Première vente d’œuvres modernes arabes pour Bonhams en France

Chafik Abboud, Composition (1966). Photo fournie par Bonhams.
Chafik Abboud, Composition (1966). Photo fournie par Bonhams.
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Publié le Lundi 04 octobre 2021

Première vente d’œuvres modernes arabes pour Bonhams en France

  • Il s’agit de la première vente aux enchères d’œuvres modernes arabes organisée en France par la célèbre maison londonienne
  • La moitié du produit de la vente sera reversée aux artistes, et l’autre moitié servira à aider l’exposition Lumières du Liban

PARIS : «Une première»: c’est en ces termes enthousiastes que Noor Soussi, directrice des ventes du département Moyen-Orient de Bonhams, évoque cet événement.

Il s’agit de la première vente aux enchères d’œuvres modernes arabes organisée en France par la célèbre maison londonienne. Elle aura lieu le 18 octobre 2021.

Intitulée «Machrek-Maghreb», elle réunit quarante-quatre lots d’artistes parmi les plus célèbres du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, qui proviennent directement de leurs ateliers. En effet, chaque créateur a confié l’une de ses œuvres, choisie par la donation Claude et France Lemand. La moitié du produit de la vente sera reversée aux artistes, et l’autre moitié servira à aider l’exposition Lumières du Liban, actuellement présentée à l’Institut du monde arabe (IMA) et soutenue par le fonds Claude et France Lemand-IMA. Ce dernier pourra donc persévérer dans la mission qu’il s’est fixée en 2018, quand le couple Lemand a fait une donation de 1 300 œuvres au musée de l’IMA, qu’ils contribuent par ailleurs à enrichir à l’occasion de chaque exposition (plus de 1 650 œuvres au 30 juin 2021). Il s'agit de la plus importante donation de l'histoire de l'institution. Depuis, à Paris, les Lemand et l'IMA travaillent de concert à la valorisation européenne et internationale de ces artistes. «Cette vente permettra d’enrichir la collection de l’IMA, d’organiser des expositions, d’entreprendre des travaux de recherche et de publier des catalogues d'exposition au sein de l’Institut du monde arabe», déclare Claude Lemand à Arab News en français.

«Défricheurs de talents»

Galeriste, collectionneur, mécène et donateur, Claude Lemand fonde sa galerie à Paris en 1988. Il propose des œuvres créées par des artistes issus de quatre continents et du monde arabe qui, comme lui, se sont installés en Occident. Au fil des années, sa femme France et lui ont réuni une collection d'œuvres exceptionnelle et participent grandement à l'essor du marché de l'art du Moyen-Orient. Jack Lang, parrain de cette vente caritative, déclare d’ailleurs à leur sujet: «Défricheurs de talents, ils ont été de ceux qui, parmi les premiers, ont cru dans la créativité des artistes contemporains du monde arabe. Ils s’illustrent aussi par leur générosité.»

Lien culturel fort

À travers cette vente, la maison Bonhams met justement en avant le lien culturel fort qui unit les arts du monde arabe et la France: «Comme nous l'avons souligné à l’occasion de cette vente, de nombreux centres d'art arabe se trouvent sur la côte méditerranéenne: Beyrouth, Alexandrie et Casablanca. Il y a donc une forte influence méditerranéenne dans l'art que nous exposons. Par ailleurs, de nombreux artistes ont vécu ou étudié à Paris, et c’est encore le cas aujourd’hui pour certains d’entre eux, ce qui donne une double importance à la vente», indique la directrice des ventes du département Moyen-Orient de Bonhams.

Parmi les œuvres proposées à la vente figure notamment un tableau de Chafik Abboud intitulé Composition (1966). Ce peintre né au Liban en 1926 est l'un des artistes arabes les plus emblématiques du XXe siècle. Installé à Paris en 1947, il retourne régulièrement dans son pays natal. Il joue un rôle majeur dans la vie culturelle et artistique de Beyrouth. L’œuvre en question appartenait à Mme Éliane Kaufholz, germaniste et traductrice d'Adorno, de Karl Kraus et de Thomas Bernhard. Amie très chère d'Abboud, elle a joué un rôle prépondérant dans sa vie.

