Les «Lumières du Liban» rayonnent à Paris

Les deux tableaux de Saliba Douaihy. (Photo, Lynn Tehini)
Les deux tableaux de Saliba Douaihy. (Photo, Lynn Tehini)
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Publié le Dimanche 24 octobre 2021

Les «Lumières du Liban» rayonnent à Paris

  • Dès le début du parcours, les notes de musique de la célèbre chanson Li Beirut de Fairouz transporte le visiteur au Liban
  • De 1975 à 1990, le Liban se transforme en poudrière. Dans la capitale meurtrie, les artistes continuent à produire, malgré l’âpreté de leur condition

PARIS: «Le Liban n’est pas que souffrances et […] il demeure un pays d’où jaillit la lumière»: tels sont les mots qu’emploie Jack Lang dans la préface du catalogue de l’exposition «Lumières du Liban: art moderne et contemporain de 1950 à aujourd’hui» organisée à l’Institut du monde arabe (IMA) du 21 septembre 2021 au 2 janvier 2022. Cet événement a pu voir le jour grâce au soutien de la galerie Claude Lemand.

Plus d’une centaine d’œuvres réalisées par cinquante-cinq artistes célèbrent la prodigieuse créativité des artistes modernes et contemporains du Liban et de ses diasporas, du lendemain de son indépendance, en 1943, jusqu’à nos jours.

«Les œuvres ont été sélectionnées parmi la collection d’art moderne et contemporain arabe de l’IMA, la plus importante d’Europe depuis sa fusion avec la donation que nous avons voulu effectuer», déclare Claude Lemand, collectionneur, mécène et galeriste, lors de la visite organisée à l’intention des journalistes. C’est en effet grâce à sa contribution, conclue dans un premier temps en 2018, que la collection d’art moderne et contemporain arabe du musée de l’IMA devient la plus importante en Europe, avec son fonds de près de six cents œuvres libanaises. La donation s’est constamment enrichie depuis.

Aujourd’hui, Claude Lemand dirige ce projet avec Nathalie Bondil, directrice du département du musée et des expositions de l’IMA, et Éric Delpont, conservateur du musée de l’IMA. Ce projet, il en rêvait depuis longtemps. «Cette exposition témoigne de la face lumineuse des artistes et créateurs du pays du Cèdre. Elle montre combien ce petit pays est grand, et combien, malgré la crise, il demeure le creuset humain et culturel qu’il a toujours été», confie-t-il. 

 

Parcours chronologique inversé

L’exposition, confiée à l’architecte libanais Carl Gergès, retrace sept décennies d’histoire de l’art au Liban. Elle se découpe de manière chronologique et se déploie dans trois grandes salles d’exposition: l’Espace des donateurs, inauguré à cette occasion (pour la période qui va de 2005 jusqu’à aujourd’hui) et les salles des niveaux -2 (années 1975-2000) et -1 (1943-1975). Le parcours est conçu selon un principe chronologique volontairement inversé afin d’inviter le visiteur à remonter le temps: il commence par découvrir les œuvres et les événements les plus récents et termine sa visite avec les années 1950 – l’âge d’or de Beyrouth. Tout au long du parcours, des citations et des documents relatifs à l’actualité de ces décennies lui permettent de contextualiser les œuvres.

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Ayman Baalbacki, The End, 2016-2020. (Photo, Lynn Tehini)

Dès le début du parcours, les notes de musique de la célèbre chanson Li Beirut de Fairouz et The End, l’impressionnante toile d’Ayman Baalbaki – des ruines urbaines surmontée de lettres capitales de néon – transportent le visiteur au Liban.

The End rappelle que le Liban traverse aujourd’hui la crise la plus profonde de son histoire moderne. Face à lui, le tableau Aéroport, signé Yazan Halawani, criant de vérité, interpelle également le visiteur: il représente un homme, assis dans un hall d’aéroport, qui attend son avion. Étrangement, «ce n’est pas une toile récente», révèle l’artiste à Arab News en français. En effet, elle date «d’avant la révolution, l’explosion du 4-Août et la crise économique», précise-t-il. Elle fait partie d’une exposition répartie en trois séries. «J’ai surnommée l’une d’elles “les scènes de l’aéroport”, car cet endroit est à mes yeux le seul vrai microcosme du Liban. Je pense que le pays est composé de petits réseaux très distincts les uns des autres au sein desquels les citoyens ne se mélangent pas vraiment, alors que l’aéroport, paradoxalement, est le lieu où l’ensemble des Libanais se retrouvent pour partir», explique Yazan Halawani.

