L'Egypte veut taxer les influenceurs, débat sur le net

Les logos des applications mobiles Instagram, Snapchat, Twitter, Facebook, Google et Messenger affichés sur une tablette (Photo, AFP)
Les logos des applications mobiles Instagram, Snapchat, Twitter, Facebook, Google et Messenger affichés sur une tablette (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 26 septembre 2021

L'Egypte veut taxer les influenceurs, débat sur le net

Les logos des applications mobiles Instagram, Snapchat, Twitter, Facebook, Google et Messenger affichés sur une tablette (Photo, AFP)
  • «Les pauvres qui vendent des légumes sont imposés, alors on peut imposer les riches», écrit un internaute sur Twitter.
  • Le service des impôts du ministère des Finances a appelé dans un communiqué «les blogueurs et youtubeurs» à déclarer leurs revenus

LE CAIRE: L'Egypte a annoncé vouloir taxer les blogueurs et autres youtubeurs, des métiers jusqu'ici non régulés, provoquant dimanche des remous sur la toile du pays le plus peuplé du monde arabe, très friand de réseaux sociaux.  

Le service des impôts du ministère des Finances a appelé samedi dans un communiqué « les blogueurs et youtubeurs » à déclarer leurs revenus s'ils « ont atteint au moins 500 000 livres égyptiennes sur 12 mois », soient plus de 27 000 euros.   

Aussitôt, les réseaux sociaux se sont divisés. « Les pauvres qui vendent des légumes sont imposés, alors on peut imposer les riches », écrit ainsi un internaute sur Twitter.   

« Pour obtenir des micros et des caméras de qualité, les influenceurs doivent acheter au prix fort avec frais de douane et impôts, au lieu de les aider, l'Etat les enfonce », rétorque pour sa part un autre.  

D'autres en profitaient pour égrainer leurs revendications. « Si le gouvernement veut taxer les youtubeurs (...) il doit au moins nous offrir un internet plus performant », peut-on ainsi lire sur Twitter.  

La star des plateaux télé, Amr Adib, connu pour ses positions pro-pouvoir, a pour une fois pris le contre-pied des autorités. « Combien y a-t-il d'influenceurs ? », a-t-il lancé, « alors que le ministre des Finances sait très bien que des millions de personnes ne paient pas leurs impôts, dans le silence le plus total ».  

A la télévision d'Etat, un responsable des impôts a assuré que son administration était en contact avec des géants du net, citant Facebook et YouTube, pour tenter d'identifier les producteurs de contenus dégageant des revenus.  

L'Egypte, le plus peuplé des pays arabes avec 102 millions d'habitants, compte près de 60 millions d'utilisateurs d'internet, dont 49 millions sont inscrits sur divers réseaux sociaux, selon le site DataReportal.  

Un vivier important tant pour les marques qui recourent à des influenceurs pour promouvoir leurs produits, que pour l'Etat qui a voté ces dernières années des lois lui permettant de bloquer les sites considérés comme une menace pour la sécurité nationale et de surveiller les comptes personnels ayant plus de 5 000 abonnés.  

Les Egyptiens se plaignent régulièrement de la cherté de la vie alors que Le Caire a dévalué sa monnaie en 2016 puis levé plusieurs subventions sur les produits de base dans le cadre d'un programme de rigueur recommandé par le Fonds monétaire international (FMI).  

L'Etat, lui, fait valoir les méga-projets urbains en cours et le développement d'infrastructures censées fluidifier la circulation et pourvoir les Egyptiens en hôpitaux, routes, tunnels et autres ponts. 


L’Arabie officiellement investie pour l’organisation de l’Exposition Universelle 2030

Riyad Expo 2030 représente une priorité nationale, soutenue par l’ensemble des institutions saoudiennes sous l’égide du prince héritier Mohammed ben Salmane, également Premier ministre. (AFP)
Riyad Expo 2030 représente une priorité nationale, soutenue par l’ensemble des institutions saoudiennes sous l’égide du prince héritier Mohammed ben Salmane, également Premier ministre. (AFP)
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  • Le secrétaire général du BIE, Dmitry Kirkentzis, a salué une initiative capable de rassembler la planète autour d’un dialogue constructif sur l’avenir, « Expo 2030 Riyad offrira une plateforme mondiale pour l’innovation et la coopération. »
  • Cette dernière étape administrative désormais franchie, l’Arabie saoudite entre dans la phase de réalisation concrète d’un projet pensé comme une production collective, véritable laboratoire de coopération mondiale

PARIS: Le Royaume d’Arabie saoudite a franchi un jalon décisif dans la préparation de l’Exposition universelle Riyad Expo 2030, en obtenant, à l’unanimité, l’approbation de son dossier d’enregistrement.