Père du modernisme marocain

Un tableau signé Mohamed Melehi, tragiquement décédé de la Covid-19 en 2021, qui a pour titre Beyrouth (2020), fera également partie de la vente. Cet artiste est considéré à juste titre comme le père du modernisme marocain. Peu de temps avant sa mort, il a fait don de cette œuvre monumentale pour qu’elle soit vendue au profit de l'IMA. Il s’agit sans doute de sa dernière œuvre et «il est particulièrement poignant que le produit de cette vente aille vers des programmes culturels et des expositions de l'IMA qui assureront l'héritage durable d'artistes comme Melehi», confie Noor Soussi.

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Un tableau signé Mohamed Melehi, tragiquement décédé de la Covid-19 en 2021, qui a pour titre Beyrouth (2020), fera également partie de la vente. Fournie par Bonhams

Une composition d’Ayman Baalbaki, Sans titre (2016), fait également partie du catalogue de la vente. «C’est l'artiste libanais contemporain vivant le plus important et le plus reconnu», précise l’experte de Bonhams. «Son œuvre, monumentale, est profondément personnelle; elle représente un bâtiment de Beyrouth ravagé par la guerre. L’ensemble du travail de ce créateur constitue un témoignage esthétiquement irrésistible du pouvoir destructeur du conflit – une destruction dont la genèse, bien que physique, infiltre, cicatrise et déforme la conscience collective de ses victimes.» Exécuté à une échelle qui rend compte à la fois de l'énormité architecturale du bâtiment représenté et de l’ampleur des dommages subis, le tableau mis en vente présente l’image saisissante d'une ville dont le paysage urbain a été anéanti et mutilé par la guerre. Les scènes que Baalbaki parvient à saisir dans ses tableaux sont dramatiques mais, souvent, des arrière-plans nourris de textiles floraux apportent volontairement une touche de douceur et d’espoir.

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Une composition d’Ayman Baalbaki, Sans titre (2016), fait également partie du catalogue de la vente. Photo fournie par Bonhams.

Dans cette vente, les femmes ne sont pas en reste. Samia Halaby est l'une des artistes les plus en vue et les plus établies de la région. Elle a commencé sa carrière artistique dans les années 1960 et vit à New York depuis près de cinquante ans. Ses peintures abstraites colorées, saisissantes, sont très influencées par la nature et par les monuments architecturaux et la géométrie islamiques. Elles tissent des liens profonds entre l'art occidental et l’esthétique arabo-musulmane.

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Samia Halaby est l'une des artistes les plus en vue et les plus établies de la région. Photo fournie par Bonhams

Jeune génération féminine

La jeune génération féminine est également très représentée. Zena Assi, née en 1974, propose A Storm is brewing my beautiful refugees («Une tempête se prépare, mes magnifiques réfugiés», 2021). Diplômée de l’Académie libanaise des beaux-arts, elle a travaillé plusieurs années pour l’agence de publicité Saatchi & Saatchi de Beyrouth. Elle se consacre à la peinture depuis 2005. Son champ d’inspiration la conduit à observer la société sans visée politique particulière. L’artiste travaille, notamment, sur la thématique de la construction et de la déconstruction des surfaces urbaines, dont Beyrouth offre un exemple frappant. Son travail a été salué par de nombreuses récompenses, entre autres par le Prix spécial du jury au Salon d’automne du musée Sursock (en 2009 à Beyrouth) et par le Sunny Dupree Family Award for a Woman Artist lors de l’exposition estivale de la Royal Academy of Arts (l’année dernière à Londres). Ses œuvres ont été exposées un peu partout dans le monde (Liban, Royaume-Uni, Dubaï, Abu Dhabi, France, États-Unis, Égypte, Bahreïn, Koweït, Biennale de Venise) et sont conservées dans des collections publiques et privées internationales.

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Zena Assi, née en 1974, propose A Storm is brewing my beautiful refugees («Une tempête se prépare, mes magnifiques réfugiés», 2021). Photo fournie par Bonhams

«La Ville Lumière constitue une partie très importante de la stratégie de notre entreprise pour l'avenir. Plutôt que d’effectuer une simple vente annuelle [d’œuvres d’art], nous allons utiliser notre bureau de Paris afin de construire des projets intéressants chaque fois que l'occasion se présente», précise Noor Soussi.

«Partenariats locaux»

«Et, même si les ventes aux enchères du monde arabe ne vont pas forcément s’inscrire dans un calendrier de ventes régulières comme celles qui ont lieu à Londres, nous tenons à rester actifs dans le secteur Maghreb-Machrek en France. Nous allons donc développer nos partenariats locaux, réaliser des ventes aux enchères thématiques, sélectionner des projets intéressants issus du monde arabe et préparer des expositions», conclut la directrice du département Moyen-Orient de l’une des plus prestigieuses maisons de vente aux enchères du monde.

