L'Islande vote, la coalition au pouvoir sur un fil

«Cela a été une bonne campagne», a déclaré la Première ministre Katrin Jakobsdottir en votant samedi matin dans une école de Reykjavik. (Photo, AFP)
«Cela a été une bonne campagne», a déclaré la Première ministre Katrin Jakobsdottir en votant samedi matin dans une école de Reykjavik. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 25 septembre 2021

L'Islande vote, la coalition au pouvoir sur un fil

  • Cheffe d'un mouvement de gauche écologiste qui n'avait jamais jusqu'alors dirigé l'Islande, la Première ministre Katrin Jakobsdottir est en difficulté pour décrocher un deuxième mandat
  • Les sondages sont serrés: certains donnent à la coalition sortante une très courte majorité, d'autres prédisent son échec

 REYKJAVIK: L'Islande est de retour aux urnes samedi après un mandat d'une inédite coalition gauche-droite, parvenue à mettre un terme aux crises et aux scandales mais qui risque de perdre sa majorité face à l'éparpillement politique. 

La formation d'une nouvelle alliance risque de faire remonter la température au pays du feu et de la glace - 370 000 habitants dont 255 000 électeurs - théâtre depuis six mois d'une longue éruption volcanique visible depuis la capitale Reykjavik.

Cheffe d'un mouvement de gauche écologiste qui n'avait jamais jusqu'alors dirigé l'Islande, la Première ministre Katrin Jakobsdottir est en difficulté pour décrocher un deuxième mandat dans un paysage politique plus morcelé que jamais.

"Cela a été une bonne campagne", a-t-elle déclaré en votant samedi matin dans une école de Reykjavik. 

"Les intentions de vote n'ont pas été favorables pour mon parti mais elles semblent remonter et c'est ce que je ressens en rencontrant les gens à travers le pays", a confié la locataire de Stjórnarrádid, la modeste maison blanche où siègent les chefs de gouvernement islandais.

Record de partis

Un record de neuf partis sur les dix en lice devraient se partager les sièges de l'Althingi - le Parlement plus que millénaire -, rendant particulièrement illisible l'alliance gouvernementale qui pourrait en ressortir, avec un grand nombre de coalitions envisageables selon les analystes.

"C'est difficile pour les politiciens mais je trouve que c'est mieux d'avoir tout le monde à la table", dit Thorsteinn Thorvaldsson, un électeur de 54 ans.

Les sondages sont serrés: certains donnent à la coalition sortante une très courte majorité, d'autres prédisent son échec. 

Avec 33 élus sur 63, cette alliance de deux bords unit le Parti de l'indépendance (conservateur, 16 sièges) du vieux routier de la politique islandaise Bjarni Benediktsson, le Parti du progrès (centre-droit, 8 sièges) de Sigurður Ingi Jóhannsson et le mouvement Gauche-Verts de Mme Jakobsdottir (passé de 11 à 9 sièges après deux défections).

Depuis 2017 cette dernière a rendu les impôts plus progressifs, investi dans le logement social et étendu le congé parental. Sa gestion de la Covid - 33 morts seulement - a été saluée.

Mais cette rare écologiste de gauche au pouvoir a aussi dû faire des renoncements pour sauvegarder sa coalition, comme sa promesse de créer un parc national dans le centre d'un pays aux 32 systèmes volcaniques actifs et 400 glaciers, aux portes de l'Arctique.

Son parti navigue autour de 10-12% dans les sondages et risque de perdre plusieurs sièges au terme d'une campagne éclectique, entre après-Covid, climat et débats fiscaux.

"Beaucoup de partis menacent d'augmenter les impôts et ce n'est pas une bonne chose: nous en avons déjà trop!", a affirmé Jon Sigurdsson, un entrepreneur de 47 ans, en allant voter tôt samedi.

C'est la deuxième fois seulement depuis la crise financière de 2008 qui avait ruiné les banques islandaises qu'un gouvernement va au terme de son mandat.

Sur fond de défiance à l'égard de la classe politique héritée de l'effondrement financier et de scandales à répétition, cinq élections législatives avaient eu lieu entre 2007 et 2017 dans le pays, non membre de l'Union européenne.

Le Parti de l'indépendance, qui oscille entre 20 et 24% d'intentions de vote, risque lui aussi de perdre des sièges mais semble assuré de rester la plus large formation politique.

Héritier d'une famille qui a régné sur la droite islandaise, son dirigeant, l'ex-Premier ministre et actuel ministre des Finances Bjarni Benediktsson a survécu à plusieurs scandales, dont celui des Panama Papers en 2016.

"Bien sûr si c'est notre destin d'offrir l'opposition nécessaire au nouveau gouvernement, nous le ferons. Mais nous sommes de loin le plus grand parti et je suis optimiste", a confié samedi celui qui affronte son cinquième scrutin.

«Mêlée générale»

Derrière lui, pas moins de cinq formations politiques sont créditées de 10 à 15% des voix: outre le mouvement Gauche-Verts et le Parti du progrès - en position de ravir la deuxième place - on retrouve l'Alliance social-démocrate (gauche), les Pirates (libertaire) et Réforme (centre-droit). Le nouveau Parti socialiste islandais devrait faire une percée.

"Il n'y a pas d'alternative claire à ce gouvernement. S'il tombe (...) alors c'est juste une mêlée générale et la création d'une nouvelle coalition", souligne le politologue Eiríkur Bergmann.

Les premiers résultats partiels seront connus vers 22H30 GMT, mais l'émergence d'une majorité nécessitera certainement plus qu'une nuit de dépouillement.  


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.