Washington va entamer des «discussions franches» avec Pékin sur le commerce

Le président chinois Xi Jinping et le président américain Joe Biden (Photo, AFP).
Le président chinois Xi Jinping et le président américain Joe Biden (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 05 octobre 2021

Washington va entamer des «discussions franches» avec Pékin sur le commerce

  • Les droits de douane punitifs, imposés en représailles aux pratiques commerciales chinoises jugées «déloyales», sont décriés par de nombreuses entreprises
  • Un responsable américain a précisé sous couvert d'anonymat que ces surtaxes resteraient en place le temps de la procédure d'exemption

WASHINGTON: L'administration Biden va lancer "dans les prochains jours des discussions franches" sur le commerce avec la Chine, estimant que le géant asiatique n'a pas respecté ses engagements pris dans le cadre de l'accord signé début 2020.

"La Chine a pris des engagements qui doivent profiter à certaines industries américaines, dont l'agriculture, que nous devons faire respecter", va déclarer lundi l'ambassadrice américaine au Commerce Katherine Tai devant un centre de réflexion américain.

Selon les extraits de son discours, qu'elle doit prononcer à 10H00 locales (14H00 GMT) devant le Centre des études stratégiques et internationales (CSIS), Mme Tai va aussi annoncer le lancement "d'une procédure d'exemptions ciblées des tarifs douaniers" qui ont été mis en place entre 2018 et 2020 par l'administration de Donald Trump sur des marchandises chinoises représentant 370 milliards de dollars annuels.

Ces droits de douane punitifs, imposés en représailles aux pratiques commerciales chinoises jugées "déloyales", sont décriés par de nombreuses entreprises.

Début août, des groupes d'affaires américains parmi les plus influents avaient exhorté l'administration Biden à réduire ces surtaxes, soulignant alors que les industries américaines étaient confrontées "à des coûts accrus" puisque les tarifs douaniers sont payés par les importateurs.

Un responsable américain a précisé sous couvert d'anonymat que ces surtaxes resteraient en place le temps de la procédure d'exemption.

Le président américain avait demandé à Katherine Tai, de procéder à un réexamen global de la stratégie commerciale américaine vis-à-vis de la Chine.

"Nous continuons d'avoir de sérieuses inquiétudes concernant les pratiques commerciales" de la Chine qui n'ont pas été abordées dans la Phase 1 de l'accord, va également souligner l'ambassadrice en référence aux problèmes plus structurels comme les subventions massives aux entreprises d'Etat chinoises ou le "vol" de la propriété intellectuelle.

La Chine s'était engagée à acheter pour 200 milliards de dollars de produits américains supplémentaires sur deux ans dont des produits agricoles, des biens du secteur de l'énergie et de l'industrie manufacturière, l'objectif étant de réduire le déséquilibre commercial entre les deux pays.

L'accord signé mi-janvier 2020 entre Donald Trump et le vice-Premier ministre chinois Liu He avait permis une trêve dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine qui avait ralenti la croissance des deux pays.

Mais cet accord a des résultats "mitigés", a indiqué le responsable américain qui a souhaité garder l'anonymat.

Travailler avec les alliés

Le responsable américain a souligné lundi que le but n'est pas "d'aggraver les tensions commerciales" avec la Chine.

Mais les Etats-Unis sont prêts à utiliser "toute la gamme d'outils" dont ils disposent et développeront "de nouveaux outils au besoin pour défendre les intérêts économiques américains contre les politiques et pratiques néfastes", va mettre en avant Katherine Tai.

"Le cœur de notre stratégie est un engagement à garantir que nous travaillons avec nos alliés pour créer des marchés justes et ouverts", va-t-elle également souligner.

Si l'Europe semble prendre ses distances avec une politique commerciale américaine de fermeté absolue, ses responsables reconnaissent qu'ils sont confrontés eux aussi aux pratiques commerciales "déloyales" de Pékin.

Et l'ambassadrice américaine ne manquera pas de mettre en avant que les relations commerciales et économiques entre les deux premières puissances économiques du monde a "un impact sur le monde entier et sur des milliards de travailleurs".

