Coup de filet anti-stupéfiants près de Rouen: l'élue PS remise en liberté

"Un très gros réseau de trafiquants de drogue a été démantelé", a indiqué samedi à l'AFP une source proche du dossier. Selon elle, il y a plusieurs volets dans cette affaire, "l'importation de très gros volumes d’armes et de drogue" et le "blanchiment". (Photo, AFP)
"Un très gros réseau de trafiquants de drogue a été démantelé", a indiqué samedi à l'AFP une source proche du dossier. Selon elle, il y a plusieurs volets dans cette affaire, "l'importation de très gros volumes d’armes et de drogue" et le "blanchiment". (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 10 octobre 2021

Coup de filet anti-stupéfiants près de Rouen: l'élue PS remise en liberté

  • Vendredi, dix-neuf personnes avaient été interpellées, quinze en Seine-Maritime, dont deux élus de Canteleu, et quatre en Seine-Saint-Denis, dans le cadre de cette enquête pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs
  • Des perquisitions «ont permis de saisir 15 kg d'héroïne, 25 kg de produit de coupe, des armes à feu et la somme de 375 000 euros»

ROUEN : La maire PS de Canteleu (Seine-Maritime) Mélanie Boulanger a été remise en liberté à l'issue de sa garde à vue intervenue vendredi lors d'un coup de filet anti-stupéfiants, a-t-on appris samedi auprès de son avocat.


"Je vous confirme la levée de la garde à vue de Mélanie Boulanger sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elle", a déclaré Me Arnaud de Saint Rémy, confirmant des informations du quotidien Paris-Normandie.


Mélanie Boulanger est aussi vice-présidente de l'agglomération et elle a été tête de liste PS-EELV aux régionales.


Vendredi, dix-neuf personnes avaient été interpellées, quinze en Seine-Maritime, dont deux élus de Canteleu, et quatre en Seine-Saint-Denis, dans le cadre de cette enquête pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs.


Me de Saint Rémy ne connaissait pas le sort de l'autre élu qui n'est pas son client, Hasbi Colak, adjoint chargé du développement économique.


Selon le parquet de Bobigny qui pilote l'enquête, des perquisitions "ont permis de saisir 15 kg d'héroïne, 25 kg de produit de coupe, des armes à feu et la somme de 375 000 euros".


Vendredi, le procureur de Bobigny Eric Mathais avait précisé que les personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue "sur commission rogatoire d'un juge d'instruction de Bobigny, saisi d'une information judiciaire ouverte depuis septembre 2019 des chefs de trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs".


Les investigations ont permis "d'identifier plusieurs personnes en lien avec ce trafic" et ont conduit à "programmer une opération simultanée", avait détaillé le magistrat.


"Un très gros réseau de trafiquants de drogue a été démantelé", a indiqué samedi à l'AFP une source proche du dossier. Selon elle, il y a plusieurs volets dans cette affaire, "l'importation de très gros volumes d’armes et de drogue" et le "blanchiment". 


"On parle d’une famille historique à Canteleu. Des gens dans le viseur des policiers depuis plusieurs années", a-t-elle indiqué, affirmant que "cette famille influençait très fortement le monde politique local à Canteleu". 


L’enquête a démarré en 2019 "en Seine Saint-Denis avec l’interpellation pour trafic de cocaïne d’un lieutenant de la famille qui organise le trafic à Canteleu", selon cette source contactée par l'AFP. 


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.