Ambition Africa 2021 à Paris: vers un renforcement de la relation France-Afrique?

Une vue de l'un des panels lors de la rencontre Ambition Africa. (Photo fournie).
Une vue de l'un des panels lors de la rencontre Ambition Africa. (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 08 octobre 2021

Ambition Africa 2021 à Paris: vers un renforcement de la relation France-Afrique?

  • Réunis au ministère de l’Économie, plus de mille entrepreneurs ont abordé diverses thématiques autour de tables rondes, d’ateliers d’échange et de mises en relation d’affaires
  • «Le plus grand défi de l’Afrique consiste à combattre les idées reçues sur le continent, afin qu’il soit traité d’égal à égal», a affirmé Abdelmalek Alaoui, le PDG de Guepard Group

PARIS: Organisé à Bercy les 5 et 6 octobre à Paris, le forum Ambition Africa 2021 a pour objectif de renforcer les relations d’affaires entre les entrepreneurs français et africains. Plusieurs centaines de chefs d’entreprise souhaitent en effet nouer des partenariats gagnant-gagnant et relancer des économies affaiblies par la pandémie de Covid-19. 

Réunis au ministère de l’Économie et des Finances, plus de mille entrepreneurs ont abordé diverses thématiques autour de tables rondes, d’ateliers d’échange et de mises en relation d’affaires.

«Avec l’Afrique, nous avons une langue et une histoire en partage, ainsi qu’une proximité géographique. Cela explique, entre autres, un grand intérêt pour le développement du continent africain, afin qu’il crée de l’emploi et que nos économies deviennent complémentaires», a affirmé Christophe Lecourtier, directeur général de Business France, et organisateur du forum. De son côté, Laurent Goutard, responsable de la région Afrique, Méditerranée et Outre-mer au sein de la banque française Société Générale, croit fortement à l’axe Afrique-Méditerranée-Europe.

Partenariats et expertises

Lors de son intervention à la table ronde introductive consacrée à la thématique «L’Afrique post-Covid: quels enjeux?», Félix Anoblé, ministre ivoirien de la Promotion des PME, de l’Artisanat et de la Transformation du secteur informel, a parlé de l’Afrique comme «d’un grand chantier avec des opportunités dans nombreux domaines qui manquent de technicité et d’expertise. Nous avons besoin de partage d’expériences, d’investissements», a-t-il affirmé. Pour le ministre, le marché africain présente plus d’opportunités que certains pays d’Asie ou d’Amérique latine. Il appelle les entreprises françaises «à concrétiser de véritables partenariats gagnant-gagnant basés sur le développement humain, social et économique».

Abdelmalek Alaoui, PDG de Guépard Group et auteur des ouvrages Le temps du continent et Le temps du Maroc, a souligné que «dans une économie de plus en plus globalisée, le temps du continent africain était arrivé», car, a-t-il souligné, «l’échec de l’Afrique serait un échec collectif». Selon lui, la pandémie de Covid-19 a révélé des faiblesses mais aussi des ressources, parfois sous-estimées, de certains pays. Les plus grands défis de l’Afrique ne consistent donc pas à trouver des investissements ou des talents, mais «à combattre les idées reçues, changer de regard sur l’Afrique, afin que le continent soit traité d’égal à égal», a-t-il affirmé, récoltant des applaudissements nourris dans la salle où il intervenait.

Avoir un discours de vérité avec l’Occident

«L’économie actuelle a créé des monstres de technologies qui possèdent 80 % de nos vies privées, mais l’Afrique, restée en marge de cette économie globalisée, a pu se protéger. Aujourd’hui, il faudra imaginer tous les possibles ensemble, et avoir un discours de vérité avec l’Occident: vous avez de quoi partager une partie des fruits de la croissance, mais seulement en faisant de la colocalisation, et en réduisant une partie des revenus avec un continent dont vous avez besoin, car c’est votre marché de demain», a-t-il conclu.