Washington ne cache pas que les discussions avec Pékin vont être ardues: "nous savons qu'il est peu probable que la Chine procède à des réformes significatives pour le moment", a ainsi souligné le responsable.

"Pékin est de plus en plus explicite sur le fait qu'il redouble d'efforts dans son approche autoritaire et centrée sur l'État, et résiste à répondre à nos préoccupations sur les aspects structurels", a déclaré le responsable.

"Nous reconnaissons que la Chine ne peut tout simplement pas changer et que nous devons avoir une stratégie qui compose avec la Chine telle qu'elle est, plutôt que telle que nous pourrions souhaiter qu'elle soit", a-t-il conclu.


La Bourse de Paris prudente, entre budget et Nvidia

"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. (AFP)
"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. (AFP)
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  • La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, dans l'attente des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia
  • Il reprend des couleurs, après avoir cédé 1,70% la veille, deuxième chute consécutive, plombée par les perspectives d'instabilité politique et budgétaire en France, après l'intervention de François Bayrou en début de semaine

PARIS: La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, dans l'attente des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia, fer de lance de l'intelligence artificielle sur les marchés, tout en surveillant la situation politique en France.

Vers 09H40 (heure de Paris), le CAC 40 gagnait 0,30% à 7.732,59 points.

Il reprend des couleurs, après avoir cédé 1,70% la veille, deuxième chute consécutive, plombée par les perspectives d'instabilité politique et budgétaire en France, après l'intervention de François Bayrou en début de semaine.

"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

Le géant américain publiera ses résultats après la fermeture de Wall Street (22H00).

Les places boursières sont portées ces dernières années par un engouement  autour de l'intelligence artificielle. Nvidia, qui fournit les semi-conducteurs à cette industrie investissant des milliards tous azimuts pour se développer, en est la figure de proue.

Il "représente désormais environ 8% du S&P 500. Ses résultats, ou la réaction du marché à ceux-ci, pourraient donc fortement influencer le marché", résume Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.

D'ici là, "les investisseurs continueront à faire preuve de prudence", estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.

La dette française sur le grill

La situation politique et budgétaire en France inquiète les investisseurs, depuis que François Bayrou a annoncé lundi qu'il solliciterait la confiance de l'Assemblée nationale le 8 septembre prochain, avec peu de chances de l'obtenir.

Le chef du gouvernement a promis mardi de se battre et demandé aux oppositions de "réfléchir" et de renoncer à leurs "réflexes spontanés", les appelant à choisir entre le "chaos" et "la responsabilité".

Après avoir été sous pression ces deux derniers jours, le taux d'intérêt à dix ans de la dette française se stabilisait mercredi, à 3,50% vers 09H40, au même niveau que la veille.

Mais il reste proche de celui imposé à l'Italie (3,56%), longtemps vue comme la lanterne rouge, mais qui bénéficie depuis plusieurs mois d'une meilleure perception des investisseurs en termes de croissance  et de limitation des dépenses.

Et l'écart entre le taux d'intérêt français et son équivalent allemand référence en Europe, baptisé le "spread", atteignait lui 0,78 point, contre 0,70 point en début de semaine avant l'intervention de M. Bayrou.

Nouvelle commande pour Alstom

Le géant français Alstom (-0,38% à 20,75 euros) ne profitait pas de la commande annoncée mardi de "quelques centaines de millions d'euros" pour fournir une ligne de métro à Mumbai en Inde.

 


Lancement de l'application d'IA saoudienne Humain Chat dans le Royaume

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  • L’Arabie saoudite a lancé ce mardi Humain Chat, une application d’intelligence artificielle en arabe
  • Cette application constitue la première solution de la suite IA développée par Humain, et repose sur un modèle de langue arabe appelé ALLAM 34B, conçu et développé en Arabie saoudite par des Saoudiens

RIYAD: L’Arabie saoudite a lancé ce mardi Humain Chat, une application d’intelligence artificielle en arabe, désormais accessible aux utilisateurs du Royaume.