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Yazan Halawani, Aéroport, 2019. (Photo, Lynn Tehini)

«Cet espace physique fait vraiment partie de notre identité puisque nous sommes un peuple de migrants, mais il n’a jamais été représenté dans l’art, alors qu’il regroupe tant d’émotions et de vécus pour la plupart des Libanais», précise le créateur. Un lieu qui symbolise certainement «la violence subtile vécue aujourd’hui par les Libanais, qui partent, exportés comme une commodité, gagner de l’argent dans le but de l’envoyer au pays. Et cette toile peinte bien avant l’effondrement du système est devenue plus réelle et intéressante après», estime Yazan Halawani. 

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Missak Terzian, Rock Series no9. (crédit Lynn Tehini)

Pour traduire la souffrance qu’endurent le Liban et les Libanais, l’artiste Philippe Audi-Dor propose une œuvre, Les Brisés, composée de bris de verre récupérés chez lui après l’explosion du 4-Août. Il recrée la carte du Liban au moyen de ces morceaux de verre brisé reliés entre eux par deux cent quatre épingles, qui correspondent au nombre de morts. Cette œuvre traduit à la fois la douleur et la solidarité qui unissent les Libanais.

L’impact de l’explosion se ressent également chez d’autres artistes, notamment dans la partie dédiée aux sculptures. Hady Sy montre ainsi combien il est difficile pour les artistes de continuer à créer après l’émotion qu’a suscitée une catastrophe d’une telle ampleur. «J’ai voulu travailler sur le temps d’après l’explosion, le temps de vivants, le moment où j’ai regardé ma montre: il était 6 heures 09. Je me suis également interrogé sur Beyrouth: qui est Beyrouth, une femme ou un homme? J’ai travaillé sur la femme Beyrouth, une trilogie de sculptures qui utilise trois langues différentes, l’IMA ayant acquis la version française, intitulée Beyrouth. De face, nous percevons le “6:09”, mais aussi le chiffre “8” et, en tournant autour [de la sculpture], on voit la femme et on décèle le mouvement féminin avec une forme différente», explique Hady Sy.

La douleur est également très palpable dans le polyptique de Tagreed Darghouth, The Abyss calls Forth the Abyss L’abîme appelle l’abîme»). L’artiste confie à Arab News qu’elle traverse une période difficile: la situation du pays l’empêche de produire et de travailler normalement. 

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Tagreed Darghouth, The Abyss calls Forth the Abyss, 2015. (Photo, Lynn Tehini)

La souffrance qu’endure le pays et les artistes n’est malheureusement pas nouvelle. De 1975 à 1990, le Liban se transforme en poudrière. Dans la capitale meurtrie, les artistes continuent à produire, malgré l’âpreté de leur condition. Ce n’est toutefois qu’à partir de 2005, avec le retrait de l’armée syrienne, que la scène artistique libanaise va pouvoir renaître. 

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Hussein Madi. (Photo, Lynn Tehini)

Si les années récentes, marquées par le chaos militaire et social, sont empreintes de souffrance, le visiteur, invité à remonter le temps, découvre également des œuvres plus apaisées: celles des artistes de la première génération, qui occupent une place de choix dans l’exposition. C’est l’âge d’or de la production artistique libanaise, avec notamment Groupe familial de Paul Guiragossian, Confidences de Chafik Abboud ou Vue d’un village moyen-oriental de Saliba Douaihy. À la fin du parcours consacré aux grands maîtres des années 1950, l’exposition rappelle au visiteur que, à cette période, Beyrouth était la capitale de la modernité et de la liberté, le lieu où il fallait produire, vivre, exposer et publier.

