Des lettres redonnent espoir aux élèves de Syrie

Lancée en 2016, l’initiative Letters of Hope («Lettres d'espoir») cherche à contredire les allégations du régime du président syrien Bachar al-Assad selon lesquelles la communauté internationale aurait abandonné le peuple syrien. (Photo Arab News)
Lancée en 2016, l’initiative Letters of Hope («Lettres d'espoir») cherche à contredire les allégations du régime du président syrien Bachar al-Assad selon lesquelles la communauté internationale aurait abandonné le peuple syrien. (Photo Arab News)
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Publié le Mercredi 29 septembre 2021

Des lettres redonnent espoir aux élèves de Syrie

  • Les enfants subissent de plein fouet les affres de la guerre. Les observateurs onusiens affirment que le régime cible les civils de manière aléatoire
  • La campagne Letters of Hope cherche à contredire les allégations du régime de Bachar al-Assad selon lesquelles la communauté internationale aurait abandonné le peuple syrien

WASHINGTON, D.C.: «Gardez espoir, ne perdez pas courage; quelque part dans le monde, on vous aime»: ce sont les mots que des écoliers américains ont écrits à la main sur du papier coloré. Ils les ont envoyés aux garçons et aux filles qui vivent si loin d’eux, à des milliers de kilomètres, dans les régions de Syrie assiégées par les rebelles.

L'espoir semble s'estomper en Syrie. Toutefois, des messages de solidarité et de réconfort y ont été acheminés grâce à un groupe de militants dévoués des États-Unis et à leurs partenaires humanitaires qui habitent la Syrie.

La Syrian Emergency Task Force («Groupe de travail sur les situations d'urgence en Syrie») est une ONG américaine créée en 2011. Elle fait le lien entre les États-Unis et les communautés de Syrie grâce à l'assistance humanitaire vitale qu'elle apporte aux enfants défavorisés de ce pays.

Lancée en 2016, l’initiative Letters of HopeLettres d'espoir») cherche à contredire les allégations du régime du président syrien Bachar al-Assad et de ses défenseurs internationaux selon lesquelles la communauté internationale aurait abandonné le peuple syrien. 

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Une photo de famille à la main, un garçon se tient à côté des décombres, conséquence des bombardements menés par les forces gouvernementales de Syrie sur la ville de Balshun, dans la région de Jabal al-Zawiya, située au sud de la région d'Idlib, contrôlée par les rebelles. (AFP)

Cette initiative a pour objectif de recueillir des lettres de solidarité écrites par des jeunes du monde entier et de les envoyer directement aux réfugiés syriens pour leur apporter du réconfort et leur faire savoir qu'ils ne sont pas abandonnés.

«Participer à la campagne Letters of Hope est bien plus qu’un message de solidarité. C'est un véritable engagement», affirme à Arab News Abby Straessle, directrice de développement de la Syrian Emergency Task Force (SETF).

Parmi les enfants qui reçoivent ces lettres, beaucoup sont victimes des frappes du régime. Ces derniers temps, les attaques ont redoublé d’intensité dans le nord-ouest de la Syrie, cette région déjà dévastée par l'offensive russe et iranienne menée au mois de mars de l'année dernière.

Ce sont les enfants qui souffrent le plus dans ce conflit qui remonte à plus de dix ans, époque à laquelle les manifestations contre le gouvernement ont été réprimées avec violence, ce qui a déclenché une guerre civile particulièrement meurtrière.

 

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Un lot de cartes décorées à la main a été récemment envoyé par la classe de maternelle de Holy Souls à Little Rock, Arkansas, aux États-Unis. (Photo Arab News)

Selon la Syrian Civil Defense («Défense civile syrienne»), une ONG connue sous le nom de «Casques blancs», le régime syrien et les avions à réaction russes ont délibérément visé des écoles et privé les enfants d'éducation. De son côté, le gouvernement russe a fermement nié sa responsabilité dans ces frappes aériennes.

La Commission d'enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne, qui relève des Nations unies, affirme dans un rapport publié récemment que des secteurs résidentiels, des marchés et des établissements médicaux sont eux aussi pris pour cibles de manière délibérée et souvent aléatoire.

Il arrive que des enfants syriens soient tués lors d'attaques contre des infrastructures civiles. Au mois de juillet, des obus d'artillerie guidés de type Krasnopol et de fabrication russe ont percuté un établissement médical dans la campagne sud d'Idlib. Six enfants ont été tués.

