Le patron du fleuron russe de la cybersécurité arrêté en Russie pour «trahison»

Le PDG et fondateur du fleuron russe de la cybersécurité IB-Group, Ilia Satchkov,, le 6 février 2019 en compagnie du président russe Vladimir Poutine. (Photo, AFP)
Le PDG et fondateur du fleuron russe de la cybersécurité IB-Group, Ilia Satchkov,, le 6 février 2019 en compagnie du président russe Vladimir Poutine. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 30 septembre 2021

Le patron du fleuron russe de la cybersécurité arrêté en Russie pour «trahison»

  • L’arrestation d’Ilia Satchkov, 35 ans, fondateur de IB-Group, frappe une entreprise à la renommée internationale et collaborant avec l'Occident dans un domaine très sensible
  • L'affaire s'inscrit après de nombreuses accusations occidentales quant à de retentissantes opérations menées dans le cyberespace par les renseignements russes

MOSCOU : Le fondateur du fleuron russe de la cybersécurité IB-Group a été arrêté pour "haute trahison" en Russie, une arrestation qui frappe une entreprise à la renommée internationale et collaborant avec l'Occident dans un domaine très sensible.


Cette société spécialisée dans la détection et la prévention des piratages informatiques est un "partenaire officiel d'Interpol et d'Europol", selon son site. 


Elle a une position clé sur le marché russe et travaille dans de nombreux pays étrangers, alors que la Russie est régulièrement accusée de tolérer, voire soutenir ou organiser des hackeurs s'en prenant à ses adversaires géopolitiques.


Son PDG et fondateur, Ilia Satchkov, 35 ans, a été placé en détention provisoire jusqu'au 27 novembre par décision du tribunal moscovite de Lefortovski, tandis que des bureaux de la société à Moscou ont été perquisitionnés.


La justice n'a donné aucun détail sur les faits reprochés à l'entrepreneur, comme c'est généralement le cas dans les affaires de haute trahison.


Celles-ci se sont multipliées ces dernières années parallèlement à l'aggravation des tensions avec les Occidentaux, visant notamment scientifiques et universitaires.


Selon une source citée par l'agence étatique TASS, M. Satchkov est accusé d'avoir "porté atteinte à la réputation et aux intérêts nationaux de la Russie" et d'avoir "coopéré avec des services de renseignement de pays étrangers".


Il ne reconnaît pas sa culpabilité, selon la même source.


Poutine et Biden

La société Group-IB, fondée en  2003, s'est dite "convaincue de l'innocence" de son fondateur. La firme spécialisée dans la prévention des cyberattaques et de la criminalité utilisant les hautes technologies a indiqué "fonctionner normalement".


Selon des analystes, l'arrestation d'Ilia Satchkov, dont la firme collaborait avec les Occidentaux, vient contredire la promesse du président Vladimir Poutine qui avait dit lors de sa rencontre avec l'Américain Joe Biden en juin avoir "convenu d'entamer des consultations sur la cybersécurité".


"Y a-t-il encore des optimistes pour croire que le FSB (services de sécurité russes, ndlr) est en train de prendre au sérieux la coopération internationale dans les enquêtes de cybercriminalité?", a ironisé sur Twitter l'expert russe des services secrets Andreï Soldatov.


Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a lui assuré avoir appris l'arrestation d'Ilia Satchkov dans la presse et ne pas craindre un impact sur le secteur IT russe.

«Coup critique»

Le représentant spécial du Kremlin auprès des entrepreneurs, Boris Titov, est, lui, d'avis contraire: "Etant donné l'importance et le caractère unique de la figure de Satchkov pour tout le secteur IT russe, il est essentiel que les enquêteurs s'expliquent" sur cette arrestation.


"Dans le cas contraire, ce serait un coup critique pour le secteur et les investissements. L'IT fuira le pays", a-t-il averti sur Facebook.


En février 2019, M. Satchkov avait été décoré par le président Vladimir Poutine pour sa "percée innovante" dans le domaine de la détection et de la prévention des cybermenaces, selon le site du Kremlin.


L'affaire visant Ilia Satchkov s'inscrit après de nombreuses accusations occidentales quant à de retentissantes opérations menées dans le cyberespace par les renseignements russes ou par des groupes de hackeurs basés dans le pays.


La Russie a ainsi été accusée de cyberattaques contre le parti démocrate américain, l'agence sportive anti-dopage, le réseau électrique d'Ukraine, des centres de recherches sur la vaccin contre le Covid-19.


Les Occidentaux soupçonnent également Moscou d'être à l'origine de la cyberattaque mondiale NotPetya de juin 2017, ainsi que de campagnes de cyberespionnage et d'ingérences dans les élections de plusieurs pays dont les Etats-Unis.


Selon les experts, les services de renseignement russes pourraient se cacher derrière une multitude de groupes de pirates connus comme "Fancy Bear", "Sandworm", "Strontium", "APT 28", "CyberCaliphate", "Sofacy", "BlackEnergy Actors".


Elle est également soupçonnée d'abriter sur son territoire des réseaux cybercriminels, tels que le groupe REvil, responsables d'attaques aux rançongiciel comme celles ayant visé le géant de la viande JBS, le gestionnaire d'oléoducs Colonial Pipeline, mais aussi des collectivités locales et des hôpitaux américains.


La Russie a toujours démenti toute responsabilité dans ces affaires, se disant disposée à collaborer en matière de cybersécurité.


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.