Crise avec Washington: Paris maintient la pression

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à gauche) et le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian (au centre) assistent à l'inauguration d'une réplique de la Statue de la Liberté à la résidence de l'ambassadeur de France aux États-Unis à Washington, DC, le 14 juillet  2021. (Photo, AFP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à gauche) et le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian (au centre) assistent à l'inauguration d'une réplique de la Statue de la Liberté à la résidence de l'ambassadeur de France aux États-Unis à Washington, DC, le 14 juillet 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 23 septembre 2021

Crise avec Washington: Paris maintient la pression

  • La sortie de crise va prendre du « temps » et réclamer des « actes », a lancé le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian à son homologue américain Antony Blinken
  • La rencontre, qui a eu lieu dans les locaux de la mission diplomatique française auprès de l'ONU au 44e étage d'un immeuble new-yorkais, a duré environ une heure

NATIONS UNIES, ETATS-UNIS: La France a remis la pression sur la relation transatlantique jeudi, au lendemain de "l'explication" entre Emmanuel Macron et Joe Biden, martelant que la crise avec les Etats-Unis n'était pas terminée et que Washington devait encore donner des gages de confiance.

La sortie de crise va prendre du "temps" et réclamer des "actes", a lancé le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian à son homologue américain Antony Blinken lors d'un tête-à-tête en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

La rencontre, qui a eu lieu dans les locaux de la mission diplomatique française auprès de l'ONU au 44e étage d'un immeuble new-yorkais, a duré environ une heure. 

Elle s'est tenue dans la plus grande discrétion, à l'abri des micros et des caméras, Paris ayant refusé jusqu'à la dernière minute de la confirmer.

Depuis le début de la semaine, le ministre français, après avoir eu des mots très durs à l'égard des Etats-Unis, refusait tout entretien bilatéral avec son homologue dans les couloirs de l'ONU.

La France est ulcérée depuis l'annonce surprise le 15 septembre d'un partenariat stratégique entre les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni, avec pour effet collatéral l'annulation pure et simple d'un mégacontrat de sous-marins français à Canberra.

Retour à la normale? 

Elle dénonce des méthodes d'un autre âge entre alliés, au sein de l'Otan comme en Indo-Pacifique, et réclame plus de respect pour les intérêts européens.

Joe Biden et Emmanuel Macron ont esquissé une détente mercredi, dans la crise diplomatique la plus grave entre ces deux alliés historiques depuis le "non" français à la guerre d'Irak en 2003.

Le président américain a semblé faire son mea-culpa en convenant que des "consultations ouvertes" auraient "permis d'éviter cette situation".

Il a concédé que la France et l'UE avaient un rôle à jouer en Indo-Pacifique - face aux ambitions chinoises, priorité numéro des Etats-Unis - et que la défense européenne avait toute sa place, dans la sécurité transatlantique", au côté de l'Otan.

Le président américain a dans la foulée émis l'espoir d'un "retour à la normale" dans la relation avec Paris.

Mais le président Macron, lui-même bousculé par le retour du débat anti-atlantiste en France, à sept mois de la présidentielle, a visiblement une autre approche sur le temps de la crise.

Première étape

L'appel des deux chefs d'Etats n'était qu'une "première étape", a pointé Jean-Yves Le Drian. Ce qui s'est passé reste "grave" et nécessite des réponses concrètes, explique-t-on à Paris, en réfutant toute "réaction d'humeur".

Les deux présidents ont lancé des "consultations approfondies" entre les deux pays pour renouer les fils de la "confiance". Ils doivent se retrouver fin octobre en Europe, où le président américain est attendu au sommet du G20 à Rome les 30 et 31.

A charge d'ici là pour leurs chefs de la diplomatie, qui ont convenu de maintenir un "contact étroit" selon Paris, de déblayer le terrain.

Les deux ministres ont échangé sur la stratégie en Indo-Pacifique et "le besoin d'une coopération étroite avec la France et les autres alliés européens dans la région", a résumé de son côté le département d'Etat dans un communiqué très factuel. 

