Entre fermeture d'usines et transports englués, Nike prévoit des pénuries

Sur cette photo d'archive prise le 19 décembre 2019, un logo Nike est visible dans le magasin phare de Nike sur la 5e avenue le 20 décembre 2019 à New York. Nike a réduit ses prévisions de ventes le 23 septembre 2021, soulignant une myriade de problèmes de chaîne d'approvisionnement qui retardent les livraisons d'équipements de sport et réduisent les ventes. (Stephanie Keith / Getty images Amérique du Nord / AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 19 décembre 2019, un logo Nike est visible dans le magasin phare de Nike sur la 5e avenue le 20 décembre 2019 à New York. Nike a réduit ses prévisions de ventes le 23 septembre 2021, soulignant une myriade de problèmes de chaîne d'approvisionnement qui retardent les livraisons d'équipements de sport et réduisent les ventes. (Stephanie Keith / Getty images Amérique du Nord / AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 24 septembre 2021

Entre fermeture d'usines et transports englués, Nike prévoit des pénuries

  • Nike avait déjà prévenu en juin s'attendre à ce que le transport de ses marchandises soit affecté pendant plusieurs trimestres
  • Avant la pandémie, il fallait environ 40 jours pour transporter un produit d'Asie en Amérique du Nord. Il en faut environ 80 actuellement

NEW YORK : L'équipementier Nike, qui subit de plein fouet les fermetures d'usines de certains fournisseurs au Vietnam et en Indonésie et les problèmes de congestion dans les transports, a prévenu que certains de ses produits pourraient à court terme n'être plus disponibles immédiatement.

"Les semaines de production perdues, combinées à des temps de transit plus long, vont conduire à une pénurie de stocks (de chaussures et vêtements) sur le marché au cours des prochains trimestres", a indiqué le directeur financier du groupe Matt Friend lors d'une conférence téléphonique.

Nike avait déjà prévenu en juin s'attendre à ce que le transport de ses marchandises soit affecté pendant plusieurs trimestres.

"Malheureusement, cette situation a encore empiré" au cours de la période allant de juin à août, a indiqué M. Friend.

Les retards s'accumulent au niveau des ports comme des trains, il manque des containers et du personnel.

Avant la pandémie, il fallait environ 40 jours pour transporter un produit d'Asie en Amérique du Nord. Il en faut environ 80 actuellement.

Le groupe a par ailleurs dû faire face, pendant ces trois mois, à la fermeture des usines de plusieurs fournisseurs asiatiques.

Si les activités ont repris en Indonésie, "presque toutes les usines fabriquant des chaussures au Vietnam restent fermées par les autorités", a indiqué M. Friend.

Et près de la moitié des usines fabriquant des vêtements n'ont toujours pas redémarré.

"Nous avons déjà perdu environ dix semaines de production", a indiqué le directeur financier.

Une fois rouvertes, il faudra du temps aux usines pour revenir à un fonctionnement habituel.

- Prévisions abaissées -

Nike a donc abaissé ses prévisions: le groupe s'attend désormais à une croissance de ses ventes d'environ 5% pour son année comptable terminant fin mai 2022, contre 10% à 15% auparavant.

L'entreprise pense que la situation au niveau des inventaires devrait s'améliorer à l'approche de l'année comptable commençant en juin prochain.

L'action de l'équipementier américain perdait plus de 3% dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York.

Le groupe a aussi fait part jeudi de résultats trimestriels contrastés pour la période allant de juin à août, son premier trimestre comptable.

Son bénéfice a augmenté de 23% pour atteindre 1,87 milliard de dollars.

La marque à la virgule, qui avait pâti au plus fort de la pandémie de la fermeture des magasins puis de la suspension de la plupart des activités sportives, a parallèlement vu son chiffre d'affaires progresser de 16% à 12,25 milliards de dollars.

Il a été tiré à la fois par les ventes dans ses propres magasins, qui sont repassées au-dessus de celles du même trimestre en 2019, et par la croissance continue des ventes en ligne.

Mais les analystes s'attendaient à un chiffre d'affaires plus élevé à l'approche de la rentrée, à 12,46 milliards de dollars.

La demande pour les produits Nike reste "incroyablement élevée et nos résultats pour le premier trimestre auraient été encore plus forts si on n'avait pas dû faire face à la congestion de la chaîne d'approvisionnement", a souligné M. Friend.

Cela "a conduit à un manque de produits disponibles", a-t-il ajouté.

Le groupe a aussi indiqué que les coûts de ses produits avaient augmenté "principalement à cause de la hausse des coûts de transports".

Les frais généraux de l'entreprise ont pour leur part augmenté de 15%, en partie en raison de la hausse des dépenses salariales.


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Short Url
  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur l'excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
Short Url
  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Short Url
  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.