Air Algérie lance un S.O.S à l’État afin d’éviter le crash

Déjà en difficulté depuis plusieurs années, le coronavirus a anéanti la compagnie aérienne. Rien que pour l’année 2020, les pertes sont estimées à près de 40 milliards de dinars, soit quelque 250 millions d’euros. (AFP)
Déjà en difficulté depuis plusieurs années, le coronavirus a anéanti la compagnie aérienne. Rien que pour l’année 2020, les pertes sont estimées à près de 40 milliards de dinars, soit quelque 250 millions d’euros. (AFP)
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Publié le Lundi 27 septembre 2021

Air Algérie lance un S.O.S à l’État afin d’éviter le crash

  • Il faudrait plus de 910 millions de dollars à Air Algérie pour espérer échapper à la faillite
  • Un réel chantier est entamé par les pouvoirs publics algériens pour sauver le transport aérien

ALGER: L’avenir de la compagnie aérienne nationale semble plus que jamais incertain. Même après l’ouverture des frontières et la reprise progressive des vols, Air Algérie se retrouve dans une situation intenable.

Déjà en difficulté depuis plusieurs années, le coronavirus a anéanti la compagnie aérienne. Rien que pour l’année 2020, les pertes sont estimées à près de 40 milliards de dinars, soit quelque 250 millions d’euros. Désormais, l’entreprise ne peut plus assumer les charges salariales, l’entretien et la maintenance des avions, ainsi que ses dépenses en devises.

Selon les experts, il faudrait plus de 910 millions de dollars (1 dollar = 0,85 euro) à Air Algérie pour espérer échapper à la faillite. Une demande d’ordre a été d’ores et déjà adressée à son gouvernement.

L’urgence d’un plan de sauvetage

Plus que jamais, le soutien de l’État est vital pour Air Algérie; un S.O.S a d’ailleurs été lancé par les responsables de la compagnie aérienne. Le directeur général par intérim d’Air Algérie, Amine Mesraoua, a qualifié la situation de son entreprise de «préoccupante».

Faisant un point sur situation, le PDG a été clair et direct. Il a averti le gouvernement du spectre de la faillite qui guette la compagnie avec une trésorerie totalement dans le négatif, et l’alternative du licenciement des employés ainsi que la diminution de la masse salariale écartée pour le moment.

Le gouvernement a par conséquent mis en place dans l’urgence les lignes de cette stratégie de «sauvetage» basée essentiellement sur un plan de restructuration et de développement de cette entreprise nationale pour la période 2021-2025.

Les grandes lignes de ce plan ont été dévoilées par le ministère des Transports: la première décision prise concerne l'entame de la restructuration de la compagnie avant la fin de l'année en cours en créant des filiales pour les activités secondaires. «Une filiale dédiée uniquement à la maintenance et à la réparation aéronautique doit voir le jour avant le 31 décembre 2021 alors qu'une autre dédiée aux activités terrestres verra le jour en 2022», peut-on lire dans communiqué rendu public.

Nouvelles dessertes vers l’Afrique

La deuxième partie de cette ambitieuse stratégie est d'augmenter, progressivement, le nombre de vols de la compagnie, notamment domestiques. Prenant en compte la réalité du secteur à l'aube de la crise sanitaire de la Covid-19, ceux qui ont élaboré ce plan ont compris qu'un retour à la normale du trafic aérien international risque de prendre encore quelques années.

Il sera également question de miser sur le tourisme local. À ce propos, le ministre des Transports a demandé à ses collaborateurs d’étudier les moyens de réduire les tarifs sur les lignes internes afin d’«inciter» les déplacements aériens des Algériens vers différentes régions du pays, notamment vers le Grand Sud.

Longtemps oublié, le marché africain est aussi dans le viseur d'Air Algérie. Les responsables de la compagnie le considèrent désormais comme une priorité. Le but étant de faire d'Alger un «hub» continental en allant à la conquête de nouvelles destinations africaines. Dans ce but, la tutelle compte acquérir progressivement de nouveaux appareils.

Ouvrir le secteur des transports aériens aux investisseurs privés

Par ailleurs, le ministre des Transports a abordé l’éventualité d’une ouverture à la concurrence afin de développer le tourisme. Par conséquent, plusieurs prétendants ont déposé leur dossier. Il s’agit de créer des compagnies aériennes privées aux côtés d’Air Algérie, a rapporté la presse nationale.

À la suite de cette annonce, la direction de l’aviation civile a reçu dix dossiers qui concernent la création de compagnies aériennes par des investisseurs locaux. Parmi ces dossiers, des projets dédiés au transport de voyageurs, avec différents types d’aéronefs, ainsi que de fret aérien sont exposés.

Parmi les dossiers déposés, nombre d’entre eux semblent répondre à tous les critères imposés. Il s’agit des exigences requises par la direction de l’aviation civile. Les candidats doivent afficher leurs points forts, surtout en termes de capacités d’investissement.

En somme, un réel chantier est entamé par les pouvoirs publics algériens pour sauver le transport aérien et lui rendre la place qui lui sied. Même si ce plan est très ambitieux, la situation semble très compliquée pour Air Algérie qui doit redoubler d’efforts afin d’améliorer les performances de la compagnie à travers la modernisation de ses services et la numérisation de ses structures.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com