La victoire des talibans pourrait encourager les extrémistes aux États-Unis, affirme le chef du FBI

Le secrétaire à la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas, le directeur du FBI Christopher Wray et la directrice du Centre national de lutte contre le terrorisme Christine Abizaid à leur arrivée pour une audience du Comité sénatorial de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales. (Photo, AP)
Le secrétaire à la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas, le directeur du FBI Christopher Wray et la directrice du Centre national de lutte contre le terrorisme Christine Abizaid à leur arrivée pour une audience du Comité sénatorial de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales. (Photo, AP)
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Publié le Mercredi 22 septembre 2021

La victoire des talibans pourrait encourager les extrémistes aux États-Unis, affirme le chef du FBI

  • Le FBI fait face à des menaces croissantes de la part d'individus motivés par des problèmes raciaux et politiques
  • Le danger posé en Afghanistan par des groupes comme Al-Qaida et Daech est, pour le moment, une menace essentiellement régionale

WASHINGTON : La possibilité d'une attaque similaire à celle du 11 septembre a diminué au cours des 20 dernières années, mais la victoire des talibans en Afghanistan pourrait encourager les extrémistes installés aux États-Unis.

De hauts responsables de la sécurité nationale ont averti mardi, que le FBI fait face à des menaces croissantes de la part d'individus motivés par des problèmes raciaux et politiques.

Christine Abizaid, directrice du Centre national de lutte contre le terrorisme, a déclaré devant le Comité sénatorial de la sécurité intérieure que la menace terroriste pour le pays est moins «grave» qu'elle ne l'était il y a deux décennies, et que le danger posé en Afghanistan par des groupes comme Al-Qaida et Daech est essentiellement, pour le moment, une menace régionale. Le directeur du FBI, Christopher Wray, a révélé que bien que les groupes extrémistes n'aient jamais cessé de préparer des attentats contre les États-Unis, le FBI est mieux placé pour les arrêter.

Néanmoins, les responsables ont déclaré que l'effondrement du gouvernement afghan et l'emprise potentielle de groupes terroristes étrangers dans ce pays pourraient inciter les Occidentaux à commettre des actes de violence. Cela s'ajoute à une charge de travail sur le terrorisme au niveau national qui, selon Wray, a vraiment «explosé» depuis le printemps 2020, passant d'environ 1 000 enquêtes à près de 2 700.

«Nous craignons qu'avec les développements en Afghanistan, entre autres choses, il y ait plus d'inspiration pour mettre en œuvre le premier pas», a averti Wray, en évoquant la menace terroriste internationale.

Les responsables américains affirment qu'ils surveillent la situation en Afghanistan suite à l'attaque éclaire des talibans, en particulier avec un œil sur la façon dont Al-Qaïda ou l'EI pourraient se réorganiser au point de pouvoir mener une attaque qui prend pour cible les États-Unis.

«Je crois qu'il sera juste d'évaluer que le développement de la capacité d'opérations extérieures de ces groupes, nous mènera à surveiller et évaluer si cela va se produire plus rapidement que nous ne l'avions prévu autrement», a clarifié Abizaid. «L'Afghanistan est un environnement très dynamique en ce moment».

Les responsables ont également défendu le processus de vérification qu'ils ont mis en place pour passer au crible les antécédents des réfugiés afghans qui souhaiteraient entrer dans le territoire américain, a signalé le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas. Il a de plus ajouté que le nombre de réfugiés refusés à l'entrée a été minime car «nous n'avons pas trouvé beaucoup de personnes avec des informations désobligeantes par rapport à celles qui remplissent les conditions pour être admises aux États-Unis à cause de leur statut».

«Le système de vérification qui a été conçu sur 20 ans depuis le 11 septembre reste en place et n'a fait que se renforcer», a-t-il assuré.

