Canaries: ceux à qui le volcan a tout pris jurent qu'ils resteront à La Palma

Rüdiger Wastel, une victime qui a perdu sa maison lors de l'éruption du volcan Cumbre Vieja sur l'île canarienne de La Palma le 2 octobre 2021 (Photo, AFP)
Rüdiger Wastel, une victime qui a perdu sa maison lors de l'éruption du volcan Cumbre Vieja sur l'île canarienne de La Palma le 2 octobre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 03 octobre 2021

Canaries: ceux à qui le volcan a tout pris jurent qu'ils resteront à La Palma

Rüdiger Wastel, une victime qui a perdu sa maison lors de l'éruption du volcan Cumbre Vieja sur l'île canarienne de La Palma le 2 octobre 2021 (Photo, AFP)
  • «C'est ma terre, mon fils est né ici, j'ai rencontré mon amour ici», déclare Rüdiger Wastel. «La meilleure partie de nos vies est ici, même si une partie est en-dessous de la lave»
  • Le nombre exact des maisons englouties par la lave et celui des gens qui y habitaient n'est pas connu, mais on sait qu'au moins 870 bâtiments de tous types ont été complètement détruits

EL PASO, Canaries: Il y a encore quelques semaines, Rüdiger vivait heureux avec sa femme et leur petit garçon à La Palma, jusqu'à ce que l'éruption d'un volcan sur cette île de l'archipel espagnol des Canaries transforme leur petit paradis en cauchemar.  

Rüdiger Wastel, un Allemand de 52 ans, accepte de montrer à des journalistes de l'AFP des photos de sa maison, une des premières à avoir été ensevelies par la lave incandescente que crache depuis le 19 septembre le volcan Cumbre Vieja. 

« Je travaillais au restaurant lorsque j'ai entendu l'explosion », raconte-t-il dans son restaurant, »Franchipani », à El Paso, une localité située dans la partie occidentale de l'île, en plein dans la zone dévastée par la lave. 

« J'ai mis dix minutes à retrouver mon amour, qui était dans la voiture en pleurs et effrayée », raconte- t-il en parlant de son épouse, qui s'était précipitée à leur domicile pour rassembler quelques affaires. 

Leur maison se trouvait à environ 300 mètres de l'endroit où la lave a jailli du volcan. « Un membre du conseil municipal m'a dit il y a deux semaines: 'il faut te faire une raison, tu ne pourras plus vivre là-bas' », lâche-t-il. 

Malgré tout, il n'envisage pas du tout de quitter cette petite île où il est arrivé il y a 16 ans. 

« C'est ma terre, mon fils est né ici, j'ai rencontré mon amour ici », déclare-t-il. « La meilleure partie de nos vies est ici, même si une partie est en-dessous de la lave ». 

Le cheval et c'est tout 

Les malheurs se sont accumulés pour cette zone de l'île, car avant l'éruption, il y avait eu en août des incendies de forêt qui avaient entraîné l'évacuation de centaines de personnes et détruit des habitations. 

Le nombre exact des maisons englouties par la lave et celui des gens qui y habitaient n'est pas connu, mais on sait qu'au moins 870 bâtiments de tous types ont été complètement détruits et qu'environ 6 000 personnes ont été évacuées. 

Pour sa part, Abel Armas, 64 ans, sait qu'il a perdu deux maisons et une cave à vin. 

« Tout ce que j'avais a disparu et j'ai énormément pleuré », confie-t-il à l'AFP, abattu, dans une station-service où il s'est arrêté avec son camion chargé de bananes, l'une des deux principales ressources économiques de l'île avec le tourisme. 

« Le jour de l'éruption, j'ai sorti mon cheval (...), mais rien d'autre », explique-t-il. « Ce sont quarante années » de sa vie qui ont été ensevelies par la lave, qui, depuis la nuit du 28 au 29 septembre, se jette sans discontinuer dans les eaux de l'océan Atlantique. 

Et pourtant, pas question non plus qu'il s'en aille. « Je resterai sur l'île, mais là-bas, c'est terminé », assure-t-il en montrant l'endroit où se trouvaient ses propriétés. 

S'il y a bien quelque chose qui énerve les « Palmeros » (les habitants de La Palma), c'est quand on leur suggère qu'ils devraient peut-être songer à quitter cette île volcanique. 

Ils rappellent d'abord que les trois éruptions survenues depuis 1949 n'ont fait au total que trois morts -- dont deux par inhalation de gaz toxiques -- et que l'éruption actuelle, qui n'a fait ni mort ni blessé, est de loin la plus dévastatrice. 

Il y a des dizaines d'endroits dans le monde où les risques sont « beaucoup, beaucoup plus grands, pas seulement pour les habitations, mais aussi pour les personnes », argumente Manuel Perera, un architecte qui est aussi conseiller en charge de l'urbanisme à la municipalité voisine de Los Llanos. 

Il cite notamment Miami et ses ouragans ou encore l'océan Pacifique en raison des séismes. 