 L’Assemblée générale du Bureau international des expositions (BIE), réunie lors de sa 176e session à Issy-les-Moulineaux, en région parisienne, a validé cette approbation qui confère désormais au Royaume le statut officiel d’« organisateur » de l’événement mondial, prévu du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031.

Cette approbation finale, qui repose sur la recommandation favorable du Comité exécutif du BIE, ouvre la voie à la phase de mise en œuvre du projet, et constitue une victoire diplomatique et stratégique.

Elle marque l’aboutissement d’un processus de sélection où l’Arabie saoudite avait déjà surpris par une victoire écrasante dès le premier tour de vote en novembre 2023, devançant la Corée du Sud et l’Italie avec plus des deux tiers des voix.

C’est Ibrahim Al-Sultan, président de la Commission royale pour la ville de Riyad, qui a reçu le drapeau officiel du BIE, symbolisant le transfert de responsabilité et le lancement opérationnel du projet.

 Le dossier d’enregistrement, déposé le 7 mars dernier par l’ambassadeur saoudien en France Fahd Al Ruwaili, auprès du secrétaire général du Bureau, Dimitri S. Kirkentzis, comprenait un plan détaillé de l’exposition, précisant les dates, les infrastructures, les dispositions législatives, les mécanismes de financement, ainsi que les principes d’héritage post-exposition.

Dans son discours devant l’Assemblée, Al-Sultan a souligné l’importance de cette étape : « L’approbation du BIE est un moment historique pour le Royaume et pour le monde. Elle reflète la confiance placée dans notre vision et notre capacité de mise en œuvre ».

Il a insisté sur le fait que Riyad Expo 2030 représente une priorité nationale, soutenue par l’ensemble des institutions saoudiennes sous l’égide du prince héritier Mohammed ben Salmane, également Premier ministre.

Le Royaume ambitionne de faire de cette exposition non pas un simple événement, mais une vitrine globale, inclusive, interactive et prospective, rassemblant les idées, les peuples et les innovations. 

Al-Sultan a annoncé la nomination de l’ingénieur Abdulaziz Al-Ghannam en tant que commissaire général, qui sera l’interlocuteur officiel des pays participants.

La philosophie directrice de l'exposition

Le Président directeur général d’Expo Riyad 2030, Talal Al-Marri, a présenté la philosophie directrice de l’exposition, articulée autour du thème « Foresight of Tomorrow » (la prévoyance de demain), déclinée en trois axes majeurs : solutions durables, technologies transformatrices et peuples prospères. 

L’objectif déclaré est d’accélérer la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies tout en s’alignant sur les ambitions de la Vision saoudienne 2030, a-t-il souligné.

La présentation saoudienne, enrichie de deux vidéos immersives, a mis en lumière la dimension inclusive et participative du projet. 

L’exposition est conçue pour accueillir jusqu’à 230 000 visiteurs par jour, avec 81 pavillons nationaux, 200 pavillons via des partenariats, 197 pays invités et 29 organisations internationales, et une attention particulière a été portée à l’accessibilité du site, aux services logistiques, ainsi qu’aux infrastructures durables.

L’un des défis majeurs d’une exposition universelle demeure la gestion de l’après. Consciente de cette problématique, l’Arabie saoudite a intégré dans son plan une réflexion stratégique sur l’héritage du site. 

Le projet est de transformer le lieu de l’exposition en un village international pérenne, ouvert à la culture, aux affaires et à la vie communautaire. 

Les pavillons construits par les pays participants pourraient ainsi devenir des installations permanentes, incarnant les liens durables entre le Royaume et la communauté mondiale.

Une campagne de communication conçue en trois étapes visera à fédérer une communauté internationale de participants, encourager une large fréquentation, tant physique que virtuelle et garantir un rayonnement mondial pour des décennies.

