Après Microsoft, Google cherche à remédier aux inquiétudes françaises sur la maîtrise du cloud

Thales et Google Cloud ont annoncé mercredi la création d'une société commune qui exploitera les outils logiciels "cloud" de Google pour la clientèle française dans ses propres centres de données situés dans l'Hexagone et distincts de ceux du groupe américain (Photo, AFP)
Thales et Google Cloud ont annoncé mercredi la création d'une société commune qui exploitera les outils logiciels "cloud" de Google pour la clientèle française dans ses propres centres de données situés dans l'Hexagone et distincts de ceux du groupe américain (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 07 octobre 2021

Après Microsoft, Google cherche à remédier aux inquiétudes françaises sur la maîtrise du cloud

  • L'annonce est semblable à celle faite avant l'été par Microsoft, Orange et Capgemini
  • «La souveraineté n'est pas une opportunité commerciale à saisir en fonction de la météo»

PARIS : La décision de Google de s'associer au groupe technologique Thales pour proposer ses services de "cloud" (informatique dématérialisée) illustre les efforts des géants américains pour amadouer les entreprises et le gouvernement français sur la question sensible de la maîtrise des données.


Thales et Google Cloud ont annoncé mercredi la création d'une société commune qui exploitera les outils logiciels "cloud" de Google pour la clientèle française dans ses propres centres de données situés dans l'Hexagone et distincts de ceux du groupe américain. 


L'entreprise française sera majoritaire dans cette nouvelle entité, qui se trouvera sous juridiction française et échappera aux tentaculaires législations extraterritoriales mises en place par les États-Unis. 


L'annonce est semblable à celle faite avant l'été par Microsoft, Orange et Capgemini.


Les deux groupes français sont en train de créer une société commune, Bleu, qui exploitera les outils "cloud" de leur partenaire américain - la suite bureautique Office 365 et Azure, socle de base utilisable pour de nombreuses applications logicielles - dans des centres de données basés en France.


Ces accords entre géants américains et opérateurs français se font avec la bénédiction du gouvernement.


Celui-ci y voit un moyen de permettre aux entreprises françaises d'accéder aux technologies "cloud" américaines, plébiscitées partout dans le monde, tout en conservant la maitrise des données traitées.


L'accord "Thales-Google pourra permettre aux entreprises et aux administrations françaises d'accéder à des technologies cloud +hyperscale+ (celles de Google, Microsoft ou Amazon par exemple, NDLR) à l'état de l'art dans un environnement de confiance", a salué Bercy dans un communiqué.


"Ce partenariat montre que la France, comme d'autres pays européens, est en mesure d'imposer des conditions strictes aux géants du numérique", a fait valoir le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, cité dans le communiqué.


Par leurs initiatives, Thales-Google et Orange-Capgemini-Microsoft visent en particulier la clientèle de l’État, qui, comme les entreprises, veut faire basculer une bonne partie de son infrastructure informatique dans le cloud.


Le Premier ministre Jean Castex a fixé cet été la doctrine en la matière: mettre le "cloud au centre" des projets numériques de l’État, mais en se reposant uniquement, pour les données sensibles - par exemple les données personnelles des citoyens -, sur des opérateurs dépendant de juridictions européennes.


La Direction informatique interministérielle (Dinum) a par exemple rappelé récemment aux différents services de l’État qu'utiliser Office 365, via les serveurs cloud de Microsoft, n'était pas conforme à cette doctrine.

«Champions européens du cloud»

L'annonce de Thales et Google n'est toutefois pas du goût de nombreux acteurs numériques français.


"La captation massive des marchés publics et privés" du "cloud" par des opérateurs reposant sur la technologie logicielle américaine "obèrerait toute chance de succès d'une filière numérique française", a déclaré Luc d'Urso, directeur général d'Atempo/Wooxo, un spécialiste de la sécurisation des données.


"La souveraineté n'est pas une opportunité commerciale à saisir en fonction de la météo", a fustigé de son côté David Chassan, le directeur de la stratégie d'Outscale, l'un des acteurs français du "cloud", dans une déclaration transmise à la presse.


Comme OVHCloud et Oodrive, Outscale, filiale de Dassault Systèmes, a déjà la qualification "SecNumCloud" exigée par l’État pour traiter des données sensibles publiques, et ne voit pas pourquoi il faudrait attendre l'arrivée d'acteurs américano-français pour que l'administration se lance dans le "cloud", a-t-il expliqué.   


Pour désamorcer ces critiques, le gouvernement a confirmé qu'il ne renonçait pas à faire apparaître des acteurs européens dans le secteur, capables de fonctionner sans les outils des Google, Microsoft ou Amazon.


"Notre objectif est de faire émerger des champions européens du "cloud", et nous annoncerons une stratégie ambitieuse sur ce sujet dans les prochaines semaines", a déclaré le secrétaire d’État au numérique Cédric O.


Ce dernier a annoncé mercredi le lancement de travaux de coordination et de rapprochement entre 80 projets européens industriels dans le cloud, pour renforcer "l'autonomie stratégique européenne".


A l’IMA: le leadership féminin au cœur du dialogue franco-saoudien

La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
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  • En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié »
  • Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années

PARIS: La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. 

Il s’agit d’un thème fort, en phase avec les mutations profondes que connaissent la France et l’Arabie saoudite, et un reflet d’une ambition commune qui consiste à faire des femmes des piliers de la transformation économique et sociale.

Créé à Paris, le Club agit de part et d’autre de la Méditerranée, promouvant le dialogue entre jeunes entrepreneurs francophones et saoudiens, il se positionne comme une passerelle culturelle et économique, mettant en lumière le rôle croissant des femmes dans les dynamiques contemporaines.

En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié ».

Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années.