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Paul Guiragossian, Groupe familial, 1968. (crédit Lynn Tehini)

 

Les femmes mises en lumière

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Série de Paysages, Etel Adnan. (Photo, Lynn Tehini)

L’exposition met également en lumière des femmes artistes aux multiples facettes. Parmi elles, Etel Adnan, peintre, écrivaine et poétesse, pionnière incontournable de la modernité arabe, qui voit aujourd’hui ses œuvres exposées dans les plus musées les plus prestigieux, les sculpteurs Mona Saudi, Simone Fattal, Nadia Saikali, l’artiste pluridisciplinaire Zena Assi, la dessinatrice Laure Ghorayeb ou encore les designers de Bokja Design Studio Houda Baroudi et Maria Hibri.

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Fatima el-Hajj, Une promenade, 2011. (Photo, Lynn Tehini)

Tout au long de la visite, la place singulière de la création libanaise depuis l’indépendance du pays est mise en valeur. On plonge dans la complexité humaine, géographique, historique et culturelle du Liban, ce pays qui rayonnait dans les années 1960 mais dont l’histoire récente n’est que souffrance, conflits et crises, de la guerre civile (1975-1990) jusqu’à l’explosion du port de Beyrouth, au mois d’août 2020.  Cette histoire, parfois chaotique, ne doit pas occulter le rôle de creuset culturel majeur que joue le pays du Cèdre. Aujourd’hui encore, son art demeure bien vivant.


Les œuvres de Bilal Bahir exposées à l’Ayn Gallery à Paris

Red Sun in the Sky (2023), technique mixte sur papier ancien. (Photo fournie)
Red Sun in the Sky (2023), technique mixte sur papier ancien. (Photo fournie)
Red Sun in the Sky (2023), technique mixte sur papier ancien. (Photo fournie)
Red Sun in the Sky (2023), technique mixte sur papier ancien. (Photo fournie)
Exposition Magic carpet de Bilal Bahir à Ayn Gallery à Paris. (Photo fournie)
Exposition Magic carpet de Bilal Bahir à Ayn Gallery à Paris. (Photo fournie)
Exposition Magic carpet de Bilal Bahir à Ayn Gallery à Paris. (Photo fournie)
Exposition Magic carpet de Bilal Bahir à Ayn Gallery à Paris. (Photo fournie)
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  • «Mon exposition s'inspire de la poésie du philosophe mystique Djalal ad-Dîn Rumi»
  • L’artiste explique que son rôle «consiste à retourner vers cette terre d’amour, vers le soufisme, et d’y trouver refuge»

PARIS: Magic Carpet, une exposition de l’artiste belgo-irakien Bilal Bahir, est programmée du 11 mai au 11 juin à l’Ayn Gallery, située rue Saint-Louis en l’Île, dans le IVe arrondissement de Paris. Diplômé en sculpture de l’Institut des beaux-arts de Bagdad, Bilal Bahir explore la diversité des cultures dans une perspective chronologique et il pose la question de l’état de guerre et de l’existence humaine à travers les nombreux changements de la société irakienne, qu’ils soient culturels, politiques ou économiques.

Le passé est sa source d’inspiration, comme les dessins anciens qui trouvent leurs origines dans le berceau de l’humanité: la Mésopotamie, les vieux contes de fées d’Orient et d’Occident, et les villes mythologiques.

«Mon exposition s'inspire de la poésie du philosophe mystique Djalal ad-Dîn Rumi, selon laquelle en dehors de tout le bien et de tout le mal qui nous entourent, il existe une contrée dans laquelle il n'y a que de l'amour», indique Bilal Bahir.

«Nous vivons dans une réalité dépourvue de poésie, semblable à la théorie malthusienne, où la poésie n'a pas sa place», poursuit-il. «Et comme le soulignait Malthus, la survie de l’homme repose sur une lutte féroce dont le vainqueur n’est autre que le meilleur et le plus fort d’entre nous. Cela implique donc l'existence de conflits, de catastrophes, d’épidémies et de problèmes climatiques tels que le réchauffement climatique causé par les pays capitalistes.»

Interrogé sur la collection Magic Carpet, l’artiste déclare que cette série a été créée en s’appuyant sur des documents anciens et de vieilles cartes de Paris.

«J’expose vingt dessins avec des tapis volants qui racontent des histoires, comme celle qui fait référence au musée du Louvre à travers la collection des objets mésopotamiens, ou encore celle qui concerne la chanteuse égyptienne Oum Kalthoum lorsqu’elle est venue chanter à l’Olympia à Paris dans les années 1960», explique-t-il.