Sentiment de « honte »  

Sa collègue Elena Pais, qui porte un gilet orange, dirige dans le complexe sportif Severo Rodríguez de Los Llanos les opérations d'aide aux personnes qui n'ont plus rien. 

On y trouve des piles de vêtement bien rangés par sexe, âge et taille, de la nourriture, des ustensiles de cuisine, des couvertures, des draps, des jouets ou encore du matériel scolaire. 

Mme Pais, qui n'a pas eu beaucoup de repos depuis deux semaines, affirme que le pire est à venir. « Nous allons avoir des mois très durs », assure-t-elle. « Il y en a qui résistent mieux, mais la situation et le drame que nous traversons sont terribles », dit-elle. 

Des travailleurs sociaux, des psychologues et des volontaires, dont de nombreux adolescents, sont là pour guider les gens qui ont besoin d'assistance. 

Parmi ceux qui franchissent la porte de ce complexe sportif, beaucoup éprouvent un sentiment de « honte » de devoir demander de l'aide, déplore Victor Simon, un volontaire de 48 ans. 


L'Afrique peut devenir une "superpuissance du renouvelable", dit Guterres

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 9) à Yokohama, préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, le 21 août 2025. (AFP)
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 9) à Yokohama, préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, le 21 août 2025. (AFP)
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  • L'Afrique a tout pour devenir une "superpuissance du renouvelable", a affirmé jeudi le chef de l'ONU Antonio Guterres
  • Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d'autres projets d'infrastructures

YOKOHAMA: L'Afrique a tout pour devenir une "superpuissance du renouvelable", a affirmé jeudi le chef de l'ONU Antonio Guterres, en appelant à davantage d'investissements dans l'énergie verte sur ce continent riche en ressources.

"Nous devons mobiliser des financements et des technologies, afin que la richesse naturelle de l'Afrique profite aux populations africaines. Nous devons construire une base florissante pour les énergies renouvelables et leur production à travers le continent", a déclaré M. Guterres lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD).

"L'Afrique a tout ce qu'il faut pour devenir une superpuissance du renouvelable, du solaire et de l'éolien aux minéraux critiques qui alimentent les nouvelles technologies", a-t-il affirmé.

"L'énergie verte en Afrique réduit les coûts énergétiques, diversifie les chaînes d'approvisionnement et accélère la décarbonation pour tous", a ajouté le chef de l'ONU, qui s'est exprimé dans le cadre de ce rassemblement de trois jours auquel assistent une cinquantaine de pays africains.

Le Japon souhaite profiter de cette 9e TICAD pour se présenter comme une alternative à la Chine au moment où le continent africain fait face à une crise de la dette et souffre du changement climatique.

Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d'autres projets d'infrastructures.

Mais les pays africains font désormais face à une "vague" de dettes envers la Chine et les créanciers privés, avait averti en mai l'Institut Lowy, un cercle de réflexion australien.

A cela s'ajoute la réduction de l'aide occidentale, en particulier depuis le démantèlement de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) par le président américain Donald Trump.

M. Guterres a également averti que "la dette ne doit pas étouffer le développement" et que l'Afrique a besoin de financements et d'une plus grande capacité de prêt des banques multilatérales de développement.

Parmi les participants, le président du Kenya, William Ruto, a déclaré sur X que son pays était en négociation avec le constructeur automobile japonais Toyota pour la fourniture de 5.000 "véhicules électriques" dans le cadre de l'"engagement du pays envers l'énergie propre".

Dans son discours d'ouverture mercredi, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé un plan pour former 30.000 personnes à l'intelligence artificielle en Afrique sur trois ans et pour étudier l'idée d'un partenariat économique Japon-Afrique.

"L'Afrique, avec un âge médian de 19 ans, déborde de vitalité juvénile. La clé pour faire de l'Afrique le prochain centre de croissance est de renforcer les capacités des jeunes et des femmes et de leur assurer un emploi," a déclaré Ishiba.


Pour la Croix-Rouge l'intensification des hostilités par Israël à Gaza «est intolérable»

Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi. (AFP)
Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi. (AFP)
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  • "Gaza est un espace clos, d'où personne ne peut s'échapper… et où l'accès aux soins de santé, à la nourriture et à l'eau potable diminue", a-t-il souligné, notant également que "pendant ce temps, la sécurité des humanitaires se détériore d'heure en heure"
  • "C'est intolérable", a conclu le porte-parole du CICR, qui participe activement aux opérations humanitaires sur le terrain et qui a aussi été impliqué dans toutes les opérations d'échange d'otages détenus à Gaza

GENEVE: Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi.

"L'intensification des hostilités à Gaza signifie plus de morts, plus de déplacements, plus de destructions et plus de panique", a dit Christian Cardon, le porte-parole de l'organisation basée à Genève, dans un message à l'AFP.

"Gaza est un espace clos, d'où personne ne peut s'échapper… et où l'accès aux soins de santé, à la nourriture et à l'eau potable diminue", a-t-il souligné, notant également que "pendant ce temps, la sécurité des humanitaires se détériore d'heure en heure".