 

EXPOSITION

Jeudi 14 et vendredi 15 octobre de 10h à 18h.

Samedi 16 octobre de 11h00 à 17h.

Dimanche 17 octobre de 12h à 17h.

Lundi 18 octobre à partir de 10h.

VENTE

Lundi 18 octobre à 15h00.

 


«Juste un défi»: une artiste peint avec ses mains et ses pieds dix tableaux simultanément

L'artiste néerlandais Rajacenna van Dam peint dix tableaux à la fois avec ses mains et ses pieds, en direct dans un musée à Vlaardingen, le 3 mai 2024 (Photo, AFP).
L'artiste néerlandais Rajacenna van Dam peint dix tableaux à la fois avec ses mains et ses pieds, en direct dans un musée à Vlaardingen, le 3 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Un astronaute, un autoportrait, un panda avec des lunettes et sept autres peintures, posées à l'envers par terre, sur une table et sur deux chevalets, voient le jour sous les coups de brosse de la jeune femme
  • C'est parti d'une blague, un défi pour contrer l'ennui mais aujourd'hui, c'est du sérieux

VLAARDINGEN, Pays-Bas:  Armée de deux pinceaux entre les orteils et deux autres dans les mains, une concentration extrême dessinée sur son visage, Rajacenna van Dam, artiste néerlandaise de 31 ans, peint simultanément dix tableaux dans un musée aux Pays-Bas.

Un astronaute, un autoportrait, un panda avec des lunettes et sept autres peintures, posées à l'envers par terre, sur une table et sur deux chevalets, voient le jour sous les coups de brosse de la jeune femme aux cheveux bouclés.

C'est parti d'une blague, un défi pour contrer l'ennui mais aujourd'hui, c'est du sérieux : les bras et les jambes tendus, un coup de pinceau par ci, un coup de pinceau par là, Rajacenna, son nom d'artiste, est une perfectionniste et a planifié tous ses gestes en amont dans sa tête.

"Je travaille un peu sur un tableau, puis je reviens à un autre tableau, donc je déplace constamment ma concentration entre tous les tableaux", explique auprès de l'AFP Rajacenna, gauchère d'origine.

"Il y a cinq ans, j'ai commencé à peindre à deux mains, pour le défi et pour aller plus vite, et j'ai découvert que j'étais ambidextre", se souvient-elle.

Et un jour, un journaliste demande en plaisantant si elle peut aussi peindre avec les pieds.

Elle essaie, "pour le fun". Après des mésaventures avec du scotch entre les orteils, elle essaie de la pâte à modeler pour coincer le pinceau. Elle finit par y arriver, poste une vidéo sur internet qui devient virale et les commandes commencent à tomber.

La différence entre les tableaux peints à la main et ceux au pied n'est pas visible. A part pour elle.

"Je vois vraiment une grande différence car c'est un peu moins précis", dit-elle, invitée pour cette performance par un musée dans sa ville natale, Vlaardingen, dans le sud des Pays-Bas.

«Extraordinaire»

"Je m'ennuie assez vite, donc j’aime me mettre au défi, et faire tout ça en même temps provoque en moi une sorte de sensation de méditation, ce qui me calme beaucoup", raconte l'artiste, qui adorait déjà dessiner étant enfant.

Elle délaisse l'activité durant la puberté puis à 16 ans, un dessinateur de rue en Italie ravive la passion en elle. Aujourd'hui, ses vidéos en ligne ont des millions de vues, notamment celles où on la voit peindre avec ses mains et ses pieds plusieurs tableaux en même temps.

A sa connaissance, elle est la seule à faire ça. "Mais j'espère que les gens seront inspirés à faire plus de choses, ou de se mettre au défi un peu plus, comme dessiner avec les pieds", dit l'artiste, dont les tableaux partent pour des sommes entre 6.000 et 12.000 euros, selon son père, Jaco van Dam.

Elle a été remarquée par des célébrités telles que le chanteur Justin Bieber, qui a qualifié son travail d'"incroyable" lorsqu'elle lui a présenté un portrait de lui-même.

"C'est aussi très spécial pour nous en tant que parents, elle nous surprend aussi et je ne comprends pas non plus comment elle fait", déclare le père de Rajacenna auprès de l'AFP.