Rien n'a filtré sur l'ambiance du tête-à-tête. Jusqu'alors, les relations étaient très cordiales et chaleureuses entre Jean-Yves Le Drian et son homologue, un francophile et francophone ayant vécu adolescent à Paris.

S'il a finalement rencontré Antony Blinken, Jean-Yves Le Drian a en revanche soigneusement évité les ministres des Affaires étrangères des deux autres protagonistes de la crise, le Royaume-Uni, qui a réclamé en vain une rencontre avec sa nouvelle ministre, et l'Australie.

Et si l'ambassadeur de France à Washington, rappelé en signe de protestation, doit retrouver la capitale fédérale la semaine prochaine, Canberra n'a toujours pas de date pour le retour du représentant français.


Un nouvel élan pour le dialogue culturel entre la France et l’Arabie saoudite

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  • La France et l’Arabie saoudite ont signé un accord prévoyant la création d’un pavillon saoudien permanent au Centre Pompidou, vitrine de l’art contemporain et du dialogue culturel
  • Ce partenariat s’accompagne du développement du Musée d’art contemporain d’AlUla et d’une exposition commune en 2026, prolongeant huit ans de coopération exemplaire entre les deux pays

PARIS: Un nouvel accord culturel vient renforcer les liens entre la France et l’Arabie saoudite. À l’occasion d’une rencontre à Paris entre le Prince Badr ben Abdullah ben Farhan Al Saud, ministre saoudien de la Culture et gouverneur de The Royal Commission for AlUla, et Rachida Dati, ministre française de la Culture, un partenariat a été signé entre la Royal Commission for AlUla et le Centre Pompidou.

La cérémonie s’est déroulée en présence de Jean-Yves Le Drian, président de l’Agence française pour le développement d’AlUla (AFALULA), Abeer M. AlAkel, directrice générale de la Royal Commission for AlUla, et Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou.

L’accord prévoit la création d’un pavillon permanent du Royaume d’Arabie saoudite au Centre Pompidou. Ce nouvel espace sera une vitrine de l’art saoudien, arabe et international, et incarnera la volonté commune des deux pays de renforcer le dialogue entre les cultures et de promouvoir l'art contemporain.

Le partenariat vise également à développer le Musée d’art contemporain d’AlUla, en Arabie saoudite, ainsi qu’à présenter de nouvelles œuvres lors de l’exposition “Arduna”, programmée en janvier 2026 dans le cadre du Festival des Arts d’AlUla. Cet événement, fruit d’une collaboration entre Arts AlUla, le Centre Pompidou et AFALULA, illustrera la dynamique culturelle en plein essor autour du site historique d’AlUla.

Ce projet s’inscrit dans la continuité de la coopération franco-saoudienne engagée depuis huit ans autour d’AlUla, oasis millénaire devenue un symbole d’innovation et de partage.

Pour Paris comme pour Riyad, cet accord marque une nouvelle étape dans la diplomatie culturelle, où la collaboration artistique devient un vecteur de rapprochement et de compréhension mutuelle.


Menaces en prison contre Sarkozy: deux détenus jugés le 19 décembre

Cette photo prise le 6 novembre 2020 montre l'entrée de la Prison de la Santé à Paris. (AFP)
Cette photo prise le 6 novembre 2020 montre l'entrée de la Prison de la Santé à Paris. (AFP)
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  • Deux détenus de la prison de la Santé, accusés d’avoir menacé Nicolas Sarkozy dans une vidéo diffusée après son incarcération, seront finalement jugés le 19 décembre à Paris
  • L’un des prévenus est poursuivi pour menaces de mort, l’autre pour détention illégale d’un téléphone en cellule. L’affaire intervient alors que l’incarcération de Nicolas Sarkozy, condamné pour financement libyen, est sans précédent sous la Ve République

PARIS: Deux détenus de la Santé, qui devaient être jugés vendredi en comparution immédiate à Paris pour une vidéo de menaces visant Nicolas Sarkozy, diffusée sur les réseaux sociaux après l'incarcération cette semaine de l'ancien président dans cette prison parisienne, comparaîtront finalement le 19 décembre.

