Navalny: Face aux accusations de Macron, Poutine demande des preuves

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue français Emmanuel Macron (Photo, Gonzalo FUENTES, Mikhail KLIMENTYEV/POOL/SPUTNIK/AFP).
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue français Emmanuel Macron (Photo, Gonzalo FUENTES, Mikhail KLIMENTYEV/POOL/SPUTNIK/AFP).
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Publié le Mardi 15 septembre 2020

Navalny: Face aux accusations de Macron, Poutine demande des preuves

  • « Une clarification est nécessaire de la part de la Russie dans le cadre d'une enquête crédible et transparente », a martelé Emmanuel Macron
  • L’état de santé de Navalny continue de « s'améliorer » et l'opposant peut désormais « temporairement quitter son lit », a annoncé lundi l'hôpital berlinois où il est soigné

PARIS : Le président Emmanuel Macron a déclaré lundi que des analyses françaises concluaient elles aussi à l'empoisonnement de l'opposant russe Alexeï Navalny au Novitchok et demandé des comptes à Vladimir Poutine, qui a sèchement rejeté des accusations « non étayées ».

« La France partage, sur la base de ses propres analyses, les conclusions de plusieurs de ses partenaires européens sur les faits d'empoisonnement à l'aide d'un agent neurotoxique Novitchok », a déclaré la présidence française dans un communiqué à l'issue d'un entretien téléphonique entre les deux dirigeants.

L'Allemagne, où Alexeï Navalny est hospitalisé et qui, la première, avait fait état d'un empoisonnement au Novitchok, a indiqué lundi que des laboratoires français et suédois étaient arrivés à la même conclusion après analyse d' « échantillons prélevés » sur l'opposant.

Emmanuel Macron, qui s'exprimait pour la première fois sur le sujet depuis l'annonce par Berlin d'un empoisonnement au Novitchok le 2 septembre, a demandé à son homologue que « toute la lumière soit faite, sans délai, sur les circonstances et les responsabilités de cette tentative d’assassinat ».

« Une clarification est nécessaire de la part de la Russie dans le cadre d'une enquête crédible et transparente », a martelé le chef de l'Etat auprès de Vladimir Poutine. 

Le président russe a jugé pour sa part « malvenues les accusations non étayées et fondées sur rien visant la partie russe ». 

Il a réclamé de nouveau que Berlin fournisse « les échantillons biologiques » ayant permis aux spécialistes allemands de pointer du doigt une substance de type Novitchok, conçu à l'époque soviétique à des fins militaires.

Cette affaire porte un coup dur au dialogue franco-russe, qu'Emmanuel Macron avait tenté de relancer en 2019 en tendant la main à Vladimir Poutine, semant le trouble chez certains de ses alliés européens.

Sanctions

Placé en août en réanimation dans un hôpital sibérien après avoir fait un malaise dans un avion, Alexeï Navalny, opposant numéro un au Kremlin, a été transféré en Allemagne le 22 août.

Son état de santé continue de « s'améliorer » et l'opposant peut désormais « temporairement quitter son lit », a annoncé lundi l'hôpital berlinois de la Charité où il est soigné.

La chancelière allemande Angela Merkel avait déclaré dès le 2 septembre que seule la Russie « pouvait et devait » répondre aux « questions » posées par l'empoisonnement au Novitchok de l'opposant, destiné à le « réduire au silence ». 

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, avait alors condamné « l'utilisation choquante et irresponsable » du Novitchok et appelé les autorités russes à répondre aux « interrogations fortes » qu'elle pose.

La semaine dernière, les critiques occidentales se sont multipliées à l'encontre de la Russie, qui réfute tout empoisonnement et demande l'accès d'enquêteurs russes au dossier allemand. 

L'UE a évoqué de possibles sanctions et Angela Merkel a fait savoir que l'Allemagne n'excluait pas le gel du projet phare de gazoduc avec la Russie, Nord Stream 2, qui doit approvisionner l'Europe en gaz russe via la mer Baltique.

Les pays du G7, dont la France, ont de leur côté exhorté Moscou à traduire « urgemment » en justice les auteurs de « l'empoisonnement confirmé » de Navalny, dénonçant comme « inacceptable » tout usage d'armes chimiques.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a pour sa part estimé que l'empoisonnement de l'opposant avait probablement été orchestré par « de hauts responsables » russes.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.