Les prix du gaz ont peut-être atteint leur sommet, mais la hausse des coûts pourrait se maintenir au-delà de 2022

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Publié le Jeudi 07 octobre 2021

Les prix du gaz ont peut-être atteint leur sommet, mais la hausse des coûts pourrait se maintenir au-delà de 2022

  • L'Europe souffre alors que l'Asie est prête à payer davantage pour le gaz
  • Alors que l'économie mondiale se remet encore sur pied après la pandémie, un crash alimenté par l'énergie pourrait porter un coup fatal aux États fragiles

Pourrait-on voir le gaz à 2 dollars américains (1 dollar = 0,85 euro) en Europe en 2020? C'était là le titre d'un commentaire analytique publié sur le site web de l'Oxford Institute of Energy Studies en octobre 2019.

À peine deux ans plus tard, le prix du gaz est à un point charnière de 7 dollars. Que s'est-il passé pour rendre cette question superflue?

En 2019, les deux prix de référence européens du gaz – le UK National Balance Point (NBP) britannique et le Title Transfer Facility (TTF) néerlandais – sont passés en dessous de 4 dollars pour 1 million de British thermal units (Mmbtu) – unités thermiques britanniques –, alors que l'offre excédentaire de gaz naturel liquéfié (GNL) des États-Unis déferlait sur le marché européen.

Les prix du gaz naturel en Europe ont commencé à augmenter lentement à partir de décembre 2020 et, en avril 2021, ils avaient déjà atteint le niveau d'octobre 2019 (environ 7 dollars pour 1 Mmbtu, soit 20 euros pour 1 MWh). Cependant, le prix ne s'est pas stabilisé par la suite et le marché s'est encore resserré. D'avril à octobre 2021, le prix des contrats à terme TTF pour une livraison en novembre 2021 a bondi de plus de 350%.

Le 1er octobre 2021, les prix des contrats à terme du gaz pour le Royaume-Uni et TTF, pour une expédition en novembre 2021, ont clôturé à 33 dollars et 32 dollars par Mmbtu, comparativement aux prix de clôture de 7 dollars et 6,5 dollars par Mmbtu respectivement, le 7 octobre 2021.

Deux ans après la spéculation selon laquelle le gaz pourrait chuter à 2 dollars, se pose maintenant la question la plus pertinente, compte tenu de la hausse exponentielle des prix: pourrions-nous voir le gaz à 50 dollars en Europe en 2022?

L'une ou l'autre des réponses à cette question comporte des conséquences inquiétantes. Si le prix continue d'augmenter, est-ce à cause de facteurs fondamentaux que le marché de l'énergie doit encore admettre et rationaliser?

À l'inverse, si le coût n'est qu'une parenthèse temporaire, le monde doit-il se préparer à l'éclatement d'une bulle qui pourrait déclencher une nouvelle situation de crise sur l'un ou l'autre des marchés de l'énergie? Alors que l'économie mondiale se remet encore sur pied après la pandémie, un crash alimenté par l'énergie pourrait porter un coup fatal aux États fragiles.

Kirill Bakhtin, analyste pétrolier et gazier auprès de Sinara Financial Corporation, basée à Moscou, a codirigé un rapport sur le secteur gazier russe qui a été publié le mois dernier.

Il a déclaré à Arab News qu'il était plus difficile d'effectuer un bilan de santé sur le marché mondial du gaz, car celui-ci est plus fragmenté et offre moins d'informations que le marché pétrolier.

Cependant, Bakhtine a signalé la baisse dans les inventaires des stocks de gaz européens depuis juillet – chutant en dessous de la moyenne des cinq dernières années – comme sujet de préoccupation.

Bakhtine a déclaré qu'il y avait une «combinaison de plusieurs facteurs» derrière la hausse spectaculaire des prix du marché du gaz, expliquant: «Premièrement, la reprise économique après la pandémie, et deuxièmement, la grande chaleur en été cette année qui a nécessité davantage d'électricité pour la climatisation.»

«De plus, la production de gaz en Europe au premier semestre de 2021 n'a pas augmenté par rapport au premier semestre de 2020, car sur un certain nombre de champs au Royaume-Uni et en Norvège, les délais d'achèvement des travaux de maintenance avaient connu un retard.»