Ilies B., 28 ans, et Ange O., 24 ans, ont obtenu un délai pour préparer leur défense devant le tribunal correctionnel de Paris où ils avaient été déférés en comparution immédiate.

Il est reproché à Ilies B. d'avoir "menacé de mort" M. Sarkozy "de manière réitérée" par les propos "Il (M. Sarkozy) va passer une mauvaise détention", "on va venger Kadhafi, on est au courant de tout Sarko".

Selon son conseil Georges Parastatis, son client aurait crié "Rends l'argent!", "Takieddine, on est au courant!" et "On va venger Kadhafi!".

Ange O. sera lui jugé pour avoir détenu illégalement en détention un téléphone portable dont il a refusé de donner le code aux enquêteurs.

Ilies B. est détenu dans l'attente de son procès en appel les 2 et 3 décembre devant les assises d'Evry, après une peine en première instance de treize ans de réclusion criminelle pour des faits d'extorsion commis avec arme, selon les débats à l'audience.

Ange O. est en détention provisoire dans le cadre d'une enquête pour infraction à la législation sur les stupéfiants.

Relevant que les affaires de portables en détention arrivaient rarement au tribunal, son avocat Robin Crépieux a demandé de "mettre en perspective ce dossier avec la façon dont c'est traité".

Les deux hommes vont quitter la Santé et être transférés à Osny (Val d'Oise) et Fleury-Mérogis (Essonne).

Nicolas Sarkozy s'est constitué partie civile dans ce dossier: il s'agit de "menaces de mort qui ont eu un retentissement qui ne peut être laissé sans réponse pénale", a expliqué à l'AFP son avocat Isaac Arnoud.

Les deux hommes avaient été placés en garde à vue après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo, manifestement tournée par un détenu de l'établissement pénitentiaire, proférant des menaces à l'arrivée de Nicolas Sarkozy le 21 octobre.

L'ancien chef de l'État a été condamné le 25 septembre à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, reconnu coupable d'avoir sciemment laissé des proches démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007.

Nicolas Sarkozy a fait appel. Son incarcération est une première dans l'histoire de la République. Deux policiers assurent sa protection en détention, une mesure exceptionnelle.


Tempête Benjamin: gros coup de vent jeudi sur le littoral et l'intérieur du pays

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
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  • La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin
  • Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi

BORDEAUX: La tempête Benjamin occasionne de "fortes rafales" de vent sur une "bonne partie du territoire" jeudi, avec de grosses vagues sur le littoral atlantique et les côtes de la Manche, selon Météo France qui a placé 19 départements au total en vigilance orange.

Les départements concernés jeudi par la vigilance orange pour épisode venteux, à des heures diverses, sont le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Manche, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, l'Aude et les deux départements de Corse, auxquels Météo-France a ajouté la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes dans son dernier bulletin jeudi matin.

Cette même vigilance a en revanche été levée dans le Puy-de-Dôme.

La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin.

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs du Puy-de-Dôme, les Corbières ou les plaines des Pyrénées-Orientales, avertit le prévisionniste.

Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi.

Sur les côtes de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu'en Seine-Maritime, les vents forts soufflant d'ouest à nord-ouest, qui se sont renforcés en cours de nuit dans le golfe de Gascogne puis en Manche jeudi matin, engendreront "de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer", ajoute Météo-France.

Ce phénomène, combiné à des coefficients de marée "de vive-eau" (autour de 80), pourrait provoquer des "submersions marines" sur le littoral de ces quatre départements placés en vigilance orange à ce titre, le risque étant le plus marqué au moment des pleines mers.

Enfin, après plusieurs jours de précipitations abondantes avec des cumuls compris entre 40 et 90 mm (soit 40 à 90 litres d'eau par mètre carré), les départements de la Corrèze et du Cantal sont placés quant à eux en vigilance orange pour le risque d'inondation.