Nouveau contrat pour les employées de maison au Liban: la fin de la "kafala"?

Les travailleurs étrangers manifestent dans les rues de Beyrouth. (AFP)
Les travailleurs étrangers manifestent dans les rues de Beyrouth. (AFP)
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Publié le Dimanche 13 septembre 2020

Nouveau contrat pour les employées de maison au Liban: la fin de la "kafala"?

  • Si le milieu des ONG a accueilli favorablement cette décision, il souligne que cela n'est qu'un début
  • Le nouveau contrat stipule qu'une chambre bien ventilée et munie d'une clé doit être mise à leur disposition

BEYROUTH : Le Liban a approuvé un nouveau contrat pour les employées de maison étrangères qui leur octroie davantage de droits, mais pour les militants, des efforts sont encore nécessaires pour abolir la "kafala", un système longtemps décrié comme esclavagiste.

Quelque 250.000 étrangers, en majorité asiatiques et africaines, travaillent au Liban comme employés de maison (femmes de ménages, aides aux personnes âgées ou baby-sitter). Ils ne sont pas protégés par le code du travail et leur emploi est régi par la "kafala".

En vertu de ce système controversé de parrainage, l'employeur est le parrain de l'employé, lui assurant le caractère légal de sa présence dans le pays, et ce dernier ne peut démissionner sans son consentement sous peine de devenir clandestin.

La crise économique aiguë que traverse le pays depuis près d'un an a rendu encore plus précaire la situation des employées de maison: celles qui sont encore payées n'envoient plus qu'une misère à leur famille au pays --la livre libanaise ayant perdu environ 80% de sa valeur face au dollar--, certaines ne sont plus payées du tout, tandis que d'autres sont jetées à la rue sans salaire ni passeport.

"Bien meilleur" contrat 

Face à la pression exercée par des groupes de défense des droits humains, le ministère du Travail a fini par établir ce mois-ci un nouveau contrat de travail, qui remplace un datant de 2009 et "abolit le système de la kafala", selon la ministre Lamia Yammine. 

Si le milieu des ONG a accueilli favorablement cette décision, il souligne que cela n'est qu'un début. 

"Il s'agit sans aucun doute d'une bien meilleure version que l'ancienne" mais "un contrat à lui seul ne met pas fin à la kafala", affirme Diala Haidar, chercheuse à Amnesty International.  

Le nouveau contrat accorde aux employées de maison le droit de démissionner et de changer d'employeur, et leur garantit le droit de conserver leur passeport, souvent confisqué par l'employeur.  

Si un salaire n'est pas versé ou que la pièce d'identité est entre les mains de l'employeur, l'employé a alors le droit de démissionner sans préavis, selon le nouveau contrat. 

Quant à la rémunération mensuelle, elle a été indexée sur le salaire minimum de 675.000 livres (450 dollars avant la crise, moins de 100 dollars au taux actuel du marché noir).

L'employeur peut cependant en déduire une somme indéterminée pour les frais de logement, nourriture et vêtements de l'employée. 

Jusqu'ici, les employées de maison touchaient souvent moins que le salaire minimum et étaient logées dans des conditions précaires, certaines forcées de dormir dans un salon ou sur un balcon, d'après des témoignages recueillis par les ONG. 

Le nouveau contrat stipule qu'une chambre bien ventilée et munie d'une clé doit être mise à leur disposition. 

Il limite également le nombre d'heures de travail par jour à huit avec une pause d'une heure et détaille le droit aux congés payés et aux congés maladie. 

Ces nouvelles dispositions risquent toutefois de ne pas être appliquées en l'absence d'inspection et de sanctions à l'encontre des contrevenants, disent les militants des droits humains. 

Besoin d'un mécanisme d'application 

"Sans un mécanisme d'application, ce contrat restera lettre morte", avertit Mme Haidar.  

A titre d'exemple, rappelle-t-elle, l'ancien contrat stipulait le paiement d'un salaire mensuel, mais cela n'a pas empêché certains employeurs d'accumuler les impayés ou de renvoyer leurs employés sans les rémunérer. 

"Nous n'avons vu aucun employeur tenu responsable de cette violation du contrat", regrette-t-elle. 

Amnesty International a documenté au fil des ans un large éventail d'abus dont l'absence de jours de congé, l'enfermement à clé dans la maison ou l'agression physique ou sexuelle. 

Selon des militants, deux décès sont enregistrés par semaine parmi les employées de maison vivant au Liban, notamment pour cause de suicides. 

Zeina Mezher, de l'Organisation internationale du travail (OIT), qualifie le nouveau contrat d'un "pas dans la bonne direction" en vue du démantèlement de la kafala. 

Mais ce n'est que "la première étape" d'un processus "compliqué", dit-elle. 

Pour les ONG, l'objectif ultime reste un amendement à la législation du travail pour mettre tous les employés de maison --libanais et étrangers-- sous sa protection et leur donner le droit de se syndiquer.