«Le travail de Bilal Bahir est essentiellement réalisé sur des pages de livres et documents anciens, lui permettant ainsi d’entrelacer deux récits liés au passé et au présent.»

Œuvres picturales poétiques

«J’ai découvert le travail de Bilal lors d’une foire alors qu’il était exposé par son galeriste belge. Le coup de foudre a été instantané. J’ai tout de suite été saisie par son œuvre picturale poétique. Elle résulte d’une recomposition qui exprime et fusionne des émotions, des rêves, des souvenirs et des questions politiques, culturelles et économiques, le tout plongé dans une atmosphère onirique. L’enfant qui est en lui est un génie immense qui le pousse à rechercher l’utopie», confie Yasmine Azzi-Kohlhepp, fondatrice et directrice d’Ayn Gallery.

«Le travail de Bilal Bahir est essentiellement réalisé sur des pages de livres et documents anciens, lui permettant ainsi d’entrelacer deux récits liés au passé et au présent. Ses personnages, qui se déplacent sur des tapis volants, évoluent dans le ciel en un éternel mouvement, tout comme ses cerfs-volants qui défient la gravité. Ils semblent prêts à s’élever tels des derviches tourneurs désireux d’atteindre le mystique», souligne la galeriste à Arab News en français.

Le soufisme, la terre d’amour

L’artiste explique que son rôle «consiste à retourner vers cette terre d’amour, vers le soufisme, et d’y trouver refuge». Il considère le soufisme comme «un équilibre psychologique, une harmonie entre soi et la réalité, dans une quête de paix spirituelle afin de préserver l'humanité qui vit sur ce bel endroit qu’est la Terre».

Interrogé par Arab News en français sur sa perception du soufisme, Bilal Bahir affirme que ce dernier «est un phénomène mondial qui transcende les religions, le temps, l’espace et l'ethnographie. C'est une expérience subjective. En tant que doctrine spirituelle, le soufisme cherche à découvrir la vérité essentielle de l'existence à travers la purification du cœur, la méditation, l’abandon des désirs et des convoitises du corps ainsi que de tous les défauts moraux. Le soufisme, c’est se parer des plus belles vertus, d'humilité, de tempérance et d’ascétisme.»


Arab News remporte neuf prix d’excellence lors du prestigieux concours Society for News Design

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  • Le design utilisé par Arab News pour sa couverture sportive a rencontré un succès particulier auprès des membres du jury
  • Des photos animées et captivantes qui illustrent une histoire, Le royaume animal saoudien, publiée lors de la Journée des espèces en voie de disparition, ont également été récompensées

 DUBAÏ: Arab News, le prestigieux quotidien d’expression anglaise du Moyen-Orient, a remporté neuf prix d’excellence dans plus de cinq catégories lors du 44e concours créatif Best of News Design de la Society for News Design.

Pour le concours de presse écrite de cette année, les 27 membres du jury, venus du monde entier et spécialisés dans le journalisme, les nouveaux médias et le design, ont examiné près de 2 700 candidatures dans onze catégories pendant quatre jours à New York.

Omar Nashashibi, responsable du design chez Arab News, faisait partie du jury. «Remporter neuf prix dans plusieurs catégories lors du concours de cette année représente une merveilleuse réussite pour Arab News», a-t-il confié, ajoutant: «Arab News est en compétition avec les plus grandes publications du monde, ce qui rend la victoire d’autant plus spéciale.»

Le design utilisé par Arab News pour sa couverture sportive a rencontré un succès particulier auprès des membres du jury. Le journal a reçu plusieurs distinctions pour son travail de conception en lien avec la couverture d’événements comme la Coupe du monde de la Fifa 2022 au Qatar et l’E-Prix de Formule 1 de Diriyah.

La couverture que le journal a consacrée à la Coupe du monde de la Fifa, illustrée par The Sporting Press, a remporté un prix d’excellence dans plusieurs catégories, dont la première page et la couverture spéciale.

Des photos animées et captivantes qui illustrent une histoire, Le royaume animal saoudien, publiée lors de la Journée des espèces en voie de disparition, ont également été récompensées. Elle a été récompensée à la fois dans la catégorie imprimée et numérique.

Par ailleurs, la conception graphique de l’article Le Royaume se prépare à exploiter des mers riches en ressources pour la prime à la pêche a été récompensée dans la catégorie pages intérieures.

