Le pétrole atteint son plus haut prix en trois ans, à mesure que la reprise mondiale prend de la vitesse

La hausse des prix du pétrole observée depuis le printemps dernier s'explique en partie par le redressement de la situation économique dans le monde (Photo, Shutterstock).
La hausse des prix du pétrole observée depuis le printemps dernier s'explique en partie par le redressement de la situation économique dans le monde (Photo, Shutterstock).
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Publié le Mercredi 29 septembre 2021

Le pétrole atteint son plus haut prix en trois ans, à mesure que la reprise mondiale prend de la vitesse

  • Les analystes prévoient une hausse de la demande de pétrole dans la mesure où la reprise de l'économie mondiale après la pandémie se fait plus rapidement que prévu
  • Goldman Sachs a relevé ses estimations du prix du pétrole brut Brent à la fin de l'année, le faisant passer à 90 dollars le baril, soit une augmentation de 10 dollars

DUBAÏ: Le prix du pétrole a fait un bond lundi dernier: il a presque atteint 80 dollars le baril (1 dollar = 0,86 euro). Ce niveau, le plus élevé depuis près de trois ans, est attribuable à la réévaluation des perspectives de reprise économique mondiale effectuée par les opérateurs dans un contexte de resserrement de l'offre de pétrole brut.

Le brut de référence mondiale, le Brent, a clôturé la journée à 79,60 dollars le baril, soit une augmentation de 90% en un an. Les analystes prévoient une hausse de la demande de pétrole dans la mesure où la reprise de l'économie mondiale après la pandémie se fait plus rapidement que prévu.

Damien Courvalin, analyste spécialiste des matières premières auprès de la banque américaine Goldman Sachs, affirme: «Bien que nous estimions depuis longtemps que les prix du pétrole allaient augmenter, le déficit actuel de l’offre et de la demande mondiales est plus important que nous ne le pensions.» Il précise que la reprise de la demande mondiale après le variant Delta a été encore plus rapide que ne le prévoyaient les estimations précédentes. Goldman Sachs a relevé ses estimations du prix du pétrole brut Brent à la fin de l'année, le faisant passer à 90 dollars le baril, soit une augmentation de 10 dollars.

Christian Malek, qui travaille chez JP Morgan, confirme ce qu'il avait prévu: le baril de pétrole s'échangera à 100 dollars dans la mesure où les matières premières traversent toutes un «supercycle» au niveau des prix. «Le pétrole traverse aujourd’hui un supercycle», confie-t-il.

La hausse des prix du pétrole observée depuis le printemps dernier s'explique en partie par le redressement de la situation économique dans le monde, mais aussi par les mesures prises par les pays de l'Opep+ – l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, dirigée par l'Arabie saoudite et la Russie – pour restreindre l'offre en période de faible demande.

Si l'Opep+ a commencé à revenir sur ces réductions de production en autorisant la production de 400 000 barils supplémentaires par mois jusqu'au mois de décembre 2022, Goldman Sachs estime que le marché pétrolier connaîtra en 2023 un nouveau «déficit structurel», puisque la demande excédera l'offre et que les investissements resteront limités.

En dépit de la hausse des quotas de production des pays de l'Opep+, certains grands producteurs éprouvent des difficultés à atteindre ces nouvelles limites et à satisfaire les demandes du marché mondial. L'Arabie saoudite, dotée de la plus grande capacité parmi les nations de l'Opep+, sera sans doute la grande gagnante de cette hausse des prix et de la production.

Par ailleurs, les pénuries de gaz en Europe et dans d'autres régions devraient, elles aussi, donner une impulsion aux prix du pétrole. «Les risques liés à la demande pendant la saison d'hiver semblent être favorables, dans la mesure où la pénurie de gaz à l'échelle mondiale entraînera une plus grande production d'électricité à partir du pétrole», indique Goldman Sachs.

Lors de sa prochaine réunion, l'Opep+ déterminera s’il se conformera à l'augmentation de production prévue, à hauteur de 400 000 unités. Toutefois, il sera confronté au dilemme suivant: les prix continueront-ils à augmenter? Selon certains spécialistes de l'énergie, le pétrole de schiste américain est susceptible de connaître une reprise qui pourrait réduire la part de marché de l'Opep+.

Le brut américain, le West Texas Intermediate (WTI), s'échangeait hier à plus de 75 dollars le baril, un seuil que de nombreux producteurs de pétrole jugent suffisant pour relancer les activités de forage.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Sept accords technologiques avec les États-Unis pour accélérer l’IA saoudienne

Sept accords technologiques avec les États-Unis pour accélérer l’IA saoudienne
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  • La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC

WASHINGTON : L’Autorité saoudienne des données et de l’intelligence artificielle (SDAIA) a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en intelligence artificielle (IA).

Les accords ont été signés en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC, qui a rassemblé des hauts responsables, dignitaires, PDG et cadres de grandes entreprises saoudiennes et américaines, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a ajouté la SPA.

