Covid-19: les travailleurs sans filet de l'économie informelle

Selon l'OIT, plus de 2 milliards de travailleurs (62% des travailleurs mondiaux) tirent en 2020 leurs moyens de subsistance de ce type d'économie. En France, on est plus proche des 10%, selon Stéphane Carcillo, chef de la division emplois et revenus à l'OCDE. La situation n'en est pas moins préoccupante pour "ces travailleurs non déclarés passant sous les radars de ce qu'on appelle les stabilisateurs automatiques qui offrent une protection". (Infographie AFP).
Selon l'OIT, plus de 2 milliards de travailleurs (62% des travailleurs mondiaux) tirent en 2020 leurs moyens de subsistance de ce type d'économie. En France, on est plus proche des 10%, selon Stéphane Carcillo, chef de la division emplois et revenus à l'OCDE. La situation n'en est pas moins préoccupante pour "ces travailleurs non déclarés passant sous les radars de ce qu'on appelle les stabilisateurs automatiques qui offrent une protection". (Infographie AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 16 septembre 2020

Covid-19: les travailleurs sans filet de l'économie informelle

  • Naminata est ivoirienne, réfugiée en France depuis 2016 avec ses trois enfants et son mari. Pendant le confinement, le père de famille a continué son métier de livreur
  • "Rester chez soi et ne pas travailler, c'est perdre son emploi et ses moyens de subsistance. Pour beaucoup de travailleurs de l'économie informelle, le choix entre mourir de faim et mourir du virus est bien réel"

PARIS : "Mourir de faim ou du virus": la crise provoquée par l'épidémie de coronavirus "exacerbe les vulnérabilités" des travailleurs de l'économie dite informelle, qui passent "sous les radars" des dispositifs d'aide, selon des spécialistes interrogés par l'AFP.

Naminata est ivoirienne, réfugiée en France depuis 2016 avec ses trois enfants et son mari. Pendant le confinement, le père de famille a continué son métier de livreur. "On m'a dit que ce n'était pas normal qu'il parte travailler. Mais s'il ne livre pas, on ne va pas manger!", raconte-t-elle dans le dernier numéro de la Lettre de l'asile et de l'intégration publiée par l'association France Terre d'Asile. 

"Rester chez soi et ne pas travailler, c'est perdre son emploi et ses moyens de subsistance. Pour beaucoup de travailleurs de l'économie informelle, le choix entre mourir de faim et mourir du virus est bien réel", écrit l'Organisation internationale du travail (OIT) dans une note de synthèse parue en mai. 

Cette note pointe "les conséquences dévastatrices d'une crise économique et sanitaire sur les personnes qui opèrent dans l'économie informelle". Le responsable du service des marchés du travail inclusifs au sein de l'OIT, Philippe Marcadent, explique que "la crise du Covid-19 exacerbe encore les vulnérabilités et les inégalités existantes". 

Selon l'OIT, plus de 2 milliards de travailleurs (62% des travailleurs mondiaux) tirent en 2020 leurs moyens de subsistance de ce type d'économie, qui a deux composantes principales: d'une part, un secteur informel avec des travailleurs qui se débrouillent pour survivre et d'autre part des gens qui travaillent dans des entreprises formelles mais qui ne sont pas protégés car non déclarés.

Cela représente 90% de l'emploi total des pays à faibles revenus, 67% dans les pays à revenus intermédiaires et 18% dans ceux à revenus élevés, toujours d'après l'OIT. 

En France, on est plus proche des 10%, selon Stéphane Carcillo, chef de la division emplois et revenus à l'OCDE. La situation n'en est pas moins préoccupante pour "ces travailleurs non déclarés passant sous les radars de ce qu'on appelle les stabilisateurs automatiques qui offrent une protection" (assurances chômage, maladie, retraite), note cet économiste.

 "Question de justice"

La présidente du Comité contre l'esclavage moderne (CCEM), Sylvie O'Dy, constate qu'avec la crise sanitaire, "c'est encore plus dur pour les personnes en travail forcé ou esclavage domestique. D'autant que ceux qui les exploitent se sentent encore plus libres de le faire". 

Une instruction gouvernementale, rendue publique mardi, a été donnée aux préfets d'accélérer et de faciliter la naturalisation des étrangers "en première ligne" pendant l'épidémie, notamment les personnels de santé.

Marilyne Poulain, chargée des questions d'immigration à la CGT, attend cependant davantage: "une véritable reconnaissance à travers la régularisation des travailleurs sans papiers qui ont tenu le pays à bout de bras" dans des secteurs comme le nettoyage, la logistique, l'hôtellerie-restauration. 

"L'Etat doit contraindre les employeurs à se mettre dans les clous. C'est une question d'égalité et de justice", insiste la syndicaliste, qui souligne que certaines entreprises sont "prêtes à jouer le jeu", notamment dans la restauration où les recrutements sont difficiles.

Le professeur de droit du travail Emmanuel Dockès (Paris 10 Nanterre), membre du Groupe de recherche pour un autre Code du travail, estime que "le Covid ne fait qu'accentuer les défaillances de nos filets de protection (qui) ratent ceux qui en auraient le plus besoin", ce qui a pour conséquence que "les gens préfèrent risquer le Covid plutôt que de se priver de manger". 

Ce juriste, auteur de "Voyage en misarchie. Essai pour tout reconstruire" (éditions du Détour, 2019), juge indispensable une simplification de l'accès à l'aide sociale, "qui est d'une complexité paperassière sans égal". 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
Short Url
  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
Short Url
  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Short Url
  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com