Au mur du musée trône un portrait d'Einstein peint par la jeune artiste. Un clin d'oeil à une étude dont fait l'objet son cerveau menée par le neuroscientifique turco-allemand Onur Güntürkün, selon lequel la jeune femme "est capable de choses que les neurosciences jugent impossible".

"Un scanner cérébral a déjà révélé auparavant que ses hémisphères cérébraux droit et gauche sont trois fois plus connectés que la moyenne", affirme Jaco van Dam auprès de l'AFP.

De quoi impressionner le commun des mortels qui déambule dans le musée, comme ce couple de retraités.

"C'est extraordinaire que quelqu'un soit capable de faire ça", s'exclame Anton van Weelden, 75 ans.

"Et en plus, les tableaux sont très beaux et réalistes", dit-il, avouant qu'il s'emmêlerait les pinceaux s'il venait à s'aventurer sur ce terrain-là. "Je n'arriverais même pas à peindre comme ça avec ma main droite".


La silencieuse agonie du glacier colombien Ritacuba Blanco

Un touriste explore le glacier Ritacuba Blanco dans le parc naturel national El Cocuy, dans la province de Boyaca, en Colombie, le 19 avril 2024. Le glacier Ritacuba Blanco, l'un des plus hauts sommets enneigés de Colombie, devrait être recouvert d'un manteau de neige homogène. Mais un brutal phénomène El Niño l'a fait fondre et a révélé de gigantesques crevasses, signe de son agonie. (Photo de Luis Acosta AFP)
Un touriste explore le glacier Ritacuba Blanco dans le parc naturel national El Cocuy, dans la province de Boyaca, en Colombie, le 19 avril 2024. Le glacier Ritacuba Blanco, l'un des plus hauts sommets enneigés de Colombie, devrait être recouvert d'un manteau de neige homogène. Mais un brutal phénomène El Niño l'a fait fondre et a révélé de gigantesques crevasses, signe de son agonie. (Photo de Luis Acosta AFP)
Le pic Pan de Azucar est vu depuis le pic Ritacuba Blanco dans le parc naturel national El Cocuy, dans la province de Boyaca, en Colombie, le 19 avril 2024. Le glacier Ritacuba Blanco, l'un des plus hauts sommets enneigés de Colombie, devrait être recouvert d'un manteau de neige homogène. Mais un brutal phénomène El Niño l'a fait fondre et a révélé de gigantesques crevasses, signe de son agonie. (Photo de Luis ACOSTA / AFP)
Le pic Pan de Azucar est vu depuis le pic Ritacuba Blanco dans le parc naturel national El Cocuy, dans la province de Boyaca, en Colombie, le 19 avril 2024. Le glacier Ritacuba Blanco, l'un des plus hauts sommets enneigés de Colombie, devrait être recouvert d'un manteau de neige homogène. Mais un brutal phénomène El Niño l'a fait fondre et a révélé de gigantesques crevasses, signe de son agonie. (Photo de Luis ACOSTA / AFP)
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  • Dans sa partie la plus basse, à 4.950 mètres d'altitude, de larges fissures révèlent désormais la roche jusque-là cachée
  • Des 14 glaciers tropicaux qui existaient en Colombie au début du 20e siècle, il ne reste plus que six

EL COCUY, Colombie : Il y a quelques mois encore, le Ritacuba Blanco, l'un des plus hauts sommets de Colombie, était recouvert d'un homogène manteau neigeux. Mais la hausse des températures a récemment provoqué de larges fissures dans la glace qui témoignent de sa lente agonie.

Depuis novembre dernier et la hausse des températures dans le pays à cause du phénomène météorologique El Niño, le manteau blanc a commencé à fondre à une vitesse vertigineuse, alertent les experts.

Dans sa partie la plus basse, où l'AFP a pu se rendre, à 4.950 mètres d'altitude, de larges fissures révèlent désormais la roche jusque-là cachée. Les autorités accusent El Niño, qui frappe la Colombie depuis fin 2023.

Le phénomène météorologique est généralement associé à une hausse des températures et d'importantes sécheresses susceptibles d'entraîner des feux de forêts dévastateurs. Il se produit en moyenne tous les deux à sept ans, et les épisodes durent généralement de neuf à douze mois.

L'épisode actuel s'inscrit «dans le contexte d'un climat modifié par les activités humaines», a noté l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

La Colombie, dont la biodiversité est l'une des plus riches au monde, a enregistré en mars le mois le plus chaud de son histoire, avec des températures atteignant par endroits 42,4°C.