Ces accords couvrent un large spectre de collaborations visant à renforcer l’infrastructure des données, développer les compétences nationales et promouvoir l’adoption de l’IA dans des secteurs clés.

Dans le cadre d’un partenariat, Supermicro travaillera avec la SDAIA sur des solutions serveur, la conception de centres de données, des événements centrés sur l’IA, des programmes de formation et des initiatives d’apprentissage en ligne destinées à développer l’expertise locale.

Dell coopérera avec la SDAIA pour accélérer l’adoption des technologies IA grâce à l’amélioration de l’infrastructure, au transfert de connaissances et à des initiatives de renforcement des capacités nationales.

Un accord distinct avec Accenture permettra aux deux parties d’échanger leur expertise pour renforcer les capacités de leadership en IA. Le partenariat comprend le développement des infrastructures de données et d’IA, le soutien à la transformation de la main-d’œuvre et la sensibilisation du public à l’importance de l’adoption de l’IA.

La collaboration de Cisco se concentrera sur l’accélération de la transformation numérique dans le secteur public, la promotion d’initiatives IA et le développement d’environnements de centres de données évolutifs et dotés d’IA.

L’accord-cadre de la SDAIA avec Boomi renforcera l’innovation au sein de l’écosystème IA du Royaume grâce au développement de centres de données IA alimentés par la technologie Boomi, ainsi qu’à des programmes plus larges d’échange de connaissances.

SambaNova soutiendra la SDAIA à travers des événements conjoints, des camps de formation, le partage de connaissances et des campagnes de sensibilisation pour renforcer les capacités nationales en IA et en données.

Par ailleurs, GitLab explorera des opportunités conjointes dans le développement des compétences, les projets d’innovation, les solutions commerciales et l’expansion de la portée mondiale des applications IA développées en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
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  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.


Quatre banques françaises accusées par des ONG de financer la déforestation en Amazonie

Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil. (AFP)
Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil. (AFP)
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  • Entre janvier 2024 et août 2025, BNP Paribas, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont été impliqués conjointement dans trois opérations (prêt ou obligation) avec Bunge pour un montant total de 4,3 milliards de dollars, a relevé Reclaim Finance
  • BNP Paribas a également prêté 1,5 milliard de dollars à Cargill en octobre 2024 et la Société Générale a participé à une opération de prêt à Bunge de 3,2 milliards de dollars en mars 2024, toujours selon les ONG

PARIS: Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil.

Les deux négociants, les géants de l'agroalimentaire américains Bunge et Cargill, ont cumulé 200 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2024.

Les ONG ont comparé la localisation des zones déforestées en Amazonie, cartographiées par le réseau MapBiomas, qui surveille par satellite l'occupation des sols, et celle des entrepôts de Bunge et Cargill, recensés par les cadastres brésiliens.

Les associations ont remarqué qu'à 273 reprises, ces silos étaient situés à moins de 50 kilomètres de fermes implantées sur des champs déforestés, suggérant que Bunge et Cargill s'y approvisionnent.

Or, entre janvier 2024 et août 2025, BNP Paribas, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont été impliqués conjointement dans trois opérations (prêt ou obligation) avec Bunge pour un montant total de 4,3 milliards de dollars, a relevé Reclaim Finance.

BNP Paribas a également prêté 1,5 milliard de dollars à Cargill en octobre 2024 et la Société Générale a participé à une opération de prêt à Bunge de 3,2 milliards de dollars en mars 2024, toujours selon les ONG.

BNP Paribas a indiqué à l'AFP que ses clients devaient avoir mis en oeuvre l'objectif "zéro déforestation" d'ici à fin 2025. "La conformité des clients avec cette politique sera évaluée (...) courant 2026", a indiqué à l'AFP la banque.

En l'occurrence Bunge et Cargill ont pris des engagements pour éliminer la déforestation d'ici à fin 2025.

Côté Société Générale, leur politique de lutte contre la déforestation "inclut des critères d'exclusion spécifiques pour les clients opérant dans les chaînes de valeur du soja en Amérique du Sud", a affirmé à l'AFP l'entreprise.

Crédit Agricole a également indiqué avoir pris des engagements "zéro déforestation", et suivre leur mise en oeuvre auprès des clients.

Le groupe BPCE a lui critiqué vivement le travail des deux ONG, fustigeant des "chiffres invérifiables, sans méthodologie explicite", ni "preuve apportée", et ajoute qu'il "publiera sa démarche sur la déforestation fin 2025".

L'Amazonie joue un rôle majeur contre le réchauffement climatique via l'absorption de carbone. C'est un des principaux thèmes de la COP30 à Belém, au Brésil, qui s'achève vendredi.

Un moratoire signé en 2006 bannit la commercialisation du soja issu de terres déboisées en Amazonie après 2008.