«Nous avons toute une procédure de contrôle et de vérification. Nous avons élaborer une plus grande coopération entre les agences fédérales dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, du renseignement et de l'application de la loi. Nous restons toujours vigilants à cet égard».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'administration Biden souhaite renforcer son engagement au Moyen-Orient selon des experts

Les États-Unis ont estimé qu'ils devaient changer de politique après avoir constaté que la Chine avait noué des liens plus étroits avec les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite (AFP)
Les États-Unis ont estimé qu'ils devaient changer de politique après avoir constaté que la Chine avait noué des liens plus étroits avec les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite (AFP)
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  • La montée en puissance de la Chine et la guerre entre la Russie et l'Ukraine ont forcé les États-Unis à changer de politique, selon les participants d’un forum à Washington
  • L'Arabie saoudite est considérée comme un partenaire clé dans la nouvelle stratégie américaine en matière de politique étrangère

WASHINGTON: L'administration du président américain, Joe Biden, cherche à s'engager davantage avec l'Arabie saoudite et d'autres pays du Moyen-Orient – un changement marqué par rapport à sa position politique antérieure – en raison de l'influence croissante de la Chine et de la Russie dans la région, et de leurs ambitions militaires et économiques expansionnistes. 

Tel est le consensus auquel sont parvenus les experts chargés d'évaluer la politique étrangère des États-Unis lors d'un forum organisé lundi par le Middle East Institute à Washington. 

Lors de cet événement intitulé «Assessing Biden's Middle East Policy Approach, 2021-2023», les experts ont analysé les raisons pour lesquelles l'administration, qui a pris ses fonctions en 2021, ne souhaitait pas s'engager dans ce que les États-Unis considéraient comme le déclin de l'importance géopolitique des pays du Moyen-Orient. 

Selon les experts, deux raisons principales expliquent le changement de position de la Maison Blanche: d'une part, la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine en février 2021 et, d'autre part, l'influence croissante de la Chine dans la région, qui a permis à Pékin de réaliser une sorte de coup d'éclat en négociant un accord de rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran au début de l'année. 

Brian Katulis, chercheur principal et vice-président de la politique de l'Institut du Moyen-Orient, a déclaré que l'administration Biden était entrée en fonction avec le slogan des «trois C»: Covid-19, Chine et changement climatique. 

Selon Katulis, la guerre de la Russie en Ukraine et la présence accrue de la Chine au Moyen-Orient ont déclenché la sonnette d'alarme à la Maison Blanche. 

«Au printemps dernier, Washington s'est progressivement rendu compte que des alliés traditionnels comme l'Arabie saoudite pourraient se tourner vers la Chine», a-t-il déclaré.  

«L'accord négocié par la Chine entre l'Iran et l'Arabie saoudite au début de l'année a été une véritable onde de choc et un signal d'alarme pour de nombreuses personnes à la Maison-Blanche», a-t-il ajouté. 

Dennis Ross, ancien conseiller sur le Moyen-Orient de plusieurs administrations démocrates et républicaines et actuellement chercheur à l'Institut pro-israélien de Washington pour la politique du Proche-Orient, a déclaré que l'administration Biden ne se souciait pas du Moyen-Orient lorsqu'elle a pris ses fonctions en 2021. 

Ross a expliqué que le conflit en Ukraine avait changé la donne et que ce n'était pas seulement le pétrole et l'énergie – les revenus dont la Russie a besoin pour financer sa guerre – qui avaient poussé l'administration à se réengager au Moyen-Orient.  

Selon Ross, la vision du monde de Biden a également joué un rôle, à savoir qu'il existe une lutte idéologique mondiale entre la démocratie et le totalitarisme.     

Selon lui, l'administration voulait établir un ordre international libéral, fondé sur des règles, pour contrer les menaces que représentaient la Chine et la Russie. Mais elle s'est vite rendu compte qu'elle avait besoin de ce qu'elle considérait comme des «nations non démocratiques» pour faire partie de la coalition. 

«En fait, vous avez besoin de pays non démocratiques qui ont des atouts pour faire partie de votre coalition ou au moins pour vous assurer qu'ils ne font pas partie de l'autre coalition», a-t-il dit. 

«Biden a déclaré ne pas vouloir se retirer du Moyen-Orient et laisser un vide que les Russes et les Chinois vont combler», a-t-il ajouté. 

Ross a affirmé que la politique de Biden à l'égard du Moyen-Orient concernait davantage la Chine que la Russie, estimant que cette dernière était susceptible d'être beaucoup plus faible en raison de la guerre en Ukraine. 