Selon l'Unicef, cinq cent douze enfants auraient été tués dans des attaques similaires au cours de l'année dernière, principalement dans le nord-ouest de la Syrie. Par ailleurs, 1,7 million de jeunes vivent dans des conditions précaires dans les zones contrôlées par les rebelles; la plupart d'entre eux ont été déplacés plus d'une fois en raison des offensives successives du régime.

La guerre psychologique semble figurer en bonne place dans l’éventail stratégique de ce régime. Des brochures sont souvent lancées par avion sur les zones tenues par les rebelles pour avertir les habitants: ils doivent partir ou mourir. 

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Un homme qui porte une jeune fille blessée par un bombardement aérien sur un camp de fortune pour Syriens déplacés emprunte les escaliers d'un hôpital de la ville de Maaret Misrin, dans le nord de la province d'Idlib, contrôlée par les rebelles. (AFP)

 «Tout le monde vous a abandonnés», peut-on lire sur l'un de ces tracts qui fait allusion à la communauté internationale. «Ils vous ont laissés à votre sort.»

La campagne Letters of Hope a été initiée dans l’objectif de contester expressément ce message et de rappeler aux enfants syriens qu'on ne les oublie pas.

«Letters of Hope est un moyen de dire aux Syriens que, même si les gouvernements du monde entier ferment les yeux sur leur détresse et même si l'administration américaine prend ses distances par rapport aux atrocités commises en Syrie, le peuple des États-Unis et du monde entier est solidaire des civils qui réclament la liberté dans ce pays ravagé par la guerre», explique Mouaz Moustafa, directeur de la SETF, à Arab News.

Bien entendu, les lettres à elles seules ne peuvent offrir une éducation aux enfants syriens, ni les mettre à l'abri des bombardements, ni calmer leur faim. La SETF a donc mis en place un programme complémentaire dans le nord de la Syrie: Wisdom House, ou «Maison de la sagesse», propose des classes maternelles et un centre pour femmes baptisé «Tomorrow's Dawn» («L'Aube de demain»).

Ce centre propose à plusieurs centaines de femmes une formation professionnelle et des certificats en esthétique, en soins infirmiers, en artisanat et en informatique.

en CHIFFRES

- 13,4 millions de Syriens dépendent de l'aide humanitaire, ce qui correspond au chiffre le plus élevé depuis 2017.

- 4,2 milliards de dollars (1 dollar = 0,86 euro): c’est la somme nécessaire au financement du Syrian Humanitarian Response Plan («Plan de réponse humanitaire pour la Syrie»), dont 27% seulement sont provisionnés.

(Source: Nations unies)

«Vos mots, si beaux et si émouvants, nous réchauffent le cœur et nous donnent de l'espoir.» C’est en ces termes que Moumena, professeure d'anglais et directrice de la Maison de la sagesse, a répondu aux lettres.

«Je suis touchée par ces messages, tout comme les autres enseignants qui s'occupent des enfants. En lisant les lettres envoyées par les enseignants, les élèves et ceux qui se soucient de nous, nous nous sentons protégés. Nous allons certainement sortir vainqueurs de cette épreuve.»

«Ces lettres nous insufflent force, espoir et amour. Les personnes qui nous les envoient ont toutes un cœur d'or, elles sont tendres et loyales. Je tiens à remercier du fond du cœur tous ceux qui nous apportent leur soutien et nous envoient ces mots magnifiques.»

La première lettre que j'ai reçue disait: «“Soyez forts, vous n'êtes pas seuls.” Ces mots sont très précieux pour moi», confie-t-elle à Arab News.

À ce jour, les élèves des écoles syriennes ont reçu plus de deux mille lettres en provenance de dix-sept États américains. Elles ont été rassemblées par les bénévoles de la SETF avant d'être acheminées par la frontière turque vers la partie de la Syrie contrôlée par les rebelles. 

