Meera Toukan utilise des œuvres colorées pour promouvoir la paix et la liberté

Meera Toukan a grandi à Amman mais a déménagé à Londres pour étudier le commerce de la mode à l'Université des Arts de Londres. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 08 octobre 2021

Meera Toukan utilise des œuvres colorées pour promouvoir la paix et la liberté

  • Les œuvres de Toukan mélangent les influences du Moyen-Orient et de l'Occident de manière à créer un nouveau style hybride
  • Certaines de ses créations, en particulier des pochettes portant le mot «Hob» ou «Amour» en arabe, sont particulièrement populaires auprès des clients à Londres

DUBAÏ: Meera Toukan agite ses mains en parlant, un reflet bleu turquoise scintillant sur son annulaire. Elle porte une bague de sa dernière collection pour sa marque éponyme: une gamme colorée de bijoux ornés de belles calligraphies arabes qui portent les mots «Love» (Amour), «Freedom» (liberté) et «Peace» (Paix).

«Je l'appelle la collection «OG», un focus sur ces trois piliers qui diffusent un message de paix et de positivité de notre région», explique la jeune créatrice. «J'aime utiliser les couleurs.»

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Les œuvres de Toukan mélangent les influences du Moyen-Orient et de l'Occident de manière à créer un nouveau style hybride. La créatrice jordanienne ajoute à son répertoire existant des pochettes en plexiglas qui font l’objet d’un culte dans la région. Fabriqués dans un matériau délicat, ces pochettes à compactes et fragiles sont de véritables œuvres d'art ornées de calligraphies arabes, des motifs de keffieh palestiniens et des teintes bonbon. Les touches de couleurs vives, ainsi que les messages d'harmonie, l'ont propulsée vers la popularité en tant que créatrice d'accessoires régionaux. Chacune de ses créations est fabriquée à la main par des artisans en Jordanie, avec des matériaux locaux, et les commandes personnalisées prennent de trois à cinq jours.

Toukan a grandi à Amman, mais a déménagé à Londres pour étudier le commerce de la mode à l'Université des Arts de Londres, puis à la Regent's Fashion School de Londres, où elle s'est spécialisée dans le marketing de la mode.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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«Il n'y avait pas beaucoup d'autres étudiants arabes participant à mes cours, alors j’avais l’impression que ce mélange d'influences orientales et occidentales était inexploré sur le marché international de la mode», affirme-elle. «C'était ma chance de me démarquer.»

Elle a commencé à expérimenter avec le streetwear, notamment les sweats à capuche portant des slogans accrocheurs, des emojis espiègles et des mots arabes.

«J'ai aimé créer cette ligne de vêtements, mais l'idée de développer des accessoires en plexiglas ne m'a jamais quittée», souligne Toukan. «C'est un matériau innovant qui peut être utilisé dans les bijoux et les pochettes. Donc quand la pandémie a frappé et que le plexiglas est devenu plus facile à trouver, j'ai su qu'il était grand temps d'essayer.»

Les œuvres de Toukan mélangent les influences du Moyen-Orient et de l'Occident pour créer un nouveau style hybride. (Photo fournie)

Bien qu'elle continue à proposer des modèles saisonniers de sweats à capuche, elle s’est surtout concentrée sur les modèles uniques de pochettes en plexiglas disponibles sur son propre site Web et sur le site de commerce électronique Kinzzi.com. La créatrice présente également ses collections dans des pop-ups à travers la région, notamment au Homegrown Market à Djeddah et Filtered à Dubaï. Bien que l'ensemble de sa collection soit disponible en ligne, Toukan affiche des pièces fortes dans des lieux éphémères, en se concentrant sur des pièces de marque qui diffusent des messages d'amour, de liberté et de paix.

«J'ai eu l’impression que pendant la pandémie, les gens voulaient ressentir un soupçon de normalité –porter une belle pochette même pour une course rapide au supermarché ou une belle bague à la maison», illustre-elle. «C'était vraiment le moment idéal pour expérimenter et finalement confirmer que les accessoires sont un marché passionnant, d'autant plus que nous nous remettons tous de la pandémie et recommençons à enfin sortir régulièrement.»