Au cours de la table ronde intitulée «Comment le défi énergétique va-t-il transformer l’Afrique?», Myriam Fournier Kacimi, PDG et fondatrice de SunGy, une entreprise spécialisée dans l’énergie solaire sur le marché algérien et français, a assuré que ce type d’énergie était la moins chère que l’humanité ait connue. Pour optimiser son utilisation, l’oratrice a plaidé pour l’installation d’écoles spécialisées pour former des ingénieurs et des techniciens à des métiers d’avenir comme la génie électrique, mécanique, électronique et informatique.

Myriam Fournier Kacimi estime que le défi de la transition énergétique dépendra aussi de la volonté des entreprises et des citoyens. SynGy fournit des entreprises qui ont besoin de cette source d’énergie verte, moins chère, fiable, durable et locale. Évoquant la question des financements, elle assure qu’ils répondent à des modalités spécifiques au secteur. «Les banques et les autres établissements de financement alternatifs apprennent à produire de la compétence particulière, car lorsqu’on finance un onduleur photovoltaïque, garanti sur quinze ans, il faut que le leasing soit adapté à cette durée.»

Au cœur  de la relation France-Afrique modernisée

L’entrepreneure franco-algérienne a appelé de ses vœux une plus grande implication de la diaspora. «L’Afrique rayonnera et avancera beaucoup plus rapidement avec des investissements et la transmission de compétences de la part de membres de la diaspora. Et cela pourra se faire grâce aux apports des nombreux clusters dans le monde, avec plus de 23 000 membres spécialisés dans l’ingénierie, la finance ou se situant à différents postes de management», a-t-elle affirmé. «La diaspora est particulièrement éduquée, riche, et a créé des fonds d’investissements. Faisons-nous confiance pour que cette transition de compétences et de savoir-faire s’adapte et se produise.»

L’appel est entendu. La diaspora africaine est en effet appelée à jouer un rôle important dans le développement des partenariats entre la France et le continent africain. Pour ce faire, des entrepreneurs, chercheurs, startupers, artistes et sportifs se réuniront le 8 octobre à Montpellier lors d’un sommet France-Afrique qui misera sur la jeunesse et la diaspora pour développer une relation tournée vers l’avenir.

 


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.

 


La Bourse de Paris attendue en petite hausse à l'ouverture

La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
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  • Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points
  • "Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre"

PARIS: La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points.

"Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre, à la suite d'un nouveau rapport sur l'emploi confirmant un affaiblissement tangible du marché du travail", commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

"ADP a publié de nouveaux chiffres, contredisant son précédent rapport qui annonçait 42.000 créations d'emplois privés en octobre", souligne également Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. "En réalité, les embauches ont ralenti dans la seconde moitié du mois".

Le baromètre ADP est d'ordinaire regardé avec prudence par les analystes mais ces données sur le marché du travail ont pris de l'importance faute de données officielles à cause du blocage budgétaire aux Etats-Unis.

Ces nouveaux chiffres corroborent le rapport mensuel publié par le cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, qui avait montré que les suppressions d'emplois en octobre aux Etats-Unis étaient au plus haut pour ce mois depuis plus de 20 ans, à plus de 153.000, note Mme Ozkardeskaya.

"C'est certainement un problème pour les politiques, mais pas pour les investisseurs", poursuit-elle. "Ces derniers espèrent que les données seront suffisamment faibles pour justifier une nouvelle baisse de taux (...) par la Réserve fédérale en décembre, ce qui aurait un effet positif sur les valorisations grâce à des coûts d'emprunt plus faibles."

Les marchés saluent également la fin imminente du "shutdown" aux Etats-Unis.

La Chambre des représentants doit voter mercredi pour lever la paralysie budgétaire, une "très grande victoire", a estimé Donald Trump.

Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat a adopté lundi une proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. La Chambre doit en débattre à partir de mercredi, avec un vote attendu possiblement dans la soirée.