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Aux yeux de beaucoup de gens, le conflit syrien et les personnes prises dans le feu des combats et de la répression paraissent vraiment éloignés. Grâce à la touche personnelle que ces lettres véhiculent, les enfants nés dans des conditions tout à fait différentes parviennent à créer un lien. (Photo Arab News)

Des cartes décorées à la main ont été envoyées récemment par les élèves de la classe de maternelle de Holy Souls à Little Rock, dans l’Arkansas. La Wisdom House y a répondu en publiant une photo de ses salles de classe décorées de lettres et de ses élèves qui brandissent avec fierté une bannière où sont écrits ces mots: «L'Arkansas soutient le peuple syrien.»

Ce geste simple mais puissant rappelle aux enfants syriens qu'ils ne sont pas abandonnés à leur sort.

En effet, aux yeux de beaucoup de gens, le conflit syrien et les personnes prises dans le feu des combats et de la répression paraissent vraiment éloignés. Grâce à la touche personnelle que ces lettres véhiculent, les enfants nés dans des conditions tout à fait différentes parviennent à créer un lien.

«Les écoles ont subi plusieurs déplacements forcés au fil des années et leurs communautés ont été contraintes de quitter leurs maisons à Idlib au début de l’année 2020», explique Natalie Larrison, directrice de Wisdom House, à Arab News.

«En dépit de ces obstacles, la résilience des enseignants et de leurs communautés ainsi que le dévouement exceptionnel des personnes qui soutiennent la Wisdom House ont permis à l'école maternelle et au centre pour femmes de réussir et de prospérer.»

«Nous espérons que les sourires des enfants suffiront à dire aux dirigeants du monde à quel point il est important de les protéger et de leur permettre de vivre dans la liberté et le bonheur.»

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Une jeune fille, blessée lors d'un bombardement aérien sur un camp de fortune pour déplacés syriens, est soignée dans le service d'urgence d'un hôpital de la ville de Maaret Misrin, dans le nord de la province d'Idlib, contrôlée par les rebelles, le 7 septembre 2021. (AFP)

Les journaux internationaux ne s'intéressent plus aux combats ni aux atteintes aux droits de l'homme en Syrie. Selon les analystes, cette indifférence, conjuguée à la passivité du Conseil de sécurité des nations unies, a encouragé le régime syrien à poursuivre ses offensives.

Au début de ce mois, le président russe, Vladimir Poutine, a accueilli Al-Assad dans la station balnéaire de Sotchi, située sur la mer Noire. Le Kremlin espère convaincre les dirigeants du monde d'accueillir à nouveau le président syrien dans le giron international et de le reconnaître en tant que dirigeant légitime de la Syrie, en dépit des crimes de guerre qu'il a commis.

En outre, le gouvernement russe exerce une pression sur les pays européens pour qu'ils déclarent la Syrie «pays sûr». Ainsi, les réfugiés pourraient retourner dans les zones contrôlées par le régime.

L'expérience vécue par les Syriens expulsés par le conflit relate une tout autre histoire. Omar al-Shogre est un conférencier suédois et un militant des droits de l'homme qui a collaboré étroitement avec la Syrian Emergency Task Force. Il a passé des années dans l’une des plus tristement célèbres prisons du régime.

«Ce que les Syriens craignent le plus, bien plus que de mourir sous les bombes, c'est d'être détenus par les services de renseignement», explique-t-il à Arab News.

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Cette initiative a pour objectif de recueillir des lettres de solidarité écrites par des jeunes du monde entier et de les envoyer directement aux réfugiés syriens pour leur apporter du réconfort et leur faire savoir qu'ils ne sont pas abandonnés à leur sort.
(Photos Arab News)

«Cela concerne principalement les tortures physiques, sexuelles et psychologiques que vous subirez tant que vous resterez en vie dans le centre de détention. Les Syriens refusent de retourner en Syrie parce qu'on les attend là-bas. De fait, les services de renseignement les attendent.»

Seul le lobbying incessant de groupes comme la SETF peut faire en sorte de ne pas oublier totalement les enfants qui vivent dans cette partie de la Syrie contrôlée par les rebelles.

«Nous envisageons de continuer à fournir une éducation de qualité à un plus grand nombre de Syriens encore, de sorte que chaque enfant puisse suivre une formation dans une école comme la Wisdom House», affirme Mme Larrison.

«En dépit de l’incertitude qui plane sur l'avenir de la Syrie, nous espérons que le monde comprendra à quel point il est important de protéger les enfants et les communautés formidables de Syrie. Nous y parviendrons en racontant leurs histoires», conclut-elle.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 

Twitter: @OS26


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com