Sa famille la soutient, sa sœur aînée partage aussi son flair créatif. Plutôt dans que la mode et les accessoires, sa sœur aînée s'est toutefois aventurée dans la décoration intérieure. Elle crée également des pièces sur mesure, fabriquées à la main en Jordanie par les mêmes artisans.

La créatrice jordanienne ajoute à son répertoire existant des pochettes en plexiglas qui font l’objet d’un culte dans la région (Photo fournie)

«Nous travaillons toutes les deux main dans la main avec des artisans locaux», explique Toukan. «Nos artisans réalisent des broderies complexes et personnalisées, des fleurs perlées, toutes fabriquées sur commande.»

Les pochettes de Meera Toukan sont durables. Son équipe fabrique chaque pièce sur mesure, jamais en vrac, à l’exception d’échantillons occasionnels que les clients peuvent voir. Elle espère se développer à l'international. Certaines de ses créations, en particulier des pochettes portant le mot «Hob» ou «Amour» en arabe, sont particulièrement populaires auprès des clients à Londres.

Chacune de ses créations est faite à la main par des artisans en Jordanie. (Photo fournie)

«Pour l’instant, je me concentre sur le Conseil de coopération du Golfe (GCC), mais j'espère étendre la présence de ma marque à des villes européennes et expérimenter d'autres matériaux, dont le bois», précise-elle. «J'ai trouvé que Dubaï était un endroit idéal pour une start-up de mode».

Toukan emporte toujours sur elle un carnet à spirales bleu pour qu'elle soit prête à noter les inspirations régulières de sa vie quotidienne. Elle confie qu'elle aime quand les clients commandent ses pochettes comme cadeaux personnels, notamment les mariées qui les portent lors de leur jour-J. Son seul conseil est de faire attention aux pochettes en plexiglas, car elles pourraient facilement se briser si elles tombent d'une table.

«Fragiles, mais osées, tout comme l'amour», lance Toukan en souriant.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gukesh, 17 ans et déjà prétendant au trône mondial des échecs

Il replacerait l'Inde au sommet des échecs plus de 10 ans après la fin du règne de Viswanathan Anand (Photo, Instagram).
Il replacerait l'Inde au sommet des échecs plus de 10 ans après la fin du règne de Viswanathan Anand (Photo, Instagram).
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  • Firouzja a été le seul à l'avoir battu lors du tournoi, dans la phase aller, mais sans l'ébranler
  • Dommaraju Gukesh, est né le 29 mai 2006 et, un mois avant ces 18 ans, était déjà le benjamin du tournoi réunissant huit des meilleurs joueurs du monde

 

PARIS: Le grand maître indien Gukesh a remporté dans la nuit de dimanche à lundi le tournoi des Candidats à Toronto (Canada), et n'est plus qu'à une marche de devenir le plus jeune roi de l'histoire des échecs.

Grâce à son nul plein de maîtrise contre l'Américain Hikaru Nakamura et à celui entre le Russe Ian Nepomniachtchi et l'Américain Fabiano Caruana, le joueur indien, 16e joueur mondial lors du dernier classement, termine seul en tête après les quatorze parties.

La dernière ronde entre les quatre joueurs de tête, qui pouvaient encore tous prétendre à la victoire, a été haletante, mais Caruana n'a pas réussi à convertir une position avantageuse contre son adversaire.

"Je suis si soulagé et heureux. C'était beaucoup d'émotions pendant les parties, mais désormais je me sens juste bien", a-t-il commenté en conférence de presse. "J'ai hâte de pouvoir parler à ma mère", qui n'a pas fait le déplacement jusqu'au Canada au contraire de son père.

A 17 ans, Gukesh gagne donc le droit d'affronter le Chinois Ding Liren, actuel détenteur de la couronne mondiale, dans un match qui devrait avoir lieu plus tard dans l'année mais à une date et un lieu à définir. Il est aussi le plus jeune joueur à avoir remporté le tournoi des Candidats.

"Je me moque un peu de ces records", a-t-il dit en souriant après la partie.

