A La Palma, le volcan, tout sauf un spectacle pour des habitants désespérés

La coulée de lave produite par le volcan Cumbre Vieja tombe dans l'océan Atlantique sur la plage de Los Girres à Tazacorte, le 30 septembre 2021. (Photo, AFP)
La coulée de lave produite par le volcan Cumbre Vieja tombe dans l'océan Atlantique sur la plage de Los Girres à Tazacorte, le 30 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 01 octobre 2021

A La Palma, le volcan, tout sauf un spectacle pour des habitants désespérés

  • Tazacorte est l'un des rares endroits de La Palma, île de l'archipel des Canaries, où l'on peut voir la bouche du volcan et la chute en cascade de la coulée de lave dans l'Océan
  • Depuis le début de l'éruption, des dizaines de journalistes, de scientifiques ou de simples curieux ont accouru sur l'île avec une excitation qui contraste avec les visages graves des locaux

TAZACORTE: Sur l'île espagnole de La Palma, le port de Tazacorte offre une vue imprenable sur l'éruption volcanique. Mais ses habitants auraient préféré ne pas voir ce spectacle, profondément démoralisant, au moment où ils relevaient à peine la tête de la pandémie.

"Cela n'a rien de beau", souffle, les yeux rivés sur le volcan Cumbre Vieja, José Carlos Bautista Martín, retraité de 70 ans, descendu comme tous les jours sur le port de ce village de 4 600 habitants. 

"La seule chose que cela nous amène, c'est cette lave noire, obscure, ce feu intense et interminable, qui ne semble jamais vouloir s'arrêter. Et ces grondements comme si c'était le diable en personne", ajoute-t-il à propos du bourdonnement constant du volcan, similaire à celui d'un réacteur d'avion.

Tazacorte est l'un des rares endroits de La Palma, île de l'archipel des Canaries, où l'on peut voir la bouche du volcan et la chute en cascade de la coulée de lave dans l'Océan dans un grand panache de fumée.

Sur le port, Jesús Guillermo Hernández Rodríguez, pêcheur de 49 ans, nettoie avec un tuyau la cendre volcanique qui recouvre son petit bateau de pêche, sa seule occupation possible en ce treizième jour d'éruption. 

"C'est le boulot du jour, entretenir les bateaux", se plaint-il, car même s'il y a des endroits où il est possible de pêcher, le poisson n'est "pas comestible à cause des cendres" volcaniques.

Quel avenir?

Ce pêcheur - dont le chiffre d'affaires avec son associé s'élève à 3 000 euros par mois - compte les jours de pêche perdus depuis le début de l'éruption et ceux qui vont encore l'être. 

C'était "une des meilleures zones de pêche de l'ouest de l'île", dit-il en montrant l'endroit où la lave se déverse dans l'Océan et a formé une péninsule d'une superficie de plus de 20 hectares.

Tazacorte, qui vit aussi habituellement du tourisme, venait à peine de relever la tête après un an de pandémie.

Dans le village, tout le monde a perdu sa maison ou son travail à cause de l'éruption, ou connaît quelqu'un à qui cela est arrivé.

"Mon fils rentre le soir" et me raconte "qu'ils n'ont eu qu'une seule table" au restaurant où il travaille comme serveur, raconte, émue aux larmes, Nieves Acosta, 56 ans.

Ses frères ont eux perdu leur maison. "Vous parlez de l'avenir... Quel avenir?", lance-t-elle. "S'il n'y a pas de pêche, que l'agriculture est touchée, plus que touchée, que vont faire nos enfants?" 

Les cendres «me rendent folle»

Depuis le début de l'éruption, des dizaines de journalistes, de scientifiques ou de simples curieux ont accouru sur l'île avec une excitation qui contraste avec les visages graves des locaux.

"Ici, les gens étaient heureux et maintenant ils baissent la tête", souligne Cristina Sánchez, une habitante de la ville voisine de Los Llanos de Aridane.

Le moral des habitants de La Palma est notamment miné par cette "pluie de cendres", ce sable noir tombé du ciel qui recouvre le sol, les voitures, les têtes qui ne sont pas protégées par un parapluie.

"Ce sable me rend folle", peste Nieves, employée d'une maison de retraite prenant un café dans un bar de Tazacorte avec son ami Jesús, qui vient de perdre son emploi dans un entrepôt de bananes. Ces fruits, dont les plantations dominent Tazacorte, sont l'une des principales ressources de l'île.

Nieves, qui ne veut pas donner son nom de famille, n'a pas beaucoup d'espoir que l'avenir puisse ressembler au passé à La Palma car cette éruption "a tout rasé". Elle n'espère qu'une chose: "Que les gens viennent une fois que tout sera terminé, qu'ils viennent en masse" pour relancer l'île.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.