Un autre facteur important a été la baisse des apports de GNL en Europe, les marchés asiatiques étant tout simplement prêts à payer plus cher pour le gaz.

Ces facteurs combinés ont vu la demande en Europe au premier semestre de 2021 augmenter de 14%, tandis que la production nationale chutait de 11% et les importations de GNL chutaient de 16%.

«Bien que les importations totales de gaz de l'Europe aient augmenté de 13% au cours du premier semestre de 2021, cela n'a pas suffi à compenser la croissance de la demande ainsi que les pertes dues à la production temporairement suspendue», a précisé Bakhtine.

Les contrats à terme pour le gaz TTF sur l'Intercontinental Exchange montrent que les chiffres pour une expédition en novembre 2021 ont plus que quintuplé depuis le début de l'année, passant de 17,6 euros à 94 euros pour 1 MWh.

Entretemps, les prix d'expédition en octobre 2022, arrivant après la fin de la prochaine saison de chauffage 2021/2022, se situent actuellement au niveau de 44 euros, ce qui représente une croissance plus modérée x2,8 depuis le début de l'année.

Bakhtine fait valoir que cela montre que le déficit de gaz, bien qu’apparemment de moindre importance que cette année, se poursuivra jusqu'en 2022.

Il a également affirmé que le prix croissant du pétrole par rapport à 2018 «nous permet de prévoir un prix du gaz relativement plus élevé, en partant de l'hypothèse que les prix de ces deux vecteurs énergétiques sont en corrélation».

La vision à long terme de Sinara pour le prix TTF est de 300 dollars par 1 000 mètres cubes.

Quant au GNL américain, dont le prix est actuellement de 5,2 dollars pour 1 Mmbtu sur Henry Hub, il joue le rôle de facteur d'équilibre sur le marché mondial du gaz, selon Bakhtine. Les frais d'expédition incluant son coût actuel en Europe devraient être de 11 dollars pour 1 Mmbtu, mais à plus long terme, son coût de livraison sur le marché européen devrait tomber à 8 dollars pour 1 Mmbtu, selon les prévisions de Sinara.

Le 30 septembre, le Japan-Korea-Marker (JKM), une référence pour les contrats Spot de GNL en Asie, est passé à 34,47 dollars par Mmbtu, soit 100,3 dollars par 1 MWh, ce qui constitue toujours un avantage par rapport au TTF. Cela signifie que les vendeurs américains de GNL seront toujours plus incités à diriger leurs expéditions vers l'Asie plutôt que vers l'Europe.

«Selon nos estimations, a conclu Bakhtine, le prix du gaz en Europe est actuellement à son sommet et diminuera progressivement en 2022-2023, tout en restant encore assez élevé.» 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite lève 1,42 milliard de dollars via une émission de sukuk en août

Les sukuk sont des instruments conformes à la charia qui confèrent aux investisseurs une propriété partielle des actifs sous-jacents, offrant ainsi une alternative populaire aux obligations conventionnelles. (Shutterstock)
Les sukuk sont des instruments conformes à la charia qui confèrent aux investisseurs une propriété partielle des actifs sous-jacents, offrant ainsi une alternative populaire aux obligations conventionnelles. (Shutterstock)
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  • Le Centre national de gestion de la dette saoudien a levé 1,42 milliard de dollars en août via une émission de sukuk, poursuivant la hausse entamée depuis plusieurs mois
  • L’Arabie saoudite reste le leader du marché primaire de la dette dans le Golfe, représentant plus de la moitié des émissions de la région au premier semestre 2025

RIYAD : Le Centre national de gestion de la dette d’Arabie saoudite a levé 5,31 milliards de riyals (1,42 milliard de dollars) via son émission de sukuk libellés en riyals pour le mois d’août, soit une hausse de 5,8 % par rapport à juillet.

Le Royaume avait levé 5,02 milliards de riyals en juillet, contre 2,35 milliards en juin et 4,08 milliards en mai.

Les sukuk sont des instruments financiers conformes à la charia, accordant aux investisseurs une propriété partielle d’actifs sous-jacents. Ils constituent une alternative populaire aux obligations traditionnelles.

L’émission d’août a été répartie en quatre tranches : 755 millions de riyals arrivant à échéance en 2029, 465 millions en 2032, 1,12 milliard en 2036, et 2,97 milliards en 2039.