En cas de victoire, une hypothèse crédible car le Chinois semble hors de forme depuis son sacre en avril 2023, il effacerait des tablettes le Russe Garry Kasparov, champion du monde la première fois à 22 ans du format le plus prestigieux des échecs.

Il replacerait l'Inde au sommet des échecs plus de 10 ans après la fin du règne de Viswanathan Anand (2008-2013).

Une défaite en 14 parties 

Dommaraju Gukesh, "Gukesh D" dans le monde des échecs, est né le 29 mai 2006 et, un mois avant ces 18 ans, était déjà le benjamin du tournoi réunissant huit des meilleurs joueurs du monde.

Il a pris seul les commandes grâce à sa cinquième victoire de la compétition lors de l'avant-dernière journée contre le Franco-Iranien Alireza Firouzja, 20 ans.

Firouzja a été le seul à l'avoir battu lors du tournoi, dans la phase aller, mais sans l'ébranler. "C'est après cette partie que je me suis dit que cela pouvait être mon moment. J'étais déçu, mais dès le lendemain je me sentais déjà au mieux de ma forme" a expliqué Gukesh.

Le joueur indien continue son ascension fulgurante, après avoir obtenu sa norme de grand maître, la plus haute distinction des échecs, à seulement 12 ans, en 2019 et sa première norme internationale en 2015.

Il pourrait figurer à la 6e place lors du prochain classement mondial, le 1er mai, son meilleur rang, une place devant Ding Liren, selon des estimations provisoires.

Le numéro 1 Magnus Carlsen a fait l'impasse, lassé par les parties classiques dans lesquelles il a été cinq fois champion du monde de 2013 à sa renonciation en 2023.


Le populaire chanteur français Kendji Girac, grièvement blessé par balle, hospitalisé

Le chanteur français Kendji Girac (Photo, @Kendji).
Le chanteur français Kendji Girac (Photo, @Kendji).
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  • La victime, Kendji Girac, qui était alors entre la vie et la mort, a été immédiatement transportée à l'hôpital de Bordeaux
  • En début de matinée, son pronostic vital n'était plus engagé, a-t-on ajouté de même source, sans donner de précisions sur les circonstances de ces faits

PARIS: Le populaire chanteur français Kendji Girac a été très grièvement blessé par balle lundi et hospitalisé à Bordeaux (sud-ouest) où son pronostic vital n'est plus engagé après l'avoir été un temps, a-t-on appris de source proche du dossier.

Vers 5H30 lundi (04h30 GMT), les gendarmes ont été appelés sur l'aire des gens du voyage de Biscarrosse, sur la côte Atlantique, pour un homme grièvement blessé par balle au thorax.

Entre la vie et la mort

La victime, Kendji Girac, qui était alors entre la vie et la mort, a été immédiatement transportée à l'hôpital de Bordeaux. En début de matinée, son pronostic vital n'était plus engagé, a-t-on ajouté de même source, sans donner de précisions sur les circonstances de ces faits.


Les papillons d'Equateur : joyaux ailés et thermomètres du changement climatique

Un papillon est observé dans la forêt amazonienne protégée de Cuyabeno, en Équateur (Photo, AFP).
Un papillon est observé dans la forêt amazonienne protégée de Cuyabeno, en Équateur (Photo, AFP).
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  • À l'intérieur de filets, un verre contenant un appât de poisson ou de banane fermentée entend séduire les individus adultes
  • Depuis août, l'équipe mène un projet de surveillance des papillons avec le soutien de l'ONG Rainforest Partnership, basée aux Etats-Unis

 

CUYABENO, Equateur: L'odeur fétide de poisson en décomposition emplit le sentier au milieu de la jungle. Dans la réserve de Cuyabeno, en pleine Amazonie équatorienne, une équipe de biologistes et de gardes forestiers a accroché dans les branches des pièges à papillons, ces bijoux ailés remplis d'informations permettant de mesurer les effets dévastateurs du changement climatique.

À l'intérieur de filets, un verre contenant un appât de poisson ou de banane fermentée entend séduire les individus adultes, dont la vie éphémère permet de comprendre à court terme l'extinction de certaines espèces.