"C'est intolérable", a conclu le porte-parole du CICR, qui participe activement aux opérations humanitaires sur le terrain et qui a aussi été impliqué dans toutes les opérations d'échange d'otages détenus à Gaza contre prisonniers palestiniens aux mains des Israéliens.

Depuis le 7-Octobre, le CICR a essayé activement mais en vain d'avoir accès aux otages pris en Israël par le Hamas et ses alliés, lors de l'attaque sans précédent qui a entraîné la mort côté israélien de 1.219 personnes, en majorité des civils.

Quelque 49 otages dont 27 morts sont toujours détenus dans la bande de Gaza.

L'objectif de l'armée israélienne est de prendre la ville de Gaza qu'elle considère comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien, après 22 mois de bombardements et de siège.

Ils ont fait plus de 62.000 morts majoritairement des civils, totalement dévasté le petit territoire, où tentent de survivre 2 millions de personnes quasiment privées de nourriture, d'eau et de soins.


Zelensky attend les garanties de sécurité, avant une rencontre avec Poutine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe. (AFP)
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  • M. Zelensky a déclaré qu'il souhaitait comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" devant un groupe de médias dont l'AFP -- des déclarations faites mercredi mais sous embargo jusqu'à jeudi matin
  • Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à l'invasion russe lancée en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde guerre mondiale

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe.

M. Zelensky a déclaré qu'il souhaitait comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" devant un groupe de médias dont l'AFP -- des déclarations faites mercredi mais sous embargo jusqu'à jeudi matin.

Une fois que cela sera fait, "nous devrions avoir une réunion bilatérale dans une semaine ou deux", comme le souhaite Donald Trump,  a expliqué M. Zelensky, pour qui ce serait la première rencontre avec son homologue russe depuis 2019.

En fonction de ses résultats, le président américain pourrait ensuite participer à une réunion trilatérale avec les deux dirigeants, selon M. Zelensky.

Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à l'invasion russe lancée en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

Mais l'intensité des hostilités ne faiblit pas et chaque partie semble se préparer à la poursuite des combats.

Les inconnues restent nombreuses tant les positions de Moscou et Kiev sont opposées, notamment sur la question des territoires ukrainiens occupés et sur les garanties de sécurité que Kiev négocie avec ses alliés.

Le président ukrainien a mentionné la Suisse, l'Autriche ou la Turquie pour sa rencontre avec son homologue russe. Il a en revanche écarté la Hongrie restée proche du Kremlin, préférant une "Europe neutre".

Vladimir Poutine semble avoir accepté le principe de cette rencontre, qu'il refusait jusque-là.

Mais ni date ni lieu n'a été annoncé, et Moscou a semblé calmer les ardeurs mercredi en soulignant qu'une telle rencontre devait être "préparée avec le plus grand soin".

Renforcement russe dans le sud 

Trouver un accord sur les garanties de sécurité s'annonce également complexe.

Européens et Américains ont évoqué ces derniers mois différentes possibilités allant de garanties similaires au fameux "article 5" de l'Otan au déploiement d'un contingent militaire en Ukraine ou encore à un soutien en matière de formation, aérien ou naval.

L'Ukraine considère que, même si une issue est trouvée à cette guerre, la Russie tentera encore de l'envahir, d'où l'importance de ces garanties.

Moscou, qui considère l'expansion de l'Otan à ses frontières comme l'une des "causes profondes" ayant mené au conflit, rejette de son côté catégoriquement la plupart de ces éventualités et veut que ses exigences soient prises en compte.

Volodymyr Zelensky a aussi exclu l'idée de Moscou que la Chine soit un garant de sécurité pour l'Ukraine.

"Premièrement, la Chine ne nous a pas aidés à mettre fin à cette guerre dès le début. Deuxièmement, la Chine a aidé la Russie en (lui) ouvrant (son) marché des drones", a-t-il expliqué.

En dépit des réunions diplomatiques, le conflit ne montre aucun signe de ralentissement.

La Russie a ainsi lancé dans la nuit de mercredi à jeudi sa plus grosse attaque de drones et missiles depuis des semaines, faisant un mort et une quinzaine de blessés, selon les autorités locales.

Moscou a utilisé 574 drones et 40 missiles, a affirmé l'armée de l'air ukrainienne.

Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de masser des troupes dans la partie occupée de la région de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, en vue d'une potentielle offensive.

Selon le dirigeant ukrainien, Moscou transfère vers cette zone ses forces depuis la région russe de Koursk, dont une petite partie avait été occupée par les forces ukrainiennes jusqu'au printemps dernier et où Kiev affirme poursuivre ses attaques.

De son côté, l'Ukraine cherche à augmenter sa production d'armement, une façon de réduire sa dépendance à l'aide des alliés.

Volodymyr Zelensky a affirmé que son pays avait testé avec succès un nouveau missile d'une portée de 3.000 kilomètres appelé Flamingo.

"Il s'agit actuellement de notre missile le plus performant", a-t-il salué, évoquant une production de masse possible d'ici la fin de l'année ou début 2026.