Pour piloter un projet de cette ampleur, l’Arabie saoudite a mis en place une structure de gouvernance à la hauteur de ses ambitions, le Comité suprême de l’Expo, présidé par le prince héritier, regroupe les ministres concernés pour assurer une prise de décision rapide et coordonnée. 

L’Expo 2030 Riyadh Authority est quant à elle l’organisme régulateur officiel chargé de la planification, de la coordination et de l’exécution du projet dans toutes ses dimensions, de la participation des pays à la construction des infrastructures, en passant par la gestion des opérations.

Pour le BIE, cette validation officielle confirme le statut de l’Expo 2030 Riyad comme exposition internationale « enregistrée » et autorise désormais le Royaume à émettre des invitations diplomatiques officielles à tous les pays du monde. 

Le secrétaire général du BIE, Dmitry Kirkentzis, a salué une initiative capable de rassembler la planète autour d’un dialogue constructif sur l’avenir, « Expo 2030 Riyad offrira une plateforme mondiale pour l’innovation et la coopération. »

Cette dernière étape administrative désormais franchie, l’Arabie saoudite entre dans la phase de réalisation concrète d’un projet pensé comme une production collective, véritable laboratoire de coopération mondiale, où chaque pavillon, chaque initiative, chaque voix contribuera à bâtir un futur inclusif et durable.

 


Quatre années passées dans une entreprise est une preuve de loyauté

Dr Nada Al-Hassan, et la directrice des opérations de la Nestlé Academy, Dr Aseel Shawli, ont partagé certaines stratégies transformatrices visant à promouvoir un leadership inclusif dans la région lors de la conférence Leaders Stage. (Photo AN par Jaafer Alsaleh)
Dr Nada Al-Hassan, et la directrice des opérations de la Nestlé Academy, Dr Aseel Shawli, ont partagé certaines stratégies transformatrices visant à promouvoir un leadership inclusif dans la région lors de la conférence Leaders Stage. (Photo AN par Jaafer Alsaleh)
Dr Nada Al-Hassan, et la directrice des opérations de la Nestlé Academy, Dr Aseel Shawli, ont partagé certaines stratégies transformatrices visant à promouvoir un leadership inclusif dans la région lors de la conférence Leaders Stage. (Photo AN par Jaafer Alsaleh)
Dr Nada Al-Hassan, et la directrice des opérations de la Nestlé Academy, Dr Aseel Shawli, ont partagé certaines stratégies transformatrices visant à promouvoir un leadership inclusif dans la région lors de la conférence Leaders Stage. (Photo AN par Jaafer Alsaleh)
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  • Les délégués présents au sommet et salon des ressources humaines à Riyad ont entendu que la diversité générationnelle et les divergences d'opinions sur l'évolution de carrière constituaient des défis à relever.
  • Les experts ont abordé les effets de l'IA sur le marché du travail et ont exploré les stratégies que les entreprises doivent adopter pour « pérenniser » leurs talents et s'adapter à l'évolution du monde du travail.

RIYAD : Lors d'une table ronde organisée mardi dans le cadre d'une conférence sur les ressources humaines à Riyad, les participants ont appris qu'un employé qui occupe le même poste pendant quatre ans est considéré comme fidèle sur le marché du travail actuel.

Cette remarque, formulée lors du Sommet et salon des ressources humaines, a été faite par Syed Azharudin, directeur de la formation et du développement organisationnel chez Ajex, une entreprise de services logistiques, qui a cité une étude récente sur les tendances de la main-d'œuvre. La diversité générationnelle est un facteur qui doit être pris en compte, a-t-il ajouté.

« Le plus grand défi pour le secteur des ressources humaines est que différentes générations travaillent ensemble, comme les générations X, baby-boomers, Y, Z et bientôt Alpha. Il n'est donc pas possible d'adopter une approche globale », a-t-il déclaré.

Il a également ajouté que les personnes issues des générations les plus récentes sont plus susceptibles d'être des « job-hoppers ». Une étude menée par le cabinet de conseil technologique mondial FDM Group a révélé que les répondants de la génération Z étaient 13 % plus susceptibles que leurs homologues n'appartenant pas à cette génération de considérer leur poste actuel comme un tremplin vers une meilleure carrière. 

