La Russie menace de bloquer YouTube après la suspension de RT en allemand

Russia Today, ou RT, qui émet également en anglais, français et espagnol, est considéré comme un outil d'influence utilisé par le Kremlin à l'international. (Photo, AFP)
Russia Today, ou RT, qui émet également en anglais, français et espagnol, est considéré comme un outil d'influence utilisé par le Kremlin à l'international. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 30 septembre 2021

La Russie menace de bloquer YouTube après la suspension de RT en allemand

  • YouTube avait bloqué la chaîne russe pour avoir diffusé de «fausses informations» sur le coronavirus et contourné une suspension de téléchargement
  • Les Occidentaux estiment que Moscou pilote des campagnes d'influence pour semer la discorde dans leurs sociétés ou à des fins d'ingérence électorale

MOSCOU : La Russie a menacé mercredi YouTube de blocage, si ce dernier ne levait pas la suspension des comptes allemands de la chaîne télévisée d'Etat RT, dernière illustration du bras de fer opposant Moscou aux géants du numérique.

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La Russie ne cesse d'accuser les pays, médias, et plateformes occidentaux de "russophobie". (Photo, AFP)

 

Le gouvernement allemand a mis en garde Moscou contre de telles représailles.

L'autorité russe des télécommunications Roskomnadzor a indiqué avoir demandé au groupe américain Google, maison-mère du site de vidéos, "de lever dans les plus brefs délais les limites imposées aux chaînes YouTube RT DE et Der Fehlende Part".

"La législation prévoit une suspension totale ou partielle d'accès si le propriétaire d'une plateforme n'exécute pas un avertissement de Roskomnadzor", a-t-elle menacé.

Le Kremlin a jugé la sommation appropriée, évoquant une "censure et des entraves à la diffusion d'informations".

YouTube a bloqué mardi RT DE et Der Fehlende Part pour avoir violé ses règles en diffusant de "fausses informations" sur le coronavirus, puis en ayant voulu contourner une suspension de téléchargement.

Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé "un acte d'agression (...) sans précédent" qui illustre une "guerre d'information contre la Russie". Il estime aussi que Berlin a "encouragé" cette sanction.

Le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, a répliqué que Berlin n'avait "rien à voir" avec les blocages décidés par YouTube et a noté que les menaces russes témoignaient d'un manque de respect pour la liberté de la presse.

RT, qui émet également en anglais, français et espagnol, est considéré comme un outil d'influence utilisé par le Kremlin à l'international.

Sur Twitter, sa rédactrice en chef, Margarita Simonian, a demandé mardi que Moscou suspende en contrepartie en Russie le média public allemand Deutsche Welle.

YouTube a expliqué avoir bloqué ses comptes allemands car RT DE avait voulu, via sa chaîne Der Fehlende Part, contourner une interdiction de diffuser de nouvelles vidéos pendant une semaine, une sanction après la diffusion de désinformation sur le Covid-19.

Sur son site, RT DE sous-entend que cette mesure visait initialement à handicaper son fonctionnement à l'approche des élections allemandes du 26 septembre.

La Russie ne cesse d'accuser les pays, médias, et plateformes occidentaux de "russophobie".

Les Occidentaux estiment, eux, que Moscou pilote via des médias publics et les réseaux sociaux des campagnes d'influence pour semer la discorde dans leurs sociétés ou à des fins d'ingérence électorale.

La Russie a accru ces derniers mois les pressions sur les plateformes digitales, accusées d'être à la solde d'intérêts occidentaux et désormais régulièrement sanctionnées.

Mercredi, un tribunal russe a condamné Google à 6,5 millions de roubles d'amende (7700 euros au taux actuel) pour n'avoir pas supprimé des contenus interdits.

Moscou a forcé Google et Apple à bloquer juste avant les législatives russes du 19 septembre des contenus liés à l'opposant incarcéré Alexeï Navalny, acte que l'intéressé a qualifié de "complicité" avec la censure de Vladimir Poutine.

Des sources au sein de ces deux entreprises avaient indiqué avoir cédé car leurs employés en Russie risquaient d'être arrêtés.

Les réseaux sociaux sont des espaces de liberté d'expression cruciaux en Russie, sur lesquels s’appuient les adversaires du pouvoir en place. Mais dans la foulée d'une répression plus large de l'opposition et des médias, Moscou réclame désormais que les géants numériques suppriment en Russie des contenus jugés extrémistes.

Les autorités russes peuvent déclarer "extrémiste" toute organisation critique du pouvoir, puis réclamer le blocage de ses publications. C'est le cas avec le mouvement de M. Navalny.

Fin janvier, le président Poutine avait dénoncé des tentatives de géants du web "de contrôler brutalement la société".

La Russie s'est dotée en 2019 d'une loi pour le développement d'un internet souverain. Les autorités démentent vouloir bâtir un réseau national sous contrôle, comme c'est le cas en Chine, mais c'est ce que craignent ONG et opposants.

Les réseaux sociaux sont en outre obligés de stocker dans le pays les données de leurs utilisateurs russes et devront bientôt y ouvrir des représentations qui seront pénalement responsables des violations du droit russe.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.