Les États-Unis cherchent également à être l'architecte d'un accord visant à établir des liens formels entre Israël et l'Arabie saoudite, dans le cadre de leur vision visant à empêcher de puissants concurrents de s'implanter dans cette région riche en pétrole.  

Ross a indiqué que les récentes visites en Arabie saoudite de Jake Sullivan, conseiller de Biden en matière de sécurité nationale, et du secrétaire d'État Antony Blinken, s'inscrivaient dans le cadre des efforts déployés pour renouer le dialogue avec les dirigeants du Royaume. 

En accord avec les principaux arguments de Ross, l'expert et universitaire du Moyen-Orient Vali Nasr a souligné la manière dont l'administration Biden avait tenté de construire une coalition au Moyen-Orient pour s'opposer aux ambitions nucléaires de l'Iran. 

Nasr, professeur d'affaires internationales et d'études sur le Moyen-Orient à l'université Johns-Hopkins, a déclaré que le président américain s'était rendu en Arabie saoudite en juillet 2022, après une visite en Israël, afin de vendre l'idée d'une «Otan arabe», une proposition de coalition militaire au Moyen-Orient parrainée par les États-Unis et destinée à contrer l'Iran. 

«Mais Biden a été éconduit par les Saoudiens, qui lui ont dit qu'ils s'engageaient à nouveau aux côtés de l'Iran», a-t-il déclaré. Nasr a précisé que les États-Unis avaient jugé nécessaire de modifier leur politique après avoir constaté que la Chine avait noué des liens plus étroits avec les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Le soldat américain expulsé de Corée du Nord est de retour aux Etats-Unis

Un homme passe devant un téléviseur qui diffuse une photo du soldat américain Travis King (C), qui a franchi la frontière avec la Corée du Nord alors qu'il faisait partie d'un groupe de touristes visitant la zone démilitarisée à la frontière de la Corée du Sud, le 18 juillet. (AFP)
Un homme passe devant un téléviseur qui diffuse une photo du soldat américain Travis King (C), qui a franchi la frontière avec la Corée du Nord alors qu'il faisait partie d'un groupe de touristes visitant la zone démilitarisée à la frontière de la Corée du Sud, le 18 juillet. (AFP)
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  • Selon un autre responsable, il devait être pris en charge dans un hôpital militaire au Texas, là où la star du basket-ball Brittney Griner avait été examinée après sa détention en Russie l'an dernier
  • Ce soldat avait été récupéré mercredi en «bonne santé» par l'armée américaine après avoir été expulsé par la Corée du Nord, au terme d'une séquence diplomatique dans laquelle la Suède et la Chine ont joué un rôle

WASHINGTON: Le soldat américain Travis King a été rapatrié aux Etats-Unis après avoir été expulsé par la Corée du Nord, a indiqué jeudi un responsable du ministère américain de la Défense.

"Je confirme qu'il a atterri aux Etats-Unis", a déclaré à l'AFP ce responsable, sans donner plus de détails.

Selon un autre responsable, il devait être pris en charge dans un hôpital militaire au Texas, là où la star du basket-ball Brittney Griner avait été examinée après sa détention en Russie l'an dernier.

Ce soldat avait été récupéré mercredi en "bonne santé" par l'armée américaine après avoir été expulsé par la Corée du Nord, au terme d'une séquence diplomatique dans laquelle la Suède et la Chine ont joué un rôle.

Trois mois plus tôt, Travis King, soldat américain stationné en Corée du Sud, était entré illégalement en Corée du Nord depuis la zone démilitarisée séparant les deux pays. Il devait rentrer au Texas pour répondre à une commission de discipline après avoir eu maille à partir avec les autorités en Corée du Sud.

Selon l'agence d'Etat nord-coréenne KCNA, qui avait rapporté la détention du soldat King, ce dernier avait fait défection pour échapper "aux mauvais traitements et à la discrimination raciale dans l'armée américaine".

La Corée du Sud est un allié clé des Etats-Unis et accueille quelque 27 000 militaires américains sur son sol.

Les deux Corées sont toujours techniquement en guerre depuis la fin du conflit dans la péninsule en 1953, qui s'est conclue sur un armistice et non un traité de paix, et leur frontière commune est particulièrement fortifiée.


