Au Royaume-Uni, l'eau tiède d'une ancienne mine pour chauffer des maisons

Le Royaume-Uni, très dépendant du gaz naturel pour sa production d'électricité, est frappé de plein fouet par l'envolée des prix de ce combustible en Europe, qui annonce un hiver difficile aux consommateurs. (AFP)
Le Royaume-Uni, très dépendant du gaz naturel pour sa production d'électricité, est frappé de plein fouet par l'envolée des prix de ce combustible en Europe, qui annonce un hiver difficile aux consommateurs. (AFP)
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Publié le Dimanche 10 octobre 2021

Au Royaume-Uni, l'eau tiède d'une ancienne mine pour chauffer des maisons

  • «C'est une source illimitée d'énergie : l'eau s'infiltre en permanence, elle est chauffée sous terre à 20 degrés et nous pouvons en extraire la chaleur»
  • Une usine de traitement aspire l'équivalent d'une baignoire pleine toutes les deux secondes

SEAHAM: Perché sur une falaise, l'ancien puits de la mine de Dawdon a été remplacé par deux imposants tuyaux pompant en permanence l'eau tiède qui a depuis envahi les galeries. Elle sera bientôt utilisée pour chauffer 1 500 maisons.

"C'est une source illimitée d'énergie : l'eau s'infiltre en permanence (dans la mine), elle est chauffée sous terre à 20 degrés (par géothermie) et nous pouvons en extraire la chaleur", résume Mark Wilkes, le conseiller chargé du changement climatique dans la région de Durham, dans le nord-est de l'Angleterre.

A côté de l'entrée de la mine où s'engouffraient jadis des milliers d'ouvriers avant qu'elle ne ferme en 1991, une usine de traitement aspire l'équivalent d'une baignoire pleine toutes les deux secondes. Sa fonction première est, depuis 2008, de traiter cette eau très ferreuse et acide pour éviter qu'elle ne souille les plages et les nappes d'eau potable.

Jusqu'ici, cette source de chaleur n'était utilisée que dans l'usine elle-même, mais, d'ici à 2023, un nouveau quartier de quelque 1.500 maisons sera bâti à proximité et sera chauffé grâce à l'eau de la mine, couplée à un système de pompes à chaleur.

"Nous avons un énorme potentiel pour chauffer non seulement ces maisons, mais aussi éventuellement des entreprises dans ce quartier et aux alentours", assure M. Wilkes, qui se félicite de transformer une mine "de l'ère industrielle" en source d'énergie qui s'inscrit "dans le cadre de la révolution verte".

Le Royaume-Uni, très dépendant du gaz naturel pour sa production d'électricité, est frappé de plein fouet par l'envolée des prix de ce combustible en Europe, qui annonce un hiver difficile aux consommateurs.

Si l'énergie de la mine ne sera pas gratuite, l'ambition des autorités locales est d'avoir des prix inférieurs à ceux du gaz. Ce sera de la responsabilité du futur concessionnaire encore à choisir. Il financera en partie l'installation et l'exploitera.

A l'intérieur de l'usine, balayée en cette matinée d'automne par les vents froids de la mer du Nord, règne une douce chaleur. L'eau de la mine, à peine sortie du sol, transfère son énergie au circuit de chauffage du bâtiment. Elle sera ensuite traitée dans une succession de silos et rejetée dans la mer.

20 degrés, été comme hiver 
Mais pour atteindre la température nécessaire au chauffage du bâtiment, 55 à 60 degrés, le circuit thermique doit encore passer par une pompe à chaleur, qui fonctionne sur le principe inverse du réfrigérateur, alimentée à l'électricité.

Ce système est quatre fois moins gourmand en énergie qu'un système qui serait 100% électrique, explique Charlotte Adams, la responsable du projet à l'Autorité britannique du charbon, qui gère notamment les anciennes mines du Royaume-Uni.

Il bénéficie toute l'année d'une eau à 20 degrés, car dans les profondeurs du sol, la température est constante. Le puits de la mine de Dawdon descend jusqu'à 400 mètres et il est rempli d'eau jusqu'à 100 mètres sous terre.

"Ce n'est pas neutre en carbone, mais il y a un bon rendement énergétique", ajoute Mme Adams.

Le Royaume-Uni, qui veut atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050, a annoncé cette semaine son intention de complètement se passer des énergies fossiles dans sa production d'électricité d'ici à 2035. 

Mais, dans l'intervalle, le gouvernement estime que le pétrole et le gaz restent indispensables pour maintenir la sécurité et la stabilité du système électrique britannique.

Le coût du projet à Seaham est de l'ordre de 12 à 15 millions de livres, des montants en partie financés par le gouvernement britannique, le futur concessionnaire et un forfait de connexion qui s'ajoutera au prix de construction des maisons.

Une trentaine d'initiatives similaires existent dans le monde, selon l'autorité du charbon. L'eau d'une ancienne mine contribue par exemple à chauffer un hôpital à Mieres, dans le nord de l'Espagne, un autre système est en service à Heerlen, dans le sud-est des Pays-Bas, des programmes existent au Canada.

Au Royaume-Uni, le projet de Dawdon est le plus avancé à l'échelle d'un quartier et l'autorité du charbon envisage de le répliquer sur plusieurs sites : un quart de la population de ce pays vit en effet à proximité de l'une des 23.000 mines de charbon abandonnées, dont beaucoup sont remplies d'eau.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.