Cette application constitue la première solution de la suite IA développée par Humain, et repose sur un modèle de langue arabe appelé ALLAM 34B, conçu et développé en Arabie saoudite par des Saoudiens.

Humain, une entreprise d’intelligence artificielle entièrement détenue par le Fonds d’investissement public (PIF), a été lancée en mai dernier par le prince héritier Mohammed ben Salmane. L’objectif est de développer des modèles linguistiques arabes de grande envergure et de positionner le Royaume comme un pôle mondial de l’innovation en IA.

L’application est disponible sur iOS, Android, ainsi que via navigateur web, et devrait prochainement être déployée dans d’autres pays arabophones.

« Le lancement de HUMAIN Chat est une source de fierté pour l’Arabie saoudite, marquant une étape historique dans notre mission de construire une IA souveraine, à la fois techniquement avancée et culturellement authentique, » explique Tareq Amin, PDG de HUMAIN.

ALLAM, développé entièrement par une équipe de plus de 120 spécialistes de l’IA, dont 35 chercheurs titulaires d’un doctorat en Arabie saoudite, a été conçu pour servir les 350 millions de locuteurs arabes à travers le monde.

Le modèle est sensible aux aspects culturels, comprend les différents dialectes arabes, et maîtrise l’ensemble des formes de la langue, de l’arabe classique aux variantes locales.

Disponible également en anglais, ce modèle a été entraîné sur l’un des plus grands ensembles de données arabes jamais réunis, puis affiné grâce aux retours de plus de 600 experts sectoriels et 250 évaluateurs. Le résultat : une maîtrise inégalée de l’arabe, alignée sur les nuances culturelles, religieuses et sociales du monde islamique et du Moyen-Orient, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

« Nous prouvons que des technologies compétitives à l’échelle mondiale peuvent naître de notre propre langue, notre infrastructure et nos valeurs — construites en Arabie saoudite par des talents saoudiens, » ajoute Tareq Amin.

« Ce n’est pas une fin en soi, mais le début d’un voyage pour servir le Royaume, le monde arabophone, et au-delà. Le potentiel est illimité, accélérant l’innovation et le progrès dans tous les domaines de la vie économique et sociale. »

Les utilisateurs en Arabie saoudite peuvent accéder à Humain Chat ici : https://chat.humain.ai/

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


France: la confiance des ménages se replie légèrement en août

La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi.  L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli. (AFP)
La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi. L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli. (AFP)
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  • Le solde d'opinion correspondant perd sept points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. L'opinion des ménages concernant leur capacité à épargner reste quasi-stable en août
  • La perception du niveau de vie futur par les ménages est marquée par une nouvelle dégradation et les craintes relatives à l'évolution du chômage ont été en léger rebond en août

PARIS: La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi.

L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli.

Le solde d'opinion correspondant perd sept points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. L'opinion des ménages concernant leur capacité à épargner reste quasi-stable en août.

En revanche, les craintes concernant la situation financière personnelle future des ménages se dégrade légèrement. Après trois mois de stabilité, le solde d'opinion associé perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis septembre 2023. La proportion de ménages qui estiment pertinent d'effectuer des achats importants demeure quant à elle quasi-stable.

La perception du niveau de vie futur par les ménages est marquée par une nouvelle dégradation et les craintes relatives à l'évolution du chômage ont été en léger rebond en août.

Le solde d'opinion relatif au niveau de vie futur perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis mars 2023, le solde correspondant aux craintes liées au chômage gagne de son côté deux points.

L'indicateur traduit également une crainte de l'inflation.

La part de ménages qui estiment que les prix vont augmenter dans les douze prochains mois augmente de nouveau et le solde d'opinion atteint son plus haut niveau depuis mars 2023, au-dessus de sa moyenne de longue période.

L'indice synthétique de confiance des ménages de juillet 2025 a été révisé par l'Institut national de la statistique à la baisse d'un point (après arrondi), à 88 au lieu de 89, finalement stable par rapport à juin.