Depuis août, l'équipe mène un projet de surveillance des papillons avec le soutien de l'ONG Rainforest Partnership, basée aux Etats-Unis.

La sueur, la longue marche et la pestilence sont récompensées : en une semaine, l'équipe a recueilli 169 papillons, principalement de la famille des nymphalidés. Parmi eux, 97 ont été marqués sur leurs ailes et relâchés. Les autres, appartenant probablement à de nouvelles espèces, seront étudiés.

Des saisons «mortelles»

La biologiste Maria Fernanda Checa dirige le projet et étudie depuis dix ans les papillons dans le parc national voisin de Yasuni, une réserve de biosphère où d'importants gisements de pétrole sont en cours d'exploitation.

Ses travaux ont été étendus en 2023 à la réserve de Cuyabeno, dans la province de Sucumbios, dans le nord-est du pays. Les résultats seront bientôt connus, mais Mme Checa, professeur à la Pontificia universidad catolica del Ecuador (PUCE), s'attend déjà à quelques découvertes.

Le nombre d'espèces qui tombent dans les pièges a chuté de 10%, et en ce qui concerne la quantité d'individus, "la diminution est également très importante, nous parlons d'environ 50%", observe-t-elle. "C'est quelque chose qui nous inquiète", explique Mme Checa à l'AFP.

La biologiste Elisa Levy, que l'AFP a accompagnée en expédition, est en charge du suivi des papillons à Cuyabeno, une forêt où les arbres poussent au milieu des lagunes.

Tout en battant l'air pour faire fuir les moustiques, Mme Levy donne des instructions à des gardes forestiers du ministère de l'Environnement et un étudiant.

"Ne touchez pas les ailes! Elles se détachent, et c'est comme les écorcher", prévient-elle à l'intention de son équipe qui retourne dans la forêt tropicale tous les deux mois chasser les précieux lépidoptères.

Effet domino

Les chercheurs tiennent l'abdomen des papillons dans leurs mains, soufflent doucement sur leur torse pour qu'ils rétractent leurs pattes et, à l'aide de pinces, écartent leurs ailes multicolores. C'est une explosion enchanteresse de rouges et de bleus vifs, des marques qui simulent des yeux de prédateurs et des motifs semblables à la fourrure tachetée des jaguars ou aux rayures des zèbres.

"Par une simple couleur, un petit trait, on peut déjà dire qu'il s'agit d'une autre espèce. C'est passionnant", s'émerveille le garde forestier Nilo Riofrio, capable d'attraper les papillons en plein vol sans les blesser.

Les papillons sont des "bio-indicateurs", c'est-à-dire qu'ils sont "très sensibles, même à de petits changements dans l'écosystème", en raison de leur cycle de vie qui commence par des œufs, puis des chenilles et enfin une brève vie d'adulte, explique Mme Checa. Les saisons de sécheresse notamment "sont mortelles" pour les insectes.

Mme Levy explique l'effet domino de la crise climatique sur l'écosystème. "Si la plante hôte (dont se nourrit la chenille) ne s'adapte pas à ces changements climatiques, le papillon ne pourra pas survivre".

«Problème grave»

En Equateur, il existe environ 4.000 espèces de papillons, un nombre proche de celui des pays voisins, le Pérou et la Colombie, qui sont quatre fois plus grands.

Dans les zones tropicales, les papillons ne sont pas adaptés aux changements climatiques, comme c'est le cas dans les pays à quatre saisons des régions aux climats plus tempérés.

"Si le climat se refroidit ou se réchauffe (jusqu'à des températures excessives), ils n'ont pas beaucoup de chances de s'adapter rapidement",  prévient Mme Levy.

Selon un document publié par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en 2023, quelque 35% des espèces d'insectes de la planète sont menacées d'extinction.

"C'est un problème grave pour nous" en raison des fonctions qu'ils remplissent dans la nature, comme la pollinisation, souligne Mme Checa. Et le plus grave, c'est que dans des endroits très diversifiés comme la réserve de Yasuni, "le taux de découverte d'espèces est plus lent que le taux d'extinction", ajoute-t-elle.