A Séoul, la série Squid Game fait le bonheur d'un couple de vendeurs de confiseries

Il faut environ 90 secondes à M. Lim pour fait fondre du sucre et du bicarbonate dans une petit louche au-dessus d'un brûleur. Puis, il presse la pâte et, à l'aide d'un moule, il donne la forme souhaitée par le client. (Photo, AFP)
Il faut environ 90 secondes à M. Lim pour fait fondre du sucre et du bicarbonate dans une petit louche au-dessus d'un brûleur. Puis, il presse la pâte et, à l'aide d'un moule, il donne la forme souhaitée par le client. (Photo, AFP)
L'artisan-confiseur offre un éventail de formes et récemment il a même ajouté un «N» pour Netflix. (Photo, AFP)
L'artisan-confiseur offre un éventail de formes et récemment il a même ajouté un «N» pour Netflix. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 12 octobre 2021

A Séoul, la série Squid Game fait le bonheur d'un couple de vendeurs de confiseries

  • Dans l'une des épreuves, les concurrents doivent découper, dans cette galette de sucre craquante, des formes, notamment une étoile et un parapluie. Ceux qui échouent en la brisant sont aussitôt exécutés
  • Lim Chang-joo et son épouse Jung Jung-soon, ont produit entre 300 et 400 dalgonas au cours des trois jours de tournage

SEOUL : Le succès mondial de la série sud-coréenne Squid Game fait le bonheur d'un couple de petits commerçants de Séoul qui, chaque jour, devant leur modeste stand voient se presser des fans désireux d'acheter un "dalgona", la désormais célèbre friandise au coeur d'un défi à relever dans l'un des neuf épisodes.

Cette sucrerie, longtemps associée à l'extrême pauvreté qui a suivi l'après-guerre, connaît une nouvelle vie depuis la sortie de la production Netflix de Squid Game. 

Cette série met en scène des personnages issus des franges les plus marginalisées de Corée du Sud participant à des jeux d'enfants traditionnels afin de remporter 45,6 milliards de won (33 millions d'euros).

Dans l'une des épreuves, les concurrents doivent découper, dans cette galette de sucre craquante, des formes, notamment une étoile et un parapluie. Ceux qui échouent en la brisant sont aussitôt exécutés. 

Ce jeu de vie ou de mort a été inspiré par l'histoire du réalisateur Hwang Dong-hyuk, qui a grandi à Séoul dans les années 1970. A cette époque-là, les enfants qui parvenaient à découper une forme recevaient un dalgona gratuit.

Pour gagner, M. Hwang faisait preuve d'une incroyable inventivité, n'hésitant pas à lécher la friandise pour en détacher la forme ou utiliser une aiguille chauffée. Dans la série, les personnages reproduisent ces différentes techniques.

"Le fabricant de dalgonas serait dubitatif en me voyant réussir la forme la plus difficile, qui est celle d'un parapluie", a affirmé le réalisateur dans une récente vidéo sur YouTube.

Scènes compliquées à tourner

Les scènes de découpage de la friandise ont été compliquées à tourner, car le dalgona fond très facilement dans une atmosphère humide, notamment lors de la saison des pluies en Corée du Sud. 

Le directeur artistique Chae Kyung-sun a donc fait appel à des "spécialistes du dalgona" qui sont venus fabriquer la sucrerie sur le lieu de tournage. 

Lim Chang-joo et son épouse Jung Jung-soon, ont produit entre 300 et 400 dalgonas au cours des trois jours de tournage. "Ils étaient plus petits et fins que ceux que nous fabriquons" habituellement, expliqué M. Lim.

Désormais, leur modeste étal, situé dans une rue du quartier des théâtres à Séoul, est l'un des lieux les plus prisés de la capitale sud-coréenne.

Dès l'ouverture, les gens se pressent dans l'espoir d'acheter une de ces friandises qu'ils fabriquent sur place et vendent 2 000 won (environ 1,45 euro). Il n'est pas rare que les clients doivent patienter jusqu'à six heures. Certains finissent par abandonner et repartent les mains vides.

Il faut environ 90 secondes à M. Lim pour fait fondre du sucre et du bicarbonate dans une petit louche au-dessus d'un brûleur. Puis, il presse la pâte et, à l'aide d'un moule, il donne la forme souhaitée par le client.

L'artisan-confiseur offre un éventail de formes et récemment il a même ajouté un "N" pour Netflix. 

M. Lim, qui n'avait jamais imaginé que sa confiserie deviendrait aussi populaire, a désormais une vie "super trépidante". 

"Bien sûr, je suis heureux parce que mes affaires marchent bien et que le dalgona est devenu célèbre dans d'autres pays", explique ce commerçant qui a ouvert son stand il y a 25 ans. 

Crise financière 

Le dalgona est apparu dans les années 1960, alors que la Corée du Sud était en proie à la pauvreté de l'après-guerre. Les desserts - comme les glaces ou les chocolats - étaient rares et vendus à des prix exorbitants.

Très sucré, avec des notes de noix et d'amertume, cette friandise était très populaire, et de nombreux vendeurs installaient leurs étals près des écoles.

M. Lim et Mme Jung ont décidé de se lancer dans cette activité après la fermeture de leur atelier de couture lors de la crise financière asiatique de 1997.

Le phénomène Squid Game est la dernière manifestation de l'influence croissante de la Corée du Sud sur la scène culturelle mondiale, après la sensation de K-pop BTS et Parasite, Palme d'or à Cannes et premier film en langue autre que l'anglais à remporter l'Oscar du meilleur film.

"La Corée du Sud a toujours été au point de rencontre du moderne et du pré-moderne, des moyens occidentaux et des méthodes orientales, de la préservation du passé tout en sacrifiant tout pour l'avenir", selon Michael Hurt, professeur  de théorie culturelle à l'Université nationale des arts de Corée. 

"Le dalgona est un lien dans une culture de lien".


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com