Society for News Design

«Il s’agit de l’un des concours les plus importants. Les plus grandes et les meilleures publications du monde y participent. Remporter neuf prix d’excellence constitue donc une nouvelle remarquable pour toute l’équipe», précise Simon Khalil, consultant en direction créative chez Arab News.

«Ces récompenses mettent vraiment en valeur la variété des designs que nous créons chez Arab News. Nous utilisons une large gamme de styles illustratifs et graphiques pour que nos conceptions restent séduisantes pour nos lecteurs.»

Fondée en 1979, la Society for News Design est une organisation internationale pour les professionnels des médias et les communicateurs visuels qui créent des publications et des produits imprimés, Internet et mobiles. Son concours créatif, Best of News Design, considéré comme l’un des programmes de prix les plus prestigieux du secteur, récompense l’excellence en matière de narration visuelle, de design et de journalisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Documentaire: Quand deux Français partent à la découverte de l’Arabie saoudite

Laure Boulleau et Jean Imbert sont à l’affiche d’un documentaire, Aventures d’Arabie. (Capture d'écran du documentaire)
Laure Boulleau et Jean Imbert sont à l’affiche d’un documentaire, Aventures d’Arabie. (Capture d'écran du documentaire)
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  • L’ancienne joueuse de football française, désormais consultante sur Canal+, invite son ami le chef Jean Imbert à découvrir l’Arabie saoudite à travers un voyage inédit
  • «Grâce au foot, on fait des rencontres incroyables», s’enthousiasme dans le film l’ancienne joueuse de football française Laure Boulleau

PARIS: Laure Boulleau est à l’affiche d’un documentaire, Aventures d’Arabie. Ce long format de cinquante-deux minutes réalisé par Antonin Broutard, produit par Sébastien Deurdilly et diffusé le 1er juin sur la chaîne Discovery UK et Canal+. L’ancienne joueuse de football française, désormais consultante sur Canal+, invite son ami le chef Jean Imbert à découvrir l’Arabie saoudite à travers un voyage inédit, de Riyad aux montagnes de l’Asir.

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Leur première étape est Diriyah, le foyer originel de la famille Al-Saoud. (Capture d'écran du documentaire)

Leur première étape est Diriyah, le foyer originel de la famille Al-Saoud, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. La visite de cette cité située dans les faubourgs nord-ouest de la capitale du royaume, Riyad, se poursuit par une dégustation avec le chef du restaurant Takya.

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Jean Imbert avec la cheffe du restaurant Takya. (Capture d'écran du documentaire).

Il s’agit d’un voyage gustatif et culinaire autour des régions saoudiennes, dont le chef Jean Imbert loue l’authenticité: «Cela me rappelle ce que j’aime dans la nourriture: je peux vraiment sentir le pays en mangeant ce type de nourriture.»

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Le chef français rencontre le graffeur DIA en train de peindre Birdy, son personnage fétiche, sur un mur. (Capture d'écran du documentaire)

Alors que le chef français rencontre le graffeur DIA en train de peindre Birdy, son personnage fétiche, sur un mur, Laure Boulleau, elle, se rend au club Al Hilal, à Riyad pour une partie de foot amicale avec les filles de l’équipe nationale saoudienne. En réalité, c’est la deuxième fois que l’ex-joueuse du PSG part à la rencontre de jeunes footballeuses. «C’est un plaisir absolu. On est heureuse d’être ensemble», confie-t-elle.

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Laure Boulleau au club Al Hilal, à Riyad, pour une partie de foot amicale avec les filles de l’équipe nationale saoudienne. (Capture d'écran du documentaire)

«Grâce au foot, on fait des rencontres incroyables», s’enthousiasme dans le film la joueuse de football française, qui souhaite en savoir plus sur le parcours des filles. Ces dernières rêvent de participer un jour à une coupe du monde, mais elles procèdent étape par étape. «Leur rôle est plus important. Cela va au-delà du foot», estime Laure Boulleau. «Cela concerne des sujets d’actualité, comme la place que peut prendre la femme dans la société. Il faut du courage pour faire changer les mentalités et surtout montrer l’exemple aux autres.»