Ludovic Pouille, ancien ambassadeur de France à Riyad, et directeur de la diplomatie économique au ministère des affaires étrangères, a mis en avant les avancées remarquables obtenues dans le cadre de la Vision 2030. 

La participation des femmes au marché du travail est passée de 22 % en 2016 à 33,5 % en 2024, dépassant les objectifs initiaux, et de nombreuses femmes occupent désormais des postes clés, vice-ministre du Tourisme, dirigeantes d’entreprises, scientifiques, astronautes, artistes. 

« Les Saoudiennes prennent leur destin en main à une vitesse phénoménale », a-t-il salué.

Mariam Khattab, directrice générale de la fondation Mosaïk RH, qui œuvre pour faire émerger un modèle du marché de l’emploi totalement inclusif a livré un témoignage inspirant sur l’hybridation culturelle comme force d’adaptation et d’innovation. 

« Nos différences ne nous éloignent pas, elles sont des passerelles », a-t-elle affirmé, appelant les entreprises à refléter la diversité de la société et à donner toute leur place aux femmes.

Mazen Hakka, président du Saudi-French Business Group de Jeddah, a pour sa part insisté sur la solidité des liens économiques franco-saoudiens et présenté le protocole signé avec le French-Saudi Youth Business Club, en soutien aux jeunes pousses et à la transmission entre générations. 

Il s’agit d’« un partenariat entre l’expérience et les talents de demain », a-t-il résumé.

Leïla Grison, directrice du Women’s Forum, a salué les avancées rapides du Royaume en matière de droits des femmes, tout en pointant les lacunes françaises : 45 % des PME saoudiennes sont dirigées par des femmes, contre un accès très limité au financement pour les entrepreneures françaises. 

« Ce qu’il manque, ce sont les leviers pour libérer le pouvoir d’agir », a-t-elle dit, pour conclure par cette interrogation : « Si les femmes étaient le pont le plus solide entre nos deux pays ? »

Hadil Ejja, cheffe de projet à la Chambre de commerce et d’industrie, a livré un témoignage personnel fort, détaillant son expérience du terrain.

Née en Arabie saoudite et formée en France, elle incarne ce dialogue vivant entre deux cultures. « Les femmes sont les clés du changement. Elles construisent des récits, tissent des liens, inspirent le mouvement », a-t-elle déclaré avec émotion.

Mohamed Mourchid, président du French-Saudi Youth Business Club, a clôturé les interventions avec un appel à repenser le dialogue : « Nous, les hommes, avons beaucoup parlé des femmes. Il est temps d’apprendre à parler avec elles, et surtout à les écouter. » 

Pour lui, le dialogue inter-culturel est aussi un espace de justice, de mémoire et de reconnaissance.

La soirée placée s’est achevée par la signature d’un mémorandum d’accord entre le Club, le Saudi French Business Group et Mosaïk RH, scellant leur engagement commun en faveur de l’entrepreneuriat inclusif. 

Elle s’est poursuivie en musique avec une performance du virtuose Ehab Abdin et une exposition de l’artiste Manuel Dampeyroux, jeune talent franco-saoudien.

 


Léa Salamé annonce son départ de la matinale de France Inter

Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
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  • Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017
  • "France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth

PARIS: Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France.

La journaliste de 45 ans "a annoncé à la direction de France Inter son souhait de quitter la matinale pour de nouveaux projets professionnels", a déclaré la station dans son communiqué. "Son histoire avec France Inter n'est pas terminée", a toutefois ajouté la directrice de la radio, Adèle Van Reeth, évoquant des discussions autour de "nouveaux projets pour l'avenir".

Pilier avec elle de la matinale, Nicolas Demorand doit rester sur France Inter à la rentrée, mais pas forcément sur cette tranche horaire, a-t-on précisé au sein de la direction.

Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017.

"France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth.

Pour sa part, Anne-Sophie Lapix, visage du 20H de France 2 depuis huit ans, va en quitter les commandes sur décision de la direction de France Télévisions. Elle présentera son dernier JT sur la chaîne publique le 26 juin, un départ finalement avancé.

La journaliste a rapidement trouvé un point de chute: elle rejoindra à la rentrée la radio RTL pour y animer la tranche 18H00-20H00, ainsi que la chaîne M6 pour une interview le dimanche.


Macron en Norvège lundi et mardi avant le sommet de l'Otan

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
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  • "La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité"
  • Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron se rendra lundi et mardi en Norvège pour renforcer la coopération notamment en matière de défense avant de se rendre au sommet de l'Otan, a annoncé jeudi l'Elysée.

Pour cette première visite d'un chef de l'Etat français dans le pays nordique depuis 1984, les deux pays "rehausseront leur relation au rang de partenariat stratégique, avec la signature d'un accord qui viendra structurer et renforcer des coopérations déjà denses en matière de sécurité et de défense, de compétitivité, d'innovation et de technologies avancées, de transition énergétique et écologique", a déclaré la présidence française.

"La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité", a-t-elle ajouté, après une étape de quelques heures au Groenland, territoire autonome danois, où Emmanuel Macron a exprimé dimanche la "solidarité européenne" face aux visées des Etats-Unis de Donald Trump.

Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient".

"En cette période d'incertitude, il est d'autant plus important de pouvoir discuter de nos intérêts et priorités communs", a indiqué de son côté le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre, cité dans un communiqué.

"Nous sommes unis dans la lutte pour la liberté et l'indépendance de l'Ukraine. La France, avec le Royaume-Uni, dirige notamment les efforts visant à coordonner le soutien européen à l'Ukraine, auxquels participe également la Norvège", a-t-il ajouté.

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros.

Emmanuel Macron doit ensuite participer mardi et mercredi au sommet de l'Alliance atlantique à La Haye, aux Pays-Bas.