«Le phénomène El Niño est peut-être la pire chose qui puisse arriver à nos pics enneigés ou à nos glaciers», estime Jorge Luis Ceballos, glaciologue à l'Institut d'hydrologie, de météorologie et d'études environnementales (Ideam). «Il n'y a pas de couverture nuageuse et donc pas de chute de neige», souligne-t-il.

Des 14 glaciers tropicaux qui existaient en Colombie au début du 20e siècle, il n'en reste plus que six. Le Ritacuba Blanco, situé dans le parc national de la Sierra Nevada del Cocuy, à environ 250 km au nord-est de la capitale Bogota, est le plus en péril des sommets encore enneigés du pays.

«À la fin de l'année dernière, les parois ici mesuraient environ six mètres de haut (...) aujourd'hui, elles ne font pratiquement plus qu'un mètre», souligne le guide Edwin Prada.

- «De pire en pire» -

Selon les données les plus récentes, de 2022, quelque 12,8 km2 de ce territoire étaient alors recouverts de glace et de neige, soit l'étendue la plus faible depuis que l'Ideam effectue des relevés. En 2010, le manteau neigeux couvrait 16,5 km2 et même 19,8 km2 en 2003.

Ces derniers mois, «la neige a fondu en raison du manque de précipitations et la glace a été exposée au rayonnement solaire, ce qui a accéléré le dégel», explique M. Ceballos.

La planète a connu en 2023 les températures les plus élevées jamais enregistrées, selon l'Observatoire européen du climat Copernicus (C3S). En Asie, continent le plus touché, les sommets glacés de l'Himalaya sont également en train de disparaître, menaçant la sécurité hydrique de la région, selon l'OMM.

Le phénomène El Niño a également provoqué cette année d'importants incendies en Colombie. Au total, plus de 17.000 hectares de forêts sont parties en fumées dans tous le pays. Une partie des flammes a atteint les paramos, ces écosystèmes fragiles propres aux pays andins.

De nombreux petits lacs qui alimentent habituellement les villages en eau se sont en outre asséchés.

Fait sans précédent au cours de ce siècle, la capitale colombienne a décrété un rationnement du service d'approvisionnement en eau il y a trois semaines en raison du faible niveau de ses réservoirs.

Humberto Estepa, un habitant de Güican, un village proche du Ritacuba Blanco, tremble à chaque fois qu'il se rend au pied du glacier.

Le dégel «cette année a été trop important», assure-t-il. «C'est de pire en pire, il y a de nouvelles crevasses, plus de dégel», se disant «très nostalgique».

 


Tout est rose à Taif : les fans affluent au festival des fleurs

Le 19e festival des roses de Taïf, dont le thème est « Qetaf », qui signifie « temps de la cueillette », coïncide avec la saison des récoltes et se déroulera jusqu'au 12 mai. (SPA)
Le 19e festival des roses de Taïf, dont le thème est « Qetaf », qui signifie « temps de la cueillette », coïncide avec la saison des récoltes et se déroulera jusqu'au 12 mai. (SPA)
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  • L'exposition annuelle de Taif présente un tapis floral de plus d'un million de fleurs
  • Les agriculteurs et les vendeurs sont optimistes quant à l'augmentation des ventes lors de l'événement

DJEDDAH : Les visiteurs affluent au 19e festival des roses de Taif, au parc Al-Raddaf, où les fleurs sont en pleine floraison, mettant en valeur le riche patrimoine floral de la région.

Le festival, dont le thème est "Qetaf", qui signifie "temps de la cueillette", coïncide avec la saison des récoltes et se poursuivra jusqu'au 12 mai. Les organisateurs sont la Taif Rose Cooperative Society et la municipalité de Taif.

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Le 19e festival des roses de Taïf, dont le thème est « Qetaf », qui signifie « temps de la cueillette », coïncide avec la saison des récoltes et se déroulera jusqu'au 12 mai. (SPA)

La participation des habitants de Taif et des touristes nationaux et internationaux a été impressionnante. Les exposants - pour la plupart des agriculteurs et des vendeurs - ont bon espoir que l'augmentation des revenus contribuera à stimuler la culture et la production de roses.

Abdullah Altwairqi, agriculteur local et participant au festival, a déclaré : "La participation au festival des roses de Taif est devenue une tradition pour moi. L'atmosphère s'améliore d'année en année, et les revenus et l'exposition que nous recevons des visiteurs en valent la peine."