Burkina: quatre officiers interpellés après une tentative de coup d'Etat déjouée

Des soldats burkinabés participent à la cérémonie de clôture de l'entraînement militaire annuel Flintlock, organisé par l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme, à Jacqueville, le 14 mars 2023. (AFP)
Des soldats burkinabés participent à la cérémonie de clôture de l'entraînement militaire annuel Flintlock, organisé par l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme, à Jacqueville, le 14 mars 2023. (AFP)
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  • Le gouvernement avait affirmé mercredi soir qu'une «tentative avérée de coup d'Etat a été déjouée le 26 septembre 2023 par les services de renseignement et de sécurité burkinabè»
  • En décembre 2022, le parquet avait déjà dénoncé une tentative de déstabilisation du régime et annoncé des arrestations de militaires

OUGADOUGOU: La justice militaire du Burkina Faso a annoncé l'interpellation de quatre officiers, soupçonnés d'être impliqués dans un "complot contre la sûreté de l'Etat", après des déclarations du gouvernement affirmant avoir déjoué une tentative de putsch.

Le parquet militaire "sur la base de dénonciation digne de foi, faisant état d'un complot contre la sûreté de l'Etat en cours et mettant en cause des officiers (...) a immédiatement ouvert une enquête circonstanciée pour élucider les faits dénoncés", a indiqué le magistrat militaire Ahmed Ferdinand Sountoura dans un communiqué consulté jeudi par l'AFP.

Selon ce texte, "quatre officiers" ont été interpellés et "deux sont en fuite".

Jeudi, les rues de la capitale Ouagadougou étaient calmes, sans dispositif sécuritaire particulier, selon un journaliste de l'AFP.

Le gouvernement avait affirmé mercredi soir qu'une "tentative avérée de coup d'Etat a été déjouée le 26 septembre 2023 par les services de renseignement et de sécurité burkinabè".

Il assurait également vouloir faire "toute la lumière sur ce complot" tandis que le parquet militaire a de son côté lancé un appel à témoigner, "au regard de la récurrence des velléités et autres allégations de déstabilisation".

En décembre 2022, le parquet avait déjà dénoncé une tentative de déstabilisation du régime et annoncé des arrestations de militaires.

Mardi soir, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale Ouagadougou à l'appel de soutiens du capitaine Traoré, pour le "défendre" face aux rumeurs de putsch qui agitaient les réseaux sociaux.

«Détermination»

"Je rassure de ma détermination à conduire la transition à bon port en dépit de l’adversité et des différentes manœuvres pour stopper notre marche inexorable vers une souveraineté assumée", avait déclaré le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, mercredi, sur X (ex-Twitter).

Le média français Jeune Afrique, qui avait publié deux articles évoquant des tensions au sein de l'armée burkinabè, a été suspendu lundi par le gouvernement.

Ces tentatives de déstabilisation présumées surviennent presqu'un an jour pour jour après sa prise de pouvoir, lors d'un putsch le 30 septembre 2022, le deuxième en huit mois.

Il avait notamment invoqué la dégradation de la situation sécuritaire pour justifier ce coup d'Etat, le deuxième en huit mois dans ce pays miné par les violences djihadistes sanglantes sur une grande partie de son territoire.

Les attaques ont notamment lieu dans la zone des "trois frontières", que le Burkina partage avec le Niger et le Mali, deux pays également dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d'Etat.

Ces trois pays ont signé plus tôt ce mois-ci une charte établissant une alliance "de défense collective et d'assistance mutuelle", créant l'Alliance des Etats du Sahel (AES).

Depuis 2015, ces violences ont fait au seul Burkina plus de 17 000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.

Le gouvernement burkinabè a annoncé la semaine dernière qu'au 31 août 191 937 personnes déplacées étaient retournées dans leurs localités respectives dans plusieurs régions du Burkina, en vantant une reconquête de localités jadis occupées par des groupes djihadistes.

En dépit de ces actions, les attaques attribuées aux groupes djihadistes liés à Al-Qaida et l'Etat islamique se poursuivent régulièrement sur la quasi-totalité du territoire burkinabè.