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Laure Boulleau et la créatrice de mode saoudienne. (Capture d'écran du documentaire)

Laure Boulleau rencontre ensuite une autre femme qui veut faire bouger les lignes: une créatrice de mode qui bouscule les codes vestimentaires, revisitant notamment l’abaya, la tenue traditionnelle d’Arabie saoudite.

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Jean Imbert, ancien vainqueur de Top Chef, se balade dans un marché de Riyad où il a rendez-vous avec une cheffe. (Capture d'écran du documentaire)

Entre-temps, son acolyte, Jean Imbert, ancien vainqueur de Top Chef, se balade dans un marché de Riyad où il a rendez-vous avec une cheffe pour préparer le repas qu’ils mangeront le soir dans le désert, autour d’un feu.

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La footballeuse découvre le désert aux portes de Riyad. (Capture d'écran du documentaire)

«Ce soir, Jean m’a promis un repas au milieu de ces dunes. Une expérience hors du commun», se réjouit la footballeuse, qui découvre déjà le désert aux portes de Riyad: «J’ai l’impression d’être au Rallye Dakar. Ce sont des sensations incroyables. Je comprends cette fascination pour le désert. Ce paysage a une force d’attraction incroyable.»

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Au menu, le margoug: de la viande d’agneau, des légumes et du pain cuits sur le feu de bois. (Capture d'écran du documentaire)

Au menu donc, le margoug: de la viande d’agneau, des légumes et du pain cuits sur le feu de bois, «entre le barbecue et les lasagnes», selon Jean Imbert.

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Dans le village de Rijal Almaa, construit il y a neuf cents ans, chaque porte et chaque fenêtre est décorée avec raffinement. (capture d'écran du documentaire)

Pour la suite du voyage, on change de décor avec les montagnes de l’Asir, qui culminent à 3 000 m d’altitude dans le sud du pays. Ici, les hommes ont construit des villages à flanc de falaise. «On les croirait incrustés dans le paysage.» Dans le village de Rijal Almaa, construit il y a neuf cents ans, chaque porte et chaque fenêtre est décorée avec raffinement. La balade dans les rues du village se termine par une partie de football avec des jeunes sur la grand-place, dans laquelle Laure et même Jean ont l’occasion de montrer leur talent footballistique. Les amis ont ensuite la chance de goûter du miel d’acacia tout juste extrait de la ruche.

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Passionnée de sport et de nature, Laure Boulleau part ensuite à la découverte des montagnes de l’Asir à vélo avec deux jeunes cyclistes de la région. (Capture d'écran du documentaire)

Passionnée de sport et de nature, Laure Boulleau part ensuite à la découverte des montagnes de l’Asir à vélo avec deux jeunes cyclistes de la région, puis à pied à travers une randonnée avec Aziz, le guide: «J’adore ces moments d’évasion. Être dans la nature, c’est devenu nécessaire à mon équilibre», explique-t-elle. En chemin, elle fait une rencontre inattendue: des tribus de babouins qui vivent là en liberté.

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Dans une ferme locale, Jean et Laure ont l’occasion de goûter au hanith. (Capture d'écran du documentaire)

Dans une ferme locale, Jean et Laure ont l’occasion de goûter au hanith, un plat traditionnel de la région à base de viande d’agneau cuite à l’étouffée sur des branchages. Un dernier repas avec Jean avant qu’il ne rentre à Paris, où il officie dans les cuisines du Plaza Athénée. Laure, elle, reste un petit peu dans le pays et découvre un lieu surprenant que les gens appellent «Edge of the World» – «le bout du monde», en compagnie de Raha Moharrak, une alpiniste professionnelle qui est la première Saoudienne à avoir gravi l’Everest.

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«Edge of the World» – «le bout du monde». (Capture d'écran du documentaire)

«De ce voyage, je retiendrai les paysages, bien sûr, mais surtout des rencontres uniques, notamment de femmes très inspirantes qui me donnent une énergie folle et vis-à-vis desquelles je ressens une immense fierté, finalement, parce que je me retrouve dans ce caractère, dans cette volonté d’aller au-delà d’elles-mêmes, de changer les codes, de bousculer un peu toutes ces limites qu’on peut avoir. J’ai encore plus de respect parce que je sais que ça part d’encore plus loin ici», déclare-t-elle à la fin de son périple en Arabie saoudite – une invitation au voyage dans un royaume en pleine transformation.