Au cours d'autres sessions, des experts en ressources humaines ont discuté des effets de l'intelligence artificielle sur le marché du travail et ont exploré les stratégies que les entreprises doivent adopter pour « pérenniser » les talents et s'adapter à un environnement professionnel en constante évolution. Alors que les technologies en constante évolution font la une des journaux, ils se sont penchés sur une question brûlante : à quoi ressemblerait l'avenir si le travail humain était remplacé par l'IA ?

« Nous n'allons pas perdre nos emplois, mais nous devons également nous assurer que nous utilisons ces outils de manière efficace et innovante », a déclaré Eid Alkhaldi, directeur de la gestion de la relève chez Saudi Telcom Company.

Au cours d'une autre discussion, Nada Al-Hassan, directrice de la formation et du développement au ministère saoudien de l'Investissement, a évoqué les moyens de promouvoir un leadership inclusif dans la région.

« Il existe de nombreuses réussites et initiatives dans tous les secteurs gouvernementaux en Arabie saoudite », a-t-elle déclaré, soulignant en particulier le programme de développement des ressources humaines Vision 2030 et le programme de saoudisation Tawteen.

Le Sommet et salon des ressources humaines, qui a débuté le 15 juin, se poursuivra jusqu'au 19 juin. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com  


80 % des adultes saoudiens ont déclaré utiliser régulièrement des outils d'IA

Les résultats de l'étude ont été dévoilés mardi lors d'un événement organisé à Riyad. (Photo AN)
Les résultats de l'étude ont été dévoilés mardi lors d'un événement organisé à Riyad. (Photo AN)
Les résultats de l'étude ont été dévoilés mardi lors d'un événement organisé à Riyad. (Photo AN)
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  • L'étude a consisté en un sondage réalisé auprès de 1 059 adultes et 370 chefs d'entreprise basés dans le royaume en mars 2025.
  • L'étude a révélé que les particuliers et les entreprises adoptent l'IA, 53 % des entreprises du royaume utilisant au moins un outil d'IA dans leurs processus de travail.

RIYAD : Une étude a révélé que 80 % des adultes saoudiens utilisent désormais des outils d'intelligence artificielle, dont un sur trois de manière régulière.

Ce chiffre est presque le double du nombre d'adultes américains qui déclarent utiliser l'un des chatbots basés sur un modèle linguistique à grande échelle, soit 52 % selon une récente étude de l'université Elon.

Anthony Nakache, directeur général de Google pour la région MENA, a déclaré à ce sujet : « Ces résultats démontrent clairement que la technologie et la collaboration peuvent libérer le potentiel et que nous pouvons contribuer directement à l'ambition du Royaume et à sa vision pour l'avenir. » Il a réalisé ce rapport en collaboration avec l'agence de recherche Public First.

L'étude consistait en un sondage mené auprès de 1 059 adultes et 370 chefs d'entreprise basés dans le Royaume en mars 2025. 

Elle a également interrogé des particuliers et des entreprises sur leur expérience de l'utilisation des technologies et des services de données de Google.

L'étude a révélé que les particuliers et les entreprises adoptent l'IA, 53 % des entreprises du royaume utilisant au moins un outil d'IA dans leurs processus de travail.

Environ 90 % des adultes en Arabie saoudite estiment que devenir une superpuissance de l'IA devrait être une priorité absolue et 88 % des entreprises conviennent que l'IA représente une opportunité importante pour l'économie saoudienne.

L'étude s'est également penchée sur l'utilisation de Gemini de Google en Arabie saoudite et a révélé que 53 % des adultes ont déclaré avoir utilisé l'assistant IA, un utilisateur sur trois l'utilisant désormais quotidiennement.

Le rapport a révélé que 86 % des utilisateurs ont convenu que cet outil les aidait à être plus productifs. 

Au total, 90 % des employés du secteur public ont déclaré que les outils basés sur l'IA les aidaient à être plus productifs au travail, et 70 % ont déclaré que leur travail serait plus difficile sans y avoir accès.

« Ce rapport reflète notre investissement dans l'accélération du parcours ambitieux du Royaume vers une économie diversifiée et axée sur l'IA », a ajouté M. Nakache.

« Grâce à des investissements importants, à des partenariats locaux solides et à nos outils basés sur l'IA, nous apportons une valeur économique substantielle et donnons les moyens d'agir aux individus, aux entreprises et aux communautés », a-t-il déclaré.

Public First est un cabinet de conseil en politique et stratégie mondial, spécialisé dans la modélisation économique et les études d'opinion. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com