La vie et les morts de Maria Callas, dans l'Athènes de sa jeunesse

La performeuse serbe Marina Abramovic dans le rôle de Maria Callas sur la scène de «7 sept morts de Maria Callas» à l'Opéra national grec d'Athènes, le 23 septembre 2021. (Aris Messinis / AFP)
La performeuse serbe Marina Abramovic dans le rôle de Maria Callas sur la scène de «7 sept morts de Maria Callas» à l'Opéra national grec d'Athènes, le 23 septembre 2021. (Aris Messinis / AFP)
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Publié le Samedi 25 septembre 2021

La vie et les morts de Maria Callas, dans l'Athènes de sa jeunesse

  • «Les lettres sont tellement belles (...) c'était impossible de pas rentrer dans l'âme de cette artiste merveilleuse», a déclaré à la presse Monica Bellucci, peu avant le spectacle
  • Dans son appartement parisien reconstitué à Athènes, la Callas ressuscitée par Marina Abramovic s'éteint, en soupirant: «Ari, c'est moi», en référence à Aristote Onassis

ATHÈNES : De son vivant, Maria Callas regrettait d'être «au centre d'innombrables commérages». 44 ans après sa mort, la diva ressuscite le temps d'une semaine dans l'Athènes de son adolescence pour «clarifier» sur scène sa vie et ses «sept morts», à travers deux stars contemporaines.

«J'ai vu le jour à New York, sous le signe du sagittaire», déclame Monica Bellucci, revêtue d'une authentique robe noire de Maria Callas. Sur la scène du théâtre antique Herodes Atticus d'Athènes, la comédienne italienne «rentre dans l'âme» de la cantatrice grecque, en récitant les «Lettres et Mémoires» de la diva.

«Sagittaire comme» la Callas, la performeuse Marina Abramovic, «fascinée par la personnalité, la vie voire la mort» de la célébrissime soprano, a «voulu rejouer» à l'Opéra national de Grèce, «sept morts» que la tragédienne avait vécues sur scène avant elle. Car «comme bon nombre des héroïnes d’opéra qu’elle créa sur scène, elle aussi est morte d’amour. Elle est morte d’un cœur brisé», confiait l'artiste serbe à l'AFP.

La Callas considérait que la Grèce était à l'origine de son extraordinaire ascension dans le chant lyrique, auquel elle a été formée dès l'âge de 13 ans au conservatoire national à Athènes.

C'est en Grèce, où la virtuose cosmopolite a vécu une dizaine d'années avec sa mère, à la séparation de ses parents grecs, qu'elle interpréta certains de ses grands rôles de La Traviata de Verdi, à Madame Butterfly de Puccini, dont Marina Abramovic scénarise les fins tragiques à l'Opéra. 

«J'étais déclarée à l'état civil Sophia Kalogeropoulou. Ma mère ne me permettait pas de le citer plus de 5 minutes devant un miroir, je devais travailler, je ne pouvais pas perdre mon temps avec des bêtises, disait-elle», susurre Monica Bellucci en lisant en français les émouvantes lettres intimes scénographiées par Tom Volf.

«Les lettres sont tellement belles (...) c'était impossible de pas rentrer dans l'âme de cette artiste merveilleuse», a déclaré à la presse Monica Bellucci, peu avant le spectacle joué pour la première fois cette semaine à Athènes.

- «Fière et combattive» -

La Callas écrivait avoir «vu le jour à New York un matin du 2 ou du 4 décembre». «Mon passeport indique que je suis née le 2 alors que ma mère soutient m'avoir mise au monde le 4, moi je préfère le 4 décembre (...) parce que c'est le jour de sainte Barbara, une sainte fière et combattive».

De l'enfance de la diva à New York à ses années en Grèce, dont elle a pris la nationalité en 1966, des premiers pas de sa carrière à son mariage et à son histoire d'amour tragique avec l'armateur grec Aristote Onassis, Monica Bellucci interprète avec émotion les mémoires de l'icône internationale.

De la Grèce, sa véritable patrie auto-proclamée, la Callas se «souvient de l'hiver 1941, la Grèce envahie par les Allemands et depuis plusieurs mois la population réduite à la famine», rapporte l'actrice. «Celui qui n'a jamais connu la misère de l'occupation et la faim ne peut savoir ce que signifie la liberté», écrivait la cantatrice décédée d'une crise cardiaque à l'âge de 53 ans à Paris.

- Tragédie grecque -

Dans son appartement parisien reconstitué à Athènes, la Callas ressuscitée par Marina Abramovic s'éteint, en soupirant: «Ari, c'est moi», en référence à Aristote Onassis, décédé avant elle.

«J'avais 14 ans quand je l'ai entendue à la radio dans la cuisine de ma grand-mère; j'ai pleuré tellement j'ai été touchée par la beauté de sa voix», disait en août à l'AFP la papesse de l'art performatif aux longs cheveux noirs.

Dans «Les sept morts de Maria Callas», la performeuse invite sept sopranos à chanter les airs célèbres de la diva pendant que, sur un écran à l'arrière-scène, elle réinvente, avec audace et modernité, «la mort» des héroïnes d'opéra, de Tosca, qui plonge dans le vide, à Carmen poignardée, que la Callas avait incarnées. A la manière d'une tragédie grecque.


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com