Dans un communiqué, le Centre a déclaré que cette opération s’inscrivait dans les efforts continus de diversification des sources de financement et de renforcement du marché local de la dette.

Un rapport récent du Kuwait Financial Centre (Markaz) indique que l’Arabie saoudite a dominé le marché primaire de la dette dans le Golfe au premier semestre 2025, avec 47,9 milliards de dollars levés via 71 opérations de sukuk et d’obligations — soit 52,1 % du total du CCG.

L’agence de notation S&P a également souligné le rôle moteur du Royaume dans la finance islamique, estimant que les émissions mondiales de sukuk pourraient atteindre entre 190 et 200 milliards de dollars en 2025, dont jusqu’à 80 milliards en devises étrangères.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


SAMI et Amentum s’allient pour renforcer la défense terrestre

La cérémonie de signature avec le leader mondial des solutions d'ingénierie et de technologie avancées s'est déroulée en présence de personnalités des deux entreprises. (SAMI)
La cérémonie de signature avec le leader mondial des solutions d'ingénierie et de technologie avancées s'est déroulée en présence de personnalités des deux entreprises. (SAMI)
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  • L’accord marque une étape clé dans le renforcement de la préparation des systèmes terrestres du Royaume
  • Il consolide la position de SAMI en tant que leader national de la maintenance de défense

DJEDDAH : Saudi Arabian Military Industries (SAMI) a signé un accord de coopération avec l’entreprise américaine Amentum pour renforcer les systèmes de défense terrestre du Royaume, améliorer la maintenance et la remise à niveau, et localiser la production de pièces détachées.

La cérémonie de signature s’est tenue en présence de figures clés des deux entreprises, dont Mohammed Al-Hodaib, vice-président exécutif de SAMI Land, et Feras Al-Hassoun, directeur des ventes opérationnelles pour le Moyen-Orient chez Amentum, un leader mondial des solutions technologiques et d’ingénierie avancées.

Dans le cadre de la Vision 2030, l’Arabie saoudite poursuit activement son objectif d’autosuffisance en matière de défense. SAMI vise à localiser 50 % des dépenses de défense du Royaume en s’appuyant sur des partenariats mondiaux et des coentreprises avec des fabricants internationaux de premier plan.

« Cet accord marque une étape déterminante dans le renforcement de la préparation de nos systèmes terrestres, dans la localisation des pièces détachées et dans la consolidation de notre position de leader national en matière de maintenance et de soutien de défense », déclaré le champion saoudien de la défense et de la sécurité nationale, qui opère sous l'égide du Fonds d'investissement public (PIF), dans un communiqué.

En juillet, SAMI, classé parmi les 100 premières entreprises de défense au monde, avait déjà signé des accords de transfert de technologie avec trois grands groupes turcs — Nurol Makina, FNSS et Aselsan — afin d’accélérer la fabrication localisée de systèmes terrestres avancés en Arabie saoudite.

SAMI Land avait alors réaffirmé son engagement à faire progresser les objectifs stratégiques en localisant les industries de défense, en renforçant les capacités industrielles, et en livrant des produits et services de haute qualité tout au long du cycle de vie des équipements.

SAMI opère à travers cinq divisions principales :

  • SAMI Land : spécialisée dans les capacités de défense terrestre

  • SAMI Aerospace : développe des composants pour aéronefs et drones

  • SAMI Sea : technologies navales, incluant corvettes et systèmes maritimes

  • SAMI Defense Systems : solutions intégrées (radars, systèmes de commandement)

  • SAMI Advanced Electronics : cybersécurité et guerre électronique

Ensemble, ces divisions appuient la mission du PIF de renforcer les capacités de défense du Royaume et de localiser l’industrie militaire.