Liban: deux membres du Hezbollah tués par l'armée israélienne

De la fumée s'échappe du site d'une frappe aérienne israélienne sur le village de Majdel Zoun, près de la frontière sud du Liban, au milieu des tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants du Hamas à Gaza (Photo, AFP).
De la fumée s'échappe du site d'une frappe aérienne israélienne sur le village de Majdel Zoun, près de la frontière sud du Liban, au milieu des tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants du Hamas à Gaza (Photo, AFP).
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  • Le Hezbollah libanais échange quotidiennement des tirs avec Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas
  • Dans un communiqué, la puissante formation a déploré la mort d'un de ses membres dans la localité où la frappe de drone a eu lieu

BEYROUTH: Le Hezbollah a annoncé mardi la mort de deux de ses membres tués dans des frappes de l'armée israélienne, qui a indiqué avoir éliminé "deux terroristes importants" dans le sud du Liban.

Le Hezbollah libanais échange quotidiennement des tirs avec Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, il y a plus de six mois.

Israël réplique en bombardant des cibles de plus en plus en profondeur au Liban et ses drones visent régulièrement des combattants et responsables du mouvement pro-iranien.

Un drone israélien a visé "un ingénieur du Hezbollah, membre de la défense aérienne", a indiqué à l'AFP une source proche du parti chiite.

La frappe s'est produite dans la région côtière de Tyr, à environ 35 kilomètres au nord de la frontière avec Israël, selon un photographe de l'AFP qui a vu le véhicule entièrement carbonisé.

Dans un communiqué, la puissante formation a déploré la mort d'un de ses membres dans la localité où la frappe de drone a eu lieu.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé avoir "éliminé un terroriste important de l'unité de défense aérienne du Hezbollah dans le sud du Liban" à une vingtaine de kilomètres de la frontière.

L'homme était "impliqué dans la planification et l'exécution d'attaques terroristes contre Israël et dans les activités de l'unité aérienne du Hezbollah", a ajouté l'armée israélienne.

L'armée israélienne a également annoncé avoir "éliminé un terroriste important des forces al-Radwan", l'unité d'élite du Hezbollah.

Tensions 

Le Hezbollah avait annoncé la mort d'un de ses combattants dans la nuit de lundi à mardi, l'Agence nationale d'information (ANI, officielle) faisant état de bombardements israéliens intensifs durant la nuit sur le sud du Liban.

Depuis environ une semaine, le Hezbollah, allié du Hamas, a intensifié ses frappes contre des sites militaires israéliens sur fond de tensions entre Israël et l'Iran.

Dimanche soir, le Hezbollah avait annoncé avoir abattu un drone israélien au-dessus du Liban, et l'armée israélienne avait confirmé.

Lundi soir, la puissante formation a annoncé avoir visé un quartier général militaire dans le nord d'Israël avec des "dizaines" de roquettes Katioucha, "en réponse" à des raids sur des villages du sud du Liban.

Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre ont fait 378 morts du côté libanais, parmi lesquels 252 combattants du mouvement libanais ainsi que quelque 70 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée. Des dizaines de milliers d'habitants ont dû fuir la zone de part et d'autre de la frontière.


Deux millions de visiteurs par an à AlUla d’ici à 2035, selon un haut responsable

Le Dr Stephen Browne, vice-président de la faune et du patrimoine naturel au sein de la Commission royale pour AlUla, partage la vision d’AlUla pour le développement des zones protégées lors du forum Hima à Riyad. (Photo AN/Abdelrahmane Alnajim)
Le Dr Stephen Browne, vice-président de la faune et du patrimoine naturel au sein de la Commission royale pour AlUla, partage la vision d’AlUla pour le développement des zones protégées lors du forum Hima à Riyad. (Photo AN/Abdelrahmane Alnajim)
Une session sur les aires protégées et le développement économique lors du forum Hima à Riyad (Photo AN/Abdelrahmane Alnajim)
Une session sur les aires protégées et le développement économique lors du forum Hima à Riyad (Photo AN/Abdelrahmane Alnajim)
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  • «Notre mission est de permettre à AlUla de prospérer au profit de ses communautés et de ses visiteurs en régénérant et en protégeant son paysage culturel»
  • «Nous favorisons la mise en place d’une communauté dynamique et prospère pour soutenir le développement d’un avenir durable pour AlUla grâce au renforcement des capacités»

RIYAD: La Commission royale pour AlUla a pour objectif d’accueillir deux millions de visiteurs par an et à créer 40 500 emplois d’ici à 2035: c’est ce qu’a déclaré un haut responsable de la commission. 

Lors du deuxième jour du forum inaugural des zones protégées de Hima, à Riyad, lors d’une session intitulée «Zones protégées et développement économique», l’intervenant principal, le Dr Stephen Browne, vice-président de la faune et du patrimoine naturel au sein de la Commission royale pour AlUla, a exposé la vision d’AlUla pour le développement des zones protégées et son impact économique. 

