frapper quelqu'un qui vient d'une autre ville, même s'il n'est pas dans les bagarres", a poursuivi l'adolescent de 16 ans.  

"Il était gentil, humble, sérieux dans ses études et son travail, c'est du gâchis. Je me sens mal, je ressens un vide", s'est attristé le jeune homme en baissant le regard.  

"Drames trop fréquents" 

Ibrahima avait intégré en septembre une classe de Première STMG de l'établissement. 

La mairie de Montreuil a indiqué que le lycée avait mis en place une cellule psychologique.  

Plusieurs lycéens ont cependant regretté le fait que "personne n'en parle" et qu'"il n'y (ait) pas eu de minute de silence". La quinzaine de lycéens interrogés par l'AFP l'a appris via Snapchat ou en discutant avec des camarades.  

"Il vaut mieux en parler et sensibiliser un peu plus les gens", a souligné une lycéenne de 16 ans. 

Sollicitée par l'AFP, la direction de l'établissement n'a pas souhaité s'exprimer.  

"Ce nouveau drame suscite une très forte émotion : il nous sidère, nous indigne et nous révolte", ont réagi les maires des Lilas, de Bagnolet et de Montreuil dans un communiqué de presse commun. 

"Engagés pleinement dans la lutte contre les violences entre adolescent·es, nous continuerons à travailler sans relâche pour que cessent ces drames qui touchent trop fréquemment nos villes", ont-ils écrit. 

Un équipage de policiers était présent toute la journée devant l'établissement. Un dispositif identique a été déployé sur plusieurs lycées de Bagnolet et des Lilas, d'après une source policière, qui n'a pas déploré d'incidents.  

Plusieurs adolescents ont été tués récemment en Ile-de-France dans des affaires en lien avec les phénomènes de harcèlement en ligne ou d'affrontement entre bandes de jeunes rivales. 

En mai, en l'espace d'une semaine, deux adolescents du Val-de-Marne, âgés de 17 ans avaient été poignardés, à la suite de différends. Alysha, collégienne de 14 ans victime de harcèlement, avait elle été retrouvée noyée dans le Val-d'Oise en mars. 

Plus récemment, un jeune homme de 19 ans est mort en juillet quelques jours après avoir été violemment frappé dans un contexte de rivalités entre bandes originaires de deux villes voisines de l'Essonne. 

 


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".