En avril dernier, Amentum — cotée à la bourse de New York sous le symbole AMTM — a annoncé la vente de sa branche matériel et produits, Rapid Solutions, à Lockheed Martin pour 360 millions de dollars. Cette cession repositionne Amentum comme un acteur dédié aux solutions technologiques et aux services de soutien de mission, tout en accélérant son désendettement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite et la Syrie signent un accord de protection des investissements

Le ministre saoudien de l'investissement, Khalid Al-Falih, a déclaré que le Royaume soutient la proposition du secteur privé d'établir un "Fonds de fonds" pour faciliter et gérer les investissements saoudiens en Syrie. (X/@MISA)
Le ministre saoudien de l'investissement, Khalid Al-Falih, a déclaré que le Royaume soutient la proposition du secteur privé d'établir un "Fonds de fonds" pour faciliter et gérer les investissements saoudiens en Syrie. (X/@MISA)
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  • L’Arabie saoudite et la Syrie ont signé un accord pour protéger et promouvoir les investissements bilatéraux
  • Un fonds d’investissement saoudien en Syrie est en préparation, avec la participation de plus de 80 entreprises saoudiennes à la Foire internationale de Damas

RIYAD : L’Arabie saoudite et la Syrie ont signé un accord visant à protéger et à promouvoir les investissements mutuels entre les deux pays.

L’accord a été signé en marge d’une table ronde à Riyad, à la suite de l’arrivée d’une délégation syrienne composée de responsables gouvernementaux et de dirigeants du secteur privé, conduite par le ministre de l’Économie et de l’Industrie, Mohammad Nidal Al-Shaar.

Cet événement fait suite au Forum syro-saoudien de l’investissement qui s’est tenu le mois dernier à Damas, où plus de 100 entreprises du Royaume et 20 organismes publics ont signé 47 accords d’une valeur de 6,4 milliards de dollars, couvrant l’immobilier, les infrastructures, les finances, les télécommunications, l’énergie et l’industrie.

Dans une publication sur son compte officiel X, le ministère saoudien de l’Investissement a qualifié cet accord de « pas qui reflète la profondeur des liens d’investissement et ouvre la voie à une coopération distinctive entre les deux nations ».

Le ministère a ajouté que l’accord vise à protéger les investisseurs et leurs capitaux, accélérer l’intégration économique, garantir un environnement sûr appuyé par une législation favorable, et renforcer les flux de capitaux vers les secteurs clés.

L’accord traite également des défis auxquels sont confrontés les investisseurs, encourage les investissements croisés dans divers secteurs et vise à créer de nouvelles opportunités d’emploi.

« L’accord souligne la profondeur des liens historiques et économiques entre l’Arabie saoudite et la République arabe syrienne », a ajouté le ministère sur X.

Lors de la table ronde à Riyad, le ministre saoudien de l’Investissement, Khalid Al-Falih, a déclaré que le Royaume soutenait la proposition du secteur privé de créer un « fonds de fonds » pour faciliter et gérer les investissements saoudiens en Syrie.

« Dans le secteur des infrastructures, un accord a été conclu la semaine dernière entre la société saoudienne Khashoggi Holding Co. et l’entreprise syrienne Radiant Structures, en partenariat stratégique avec Sinoma, pour la mise en place d’une cimenterie d’une capacité de 6 000 tonnes par jour », a précisé Al-Falih dans son discours d’ouverture.

Il a également révélé que 80 entreprises saoudiennes se sont inscrites pour participer à la Foire internationale de Damas, qui se tiendra du 27 août au 5 septembre, après une interruption de six ans.

« Notre objectif est de surmonter les défis économiques en Syrie et de soutenir la création d’un fonds d’investissement saoudien à Damas », a-t-il affirmé, cité par Al-Ekhbariya.

Il a également souligné que la nouvelle loi syrienne sur les investissements reflète la volonté du pays de bâtir un avenir axé sur l’investissement.

Cet accord intervient après une rencontre entre Al-Shaar et le ministre saoudien du Commerce, Majid Al-Qasabi, au cours de laquelle les deux parties ont évoqué les moyens de renforcer la coopération et d’élargir les opportunités d’investissement, selon l’agence syrienne SANA.

Les deux responsables ont souligné l’importance de renforcer les liens fraternels entre les deux pays et la nécessité d’une coordination face aux défis économiques mondiaux.

Les discussions ont aussi porté sur le développement de la coopération dans les domaines de l’industrie et du commerce, avec pour objectif d’attirer davantage d’investissements conjoints et de stimuler la croissance économique en Arabie saoudite comme en Syrie.

La visite d’Al-Shaar s’inscrit dans le cadre des efforts continus visant à renforcer les relations économiques et à développer les échanges commerciaux entre les deux pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com