«Nos efforts s’inspirent d’une vision inspirante et notre mission est claire. Nous nous sommes fixé trois objectifs globaux pour 2035: deux millions de visiteurs par an, 40 500 nouveaux emplois à créer et 150 milliards de riyals saoudiens [soit 40 milliards de dollars; 1 dollar = 0,94 euro] de contribution cumulée au produit intérieur brut», a-t-il expliqué. 

«Notre mission est de permettre à AlUla de prospérer au profit de ses communautés et de ses visiteurs en régénérant ainsi qu’en protégeant son paysage culturel et en offrant une certaine qualité de vie», a-t-il ajouté. 

«Nous favorisons la mise en place d’une communauté dynamique et prospère pour soutenir le développement d’un avenir durable pour AlUla grâce au renforcement des capacités: fournir une formation de classe mondiale, créer des possibilités d’emploi pour les résidents d’AlUla dans le tourisme et d’autres secteurs économiques, promouvoir les entrepreneurs locaux en établissant des incubateurs de start-up et améliorer la qualité de vie en fournissant des services de santé de haute qualité et en créant des possibilités passionnantes en matière d’engagement communautaire», a soutenu M. Browne. 

«La nature et la vie sauvage sont des piliers essentiels de la stratégie d’AlUla. Elles sont tout aussi importantes que le développement économique et social, le tourisme, le patrimoine, l’art et la culture. AlUla aspire à devenir une destination mondiale. Les réserves naturelles et la faune sauvage en sont une grande partie», a-t-il précisé. 

«Notre stratégie repose sur sept piliers stratégiques: le tourisme, le patrimoine, l’art et la culture, la nature et la faune, le développement économique et social, le développement spatial, ainsi que la promotion des services et de l’excellence institutionnelle.» 

Le Dr Talal al-Harigi, PDG de la Réserve royale de l’imam Abdelaziz ben Mohammed, a fait savoir lors de cette session: «De nombreuses zones protégées fonctionnent souvent comme des centres de coûts. L’enjeu est de passer de ce modèle à un modèle générateur de profit ou de trouver un équilibre harmonieux entre les deux. Le fait de tirer parti de l’écotourisme et d’explorer d’autres activités économiques présente des voies viables pour atteindre cet objectif.» 

Nada al-Tamimi, adjointe aux affaires nationales au ministère saoudien du Tourisme, a évoqué les répercussions positives du tourisme durable sur les zones protégées et les communautés locales. 

«L’écotourisme durable, méticuleusement organisé et géré de manière réfléchie, répond aux désirs des voyageurs, mais il constitue également un moteur essentiel pour la génération de revenus, la création d’emplois et la prospérité économique», a-t-elle précisé. 

Le Dr Stuart Williams, conseiller principal à la direction des zones protégées du Centre national pour la faune sauvage, a déclaré pour sa part: «Nous devons adopter une perspective à long terme: lorsque le bien-être et le bonheur de notre population seront assurés, nous aurons plus que démontré aux économistes que chaque riyal investi permettra de réaliser des bénéfices importants.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Diriyah Co. dévoile son dernier projet, Zallal

Zallal proposera également un accès direct à Wadi Hanifah. (Photo fournie)
Zallal proposera également un accès direct à Wadi Hanifah. (Photo fournie)
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  • Ce projet comprendra deux immeubles de bureaux peu élevés d’une surface locative combinée d’environ 6 000 m²
  • Il comprendra douze commerces et restaurants, répartis sur une superficie de quelque 8 000 m²

RIYAD: La société saoudienne Diriyah Co. a révélé les plans de son premier projet de développement de bureaux commerciaux et de commerces à usage mixte, Zallal, qui devrait être lancé dans le district de Bujairi au cours du premier semestre de l’année 2025. 

Ce projet comprendra deux immeubles de bureaux peu élevés d’une surface locative combinée d’environ 6 000 m². En outre, il y aura douze commerces et restaurants répartis sur une superficie de quelque 8 000 m². 

Situé à côté des célèbres terrasses Bujairi, Zallal bénéficiera de la proximité d’un lieu qui attire quotidiennement des milliers de visiteurs. 

Le projet est également situé près de l’espace Diriyah Art Futures, récemment achevé, et de l’hôtel Bab Samhan, qui ouvrira bientôt ses portes. 

Jerry Inzerillo, PDG du groupe Diriyah Co., confie: «Nous sommes ravis que Zallal ait été si bien accueilli au sein du secteur commercial et nous sommes en négociations avancées avec des entreprises internationales et locales désireuses de tirer parti de l’emplacement central au cœur de Diriyah ainsi que de la gamme diversifiée d’espaces commerciaux, de restaurants et de bureaux disponibles.» 

Il ajoute: «La construction suit son cours et Zallal maintient l’élan prometteur de Diriyah. Une fois lancé, le projet accueillera des milliers de visiteurs au quotidien dans les terrasses de Bujairi, devenant ainsi le dernier espace achevé dans le cadre de notre plan directeur en développement rapide.» 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com